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Jackie Berroyer
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Jackie Berroyer, c'est l'humaniste sans tabou, l'homme qui dit tout et le reste, à tous et aux autres, un être gonflé au Diogène, ce gaz rare, tour à tour hilarant et désolant. Presque mort à Venise mêle une évocation (enfin) déceptive de Venise (tout et plus a déjà été dit) à une randonnée planétaire entre l'île de Ré et Budapest, en passant par l'Arc de triomphe, le Japon, New-York, Bangui, le Sénégal... Il y a du missionnaire chez cet homme doux comme un séisme de magnitude - 1, appliqué à avoir toujours sous la main une flûte à décontracter, une mandoline à humoriser. Quoi qu'il arrive, une visite des égouts de Paris ou une tentative d'habiller le dessinateur Vuillemin en Loubavitch, un concert du jazzman Phil Woods ou une confession intime de Jean-François Stévenin, Jackie décompresse l'ambiance, le monde flue, Dieu s'en roule une. Une réussite qu'il tient de sa complexion intérieure ainsi définie : La nature a choisi mon genre, il sera du type à la va-comme-je-te-pousse, velléitaire, d'une infatigable paresse, radicalement mou et bouchon au fil de l'eau. Il vivra dans le frivole, que ça plaise ou non. Il ne sera utile en rien. Il faut faire ce qu'on peut avec ce qu'on est. Le moyens-du-bordisme est-il un humanisme ? Oui, et jovial avec ça.
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La femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse !
Jackie Berroyer
- Le Dilettante
- 31 Août 1998
- 9782905344540
La femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse! : Berroyer vieillit bien comme ses personnages, moins célèbres que lui. On peut souffrir de ne pas avoir de mobylette ou d'être trompé ou de ne pas entraver tous les philosophes mais là ça risque de mal finir.
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Parlons peu parlons de moi, ne dites à personne que j'en parle à tout le monde, c'est une sorte de journal vaguement nettoyé, augmenté, commenté provenant de chroniques musicales parues dans l'excellente revue musicale suisse Vibrations. Ou dans Siné Mensuel et dans Fluide Glacial. Certaines sont déjà bien anciennes. C'est pourquoi à plusieurs reprises on y parle en francs (français) et que telle ou telle personne aujourd'hui disparue semble être en pleine forme.
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Rock'n'roll et chocolat blanc, 1976-1979 ; téléphone, Starshooter, Higelin
Wombat
- Wombat
- Les Insenses
- 3 Octobre 2013
- 9782919186310
A la fin des années 1970, Jackie Berroyer, alors critique musical à Charlie hebdo et Rock & folk, assiste à l'éclosion d'une nouvelle vague du rock français, en particulier Téléphone, Starshooter et Higelin période électrique.
De concerts en tournées, Berroyer accompagne les musiciens, évoque la banlieue lyonnaise avec Kent, apprend des intros de guitare avec Louis Bertignac et emmène le jeune Arthur Higelin, treize ans, à son premier concert des Buzzcocks. Surtout, il observe les coulisses et se fond dans le public pour restituer au plus près le mojo de cette jeunesse rock pleine d'énergie.
Bien plus qu'un simple document sur le rock, Rock'n'roll et chocolat blanc ravit par sa propre « petite musique » - ce ton complice, chaleureux et drolatique qui fait le charme de l'auteur.
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J'ai beaucoup souffert de ne pas avoir eu de mobylette
Jackie Berroyer
- Cherche Midi
- Nouvelles Cherche Midi
- 4 Mars 2004
- 9782749102146
Sous des titres aussi évocateurs que « Chômedu », « Vous voyez bien qu'il est bourré ! » ou encore « Noël au ballon, Pâques en prison », Jackie Berroyer recrée l'univers des banlieues des années soixante, ses prolos, sa misère, ses blousons noirs et ses « frangines », sa violence, et parfois sa tendresse.
Ces portraits tragi-comiques initialement parus dans Hara-Kiri, revus et augmentés, composent un tableau saisissant de la vie quotidienne de « petites gens » et de figures pittoresques de la « zone ».
La prose à la fois crue et réaliste de Jackie Berroyer évoque par de nombreux aspects celle d'un autre « chantre de la dèche et de la gueule de bois », Bukowski. Comme ce dernier, il excelle dans l'art de dénicher la poésie au milieu du sordide, l'humour au sein du désespoir.
Maurice Pialat manifestait à l'égard de ces récits qu'il a souvent songé à adapter, une tendresse toute particulière. On comprendra pourquoi en lisant les mésaventures de ces « perdants magnifiques ».
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Le pire de Hara Kiri 1960-1985
François Cavanna, Delfeil de Ton, Georges Wolinski, Jean-marie Gourio
- Hoebeke
- 21 Octobre 2010
- 9782842303921
Fidèle à son credo de bêtise et de méchanceté, le journal Hara-Kiri s'est joyeusement évertué à éreinter la moralité et les valeurs sociales les plus élémentaires. Un projet essentiellement motivé par la dénonciation obstinée de l'hypocrisie ambiante tricotée d'exclusions sociales. Au cours de ces vingt-cinq années d'existence (septembre 1960-décembre 1985), il n'est donc pas un numéro de cet ovni de la presse qui ne s'applique à ajouter une pierre à son entreprise de destruction des tabous. Objectif ? Dépasser les limites du supportable pour réveiller les consciences endormies en visant prioritairement les plus faibles, les plus démunis, les plus éprouvés... Voilà ici réuni "le pire " de Hara-Kiri, l'épicentre de sa légende où le trivial se mêle à l'irrespect le plus radical, un cocktail bien frappé, relevé à l'occasion d'un filet de scatologie car ce serait franchement dommage de s'en priver. Handicapés, chômeurs, personnes âgées et enfants figurent donc au premier plan des victimes de ce mauvais goût militant. Oui, le journal ose préconiser "le sac-poubelle à vieux" (pour des trottoirs propres) et la tronçonneuse (pour une peine de mort plus humaine). II recommande aussi d'apprendre le caniveau aux femmes (puisqu'elles sont des chiennes) et envisage de compléter l'usage du rouge à lèvres par celui du "rouge à cul". Pour Choron, Cavanna et Gébé, entourés de Wolinski, Reiser, Delfeil de Ton, Berroyer et Gourio, rien ne sera jamais assez fort pour se marrer, ni trop violent pour dénoncer leur dégoût des machos, des pédophiles, des conformistes, en bref de tous les égoïsmes et inhumanités. Mais ce n'est pas tout: Hara-Kiri a été aussi une force de proposition concrète invitant ses lecteurs à descendre dans la rue pour pratiquer la " Hara-Kiri attitude ", en leur proposant une série de cartes: la Carte de flic, la Carte bleue tout à l'oeil, la Carte officielle de con, etc. Ces cartes (8 au total), à détacher, reproduites en fac-similé, sont insérées dans ce livre.
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On ne se voit plus qu'aux enterrements, heureusement il y en a souvent
Jackie Berroyer
- Cherche Midi
- 11 Octobre 2007
- 9782749105451
Nous mourrons tous. Surtout vous. Néanmoins, il paraît que certaines gens ne meurent pas. Georges Brassens, par exemple. Yves Montand l'a dit. Un homme comme lui ne meurt pas. Montand non plus puisqu'un jour, sur un soupçon de paternité, on l'a déterré pour le faire parler. Doit-on alors en déduire que, n'étant pas des gens comme eux, nous autres, pékins moyens, mourrons tous bel et bien ? Des gens comme le comptable ou la concierge n'auraient donc pas droit à l'éternité ? Supposons que la concierge meure d'une chute. Une pancarte dirait au carreau de la loge : " La concierge est morte dans l'escalier. " En l'apprenant Yves Montand aurait déclaré : " C'est triste mais il faut s'y faire, des gens comme elle meurent tôt ou tard. Ils meurent, et puis c'est tout. " Tout ça parce qu'ils n'ont pas écrit Le Gorille ou Les Copains d'abord ? Mais si un jour, vers neuf heures, l'humanité disparaît, il n'y aura plus d'éternité pour personne. On pourrait s'attendre, tel que c'est parti, à trouver là un très solide essai philosophique, et pourtant c'est un livre de potins. Ce n'est pas un livre sur Yves Montand, rassurez-vous. Ou bien déplorez-le. Il y en a plus sur lui dans cette quatrième de couverture que dans le livre même. Mais il y est question de bien des gens dont j'ai suivi le corbillard. Venez près de la cheminée, je vais vous raconter : il y a environ vingt-cinq ans, après avoir assisté quasiment seul aux obsèques de l'amant de la concierge d'Hara-Kiri, en vente partout à l'époque, j'en ai fait mon sujet du mois dans ce mensuel. C'est alors que Gébé, le rédacteur en chef, m'a dit : " C'est intéressant, tu devrais continuer. " J'ai donc commencé à voir un peu qui mourrait autour de moi.
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«C'est venu d'une discussion avec Piotr, le peintre. Comment on se projetait dans notre cinquantaine. Vers l'an deux mille. Je me voyais bien avec un cancer et une Jaguar. Plus tard quelqu'un m'a demandé une épitaphe pour un livre en préparation. Il les collectionnait. Comment je verrais la mienne ? Ce qu'on écrirait sur ma tombe ? J'ai proposé : "Il venait de passer le permis de conduire." En effet, pour le cancer pas de problème, mais pour la Jaguar il faut une autorisation. Vers la cinquantaine j'ai pris des leçons.»
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