Au large du continent, un vieux monsieur raconte son île et ses habitants : le gardien de phare, le poète, le curé, le professeur...
Il parle de la mer, du vent et de leurs chats qui vont, depuis toujours, vont et viennent à leur rythme comme à leur choix. Mais quand ils disparaissent sans explication, c'est la façon de vivre de toute la communauté qui s'en retrouve menacé.
Traité sous la forme de la transmission orale, l'auteure nous offre un texte élégant, rebelle et audacieux afin de nous alerter sur la fragilité de nos libertés et comprendre un monde où le langage se manipule pour changer les idées.
D'un côté comme de l'autre, plongez dans deux univers dissemblables et pourtant communs, deux sociétés miroir qui cohabitent sans le savoir et qui se répondent sans le comprendre.
L'en-Bas est un monde où la terre n'est qu'un marécage piétiné par des bambous géants. Seuls les enfants agiles et légers peuvent arpenter la vase sans s'y enfoncer et y chasser au risque d'y périr écrasé. Ils courent alors, jusqu'au soir où ils rejoignent les adultes aux orées protectrices. Mais dans le coeur des frondaisons se cache une obscurité dont personne ne veut parler, d'où s'échappent les cris des victimes de l'Ogre. Aux adultes, le jour, de le rejoindre et de veiller chaque soir à ce que le monstre ne puisse atteindre les enfants. Jusqu'à ce que certains ouvrent les yeux sur l'obscurité et fassent naître l'espoir de ne plus nourrir l'Ogre.
L'en-Haut est un monde où les adultes marchent au-dessus de tout, traînant leurs échasses de plateforme en plateforme, tantôt cueilleurs d'eau ou pécheurs d'oiseaux. Ils survivent, tellement haut qu'ils ne savent plus vivre, que seuls les utiles ont droit de pitance et d'existence. Voutés à déformer leur corps, les marcheurs sont d'étranges oiseaux solitaires qui s'enivrent de vertiges, risquant leur vie au moindre déséquilibre, fermant les yeux sur ce que dissimulent les murs des plateformes, ce qui arrive à tous ceux incapables d'arpenter les nuages, enfants comme vieillards. Jusqu'à ce que certains arrêtent de fermer les yeux et fassent naître l'espoir d'une autre humanité.
Avec ce troisième roman, Isabelle Aupy nous offre un jaillissement d'humanité.
Orné d'une cicatrice qui le balafre, L'Ouïe est reconnaissable entre tous. Bon soldat, il déambule dans les rues, il veille à ce que les enfants jouent en sécurité, que chacun ait sa place dans la communauté et que le pouvoir de Mohamed soit respecté. Mais la guerre fait rage.
Subversifs, les Poètes soufflent leurs vers et détruisent dans de terribles explosions toute forme d'autorité. L'Ordre est menacé.
Les Poètes sont traqués, réduits au silence, jusqu'au jour où L'Ouïe écoute l'un d'entre eux et le sauve au lieu de le tuer.
Après L'homme qui n'aimait plus les chats, Isabelle Aupy signe un second roman en rupture des genres littéraires pour une expérience unique : vivre un texte plus que le lire, car les mots sont vivants !