Nuit de Noël... et vient le temps de raconter des histoires, à la veillée. Depuis longtemps, cette douce nuit a un ami : Georges Lauris. Avec son âme d'enfant et de sage, il a depuis longtemps appris à lire le ciel. De même qu'il a appris à lire l'Évangile. D'ailleurs tout ça se tient, c'est presque la même chose. Si vous le lisez vous verrez ce que je veux dire. Georges Lauris a aussi appris à raconter des histoires. Les histoires qu'il raconte sont belles, profondes. Écoutez-le quand il raconte celles qui sont sorties de ses souvenirs d'enfant, dans les Cévennes. Et celles vécues pendant la guerre. Écoutez-le encore quand il se met dans la peau d'un « écrivain public » qui, dans son coin d'Afrique, écrit son Évangile à lui, ou du moins, l'Évangile à sa manière ! Écoutez-le quand il donne la parole au poème... Écoutez ! Si vous écoutez bien, vous découvrirez le fil d'or qui relie toutes ces histoires entre elles : toutes sont nées de la plus belle histoire du monde ; l'histoire d'une douce nuit où Dieu, dit-on, se fit petit enfant pour apporter au monde la paix et la joie.
Et si vous êtes vraiment attentif, alors vous aussi, vous aurez envie de vous laisser envahir, comme Georges Lauris, par l'âme de la nuit de Noël et vous aussi vous aurez envie de lire le ciel, de fraterniser avec les étoiles au clair de lune ; vous aurez envie de lire l'Évangile, d'en repérer les traces dans les événements grands ou petits, heureux ou moins heureux, qui font une vie d'homme. Surtout vous vous ferez une âme de nomade, comme les Mages qui vinrent de loin, guidés par une étoile spéciale pour se laisser combler par l'Enfant-Dieu. Comme la lumière des étoiles dans le ciel, ainsi la lumière de l'Évangile dans la vie des gens : elle empêche que tout soit trop sombre, elle apporte de la douceur. Elle est écrin de sagesse...
Mais d'où viennent donc ces savoureuses histoires ? Il faut reconnaître que Georges Lauris a su s'entourer de nombreux collaborateurs pour écrire ces contes : des ânes et des anges, des abeilles, des hirondelles, une tripotée d'étoiles, des fêlures silencieuses, des flocons de neige...
On l'imagine écrivant même avec une plume d'oie ! Et si d'aventure, il avait besoin de corriger un chapitre, point de gomme un petit coup de mistral suffit pour emporter les mots inutiles. Et voilà un livre léger, offert au plaisir de lire. Il faut le lire de préférence à haute voix : bien vite, la sagesse des santons parle avec une pointe d'accent et beaucoup de tendresse. D'histoire en histoire, on fait le plein de sagesse et de vie, le plein de poésie.
On plonge dans un grand réservoir de rêves et d'émotions. Il suffit de se laisser guider de mot en mot, de phrase en phrase, d'étoile en étoile... Et c'est magique : on comprend tout. On comprend surtout que " ce sont les êtres les plus frêles qui donnent le secret du monde ". Selon les mots de Gilles Lapouge, Lauris nous fait partager " sa confiance dans les êtres et dans les choses, sa famine de bonheur pour tous les vivants, une espérance implacable ".
Georges Lauris n'est ni étoile, ni berger (encore que !) ni ange.
Il est poète. Peut-être que ça veut dire qu'il est un peu tout ça à la fois ! Et pour comprendre la nuit de Noël, rien de tel que la plume de ce poète. Son secret ? C'est qu'il a trouvé un magnifique gisement de mémoire : la Bible. Et comme s'il venait de se faire raconter les événements sur le vif par une étoile ou un ange, ou les deux, il nous les rapporte avec saveur. Tantôt avec légèreté, tantôt avec gravité - car tout n'est pas toujours drôle dans la vie, ni dans l'histoire.
Mais c'est cela précisément qu'atteste la Bible, à sa manière, lors même qu'elle invite à l'espérance. On retrouve avec bonheur les accents de l'auteur des Contes de Noël aux herbes de Provence pour revivre avec lui la grande épopée de l'espérance qu'est la Bible. Au terme de l'histoire, on arrive à Bethléem, dans les pâturages à l'entour de l'étable qui, cette nuit-là, a rang de palais ! On ne comprendrait rien à cette nuit si l'on n'avait pas parcouru les mille et une nuits - et plus encore - qui jalonnent l'aventure du peuple élu, qui peuplent la grande histoire des civilisations.
La parole biblique, qu'elle soit criée ou murmurée, délivre inlassablement son invincible message : de la nuit la plus noire, l'aurore est le dernier mot. La vie est école d'espérance ! Vite, que l'histoire commence...