L'oeuvre sculptée d'Olivier Estoppey, artiste prolifique et en constante réinvention, commence toujours par le dessin :
C'est sur le papier que les formes se cherchent, se trouvent, s'éloignent et s'imposent.
Des formes viennent et repartent, des idées prennent corps, des sculptures se font et se défont, la figure d'un seul loup crée l'impression d'une meute. Puis viennent le plâtre, la terre, le béton et le tout aboutit à des installations monumentales en plein air, autonomes ou intégrées à des bâtiments publics.
Les textes de Jean-Baptiste Harang et de Clémence de Biéville donnent un plein éclairage à cet univers aussi inspiré que singulier, où la fragilité des choses se dépasse par la puissance physique de la matière sensible.
Depuis plus de trente ans, Olivier Estoppey s'est fait connaître du grand public suisse par ses installations monumentales, notamment La Course au sac, Jour de larmes, Le Souffleur, et, récemment, Les Loups. Cette dernière installation sert de décor dans le récent film de Pascal Thomas, Le Crime est notre affaire, avec Catherine Frot et André Dussollier. Elle sera également exposée par le ministère de la Culture dans les jardins du Palais-Royal dès le 4 décembre, à Paris.
Si les installations de cet artiste ont rencontré un vif succès, que ce soit dans des expositions personnelles ou collectives, ses dessins, que l'on peut compter par milliers, restent moins connus. Or, ils constituent le matériau premier, l'esquisse de ses réalisations monumentales. Ce Cahier dessiné propose donc de présenter une sélection des dessins qui ont inspiré douze installations. Par ailleurs, seront reproduits différents dessins de grand format qui contribuent à éclairer son univers.
Les textes qui accompagnent cet ouvrage sont signés Jean-Baptiste Harang (ancien co-responsable du Cahier Livres de Libération et romancier, Nicolas Raboud, historien d'art et commissaire d'expositions, et Pierre Starobinsky, créateur d'événements artistiques.
Cet ouvrage sur Olivier Estoppey souligne ce lien entre le simple croquis et l'oeuvre réalisée, et montre l'importance du dessin dans le processus créateur d'un artiste contemporain dont la reconnaissance commence à s'étendre hors des frontières de son pays.