Apparue dans les 60's dans le milieu de la boxe grâce à la gouaille de Muhammad Ali puis appliquée, avec le succès retentissant qu'on connaît, au rap dans les 80's sous la plume du rappeur Rakim, la punchline a fait couler beaucoup d'encre. Si elle était constitutive du style de la première génération de rappeurs, elle divise désormais et se retrouve parfois tournée en ridicule par la nouvelle génération qui cherche à s'affranchir de cette science du langage jugée trop ampoulée. En prenant comme point de départ le succès « Bonjour » du rappeur Vald, l'auteur remonte la généalogie du terme et propose une analyse vivante de la joute verbale, convoquant dans un joyeux mélange, des analyses stylistiques de lyrics, des clashs de rappeurs, des poèmes de boxeurs et l'amour du jeu littéraire.
Si Pierre Bourdieu condamne les sociologies qui ramènent tout à l'économie, il a lui-même un vocabulaire théorique qui semble dériver de l'économie. Comment expliquer ce paradoxe ? Cet ouvrage mène l'enquête et s'interroge philosophiquement sur le sens qu'il convient de donner, dans son corpus, au concept d'économie. Nous tentons alors de redéfinir une constellation de notions que l'on réserve généralement à la discipline économique standard. La valeur, l'échange, l'intérêt, l'investissement, le capital ou encore le crédit ont des significations élargies sur lesquelles nous nous proposons de réfléchir afin de lever les équivoques propres à la pensée de Bourdieu. Mais ce livre a également une ambition critique. Nous aimerions montrer que les économistes usuels doivent abandonner leur prétention au monopole sur ce lexique. Ils ne l'appréhendent en réalité que dans une sphère restreinte de pratiques, qui doit être de nouveau articulée à une économie symbolique étendue.
L'oeuvre de Gilles Deleuze présente trois grandes difficultés. D'abord, on constate que ce philosophe emprunte toujours d'autres voix pour affirmer la sienne. Comment alors soustraire ce qui lui appartient en propre ? Le deuxième obstacle concerne la profusion des thèmes que ses ouvrages abordent. De l'histoire de la philosophie au cinéma, en passant par l'économie ou l'éthologie, le lecteur a rapidement le tournis. Le centre de cette oeuvre paraît toujours fuyant et problématique. Enfin, Gilles Deleuze synthétise le plus souvent sa pensée au travers de formules aussi séduisantes qu'énigmatiques et l'on peut s'interroger sur leur valeur argumentative.
Cet ouvrage se propose d'affronter ces trois difficultés et de montrer qu'elles sont liées. L'oeuvre de Gilles Deleuze est une contribution à une théorie générale du problème. Pour lui, penser consiste à remanier le style d'une question et à systématiquement la rejouer sur une autre scène. Dans chaque cas, il subtilise de nouvelles formules à des complices aussi inattendus qu'une tique, un végétal ou un écran de cinéma. Il ne réduit pourtant pas la formule à un simple slogan mais il la place au coeur de son système. Ce texte cherche à exposer ce concept que Gilles Deleuze a su créer.