Comment débusquer les idéologies au coeur des nouvelles disciplines scientifiques ? Elles s'entremêlent en leur commencement-même - biotechnologie, écologie, nanotechnologie - et développent une idée récurrente : l'homme modifie son corps et son environnement par les techniques. Ces disciplines suscitent craintes et espoirs pour la modernité occidentale. Lorsqu'elles s'éloignent de la discipline dont elles sont issues, elles se manifestent dans la sphère publique comme des idéologies parées du prestige de la science et de sa prétention à la vérité scientifique. L'auteur illustre ce processus au sujet de la génétique et des biotechnologies, puis de la biologie de la conservation. Elle met ses thèses à l'épreuve de la science naissante des nanotechnologies.
La pandémie de COVID-19 témoigne à vif comment, dans nos sociétés modernes, les liens sociaux ont été fragilisés en mettant à nu la vulnérabilité de tous, de chacun et chacune. Nous avons aussi découvert collectivement comment le care, entendu dans l'un de ses sens, celui du prendre soin, était au coeur de tous nos liens sociaux et qu'il tissait la trame de notre société. Tout à coup, certains travailleurs essentiels, qui étaient souvent des travailleuses essentielles, sont devenues visibles et, parfois, reconnues. De nombreuses personnes, en revanche, se sont retrouvées dans des situations d'extrême vulnérabilité. Certaines institutions essentielles se sont avérées fragiles ou dysfonctionnelles. Pour faire face à ces ébranlements sociaux profonds, les gouvernements occidentaux se sont souvent tournés vers un techno-solutionnisme numérique et ils ont fait usage d'une rhétorique guerrière se voulant mobilisatrice.
Cet ouvrage explore les facettes de ces vulnérabilités individuelle, collective et institutionnelle qui se sont manifestées pendant la pandémie. Il met en évidence comment le care, qui ne se limite pas à sa dimension de prendre soin, est à la fois ce qui nous a permis de tenir ensemble, mais aussi ce à quoi nous tenons. Les textes réunis interrogent à partir de la théorie du care différents enjeux cruciaux de la pandémie, en particulier, la crise de la responsabilité et de la démocratie, l'invisibilité du travail des femmes et des immigrants et immigrantes, la gestion des risques et les solutions numériques, le prendre soin face à la mort, la résilience collective.
Les innovations technologiques s'accélèrent en créant de fortes convergences techniques, comme en témoigne l'essor du numérique et de l'intelligence artificielle. En s'insinuant partout, ces techniques transforment la pratique médicale et la relation patient-soignant. Un nouveau modèle semble émerger avec «?un médecin technicien?» déroulant les algorithmes décisionnels auquel répond «?un patient expert?» de sa maladie, informé par Internet, rationnel et autonome.
En même temps, les forces et les discours dominants dans les sociétés occidentales modernes font la promotion d'une «?santé améliorative?» dont la responsabilité incombe à l'individu. Le système de santé fondé sur la gratuité et l'égalité, quant à lui, s'érode face à la privatisation de certains services ou à l'approche gestionnaire de type Lean. Or, la pandémie de COVID-19 a ébranlé tous les systèmes de santé et a fait ressortir au grand jour des vulnérabilités, pourtant connues, comme celle des personnes âgées malades dans des établissements de soins de longue durée.
Où est la bioéthique dans ce débat?? Quelles réflexions et quelles nouvelles avenues propose-t-elle??
Ce livre de bioéthique propose aux soignants, aux étudiants et aux spécialistes des sciences humaines, des pistes de réflexion et de solutions pour analyser cette conjoncture technicienne.
Mobiles, interactifs, capables de communiquer, les robots peuvent-ils pour autant « penser » ou prendre des décisions à la place des humains ? Faut-il les considérer comme des agents moraux ayant une « autonomie » ou leur donner un statut juridique particulier ? Qui est alors responsable de leurs actions le concepteur informaticien, le fabricant industriel, l'usager consommateur ? Pour quelles finalités tous ces robots sont-ils conçus ?
Depuis peu, le public a découvert comment des robots pouvaient remplacer l'être humain dans un nombre croissant d'activités économiques, sociales et politiques. Les robots-drones sont utilisés dans les conflits armés ou encore dans des contextes non armés pour la surveillance ou l'assassinat ciblé. Des robots aux formes androïdes ont fait leur apparition dans le domaine de la santé et du bien-être. Dans les hôpitaux, des robots opèrent sous la direction du chirurgien, d'autres robots aux formes animales deviennent des « compagnons » pour les personnes âgées. Dans des écoles, des robots sont utilisés par des enseignants pour l'apprentissage des langues ou des matières scientifiques. Dans des maisons, des robots de service aspirent la poussière des tapis tandis que des jouets-robots s'occupent des enfants. Dans le domaine de l'agriculture, des robots traient les vaches et nettoient l'étable. Dans les usines, les robots accélèrent la productivité et l'efficacité de la production industrielle.
Tous ces robots qui remplacent les êtres humains dans des tâches devenues « robotisables » font-ils de notre société « une société robotisée » ? Tant par la réflexion théorique qu'à l'aide d'exemples précis, cet ouvrage multidisciplinaire examine comment les robots modifient la qualité de nos relations humaines, en quoi ils transforment certaines valeurs fondamentales comme la liberté et l'égalité, ou encore de quelle façon ils entraînent des changements sociaux et culturels, par exemple dans nos relations aux animaux ou à l'environnement.
Ce début de siècle a connu une série débranlements mondiaux, pour nen nommer que trois : les attentats terroristes du 11 septembre 2001, linvasion de lIrak en 2003 et la crise financière de 2008. Dix personnalités reconnues et dhorizons différents se sont penchées sur des enjeux politico-économiques contemporains et ont présenté leurs analyses dans le cadre des conférences du prix Gérard-Parizeau qui se sont échelonnées de 2000 à 2010.
Pascal Boniface, Fernando Henrique Cardoso, Gérard Noiriel et Alain Touraine examinent les enjeux politiques et sociaux que sont la diplomatie du pétrole, la mutation des rapports Nord-Sud, les flux migratoires sur fond de mondialisation, les perturbations politiques et linstrumentalisation des religions.
Yvan Allaire, Claude Bébéar, Michel Crouhy, Claude Castonguay, Philippe Jorion et Jacques Parizeau, quant à eux, scrutent sous différents angles des enjeux économiques tant québécois quinternationaux : le renouveau du capitalisme, la progression de la mondialisation, la gestion du risque de crédit, les enjeux du régime de pension, la gestion des risques de la finance internationale et les défis économiques du Québec.
Analyser et réfléchir avec son temps, tel a été le défi des grandes conférences publiques du prix Gérard-Parizeau qui sont ici rassemblées.