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Blandine Ponet
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Guillaume Pujolle : la peinture, un lieu d'être
Blandine Ponet
- Atelier Contemporain
- 19 Janvier 2024
- 9782850351143
Dans son récit, Blandine Ponet rend également tout leur intensité à des fragments de l'histoire d'un siècle, en évoquant le choc qu'a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu'elle dura. Choc que l'on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux: «Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent: Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco.
[...] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c'était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. » Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots « impétueux et foisonnants ». Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l'oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier. -
Folie, leçon de choses ; jounal d'une infirmière en psychiatrie
Blandine Ponet
- Eres
- 24 Mars 2011
- 9782749213798
De plus en plus d'infirmiers doivent faire face seuls à des prises en charge psychiatriques lourdes, surtout en extra-hospitalier, qui demandent une inventivité et des ressources personnelles solides pour faire face à la folie de l'autre sans s'y laisser engloutir, tout en la respectant.
Les familles, appelées aujourd'hui " aidants naturels ", sont de plus en plus appelées à compenser les défaillances du service public alors qu'elles n'ont que leur bonne volonté et leur amour filial pour faire face à la maladie de l'un des leurs qui met à mal tous les liens.
Ce livre qui témoigne de la spécificité de la clinique infirmière apportera une aide précieuse tant aux professionnels qu'aux familles concernées. Il donne des outils pour penser la folie et défendre le cadre de soins, si souvent attaqué aujourd'hui au nom de raisons budgétaires à l'efficacité douteuse. Jalonné de récits à forte intensité, élaborés à partir des rencontres avec les patients, il permet d'approcher cette clinique de la psychose à travers le regard de l'infirmière.
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L'ordinaire de la folie ; une infirmière engagée en psychiatrie
Blandine Ponet
- Eres
- 24 Mai 2006
- 9782749205816
"Travailler en psychiatrie.
Faire entendre ces mots : travailler. C'est-à-dire construire, ou plutôt labourer, retourner le sol, ne pas s'arrêter. Travailler. Ou le contraire parce que tout est déjà là, comme offert, il n'y a pas à chercher. Il suffit seulement d'avoir le regard éclairci. Alors travailler en psychiatrie : ne pas avoir peur de retourner le sol de soi-même pour garder le regard éclairci. Travailler. Ne pas avoir peur de retrousser ses manches.
Ne pas avoir peur de prendre le balai ou de faire la vaisselle. De se salir les mains, D'utiliser des outils. Psychiatrie. Ce mot existe-t-il encore ? Quelle réalité recouvre-t-il ? La psychose et la schizophrénie ont-elles été définitivement dissoutes dans le morcellement des symptômes du DSM IV ? Travailler en psychiatrie. A première vue, l'échange est faussé, décalé, inégal, et on a plus souvent l'impression qu'il est à sens unique et que les patients vous vampirisent.
"Je suis le lierre, c'est vous le tuteur" me dit Zohra. Ou : "Vous êtes mon moteur". Travailler. En premier (mais ce premier-là demande beaucoup d'années, demande de dépasser toutes les considérations victimistes qui justifient les patients dans leur maladie et les y enferment) accepter de reconnaître ce décalage que fait sentir la dissociation. Ne pas le recouvrir des oripeaux sociaux de la "relation soignant-soigné".
Le découvrir plutôt. Dénuder le lien à l'extrême. Ainsi commence le travail." B.P.
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Les fracassés de vivre, ce sont les patients que Blandine Ponet a rencontrés dans son parcours d'infirmière en psychiatrie. Dans un souci de transmission, elle montre en quoi le contact prolongé avec la folie de l'autre enseigne sur soi-même, amène à créer et s'avère une richesse plus qu'une privation.
Le lien thérapeutique construit en psychiatrie est singulier car il touche les soignants au creux d'eux-mêmes, bien au-delà de la distance professionnelle. À travers le récit de moments cliniques et des portraits sensibles, l'auteur trouve les mots pour dire la marque que les patients ont laissée en elle, pour approcher leur folie et en découvrir la valeur humaine.
Blandine Ponet, infirmière en psychiatrie, titulaire d'un DESS de psychopathologie clinique, vit et travaille à Toulouse. Elle anime des ateliers de lecture de poésie et est membre du comité de rédaction de la revue Empan dont elle a coordonné plusieurs numéros.