«Il faut avoir une tendresse de pitié pour son prochain. Ça, je le crois tout à fait. Et avec peut-être une excessive fierté, orgueil, j'ai voulu, moi, étincelle entre deux éternités, j'ai voulu laisser ce que je crois être un vrai cadeau à ceux qui viendront après moi.» Homme sombre auteur d'une oeuvre solaire, humaniste ne cachant pas sa misanthropie, chantre de la vie obsédé par la mort, amateur de femmes foncièrement misogyne, apologiste de l'amour et implacable observateur des misères de la vie conjugale, pourfendeur de l'hypocrisie sociale mais avide d'honneurs, athée en quête de Dieu, Juif tenté par l'antisémitisme, doux et tyrannique, Albert Cohen (1895-1981) est, comme il le dit lui-même un «mariage miraculeux de contradictions». Ce livre part à la recherche de cet homme ambivalent, personnage haut en couleur du roman de sa vie.
«Oh, que de scènes mes propres aventures ne m'ont-elles pas fournies!».
Né à Venise en 1707 et mort à Paris en 1793, Carlo Goldoni est l'auteur d'une oeuvre de plus de deux cents titres empruntés à des genres aussi divers que la tragédie, l'intermède, le drame, le livret d'opéra, la saynète, sans oublier ses Mémoires. Continuateur de la commedia dell'arte, il est l'incontestable inventeur de la comédie italienne moderne dont les chefs-d'oeuvre ont pour titres : Les Rustres, La Locandiera, Arlequin serviteur de deux maîtres. Il écrivit en trois langues - l'italien, le vénitien, le français -, vécut les trente dernières années de sa vie à Paris, toujours à la recherche de ce qu'il appelait «la vérité au théâtre», toujours dans l'intention de «raconter le monde», prétendant que sa vie n'était pas «intéressante»...