À l'instar des sept disparues de l'Yonne, malheureuses pensionnaires d'un institut médico-social victimes du tueur Emile Louis, les personnes placées en institut ne sont pas considérées comme les autres par la société.
Cet ouvrage traite de la stigmatisation des pensionnaires d'institution médico-sociale, de la discrimination sociale et, parfois, de la maltraitance dont ils sont l'objet.
La maltraitance en institution est un phénomène récurrent, mais sur lequel règne un silence coupable. Ce livre témoigne de scènes de vie particulièrement violentes d'un point de vue symbolique, verbal ou physique.
Cette immersion dans un monde méconnu et refoulé permet de porter à la connaissance du public des événements ordinaires pour la routine institutionnelle, mais qui peuvent s'avérer sidérants et révoltants pour le lecteur.
Ils se prénommaient Etienne, Joseph, Pierre, Benoît, Louis, et étaient mineur, tisseur, banquier, menuisier, paysan ou garçon livreur. Ils envoyaient des missives à leurs proches, certains avec la naïveté de la jeunesse, d'autres avec l'expérience de la maturité. Originaires de Villers, Bully, Violay, Belmont, Villars, tous ont consigné les événements vécus et leurs visions personnelles de la Grande Guerre dans l'ambiance feutrée et aseptisée des hôpitaux.
Le problème de l'implication du chercheur dans une enquête sociologique est un débat récurrent. Certes, l'observation participante incognito modifie l'environnement social étudié. Elle permet surtout l'accès à des terrains méconnus, tout en fournissant des matériaux riches et inaccessibles avec d'autres approches. Cet ouvrage propose une réflexion théorique, des conseils pour une application pratique.
Cyrille Ducruy a 26 ans lorsqu'il est mobilisé. Marié, père d'une petite fille de 3 ans, il est arraché aux siens et à son village ligérien, Ecoche. Traînant les pieds pour aller combattre face à des "paysans ou des ouvriers bons pères de famille comme lui", il nous livre ici un témoignage bouleversant, au travers de 270 lettres écrites à son épouse, et une description particulièrement fiable, lucide et pertinente de la condition du simple soldat français pris dans "la tourmente 14-18".
Vivre en institution spécialisée, que ce soit pour ses usagers ou pour son personnel est une expérience riche et aléatoire. La mission originelle de l'entité médico-sociale, qui exige des prises en charge plurielles (médicales, psychologiques, rééducatives, scolaires et éducatives) pour ses pensionnaires est d'une grande complexité.
Cet ouvrage fait ressortir les incohérences et les contresens d'une telle commande institutionnelle, tout en proposant des angles d'analyse et des pistes de réflexion pour les acteurs qui évoluent en son sein.
Pourquoi le travail est-il aussi sacralisé ? Dans quelles mesures les interrogations sur son sens et sa finalité demeurent-elles toujours aussi stériles ? A quel point ses influences sont-elles néfastes pour l'homme et son environnement ? En écornant la rigidité du système actuel, cet essai, qui prend à contrepied de nombreuses idées reçues, tente de fournir des éléments de réponse.
La manière dont l'État prend en charge certains de ses membres nous renseigne sur l'attention qu'il leur porte.
Dès lors, que penser de la situation des prisons françaises, ou encore de l'état critique de la psychiatrie dans notre pays ? Comment aborder la décision du gouvernement qui va créer vingt nouveaux centres éducatifs fermés destinés à « prendre en charge » des adolescents en délicatesse avec la justice ?
L'ouvrage propose de reprendre le concept d'institution totale développé par l'américain Erving Goffman, de l'étudier et de le discuter dans les champs théoriques et historiques, puis de le mettre en lien avec les nouvelles institutions et les nouvelles manières de gérer des faits sociaux anciens comme l'enfermement, ou récents, comme le confinement ou l'exil climatique.
Cet ouvrage fournit un espace de parole aux personnes témoins directs ou ayant vécu en première personne une période d'enfermement pendant la guerre, au cours d'une peine de prison, d'une conscription, d'une hospitalisation, d'une situation de handicap. Il présente des expériences à partir de témoignages dans le cadre des camps de concentration, des camps de transit, des hôpitaux psychiatriques, des établissements pour personnes âgées, des écoles, des sectes. Le regard des sciences humaines et sociales est mobilisé pour mieux comprendre ces processus et ces personnes, leurs trajectoires, leurs réactions, leurs mobilisations. La réclusion, quelle que soit sa durée, induit des conséquences durables, mais les actions et réactions, les adaptations matérielles, symboliques, permettent de construire les modalités de dépassement de ces expériences parfois hautement traumatiques.
Les processus de stigmatisation alimentent et entretiennent l'exclusion. Cet ouvrage fournit un espace de parole aux victimes : être brûlée à l'acide, souffrir d'un trouble psychique handicapant, vivre des orientations sexuelles minoritaires, etc. Il présente des analyses dans le cadre de l'école, du sport, de l'hôpital général ou psychiatrique. Enfin, il précise la condition de personnes vulnérables particulièrement exposées à la stigmatisation.
La discrimination est à l'oeuvre dans de nombreux domaines. On peut être stigmatisé en raison de son origine ethnique ou géographique, de sa religion, de son âge, de son sexe, de son handicap, de sa maladie, de sa physionomie. À l'intérieur des groupes eux-mêmes, la « tête de Turc », le « vilain petit canard », sont discriminés. La stigmatisation frappe aussi les histoires personnelles, les destins, les trajectoires de vie : avoir été condamné par la justice, être une ancienne prostituée, vivre et/ou revendiquer une orientation sexuelle homo, bi ou trans.
La variété de ces thèmes montre l'intérêt d'une réflexion élargie mais précise sur la discrimination et la stigmatisation. Comprendre ces processus permet de mieux lutter contre eux. La diversité des sujets abordés, la multiplicité des angles de vue et des approches théoriques, les nombreux exemples font de ce livre un état des lieux complet, accessible aux non spécialistes comme aux professionnels ou futurs professionnels du travail social et éducatif.
La chute des masques s'impose !
Ont contribué à l'ouvrage : Valérie Delattre, Michel Désy, Estelle Duval, Sylvain Ferez, France Filiatrault, Gilles Hererros, Claude Javeau, David Le Breton, François Le Yondre, Laurent Mucchielli, Frédéric Mougeot, Eric Perera, Mélanie Perez, Ryadh Sallem, Gaëlle Sempé Huard, Anne Van Haecht, Philippe Vienne, Yves Winkin.