Il aurait voulu qu'elle lui donne des détails sur son passé comme il l'avait fait et qu'elle passe en revue les membres de sa famille mais elle resta muette, se cloîtrant dans un silence énigmatique. La seule chose qu'elle consentit à lui dire, ce fut son prénom : « Fantine ».
Ils étaient maintenant arrivés en vue du village.
Il lui demanda : « Nos routes se croiseront-elles à nouveau, un jour ? » Elle lui répondit : « Dans trois jours, au coucher du soleil, je serai dans la sapinière, à l'endroit où votre chien avait voulu me mordre.
Vous aurez à ce moment-là, la réponse à toutes vos questions. » Il trouva ces paroles singulières, d'autant plus que lorsqu'elle les prononça, un gigantesque écho les accompagna telle une haute vague qui semblait vouloir le submerger.
Extrait de : « Quand le soleil se couchera... » Édith Marck est Alsacienne. Fille de professeur, elle écrit depuis sa jeunesse et forge son style à travers ses lectures. Licenciée de Lettres modernes, elle consacre son temps libre à l'écriture.
ET SI TU REVENAIS...
Et si tu revenais De joie j'irais danser dans la rue J'embrasserais tous les passants, je leur offrirais des fleurs J'écrirais ton nom sur les façades des maisons J'irais allumer des feux de joie sur toutes les montagnes Je marcherais dans le ciel sur une corde tendue Je tresserais en couronne les rayons du soleil Et j'en ornerais ton front J'attacherais des ailes dans ton dos Et je t'emmènerais écouter la symphonie des étoiles J'emprisonnerais la lumière dans tes yeux Et ils éclaireraient l'Univers J'irais cueillir pour toi la fleur qui pousse sur les glaciers, Celle dont le calice de feu fait fondre les neiges éternelles Je planterais sous ta fenêtre un arbre géant où nicheraient Tous les oiseaux du ciel Je verserais dans la coupe de tes mains la rosée du matin Pour qu'elle reflète la beauté du jour commençant Je te ferais baigner dans un ruisseau de parfum Je t'habillerais avec l'or et le pourpre du couchant Je volerais vers toi avec les ailes de l'espoir Si tu revenais, j'aimerais toute l'humanité, Je confierais au vent la semence de l'amitié Pour qu'il la porte aux quatre coins de la terre Et qu'elle germe dans tous les coeurs.
Poème extrait de Sentiments, page 29.