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Amina Damerdji
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«Aïcha courut à travers le village. Ses jambes tremblaient et son coeur battait si fort qu'il semblait vouloir sortir de sa poitrine. Elle connaissait le mot, dhabahine, les égorgeurs. Dhabahine, dhabahine !» Algérie, 1988. Après les premières émeutes sauvagement réprimées, le mouvement islamiste montre sa puissance grandissante. La jeune Selma vit dans la proche banlieue d'Alger. Elle n'a qu'une passion, l'équitation, qu'elle pratique dans un centre non loin du village de Sidi Youcef, où se déroulera en 1997 l'un des épisodes les plus atroces de la guerre civile. Elle consacre tout son temps libre au dressage d'un cheval que tout le monde craint, tandis que les déchirements de l'histoire traversent sa famille comme toute la société algérienne : certains sont farouchement opposés aux islamistes, d'autres penchent pour le FIS, d'autres encore profitent du chaos pour s'enrichir... C'est dans ce contexte tragique que Selma apprendra à grandir, trouvant dans la relation avec son cheval et avec la nature un antidote à la violence des hommes. Bien que le martyre du village de Sidi Youcef éclaire d'une lumière terrible les trajectoires des divers personnages, ce roman reste constamment chaleureux et humain.
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Poésie et dissidence à Cuba : engagement et désengagement des écrivains, de La Havane à Madrid (1966-2002)
Amina Damerdji
- Casa De Velazquez
- Bibliotheque De La Casa De Velazquez
- 25 Novembre 2022
- 9788490963746
Le littéraire et le politique noués sur 40 ans d'histoire cubaine à travers l'évolution d'un groupe de 15 écrivains, depuis leurs débuts dans la revue El caimán barbudo jusqu'à la dissidence, l'exil ou le choix de rester sur l'île, dans les années 1990.
En 1966, sept ans après l'avènement de la révolution cubaine, un nouveau groupe poétique naît autour de la revue El caimán barbudo affiliée au parti communiste de Cuba. Leur écriture est turbulente, originale, alliant adhésion au pouvoir et prise de distance ludique. L'évolution de la liberté d'expression à Cuba, le retentissement national et international de leurs oeuvres, pousseront certains sur le chemin de l'exil et de la dissidence, d'autres à trouver une voie singulière sur l'île. En 1996, une dernière tentative de réunion du groupe à travers les pages de la revue madrilène Encuentro de la cultura cubana redessine encore leurs liens. Croisant études littéraires et sciences sociales, ce livre retrace l'histoire inédite de ce groupe durant la seconde moitié du XXe siècle et analyse la manière dont la littérature se réinvente au gré des bouleversements politiques. -
La fabrique de la race dans la Caraïbe de l'époque moderne à nos jours
Marine Cellier, Sylvain Lloret, Collectif
- Classiques Garnier
- Rencontres ; Histoire
- 11 Août 2021
- 9782406114932
Cet ouvrage analyse sur le temps long et avec un éventail disciplinaire large la fabrique de la race dans la Caraïbe. Après une exploration des divers champs de la racialisation, les contributions s'intéressent aux effets de tabous et d'invisibilisation liés à la race.
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«Aïcha courut à travers le village. Ses jambes tremblaient et son coeur battait si fort qu'il semblait vouloir sortir de sa poitrine. Elle connaissait le mot, dhabahine, les égorgeurs. Dhabahine, dhabahine !» Algérie, 1988. Après les premières émeutes sauvagement réprimées, le mouvement islamiste montre sa puissance grandissante. La jeune Selma vit dans la proche banlieue d'Alger. Elle n'a qu'une passion, l'équitation, qu'elle pratique dans un centre non loin du village de Sidi Youcef, où se déroulera en 1997 l'un des épisodes les plus atroces de la guerre civile. Elle consacre tout son temps libre au dressage d'un cheval que tout le monde craint, tandis que les déchirements de l'histoire traversent sa famille comme toute la société algérienne : certains sont farouchement opposés aux islamistes, d'autres penchent pour le FIS, d'autres encore profitent du chaos pour s'enrichir... C'est dans ce contexte tragique que Selma apprendra à grandir, trouvant dans la relation avec son cheval et avec la nature un antidote à la violence des hommes. Bien que le martyre du village de Sidi Youcef éclaire d'une lumière terrible les trajectoires des divers personnages, ce roman reste constamment chaleureux et humain.
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« Je ne peux pas dire que nous ayons pris les armes pour ça. Bien sûr que nous voulions un changement. Mais nous n'avions qu'une silhouette vague sur la rétine. Pas cette dame en manteau rouge, pas une révolution socialiste. C'est seulement après, bien après que, pour moi en tout cas, la silhouette s'est précisée. » Cuba, juillet 1980. En cette veille de fête nationale, Haydée Santamaría, grande figure de la Révolution, proche de Fidel Castro, plonge dans ses souvenirs. À quelques heures de son suicide, elle raconte sa jeunesse, en particulier les années 1951-1953 qui se sont conclues par l'exécution de son frère Abel, après l'échec de l'attaque de la caserne de la Moncada.
L'histoire d'Haydée nous plonge dans des événements devenus légendaires. Mais ils sont redessinés ici du point de vue d'une femme, passionnément engagée en politique, restée dans l'ombre des hommes charismatiques. Ce premier roman offre le récit intime et pudique d'une grande dame de la révolution cubaine gagnée par la lassitude et le désenchantement, au seuil de l'ultime sacrifice.
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Tracés, n° hors-série/2018 : Les sciences humaines et sociales au travail (I). Faire revue
Haya Damerdji Amina
- Ens Lyon
- 13 Juin 2019
- 9791036201462
Considering the chains of editorial work, the temporalities and social conditions of production, the place assigned to every male and female participant in the publishing process, this special issue of Tracés aims to reflect on the effects of the
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Ce numéro de Tracés cherche à promouvoir des démarches scientifiques en sciences sociales qui ont à coeur de rematérialiser leurs objets, de donner vie à une matière trop souvent considérée comme inerte et de réexaminer les rapports entre les mondes humains et non humains, au-delà des dichotomies.
S'appuyant sur les renouveaux tant empiriques que conceptuels portés par le courant dit des « nouveaux matérialismes », ce volume entend les mettre au travail sans craindre de les confronter à d'autres univers théoriques et sans donner congé à des formes plus classiques de matérialisme non réductionniste, en particulier issues de la tradition marxiste.
Ce numéro de Tracés dresse un panorama d'approches contemporaines de la matière en empruntant trois directions complémentaires. La première se concentre sur les enjeux scientifiques, éthiques et politiques de la prise en compte des organismes vivants, humains et non humains, dans leur matérialité. La deuxième s'intéresse aux relances et reconfigurations du matérialisme historique quand il se trouve aux prises avec des problèmes qu'il avait, certes, parfois anticipés, mais le plus souvent négligés. La troisième est une plongée dans les diverses recompositions suscitées par ces perspectives qui remettent radicalement en question les grands partages ontologiques et épistémologiques et qui interrogent le statut et le rôle que jouent les récits sensibles dans nos existences comme dans la fabrique du savoir.