Refus des élégances et des traditions académiques, découvertes et fréquentations d'oeuvres issues de cultures considérées comme " barbares " ou " archaïques " par l'Occident, le primitivisme est l'une des données centrales de l'histoire des avant-gardes artistiques à partir de la fin du XIXe siècle.
Le dessein de cet ouvrage est de proposer une histoire non seulement artistique, mais encore culturelle du phénomène, de prendre toute la mesure de cette nostalgie d'une création vierge du pastiche et des règles machinalement appliquées. Peinture et sculpture y tiennent un rôle central, mais poésie, littérature, critique et travaux savants y ont aussi leur part. La préhistoire, les miniatures médiévales, les primitifs italiens, l'Egypte, Byzance : les références sont nombreuses et hétérogènes dès l'époque de Gauguin, qui est aussi celle de Huysmans et des Nabis.
Avec Matisse, Derain, Picasso et Braque interviennent les " fétiches " africains ou océaniens dont on a fait l'origine trop exclusive du fauvisme et du cubisme, oubliant que leur révélation s'inscrit dans un processus largement antérieur, épisode après d'autres, dans la recherche du renouvellement des formes et de leur exaltation.
Que faut-il entendre par «art» au XXe siècle ? Matisse ou Godard, Braque ou Brassai, Duchamp ou Laurens ? Faut-il y inclure les «naïfs», les «fous», les statues «nègres» et les «poupées» hopi ? L'histoire de l'art, quand elle écrit le mot au singulier, le prend pour l'abréviation de «beaux-arts», au sens que la tradition académique assigne à la formule. Or il faut l'écrire au pluriel, car il est prudent de ne pas prétendre savoir ce qui est «de» l'art au XXe siècle, ce qui n'en est pas, ou plus, ou pas encore.
Avec ce nouveau volume, Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne, critique d'art et écrivain, prend la suite des 4 volumes de«L'art français»d'André Chastel. Ici, une étude de l'art du XXe siècle en France, depuis l'avènement des fauves en 1905 jusqu'à aujourd'hui.
Avec ce nouveau volume, Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne, critique d'art et écrivain, prend la suite des 4 volumes de«L'art français»d'André Chastel. Ici, une étude de l'art de ce siècle en France, depuis l'avènement des fauves en 1905 jusqu'à nos jours.
Si le «primitivisme» désigne le refus par quelques artistes des élégances académiques et la recherche de références puisées dans des cultures archaïques, son champ échappe aux idées convenues : il se révèle plus vaste, et ses débuts bien antérieurs au début de ce siècle. C'est l'apport de cet ouvrage de proposer, après les approches muséographiques, une véritable histoire culturelle du phénomène primitiviste, de prendre la mesure de cette nostalgie d'une création vierge du pastiche et du polissage où l'art aurait perdu son âme. D'autres hommes que les peintres, d'autres aires que l'Antiquité occidentale ont nourri l'interrogation sur la substance de l'art, sur l'intelligence des formes : poètes et romanciers - Huysmans, Rosny, Villiers de l'Isle-Adam, Apollinaire -, essayistes et critiques - Grosse, Faure ou Du Cleuziou parmi d'autres. Dans les années 1880 sont mis au jour des sites préhistoriques, redécouverts les miniatures médiévales et les primitifs italiens, jugées fascinantes les oeuvres égyptiennes et byzantines, est cultivée une religiosité archaïque, sinon «barbare». C'est dire l'hétérogénéité des primitivismes qui ont alimenté la liberté des artistes. Si Sérusier s'inspire des Celtes, quand Gauguin part pour l'Océanie il a déjà connu la sauvagerie bretonne. Quand Matisse s'exalte devant les icônes russes, Picasso et Derain sont fascinés par l'Egypte... Tour à tour et ensemble, ces primitivismes - le pluriel est de rigueur - ont posé la question d'une vérité nouvelle de l'art. Plus tard interviennent les fameux «fétiches» africains ou océaniens dont on a fait l'origine trop exclusive du fauvisme et du cubisme, oubliant - ou négligeant - qu'ils s'inscrivent dans un processus bien antérieur, qu'ils sont un épisode, après bien d'autres, dans la recherche du renouvellement des formes et de leur exaltation.
LES ROMANTISMES - Administrer - Après le néo-classicisme - Le premier romantisme - Le romantisme européen - Équiper et loger - L'orientalisme - Les révolutions du paysage - Les premières résistances ; RÉVOLUTIONS ET RÉACTIONS - Éclectisme et historicisme - Le temps des scandales - L'impressionnisme - Naissance de la métropole - Après l'impressionnisme - La réaction symboliste - Le symbolisme international- Le rationalisme. L'ÂGE DES AVANT-GARDES - Les ruptures de l'art nouveau - Le fauvisme - Picasso et Braque - Cubisme, futurisme et vorticisme - L'architecture de la 2e révolution industrielle - La Brücke, le Blaue Reiter - L'abstraction à Paris - La Russie. Du néo-primitivisme au suprématisme. ORDRES ET DÉSORDRES - Images mécaniques - «Retour à l'ordre» en peinture ? - L'esprit Dada - L'abstraction - Le surréalisme - Avant-garde et tradition - Le mouvement moderne - La nouvelle monumentalité. LA MODERNITÉ : TRIOMPHE ET CRISE - Le logement et la ville - L'après-guerre en Europe - L'École de New York - D'autres images - Le pop - Maturité des architectures modernes - Les années théoriques - L'architecture et le schisme post-moderne - Personnalisation de la vie artistique - Éclatement des tendances.
« Écrire l'histoire des arts de la Restauration aux premières décennies du XXIe siècle, c'est écrire l'histoire d'une révolution sans fin », écrit Philippe Dagen. En moins de deux siècles, métamorphoses et ruptures, réminiscences et résurrections, innovations et créations, loin de se succéder selon un ordre chronologique linéaire, s'entrechoquent, se superposent, s'affrontent et se brisent.
Du romantisme à la scène internationale du XXIe siècle, en passant par l'impressionnisme, les avant-gardes, le minimalisme, le pop art et les formes d'art apparues dans les dernières décennies du XXe siècle, cet ouvrage propose :
- Une introduction revue par Philippe Dagen qui explore la diversité des approches méthodologiques propres à l'étude de la période.
- Une approche chronologique par grand ensemble avec introduction détaillée exposant le contexte.
- Une thématique développée par double-page constituée d'un texte courant, d'illustrations et d'encadrés.
- Un appareil scientifique très précis qui rassemble cartes, plans d'architecture, chronologie, glossaire, index.
Cette nouvelle édition, augmentée de plusieurs études sur l'architecture, le design, la performance et l'émergence de la scène internationale offre un panorama complet de la période.