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Mavis Gallant
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Paris, 1963. Shirley, une jeune Canadienne excentrique, a, semble-t-il, un don pour choisir les mauvais maris. Alors que le premier est mort d'une tragique chute à bicyclette, le second, un journaliste français, vient de la quitter sans un mot. Errant à travers la ville en attendant son retour, elle multiplie aventures loufoques et rencontres désopilantes - une peintre hystérique et suicidaire, une famille au bord de la crise de nerfs, ou encore le " Grec d'en haut ", Éros en congé sabbatique.
Par l'intermédiaire de Shirley, héroïne ingénue et frondeuse, et grâce à son talent indéniable pour le comique de situation, Mavis Gallant, lauréate du PEN/Nabokov Award, signe un texte d'une ironie à la fois mordante et dramatique. -
Fille d'une Américaine divorcée, mondaine et frivole, qui parcourt l'Europe d'un lieu de villégiature à l'autre, Florence n'a connu que la vie d'hôtel. Bien sûr, les hôtels ne manquent pas de charme, et les amis de Bonnie, sa mère, appartiennent à la meilleure société - ou presque. Mais à Venise, à Cannes ou à Paris, un nuage d'excentricité semble parfois accompagner la petite fille, l'adolescente, puis la jeune femme...
Ce roman écrit dans les années 1950 raconte, au travers de dialogues brillants et au gré de scènes à la fois comiques et cruelles, le destin d'une jeune femme qui sombre dans la folie.
Mavis Gallant transporte le lecteur dans la peau de son héroïne, dans les recoins de son esprit, sans jamais l'y noyer.
" Court, intense et éblouissant. " The Guardian -
Poisson d'avril regroupe des nouvelles qui mettent en scène des personnages de l'europe d'après-guerre, pour la plupart anglais ou canadiens, échoués pour des raisons diverses dans des pays étrangers : enfants abandonnés ou négligés par des parents insouciants , ou victimes du sort : hommes impécunieux mais se refusant à travailler et préférant cloîtrer leurs femmes dans de miteuses " villas " de la riviera, ou épousant des filles de trente ans leur cadette en leur laissant croire qu'ils sont riches : couples mixtes ou mal assortis, ou encore nés de malentendus.
Munie de son redoutable scalpel, mavis gallant dissèque dans une prose qui lui a valu d'être reconnue comme l'un des grands écrivains anglophones, les vies, les pensées, les désirs, les peurs d'une cohorte d'antihéros, étrangers au monde dans lequel ils vivent, étrangers aux êtres avec lesquels ils partagent leur vie, étrangers à eux-mêmes.
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Spendor Speck est directeur de galerie à Paris et installé depuis peu au Faubourg Saint-Germain, après que les séparatistes basques eurent fait sauter sa galerie.
Déboussolé, sa femme l'ayant quitté en le traitant de fasciste, Spendor Speck rêve néanmoins d'être celui par lequel arrivera le renouveau artistique qui semble manquer, selon les critiques parisiens. Mais, pour ça, il aura besoin d'un artiste. Un jour, il a une illumination en écoutant un sénateur parler d'Hubert Cruche, peintre français mort de la syphilis. Spendor Speck décide alors de contacter la veuve du peintre, Lydia Cruche (il a toujours été habile avec les veuves), pour lui proposer de faire une exposition importante, la première grande exposition Cruche.
Mais face à cette étrangère, il perd le contrôle... L'histoire se répétant à l'infini, L'idée de Speck, écrit par Mavis Gallant dans les années soixante-dix, est encore, par le vif esprit d'observation qui s'en dégage, d'une grande actualité.
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D'une enfance au Canada où un père bohème réconcilie des hommes, jusque dans l'Italie vaincue où rêvent d'amour des jeunes filles tassées de la guerre, en passant par les États-Unis et la France, Mavis Gallant promène partout ses regards scrutateurs. Immigrants chinois ou roumains de Montréal, avocats et mannequins américains, ruraux français et bourgeois italiens - l'écrivain possède les clefs de toutes les vies intérieures et révèle des moeurs dissolues, vengeances, hypocrisies, chagrins, secrets d'alcôve, espoirs, mais aussi des drôleries, de la grâce et des amours improbables. Le voyage s'achève en Bourgogne, où une vénérable résistante et sa petite-fille marxiste accueillent une infirmière inculte et un névrosé. Admirable exploration de deux intériorités fragiles qui vont ensemble par miracle.
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« Les nouvelles ne sont pas des chapitres de roman, dit Mavis Gallant. On ne doit pas les lire l'une après l'autre comme si les histoires se suivaient. Lisez-en une. Fermez le livre. Lisez quelque chose d'autre et revenez plus tard. Les nouvelles peuvent attendre.
Peut-être, mais pas celles-ci, croyez-moi. » Russell BANKS Extrait de la préface
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Chroniques de Mai 68
Mavis Gallant
- Rivages
- Rivages Poche : Bibliotheque Etrangere
- 6 Mai 1998
- 9782743603489
Mavis Gallant Canadienne de langue anglaise habitant Paris a tenu un journal du 3 Mai au 4 Juin 1968.
Publié aussitôt après dans le New Yorker, Chroniques de Mai 68 est un regard sur le vif des évènements de mai. Non pas une documentation historique, mais plutôt des notes prises au jour le jour, restituant le ton et la voix du Paris d'alors. Un mois de mai du quotidien, des rumeurs, des craintes, des chambardements. Le style est rapide et direct, le détail corrosif.
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Christine, une jeune Allemande fiancée à un étudiant en théologie, fait une fugue à Paris avec Herbert, un divorcé, et son fils Berti, enfant gâté qui réclame sans cesse de l'attention. Leur bref séjour dans un Paris caniculaire se révèle aussi problématique que te trajet du retour en train, parsemé de rencontres intrigantes et d'inquiétants contretemps. Les étapes se suc-céderont avant de les conduire à Pegnitz, gare de jonction symbolisant le passage de tous ces « voyageurs en souffrance » de l'Europe d'après-guerre. Les souvenirs refoulés des Allemands au passé ambigu et obsédant sont relatés avec une ironie confinant à la fois au comique et au tragique. C'est grâce à son esprit d'observation acéré que Mavis Gallant parvient à faire de ce récit polyphonique l'expression complexe des bouleversements générés par la Seconde Guerre mondiale.
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Qu'ils soient des expatriés ou qu'ils vivent dans un milieu, une classe, une famille qui ne sont pas les leurs ou ne leur correspondent plus, les personnages de Mavis Gallant ont ceci en commun qu'ils sont tous des étrangers - mais des étrangers doués d'un sens aigu de l'observation et auxquels pour s'exprimer, l'auteur prête une prose admirable : celle d'une grande nouvelliste de la littérature anglo-saxonne contemporaine.
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Voici par l'auteur de la Rue de Lille, neuf admirables nouvelles écrites entre 1973 et 1979 et qui, cette fois, ont pour cadre différents pays d'Europe, pour époque principalement les années de guerre et d'après guerre, et pour dénominateur commun la figure de l'expatrié : les Unwin, installés sur la Côte ligure et que la guerre va bientôt déloger : Alex, venu passer les quelques mois qui lui restent à vivre dans le Midi de la France : Thomas ex-prisonnier de guerre allemand rentré trop tard dans son pays....
Déplacement, décalage, dérapage, égarés dans un pays, une époque, un milieu qui leur sont devenus étrangers, les personnages de Mavis Gallant décrivent ce qui les entoure comme s'ils venaient d'une autre planète - ce qui est parfois le cas : dans " Nouvelles du District n° 15 " des morts se plaignent qu'ils sont hantés par les vivants... Une écriture nette, ciselée, décapée, jamais platement réaliste, jamais complètement inventée...Allez-y voir.
Un véritable auteur de nouvelles, cela ne se rate pas. Nicole Zand, Le Monde