Bassiste, bien sûr, mais aussi compositeur et chanteur des Stranglersdepuis leur formation en 1974 à Guildford, Jean-Jacques Burnelcontinue de garantir l'éthique du groupe qui a su allier la provocationau raffinement, au-delà des clichés « sex, drugs and rock'n'roll ».Dans ces entretiens, il témoigne pour la première fois de leurinfluence sur la scène punk britannique, de leur rapport au publicet aux médias, ou encore des recompositions du groupe depuis ledépart de Hugh Cornwell en 1990, signes d'une vitalité et d'unelongévité peu communes. Douze chapitres, et autant de thèmes, où « JJ » Burnel dévoile sa personnalité, dont il puise en partie la complexité dans sa double identité. « Le plus français des Anglais et le plus anglais des Français » y évoque son passé turbulent, son idéal européen exprimé dès 1979 avec son album Euroman Cometh, son travail de producteur pour Taxi Girl ou encore Polyphonic Size, la pratique des arts martiaux et de la moto, l'évolution de son rapport aux femmes et à l'amour, sans oublier son attachement à la France, où il vit désormais.
« Tranchant, grinçant, musculeux, physique sans oublier d'être cérébral, Black and White (1978) est probablement l'oeuvre la plus dure des auteurs de Golden Brown. Regorgeant d'images militaires, transpirant par tous ses sillons la paranoïa, l'angoisse de la guerre froide, des dérives technologiques et du cataclysme nucléaire, cet album aurait tout aussi bien pu s'appeler The Apocalypse According to The Stranglers. Pas de rédemption à l'horizon de ses quarante minutes, mais une salve de chansons mal lunées que le groupe lance au visage d'une Europe en crise, spécialement d'une Angleterre déclinante, saisie par la nausée. L'un des premiers vrais disques post-punk selon certains, Black and White vous fera sans doute éprouver l'étrange volupté d'être saisi à la gorge par la poigne de fer des Étrangleurs, les 'Dirty Harry' de la new wave ; un groupe intimidant au parcours tortueux, souvent victime de sa réputation sulfureuse mais dont l'oeuvre stupéfie par sa créativité sans relâche. »
Guitariste, chanteur, compositeur, directeur artistique, Rodolphe Burger arpente les chemins de la musique depuis plus de trois décennies, suivant à sa guise itinéraires bis et sentiers de traverse.
L'ex-leader de Kat Onoma, également connu pour ses collaborations ou productions (avec Bashung, Higelin, Françoise Hardy, Jeanne Balibar, James Blood Ulmer, Rachid Taha, Erik Truffaz.), sait initier des rencontres parfois improbables, sans avoir peur de faire route vers des paysages aux contours mouvants.
« I'm a passenger. » : pas un hasard s'il a su faire sienne la chanson d'Iggy Pop, maintes fois reprise. Chanson qui a inspiré le titre du film réalisé en 2009 par Franck Vialle et Emmanuel Abela : And I ride, and I ride, un documentaire buissonnier, portrait qui n'en est pas tout à fait un, mais davantage « l'esquisse d'un territoire » géographique, humain et musical.
Cet ouvrage met en miroir And I ride, and I ride et un recueil de textes (entretiens, petits essais, réflexions) se voulant polyphonique et rhizomatique, épousant le mouvement perpétuel de l'artiste : allers-retours entre l'enfance et le présent, l'histoire du rock et l'histoire intime, l'original et la reprise, la musique et le texte, le son et l'image, d'une terre d'attache à l'autre, d'un rivage à l'autre.
« Pas de sport, surtout pas. Du transport, oui c'est ça. »