«Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les plus belles?»Miles Davis (1926-1991), trompettiste au son bouleversant, a profondément marqué l'histoire du jazz, de la musique. Sa vie, c'est la musique. Sa voix unique, fragile et puissante, intense, c'est la trompette.Son père l'éclaire dès le plus jeune âge sur le racisme auquel il sera confronté tout au long de sa vie. Son combat, Miles décide de le mener à travers la musique, en devenant un artiste noir respecté.Au fil de sa carrière, celui que l'on présente comme le «Picasso du jazz» n'a de cesse d'innover, de se réinventer:les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. Même si l'homme derrière la trompette est réputé difficile et colérique, le musicien fascine et hypnotise, au point de devenir l'une des rares icônes du jazz au succès planétaire.
Contemporain des Beatles, de Bob Dylan, de John Coltrane, Jimmy Hendrix (1942-1970) tient dans l'histoire de la musique - notamment en raison de son approche unique de la guitare électrique et des techniques d'enregistrement en studio - une place à part.
A l'épicentre de ces années 60 marquées par les transgressions et les contestations de tous ordres, il a créé une sonorité qui fut celle de toute une génération en quête d'identité. Sa mort prématurée n'a fait qu'amplifier sa légende. C'est à la rencontre de celui que Frank Zappa considère comme « un des personnages les plus révolutionnaires de la musique pop, musicalement et sociologiquement parlant », que nous convie Frank Médioni, producteur de l'émission Jazzistiques sur France Musique et auteur de nombreux livres sur le jazz et la musique pop.
Bien que n'ayant enregistré que quatre albums, Jimmy Hendrix est, après Elvis Presley, le musicien qui vend le plus d'oeuvres posthumes.
«Il faut avoir une tendresse de pitié pour son prochain. Ça, je le crois tout à fait. Et avec peut-être une excessive fierté, orgueil, j'ai voulu, moi, étincelle entre deux éternités, j'ai voulu laisser ce que je crois être un vrai cadeau à ceux qui viendront après moi.» Homme sombre auteur d'une oeuvre solaire, humaniste ne cachant pas sa misanthropie, chantre de la vie obsédé par la mort, amateur de femmes foncièrement misogyne, apologiste de l'amour et implacable observateur des misères de la vie conjugale, pourfendeur de l'hypocrisie sociale mais avide d'honneurs, athée en quête de Dieu, Juif tenté par l'antisémitisme, doux et tyrannique, Albert Cohen (1895-1981) est, comme il le dit lui-même un «mariage miraculeux de contradictions». Ce livre part à la recherche de cet homme ambivalent, personnage haut en couleur du roman de sa vie.
«Oh, que de scènes mes propres aventures ne m'ont-elles pas fournies!».
Né à Venise en 1707 et mort à Paris en 1793, Carlo Goldoni est l'auteur d'une oeuvre de plus de deux cents titres empruntés à des genres aussi divers que la tragédie, l'intermède, le drame, le livret d'opéra, la saynète, sans oublier ses Mémoires. Continuateur de la commedia dell'arte, il est l'incontestable inventeur de la comédie italienne moderne dont les chefs-d'oeuvre ont pour titres : Les Rustres, La Locandiera, Arlequin serviteur de deux maîtres. Il écrivit en trois langues - l'italien, le vénitien, le français -, vécut les trente dernières années de sa vie à Paris, toujours à la recherche de ce qu'il appelait «la vérité au théâtre», toujours dans l'intention de «raconter le monde», prétendant que sa vie n'était pas «intéressante»...
«La musique doit refléter les pensées et les aspirations d'un peuple, de l'époque. Mon peuple, c'est l'Amérique. Mon temps, c'est aujourd'hui.» Né à Brooklyn, dans une famille juive originaire de Saint-Pétersbourg, Jacob Gershowitz, plus connu sous le nom de George Gershwin (1898-1937), fut une étoile filante dans la ciel de la composition musicale américaine. À la croisée de plusieurs influences - musiques klezmer et afro-américaine, musique moderne française -, cet ancien pianiste d'orchestre, ami de Ravel, de Berg, de Schönberg, fut un des plus grands compositeurs de chansons populaires et de partitions cinématographiques de son temps. Porgy and Bess, Rhapsody in Blue, Un Américain à Paris, etc., son oeuvre multiple et novatrice, contemporaine de celle de Fitzgerald, fait résonner l'histoire de l'Amérique des années 1930, d'un nouveau monde en pleine expansion, de toute une génération - celle du jazz.