On dit de la peintre Joan Mitchell qu'elle entrait dans une pièce comme Katharine Hepburn franchissait la porte d'un saloon! Une allure, une présence et du bruit. Et c'est de façon tonitruante que «Big Joan», comme elle se surnommait elle-même, est entrée dans ma vie, par le biais d'un tableau. Cette impression d'être immergée sans oxygène devant la profondeur d'un diptyque de Joan Mitchell, je l'ai vécue pour la première fois au MoMA de New York il y a une dizaine d'années. J'ai été foudroyée par l'énergie du coup de pinceau, éblouie par la puissance des couleurs, sans comprendre ce qui m'arrivait. Et depuis la violence de ce choc sensoriel, je n'ai plus quitté ni la peintre, ni la femme. Quelle a été la vie de cette Américaine au caractère imprévisible, de cette héroïne, alcoolique et colérique, fascinante et effrayante, puissante et si fragile qui a choisi de vivre en France? Née en 1925 à Chicago dans une famille de la haute société, morte à Paris en 1992, Mitchell a su s'imposer comme figure majeure de l'abstraction dans un monde alors presque exclusivement masculin. Ce récit est une enquête sur une femme libre, libre d'aimer comme un homme, de boire autant qu'un homme et de peindre aussi bien qu'un homme.
Le vêtement au-delà de la mode telle est la philosophie de la styliste parisienne. Agnès b. qui fête aujourd'hui ses 40 ans. 40 ans d'histoire, 40 ans d'une mode emblématique du style parisien, 40 ans d'art et de musique dans l'univers Agnès b. Vêtements, croquis, parutions presse, photos d'Agnès b. et de grands photographes comme Peter Lindbergh, Dominique Issermann, Ellen Von Unwerth, Bruce Weber, Sacha, Gilles Bensimon, Jean-Baptiste Mondino, Jeanloup Sieff...
Cet ouvrage nous entraîne dans la richesse de cet univers, autour de thèmes emblématiques qui sont la signature d'Agnès b. : le rock, le XVIIIe siècle, le street art, le masculin-féminin, la Parisienne, les imprimés, les couleurs, le sportswear, les voyages, l'enfance...
«Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous...» Ainsi commence La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l'héroïne lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l'histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l'hôpital quand, victime d'un grave accident cérébral, il s'écroule, et se réveille paralysé et privé de parole. Face au drame du «locked-in syndrome», face à la destinée légendaire d'un personnage que les médias se sont approprié, une femme n'oublie pas qu'il était un homme. Comment se parler d'un souffleoe Comment s'aimer sans se toucheroe Comment lire les battements d'un coeur au rythme d'un battement de paupièresoe C'est ce chemin escarpé, compliqué, et parfois très éloigné du deuil, qu'on suit dans ce roman en s'arrêtant sur les cases de l'enfance, en reculant sur celles de l'amour et de la religion, et en sautant à pieds joints sur celle de la mort comme au jeu de la marelle.