Cet ouvrage ouvre un champ nouveau de l'histoire de la peinture : le détail, vu inopinément ou peu à peu découvert, identifié, isolé, découpé de son ensemble, met en question les catégories de l'histoire de l'art qui semblent avoir été établies « de loin ». En étudiant les différents statuts du détail, Daniel Arasse propose une autre histoire de la peinture : une histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard.
Pour un regard moderne, ce qui distingue Vermeer de ses contemporains, est l'aura de mystère qui se dégage de ses tableaux. Cette qualité poétique, singulière et incontestable, fait précisément l'objet de ce livre. Ainsi que le suggère Daniel Arasse, Vermeer a délibérément construit le mystère de sa peinture.
À travers une analyse rapprochée des oeuvres, de leur structure et de leur contenu, l'auteur montre comment la « scène d'intérieur » devient chez Vermeer une sphère réservée et inaccessible au coeur même du monde privé. C'est cette intimité, dans son impénétrable visibilité, que peint le sphinx de Delft. Notre conception de Vermeer se trouve ainsi renouvelée : on perçoit que la poétique propre de ses oeuvres est inséparable de son ambition de peintre.
À la Renaissance, la question de l'intimité du rapport entre les oeuvres et leurs auteurs ou commanditaires se pose de manière décisive : l'expression individuelle de l'artiste devient en effet, à cette époque, un facteur reconnu et apprécié dans la genèse et la forme des oeuvres d'art.
Le Sujet dans le tableau propose sept études de cas où un emploi analytique de l'iconographie permet de distinguer comment, en s'appropriant le sujet (manifeste) de son oeuvre par le trouble qu'il introduit dans son énoncé, l'artiste ou le commanditaire y marque sa présence comme celle du sujet (latent) de son énonciation. Qu'en a-t-il été de Michel-Ange et de son Moïse ? de Titien dans son Allégorie de la Prudence ? ou encore du prince Frédéric de Montefeltro dans le désordre du Studiolo d'Urbino ?
Cette édition richement illustrée permet d'apprécier en détail les traces les plus ténues de la personnalité de quelques génies artistiques de la Renaissance.
La question de l'intimité du rapport entre les oeuvres et leurs auteurs ou commanditaires se pose, à la renaissance, de manière cruciale : l'expression individuelle de l'artiste devient en effet à cette époque un facteur reconnu - et apprécié - dans la genèse et la forme des oeuvres d'art.
Le sujet dans le tableau propose sept études de cas oú un emploi analytique de l'iconographie permet de distinguer comment, en s'appropriant le sujet (manifeste) de son oeuvre par le trouble qu'il introduit dans son énoncé, l'artiste ou le commanditaire y marque sa présence comme celle du sujet (latent) de son énonciation. qu'en a-t-il été de michel-ange et de son moise ? de titien dans son allégorie de la prudence ? de giovanni bellini dans sa dérision de noé ? mais aussi de mantegna dans ses signatures ou du prince frédéric de montefeltro dans le désordre du studiolo d'urbino ? un champ s'ouvre à l'analyse et à l'interprétation historiques : celui des investissements psychiques ou autres dont les oeuvres de la renaissance ont été le lieu.
Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, Daniel Arasse interroge cette peur à sa source, au moment où, à peine née, la machine est plantée au coeur d'une exploitation spectaculaire de ses pouvoirs d'épouvante : la Terreur.
Les surprises se multiplient au fur et à mesure de l'enquête : Guillotin n'est pas pour grand-chose dans l'invention de la guillotine ; à l'exception de la France, l'Europe l'utilisait, presque identique, bien avant la Révolution ; la tête coupée semble vivre encore, défiant véritablement la médecine... Machine politique, la guillotine fonde la démocratie : " Tout condamné à mort aura la tête tranchée.
" De la médecine à la politique et à la métaphysique, la machine à décapiter se révèle à la fois un " objet de civilisation " et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, en exhibant aux yeux du peuple, dans un fascinant théâtre macabre, l'égalitarisme le plus absolu. Ce livre ne cherche pas à réhabiliter la guillotine jacobine, il s'agit plutôt de briser le silence qui entoure l'emploi révolutionnaire de cette " simple mécanique " à " faire voler les têtes ", pour mettre au jour, dans leur origine conjointe, la répulsion qu'inspire la machine et la réputation qu'elle s'est gagnée : son abject prestige.
Ce volume s'ouvre sur la représentation du patron de tous les peintres, saint Luc peignant la Vierge. Par cette mise en abyme, ce choix emblématique, Daniel Arasse envisage un programme qui va bien au-delà d'une simple « histoire du détail », car ce qu'il vise est la totale relecture de l'histoire de la peinture occidentale à l'aune du détail. Qu'il soit inopinément ou peu à peu découvert, identifié, scruté, isolé, voire découpé de son ensemble, le détail offre en effet une toute autre manière de voir et d'appréhender la peinture.
Ainsi, grâce à cette histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard, un champ nouveau se dessine, remettant en question les catégories de l'histoire de l'art qui semblent avoir été établies « de loin », sans que jamais l'érudition ne prenne le pas sur le plaisir et les « fêtes de l'oeil ».
Envisage le rôle que jouent les détails des tableaux et leurs statuts dans la peinture européenne des débuts de la Renaissance à la fin de l'impressionnisme.