C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
«En tous lieux, la terre est en pleurs, accablée de guerres, de crimes et d'agonies, d'épidémies aussi, mais rien n'empêche malgré tout les chenilles de devenir papillons et la mer d'être toujours recommencée. Et pour les océans, et pour les gens, c'est pareil exactement.»Sigmund, un vagabond dans la force de l'âge, note ses pensées alors qu'il chemine vers un château lointain qui n'existe peut-être pas. Abandonné par sa mère, débarqué sur les plages de Normandie à l'âge de vingt ans, c'est un pacifiste qui chérit sa liberté et la simplicité au contact de la nature. Gisella, elle, vit seule avec son vieux chien Roméo. Elle s'est échappée il y a longtemps d'un sinistre pénitencier pour jeunes délinquantes et a choisi elle aussi l'indépendance. Quand à un carrefour le sage Sigmund croise la sauvage Gisella, les deux enfants perdus décident de suivre la même étoile.
«DICTIONNAIRE : Tuées par internet, les éditions sur papier des dictionnaires ont presque toutes perdu leur utilité, sauf évidemment celui qui est entre vos mains.»«AVOCAT : Fruit-légume assez particulier, seul à contenir des lipides.»«LIBERTAIRE : Anarchiste, mais en plus distingué.»Après les souvenirs en désordre alphabétique de Libera me (Gallimard, 2014 et 2015), François Gibault, écrivain et avocat, défenseur des oeuvres de Louis-Ferdinand Céline et de Jean Dubuffet, se livre de nouveau en toute liberté dans cette collection bien personnelle de mots choisis.Carpe et lapin, c'est «fait de mensonges et de vérités, de citations découvertes ou inventées et de petites vulgarités qui constituent la vertu principale de beaucoup d'ouvrages».
Dans ce roman en forme de journal, le narrateur est un rescapé de la guerre de 14 où il s'est conduit en héros.
Blessé, pas seulement dans son corps, il raconte son retour difficile à la vie civile, bien qu'il ait une épouse qui semble avoir toutes les qualités. Il perd un ami cher et éprouve une difficulté à communiquer avec les gens qu'il rencontre. Il hésite entre fascisme et communisme et éprouve toutefois une vive sympathie pour un jeune homme qui s'engage politiquement. Quand arrive le nazisme, le narrateur en observe - effondré - les progrès. Son humeur s'assombrit d'autant que son épouse, dévouée dans la Croix-Rouge, meurt.
En contrepoint du parcours personnel du personnage central, est évoquée de façon précise l'histoire complexe de l'entre-deux-guerres.
Après avoir mené une triple carrière d'avocat, d'officier dans l'armée française et d'écrivain, défenseur des oeuvres de Louis-Ferdinand Céline, dont il a publié une biographie en trois tomes au Mercure de France, et de Jean Dubuffet, dont il préside la Fondation, François Gibault lève enfin le voile sur son passé sulfureux autant que classique, car l'homme est tout et son contraire, sans jamais se prendre au sérieux ni se départir d'un humour à froid qui constitue l'un des charmes de cette confession, exprimée dans l'ordre alphabétique, et donc dans le plus parfait désordre.
À tout instant et en tous lieux, les plus aimables farces peuvent tourner à la tragédie. Un petit nuage au loin, trois gouttes attendues, et puis d'un coup le ciel se couvre et c'est l'inondation meurtrière. Il suffit de quelques secondes pour passer du rire aux pleurs et encore moins pour se faire vitrifier. À peine avez-vous pris le temps de naître que vous êtes en joue, dos au mur, sinon mort déjà. Aussi, dites à vos fils de se hâter avant que le temps ne se gâte, avant que leurs meilleurs amis, enfants de choeur, louveteaux, boyscouts, ne leur plantent leurs couteaux suisses dans le dos. Et vous, nourrissons, marmots, agneaux, poussins, têtards, avant de vous faire manger, filez par les hublots, par les toits, par les escaliers et les souterrains, fuyez vos couveuses, vos chambres d'enfants, vos parents, vos écoles et, sans vous retourner jamais, courez droit devant vous le plus longtemps que vous pourrez. Ne pensez qu'à sauver votre peau.
Ce livre est la suite - et la fin - de Libera me publié avec succès l'année dernière. Il se présente comme le précédent, sous forme de dictionnaire. On y retrouve des gens plus ou moins célèbres dont l'auteur nous trace le portrait : de nombreux avocats, des écrivains dont Céline reste la vedette, des peintres (Dubuffet et Chaissac), des danseurs, des journalistes ou des stars de la télévision, de nouveaux talents comme Arthur Dreyfus ou Florian Zeller. À cela s'ajoutent des réflexions plus générales sur les animaux, la politique, Dieu, le diable, l'amour, etc.
Tous ces portraits permettent d'en découvrir un autre, celui de François Gibault, homme libre au regard critique et pourtant bienveillant.
«Tel est le glorieux cortège des morts du barreau de Paris, barreau dont les plus jeunes promotions ont été saignées à blanc. Aucune profession n'a sans doute payé un aussi lourd tribut à la reconquête de l'Alsace et de la Lorraine, à notre liberté et à la victoire de la France. Ils sont à jamais dans nos mémoires et dans nos coeurs, et ce livre n'a pas d'autre objet que de rappeler leur sacrifice, d'appeler au respect que nous leur devons, et de leur exprimer notre reconnaissance, dans l'espoir que notre pays ne verra jamais le renouvellement d'une pareille tragédie. À peine plus de vingt ans plus tard, la France et l'Allemagne se sont à nouveau jetées l'une contre l'autre dans une guerre fratricide entre deux peuples qui adoraient le même Dieu, lequel leur avait demandé de s'aimer les uns les autres, conflit au cours duquel le barreau de Paris a une nouvelle fois montré son sens du sacrifice. Que nos morts de ces deux guerres n'aient pas donné en vain leur vie pour la patrie, tel est le voeu que forment tous les avocats du plus grand barreau de France, qui oeuvrent ensemble pour la justice, mais aussi pour la paix entre toutes les nations, au sein d'une Europe désormais unie, démocratique, tolérante et respectueuse de toutes les libertés.»
«Enfant perdu, / sans famille, / inconnu dans la foule infecte, / avec des ruines à gauche, / à droite et partout, / des champs jusqu'à l'horizon, / qui va s'éteindre un jour. / Heureux les rats, / les cadavres exquis, / que l'on aperçoit sur le fleuve, / en route pour l'embouchure.»
De La cité interdite, qui donne son titre au recueil, où un dandy préfère mourir dans un incendie plutôt que de se séparer de son tableau préféré, jusqu à Isolde qui clôt le volume, l auteur s adonne à l observation méticuleuse et impitoyable de ses contemporains. On retrouve ici tout son art de manier la langue : une bonne dose de cruauté, de l autodérision et un soupçon de perversion parfaitement assumée, le tout dans une écriture tranchante dans laquelle chaque mot compte.
"Nous avions quantité de déguisements provenant de la Pagode, pavillon qui jouxtait notre maison et avait été le salon de réception de ma grand-mère, costumes de Chinois, perruques avec de longues nattes, chapeaux dorés, restes de bals costumés.
Il y avait aussi dans des malles beaucoup de lampions de toutes les formes et de toutes les couleurs. De quoi rêver des heures, des jours, une vie." Pour la première fois, François Gibault, avocat, romancier, biographe de Céline, lève le voile sur le parcours de ce singe qu'il est toujours resté à ses propres yeux. Ressuscitant son passé et ses proches par bribes, au hasard de ses souvenirs, mêlant des pensées drolatiques ou féroces aux récits de son enfance sous l'Occupation, de sa guerre d'Algérie, de ses différents débuts dans ses différentes vies, il compose, mieux que des mémoires, un livre magique sur les délices et les cruautés de la mémoire.
Tome I:Voici la première partie de la vie de Céline, de sa naissance à Courbevoie le 27 mai 1894 à la publication de Voyage au bout de la nuit en octobre 1932.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Tome II:Entre Le Temps des espérances (1894-1932) et Cavalier de l'Apocalypse (1944-1961), manquait une pièce maîtresse à cette magistrale biographie de Céline:les années noires, celles de Mort à crédit, celle des pamphlets, celles de l'Occupation. En s'appuyant sur une énorme documentation réunie pendant plus de dix ans, François Gibault a pris le parti de l'objectivité et n'a recélé aucune des informations sérieuses, aucun des éléments qui lui ont été communiqués, y compris ceux qui choqueront. L'auteur a pensé mieux servir la mémoire de Céline en le montrant tel qu'il lui est apparu et en lui restituant toute sa force, par-delà et à travers ses outrances et ses erreurs. Plus de deux cents lettres et textes inédits sont cités dans ce volume, qui contient de nombreuses photos également inédites.
Tome I:Voici la première partie de la vie de Céline, de sa naissance à Courbevoie le 27 mai 1894 à la publication de Voyage au bout de la nuit en octobre 1932.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Tome II:Entre Le Temps des espérances (1894-1932) et Cavalier de l'Apocalypse (1944-1961), manquait une pièce maîtresse à cette magistrale biographie de Céline:les années noires, celles de Mort à crédit, celle des pamphlets, celles de l'Occupation. En s'appuyant sur une énorme documentation réunie pendant plus de dix ans, François Gibault a pris le parti de l'objectivité et n'a recélé aucune des informations sérieuses, aucun des éléments qui lui ont été communiqués, y compris ceux qui choqueront. L'auteur a pensé mieux servir la mémoire de Céline en le montrant tel qu'il lui est apparu et en lui restituant toute sa force, par-delà et à travers ses outrances et ses erreurs. Plus de deux cents lettres et textes inédits sont cités dans ce volume, qui contient de nombreuses photos également inédites.
Tome I:Voici la première partie de la vie de Céline, de sa naissance à Courbevoie le 27 mai 1894 à la publication de Voyage au bout de la nuit en octobre 1932.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Tome II:Entre Le Temps des espérances (1894-1932) et Cavalier de l'Apocalypse (1944-1961), manquait une pièce maîtresse à cette magistrale biographie de Céline:les années noires, celles de Mort à crédit, celle des pamphlets, celles de l'Occupation. En s'appuyant sur une énorme documentation réunie pendant plus de dix ans, François Gibault a pris le parti de l'objectivité et n'a recélé aucune des informations sérieuses, aucun des éléments qui lui ont été communiqués, y compris ceux qui choqueront. L'auteur a pensé mieux servir la mémoire de Céline en le montrant tel qu'il lui est apparu et en lui restituant toute sa force, par-delà et à travers ses outrances et ses erreurs. Plus de deux cents lettres et textes inédits sont cités dans ce volume, qui contient de nombreuses photos également inédites.
Autour de moi, la marée monte.
Je suis rejeté par un ordre social qui n'aime pas les individus et j'entends partout ricaner dans la foule qui ne rêve que de m'écraser. Je suis sa punaise. Un rien pourtant suffirait pour qu'elle m'adule.
Quand je suis dans la rue, je fais semblant, je rase les murs, je salue les riches, je respecte le drapeau, l'armée, la police d'Etat, et les juges. La bombe que je porte en moi ne se voit pas sur mon visage et il n'y a pas de sang sur mes mains blanches.
Pour franchir les barrages, je sors ma carte, celle de mon club, quelques-unes d'académiciens ou de ministres amis, et parfois on me salue en levant la barrière. Dans leur dos je dis des choses épouvantables et je rêve de faire sauter la terre entière.