Les méthodes psychocorporelles sont foison. Elles semblent se multiplier depuis quelques années en Europe. Les héritages occidentaux mais aussi orientaux des méthodes de relaxation et autre techniques de détente sont trop souvent sous estimés. Les analyses sociologiques et anthropologiques développées précisent à la fois les ressorts intimes agissant dans les séances de relaxation, mais aussi leurs dynamiques sociales et plus précisément professionnelles à l'interstice des milieux médicaux, éducatifs, ludiques, etc.
L'être humain développe des capacités physiques et mentales étonnantes. Parfois, il les met en jeu dans une visée professionnelle et devient expert es corps. C'est le cas des nez de la parfumerie, des oenologues, des imitateurs, des mimes, des fakirs, etc. Mieux comprendre ces socioprofessionnalités en construction permanente révèle l'éventail insoupçonné des potentialités humaines aujourd'hui, repoussant toujours les limites en termes de performance, de capacité, d'habileté.
Les discriminations dans les sports et plus largement dans le cadre des activités physiques sont légion. Malgré les nombreuses initiatives, les incitations, voire les obligations réglementaires ou légales, elles se maintiennent allègrement de par le monde. Les analyses sociologiques de ce phénomène précisent à la fois leur ampleur, leur variété et leur complexité. Les discriminations interviennent avant même l'accès aux pratiques sportives que ce soit en Amérique ou en Europe qui sont les pays où les analyses disponibles sont nombreuses. Elles se combinent aux stéréotypes notamment corporels, et conduisent à des restrictions injustes de pratiques, voire à des stigmatisations répétées de certaines populations comme les personnes à mobilité réduite, les homosexuel(le)s, les sportif(ve)s d'origine asiatique ici, ou les Latinos ailleurs. Elles limitent considérablement la diversité culturelle au sein des sports contemporains. Les pratiquant(e)s intériorisent, enfin, largement ces mises à l'écart directes ou indirectes... renforçant ces barrières invisibles. Des résistances et des mobilisations se font jour, elles peinent à contrevenir aux habitudes, aux attitudes racistes, machistes ou xénophobes. Parfois, elles réussissent à fragiliser le statu quo qui les maintenait à l'écart et offrent une ouverture culturelle à des relations humaines plus respectueuses.
Contorsionnistes, yogis, plongeurs en apnée, imitateurs, mimes, équilibristes, ventriloques, nez, nologues, beat boxers, karatékas artistiques, acrobates urbains, fakirs... Que savons-nous de ces êtres capables d'exploits corporels qui nous dépassent, expressions d'une variété humaine étonnante ? Quelles sont les limites de l'humain ?
L'auteur a mené l'enquête : quelles raisons secrètes les conduisent à escalader à mains nues des gratte-ciels, à mémoriser des centaines d'effluves pour créer des parfums ? Comment vivent-ils leurs prouesses au quotidien ?
À travers une trentaine de rencontres inoubliables, l'auteur va au-delà du mythe et de la fascination créée par le cinéma ou le Guinness Book. Il nous révèle le travail et les recettes de ces experts, leurs valeurs communes, les singularités des démarches, la fierté et les déboires de la célébrité.
La manière dont l'État prend en charge certains de ses membres nous renseigne sur l'attention qu'il leur porte.
Dès lors, que penser de la situation des prisons françaises, ou encore de l'état critique de la psychiatrie dans notre pays ? Comment aborder la décision du gouvernement qui va créer vingt nouveaux centres éducatifs fermés destinés à « prendre en charge » des adolescents en délicatesse avec la justice ?
L'ouvrage propose de reprendre le concept d'institution totale développé par l'américain Erving Goffman, de l'étudier et de le discuter dans les champs théoriques et historiques, puis de le mettre en lien avec les nouvelles institutions et les nouvelles manières de gérer des faits sociaux anciens comme l'enfermement, ou récents, comme le confinement ou l'exil climatique.
"Cet ouvrage fournit un espace de parole aux personnes témoins directs ou ayant vécu en première personne une période d'enfermement pendant la guerre, au cours d'une peine de prison, d'une conscription, d'une hospitalisation, d'une situation de handicap. Il présente des expériences à partir de témoignages dans le cadre des camps de concentration, des camps de transit, des hôpitaux psychiatriques, des établissements pour personnes âgées, des écoles, des sectes. Le regard des sciences humaines et sociales est mobilisé pour mieux comprendre ces processus et ces personnes, leurs trajectoires, leurs réactions, leurs mobilisations. La réclusion, quelle que soit sa durée, induit des conséquences durables, mais les actions et réactions, les adaptations matérielles, symboliques, permettent de construire les modalités de dépassement de ces expériences parfois hautement traumatiques."
La peau, les ongles et les cheveux ne sont pas superficiels.
Ils ne se limitent pas non plus à des organes scrutés par le regard médical (chirurgical, dermatologique, généraliste, psychiatrique, etc. ). ils possèdent différentes fonctions dans le champ socioculturel et peuvent être appréhendés scientifiquement, avec profit, par les sciences humaines et sociales (archéologie, ethnologie, histoire, psychologie, sociologie, toxicologie, etc. ). des analyses pluridisciplinaires soulignent, ici, l'importance de ces acteurs oubliés ou méconnus.
Chacun d'entre nous ne se réduit pas à sa peau. Pourtant, les relations entre la peau et notre sentiment d'exister, nos plaisirs et déplaisirs quotidiens, complexifient le tableau de la biomédecine. Cette trame sensible, véritable grammaire symbolique, infuse chacun de nos comportements, et plus encore chacune de nos sensations. La peau était par le passé et demeure aujourd'hui un support et une surface du travail culturel... souvent à l'origine des phénomènes de stigmatisation (douloureuse, maladive, malveillante ou raciste).
Les processus de stigmatisation alimentent et entretiennent l'exclusion. Cet ouvrage fournit un espace de parole aux victimes : être brûlée à l'acide, souffrir d'un trouble psychique handicapant, vivre des orientations sexuelles minoritaires, etc. Il présente des analyses dans le cadre de l'école, du sport, de l'hôpital général ou psychiatrique. Enfin, il précise la condition de personnes vulnérables particulièrement exposées à la stigmatisation.
La neutralité, en science comme ailleurs, est un voeu pieux, voire un leurre, à mieux comprendre, si ce n'est évaluer ou contrôler. Surtout, l'engagement sur un terrain d'études conduit à des surprises, voire à des déconvenues qui font le sel des ouvrages de N. Barley comme par exemple L'anthropologue en déroute (2001).
Dans le cadre des approches sensibles en sciences humaines et sociales, les émotions ressenties par le corps, recueillies et partagées, avec plaisir ou déplaisir, ne sont plus considérées comme des perturbateurs de l'analyse mais comme des sésames d'accès à la compréhension humaine. Elles s'imposent à la chercheuse ou au chercheur, la/le surprennent; elles deviennent des guides utiles, des opératrices d'inclinaisons, voire de bifurcations, dans la recherche scientifique. Longtemps délaissées, les émotions ne constituent plus un obstacle à la rationalité mais un échafaudage à l'avènement d'une orientation théorique spécifique plutôt qu'une autre, à une modification d'attitude sur le terrain, etc. Émotion et cognition sont, pour le pire et le meilleur, définitivement intriquées.
Nous nous intéressons ici aux marques corporelles volontaires des tatouages dans le cadre du ski extrême et aux conséquences de la pratique du rugby sur les femmes qui s'y adonnent, au travers de leurs marques corporelles involontaires : hématomes, cicatrices, éraflures, etc. Les deux logiques sont certes, complètement opposées, entre la demande de marque et le fait de les subir. Ces deux approches permettent de proposer un éclairage inédit de ces corps, et plus précisément de ces peaux sportives.
La discrimination est à l'oeuvre dans de nombreux domaines. On peut être stigmatisé en raison de son origine ethnique ou géographique, de sa religion, de son âge, de son sexe, de son handicap, de sa maladie, de sa physionomie. À l'intérieur des groupes eux-mêmes, la « tête de Turc », le « vilain petit canard », sont discriminés. La stigmatisation frappe aussi les histoires personnelles, les destins, les trajectoires de vie : avoir été condamné par la justice, être une ancienne prostituée, vivre et/ou revendiquer une orientation sexuelle homo, bi ou trans.
La variété de ces thèmes montre l'intérêt d'une réflexion élargie mais précise sur la discrimination et la stigmatisation. Comprendre ces processus permet de mieux lutter contre eux. La diversité des sujets abordés, la multiplicité des angles de vue et des approches théoriques, les nombreux exemples font de ce livre un état des lieux complet, accessible aux non spécialistes comme aux professionnels ou futurs professionnels du travail social et éducatif.
La chute des masques s'impose !
Ont contribué à l'ouvrage : Valérie Delattre, Michel Désy, Estelle Duval, Sylvain Ferez, France Filiatrault, Gilles Hererros, Claude Javeau, David Le Breton, François Le Yondre, Laurent Mucchielli, Frédéric Mougeot, Eric Perera, Mélanie Perez, Ryadh Sallem, Gaëlle Sempé Huard, Anne Van Haecht, Philippe Vienne, Yves Winkin.