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Littérature
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« Le voyageur est une source continuelle de perplexités. Sa place est partout et nulle part. Il vit d'instants volés, de reflets, de menus présents, d'aubaines et de miettes. Voici ces miettes ». Trois magnifiques textes sur le Japon où l'auteur de L'Usage du monde entremêle récit de voyage et histoire de l'archipel. Un moment de pur plaisir.
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Ce pourrait être le récit d'un séjour exotique, c'est le voyage intérieur d'un homme arrivé à Ceylan après un long périple, pour achever le voyage intérieur au bout de lui-même. Le narrateur fait lentement naufrage, enlisé dans la solitude et la maladie, frôlé par la folie. Et là, sous l'oeil indifférent des insectes qui se livrent autour de lui à d'effroyables carnages, et des habitants qui marinent dans leur chaleur comme un sombre bestiaire fainéant, l'auteur reconstruit, avec patience et ironie, un monde luxuriant et poétique. Au fil des chapitres, il observe et nous apprend à voir le spectacle mystérieux de ce monde des ombres d'où émergent d'étonnants portraits. Ainsi le lecteur participe à une sorte d'envoûtement dans ce récit bourré comme un pétard d'humour, de sagesse et d'espoir.
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îles, et autres lieux : journal d'Aran, chronique japonaise, il faudra repartir
Nicolas Bouvier
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 19 Octobre 2022
- 9782228931748
Voici rassemblés pour la première fois en un volume de poche trois ouvrages de Nicolas Bouvier : "Journal d'Aran", "Chronique japonaise", et "Il faudra repartir". Après Winnicott et Benjamin, Payot continue de publier dans cette collection les oeuvres incontournables des auteurs du catalogue.
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Le vide et le plein ; carnets du Japon (1964-1970)
Nicolas Bouvier
- Folio
- Folio
- 7 Mai 2009
- 9782070361304
Les fameux carnets que Nicolas Bouvier tint pendant son séjour au Japon en 1964 restèrent longtemps inédits. Partie intégrante du «Livre des Merveilles» qu'il souhaitait écrire, Le vide et le plein impose cet art unique qu'il a de saisir, comme on dérobe des pommes à l'étalage, des fragments d'éternité. Bouvier découvre, s'émerveille, s'étonne, se laisse faire mais aussi défaire par ce pays «non pas tant mystérieux que mystifiant». Et se livre dans ces courts chapitres plus peut-être que nulle part ailleurs.
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À quel envoûtement obéit un jeune Suisse bien né, sur le berceau duquel les fées se sont penchées, pour «prendre la route» à 24 ans, ses diplômes en poche, en Fiat Topolino, mais sans un sou vaillant et pour un aller simple ? Il est décidé à en découdre. Avec lui-même, avec la vie et avec l'écriture. De la Yougoslavie au Japon, c'est dur, mais c'est cette dureté qu'il recherche : la descente en soi qui peut être illumination ou descente aux enfers, l'intensité de l'instant et l'ennui qu'il faut meubler avec des riens. Le pittoresque, l'observation ne sont que des supports à la quête de soi et à la douleur de l'écriture, mais ils nous valent des portraits truculents, des récits merveilleux car ce conteur est un enchanteur. Il fait son miel avec les surprises de la route qui ne sont pas ce que l'on croit. Ainsi ce corps encombrant qui réclame chaque jour sa pitance et que frappe un cortège de malarias, de jaunisses à répétitions, sans parler des dents qui prennent la poudre d'escampette. On s'en va «pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels... Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu'on a vu ?». Mission accomplie. Nicolas Bouvier a payé sa livre de chair et bien au-delà, et son écriture de l'extrême exigence, de l'économie du mot, fait de nous des visionnaires par procuration auxquels il arrache «des râles de plaisir».
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Journal d'Aran et d'autres lieux
Nicolas Bouvier
- Payot
- Petite Bibliotheqye Payot
- 20 Mai 2015
- 9782228913324
« La nuit montait du sol comme une nappe d'encre, pas une lumière, le noir des murs plus profond encore que le noir des prés. Un vent à décorner les boeufs ; mes poings gelaient au fond des poches. Alabar ne m'a pas suivi longtemps : ce rien ne lui disait rien qui vaille. Il a fait demi-tour et gratté à la porte qui s'est ouverte aussitôt ». Qu'il soit dans les îles irlandaises d'Aran, à New York, en Corée ou en Chine, Nicolas Bouvier écoute et regarde, saisissant toujours le génie du lieu et des hommes.
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Des textes inédits de Nicolas Bouvier (1929-1998) rédigés en des pays sur lesquels il n'a rien publié de son vivant : telles sont les pépites de ces archives sur près d'un demi-siècle. En 1948, le jeune homme de dix-huit ans écrit son premier récit de voyage entre Genève et Copenhague, rempli d'illusions qu'il veut rendre réelles ; en 1992, l'écrivain reconnu sillonne les routes néo-zélandaises, à la fois fourbu et émerveillé. On découvrira aussi avec lui la France et l'Afrique du Nord en 1957-1958, l'Indonésie en 1970, la Chine en 1986 et le Canada en 1991. Autant de voyages initiatiques aux divers âges de la vie. Des pages attachantes où transparaît tout le talent de Bouvier, portraitiste et observateur hors pair, mais également reporter, historien, ethnographe, conférencier, photographe, poète.
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À Genève, où il est né, à Kyoto, qu'il a follement aimée, à Trébizonde, en Azerbaïdjan, à Ceylan et en Inde centrale, Nicolas Bouvier a toujours écrit de la poésie. « [Elle] m'est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu'elle est extrêmement directe, brutale - c'est du full-contact ! » Pourtant il ne fit paraître qu'un unique recueil de poèmes, Le Dehors et le Dedans. Composé de 44 textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982. Bouvier le retravaille à quatre reprises et autant d'éditions, il s'y met à nu : de tous les livres de l'écrivain, c'est celui qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence.
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Ce livre s'adresse aux passionnés de la botanique comme aux curieux de l'Histoire, aux cuisiniers en herbe comme aux simples gourmets. Nicolas Bouvier est le grand écrivain du voyage, ou plutôt, comme il aimait à le préciser, de « l'état nomade ». Ici, il nous emmène sur la route des épices, l'or des voyageurs, objet de convoitise et même, on le sait, monnaie d'échange multimillénaire. Liée à l'histoire du café comme à celle du chocolat, ces « drogues » qui ont changé l'Europe, celle de la vanille a quelque chose de romanesque : d'un obscur aromate mexicain mentionné pour la première fois au XVème siècle, elle finira par devenir, après moult pérégrinations et autres péripéties que l'auteur suit à la manière d'un enquêteur, un incontournable de nos livres de recettes.
Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, L'Échappée belle en 1996 et La Chambre rouge en 1998.
La première édition de Une Orchidée qu'on appela Vanille date de 1998. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Elle comprend ledit texte sur la vanille - qui était initialement destiné à un chocolatier de la Suisse centrale (qui, ruiné, n'a finalement rien pu en faire...), - enrichi de longs prolégomènes intitulés « Petite histoire de la vanille et quelques réflexions d'un cancre amoureux des plantes » et d'une iconographie où l'on reconnaît l'homme de métier. Nicolas Bouvier avait aussi tenu à inclure à cet ouvrage des recettes de Jules Gouffé, pâtissier célèbre de la fin du XIXème siècle. Michèle Stroun, éditrice, y adjoignit également la reproduction d'un « mot écrit à l'encre rouge pour Éliane, sa femme, petit mot intime, d'amour et de vanille » ainsi que de « six pages de manuscrits, arabesques noires tailladées de rouge », comme elle l'explique dans une très belle postface relatant l'émouvante rencontre qui donna naissance à notre livre. -
L'échappée belle : éloge de quelques pérégrins
Nicolas Bouvier
- Metropolis
- 7 Novembre 2023
- 9782883402126
La Suisse est souvent affublée du cliché d'un peuple sédentaire et « raisonnable ». Mais ce serait oublier la claustrophobia alpina, toute spécifique d'une identité bien plus complexe qu'il n'y paraît. Il existe en effet une tradition vagabonde, dont Nicolas Bouvier, grand voyageur et écrivain de « l'état nomade », va creuser les origines et illustrer l'ampleur par cet « éloge de quelques pérégrins ». Outre les aventures conquérantes et mercenaires et autres équipées collectives, on voit émerger, à partir du XVIème siècle, un nomadisme individuel - quête d'une vie meilleure, mais parfois pure recherche d'une ouverture au monde proprement humaniste. Cette « échappée belle », c'est aussi celle de l'auteur, qui nous livre quelques pages d'une intimité bouleversante sur ses propres raisons de voyager, et qui l'amènent au coeur même de sa définition de l'écriture : quitter le connu pour toujours mieux percevoir l'inconnu, disparaître au profit d'une réalité qu'on veut rejoindre.
Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, Une Orchidée qu'on appela Vanille et La Chambre rouge en 1998.
La première édition de L'Échappée belle date de 1996. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Nicolas Bouvier nous emmène en voyage dans cette Suisse vagabonde où il puise ses racines, et nous trace le portrait de quelques compagnons humanistes ou écrivains pérégrins, vagabonds, ou encore conteurs orientaux : Thomas Platter, Paracelse, Rousseau, mais aussi Maria Sibylla, Gobineau, Ramuz, Louis Gaulis, Lorenzo Pestelli, Ella Maillart, Vahé Godel, Kenneth White, Albert Cohen, Henri Michaux... -
Voici trois textes réunis autour d'un sujet rarement traité par Bouvier : son enfance. Dans le récit central éponyme, l'écrivain raconte les étés passés dans la propriété des grands-parents maternels et comment, petit garçon de huit ans, il triompha de l'« une des figures les plus détestées » de son enfance : Bertha, la gouvernante prussienne tyrannique.
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Bouvier, chercheur d'images et mémorialiste du cosmos, a collaboré dans les années 1990 à une revue où il tenait une rubrique intitulée Histoire de. Vingt-cinq textes sur image racontent des histoires qui ressemblent à celles de l'enfance, enchantent, instruisent, aiguisent le regard et fi xent notre mémoire.
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En 1994, les Presses universitaires de Princeton publient un ouvrage intitulé Geneva, Zurich, Basel : History, Culture & National Identity. On demande à Nicolas Bouvier de s'occuper du chapitre sur Genève ; il écrit dix pages dans lesquelles il aborde avec lucidité et non sans humour ce qui a fait la spécificité de la ville, tout comme les grands noms qui ont marqué son histoire. En commençant par la guerre des Gaules, il fait la part belle à tous les "grands thèmes genevois" : rigueur du protestantisme calviniste, banques, pédagogie, botanique, humanitaire...
On y découvre le double visage d'une République qui, au fil des siècles, a tantôt recueilli quelques-unes des plus grandes personnalités étrangères, tantôt rejeté ses plus illustres penseurs ; une République qui, parce qu'elle a toujours été prise dans l'étau de puissances adverses et parfois hostiles, a su se façonner une identité propre ; et où les sciences ont pu trouver un terrain de développement favorable alors même que les arts sont souvent restés en rade.
Sans complaisance mais avec une évidente affection pour sa ville natale,
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Dans ce petit livre sont réunis de façon brève et fulgurante tous les thèmes chers à Nicolas Bouvier :
Du bestiaire fabuleux aux axes du monde et au « point de non-retour », de la figure du corps sidéral et du corps écorché à la volonté constante d'apprivoiser et de conjurer la mort. Ce parcours contient dix haltes et accompagne le film magnifique de Patricia Plattner, Le Hibou et la Baleine. L'édition originale de 1993, enrichie de nombreuses illustrations couleurs, est toujours disponible.
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Nicolas bouvier raconte l'ascension d'un volcan, le halla san, sur l'île coréenne de chedju.
A travers cette longue randonnée, la corée, les vicissitudes de son histoire, sa culture sont restituées dans ce qu'elles ont de plus vivant.
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À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d'histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis.
Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature dite de voyage , L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard - et à compte d'auteur la première fois - avant de devenir un classique.
Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la littérature , Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes. -
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Le vide et le plein ; carnets du japon
Nicolas Bouvier
- Hoebeke
- Etonnants Voyageurs Hoebeke
- 19 Février 2004
- 9782842301767
La découverte d'inédits de Nicolas Bouvier (1929-1998), le plus grand écrivain-voyageur de ce temps, est chose véritablement exceptionnelle : surtout quand il s'agit, non pas de quelques articles retrouvés ici ou là, mais de rien moins que ses fameux « carnets » si souvent évoqués, qu'il tint pendant son séjour au Japon en 1964 et que nul n'avait lus.
L'Usage du monde, publié en 1963, marquait la première étape jusqu'à la Khyber Pass, en Afghanistan, d'un immense voyage commencé en 1953, via Belgrade, « vers la Turquie, l'Iran, l'Inde, plus loin peut-être... » Et là, se dit-il, « si j'ajoutais l'Inde, Ceylan, et le Japon, ce serait Le Livre des merveilles en deux mille pages, que j'aurais terminé vers cinquante ans...» De ce Livre des merveilles, évidemment interminable, Nicolas Bouvier nous aura livré quelques joyaux. En voici une part importante, jusqu'ici inédite, qui nous fait découvrir un Nicolas Bouvier au quotidien, tout en notations vives, drôles, touchantes, d'une acuité proprement incroyable.
Le style de Bouvier, c'est d'abord cette qualité de regard, ces ciselures de miniaturiste, cet art unique de saisir, comme on dérobe des pommes à l'étalage, des fragments d'éternité au détour d'une scène, d'un regard échangé. Le voici ici tout entier, en liberté, avec son inimitable humour, et l'on croirait presque entendre sous ses phrases le grain de sa voix tandis qu'il découvre, s'émerveille, s'étonne, se laisse faire, mais aussi défaire par ce pays « non pas tant mystérieux que mystifiant » au long de ce deuxième séjour au Japon avec sa femme Éliane.
Le Vide et le Plein s'impose comme un chapitre précieux de l'oeuvre de Nicolas Bouvier, où il se découvre plus, peut-être, que nulle part ailleurs.
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Jérémy Pommier vient d'être recruté comme médiateur au Centre International de l'Art Pariétal (Lascaux 4). Son grand-père, Jean, ancien guide de Lascaux 2 désormais à la retraite, apprend qu'il est atteint d'une maladie qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. N'ayant jamais vu la grotte originale, il va demander son petit fils de lui faire visiter Lascaux 4, réplique complète et inédite qui retrace la découverte de la célèbre grotte. Suivons le guide dans son initiation, prétexte à nous faire vivre la grande aventure de Lascaux et des origines de l'art...
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" Pourquoi la vanille, alors que je suis plutôt un écrivain de l'état nomade, plus préoccupé de Perse, d'Inde, de Chine et de Japon que d'une plante qui demande des soins quotidiens extrêmement exigeants, d'autant plus que je suis un cancre en botanique ? Ce sont les hasards de ma vie de chercheur d'images qui m'ont mis sur cette piste-là.
(. ) J'ai été contacté il y a une vingtaine d'années par un chocolatier de Suisse centrale, qui faisait du chocolat en bloc, destiné à des confiseurs qui l'arrangeaient ensuite à leur sauce, et il se flattait de parfumer son chocolat à la vanille naturelle. " L'ouvrage ne fut jamais publié, le chocolatier, presque ruiné, non seulement refusa de payer l'auteur, mais traita son texte de " mal de dents ".
Au cours du mois de mai 1997, Nicolas Bouvier ressortit de ses tiroirs ce texte et l'enrichit de longs prolégomènes qu'il appela : " Petite histoire de la vanille et quelques réflexions d'un cancre amoureux des plantes ". Avec ce ton intimiste, ces mots caressés, cette érudition éblouissante qu'il partage en toute simplicité avec chaque lecteur, Nicolas Bouvier, même s'il n'a pas navigué au moment de la guerre des épices à la recherche d'une orchidée qu'on appela Vanille, était du voyage, avec Cortès et l'empereur Montezuma au XVIe siècle, dans l'Angleterre du XIXe siècle.
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Des textes inédits de Nicolas Bouvier rédigés en des pays sur lesquels il n'a rien publié de son vivant : telles sont les pépites de ses archives sur près d'un demi-siècle, du jeune homme de dix-huit ans qui en 1948 écrit son premier récit de voyage entre Genève et Copenhague, rempli d'illusions qu'il veut « rendre réelles », à l'écrivain reconnu qui en 1992 sillonne les routes néo-zélandaises, à la fois fourbu et émerveillé.
On visitera aussi avec lui la France et l'Afrique du Nord de 1957-1958 lors d'une tournée de films-conférences, on parcourra la campagne de Java en 1970 à bord d'une locomotive, on accompagnera des touristes en Chine en 1986 et on fera du tourisme avec son épouse au Canada en 1991.
Tout le talent de Nicolas Bouvier apparaît dans ces carnets : portraitiste et observateur hors pair, mais également reporter, historien, ethnographe, conférencier, photographe, poète. La brièveté des notations, les feuilles de route, l'absence de relecture et de projet littéraire rendent particulièrement attachantes ces pages qui s'adressent aux lecteursvoyageurs comme à tous les amateurs de l'auteur genevois. Car, dans ce recueil où l'on retrouve la profondeur historique et le charme du Bouvier écrivant, scintille le Bouvier écrivain.
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Toute l'oeuvre de Nicolas Bouvier est traversée par la musique : la musique qu'il a lui-même étudiée et jouée et qui l'accompagne ans ses moments de solitude, la musique au coeur de ses poèmes, les musiques qu'il découvre au long de ses voyages. La musique est à ses yeux supérieure à la parole parce qu'elle est un langage universel. Au cours de son voyage de Genève à Tokyo, il a pris soin d'enregistrer toutes sortes de musiques dans les villes et les villages traversés (CD Poussières et musiques du monde, Zoé, 1998). Pour la première fois, un livre a pour but de réunir ses textes et ses photos centrés sur la musique. Les écrits, inédits, sont extraits des carnets de l'écrivain. Les photos dévoilent en particulier sa fascination pour les musiciens japonais.
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Pour nicolas bouvier, l'art populaire n'est pas spécifique à une seule région.
C'est ainsi que l'on retrouve en souabe et en alsace les lettres d'amour si bien connues en suisse. comme on retrouve, à l'identique, les rosaces sculptées des anciens meubles rustiques suisses sur le bonnet des femmes kalmouks, au fond de la sibérie. ainsi l'art populaire, écrit nicolas bouvier, nous permet de " parcourir la planète sur un tapis volant par archétypes interposés ". mû par son infatigable curiosité pour cet art anonyme, il en a rassemblé une collection d'images importante.
Des papiers découpés aux enseignes, des costumes aux masques, du mobilier aux arts du textile, des images de cuir au verre peint et gravé, il décrit et illustre avec une érudition raffinée les arts populaires suisses dans leur richesse et leur diversité. et ajoute malicieusement : " le métier d'iconographe est de nos jours aussi répandu que celui de charmeur de rats ou de chien truffier. ".