Sarah a confié l'histoire de sa vie à un écrivain qu'elle admire, afin qu'il en fasse un roman. Dans ce roman, Sarah s'appelle Susanne.
Au départ de ce récit, Susanne ne se sent plus aimée comme autrefois. Chaque soir, son mari se retire dans son bureau, la laissant seule avec leurs enfants. Dans le même temps, elle s'aperçoit qu'il possède soixante-quinze pour cent de leur domicile conjugal. Troublée, elle demande à son époux de rééquilibrer la répartition et de se montrer plus présent, en vain. Pour l'obliger à réagir, Susanne lui annonce qu'elle va vivre ailleurs quelque temps. Cette décision provoquera un enchaînement d'événements aussi bouleversants qu'imprévisibles...
Réflexion sur le lien troublant et mystérieux qui peut apparaître entre lecteurs et écrivains, ce roman puissant, porté par la beauté de son écriture, fait le portrait d'une femme qui cherche à être à sa juste place, quelque périlleux que puisse être le chemin qui y mène.
Dans ce récit intense aux voix multiples, la plume d'Eric Reinhardt est portée par l'inventivité de Laurent Stocker, dans le rôle de l'écrivain, et Yaël Elhadad qui incarne Sarah avec subtilité.
À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. Récit poignant d'une émancipation féminine, L'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.
Prix Renaudot des lycéens 2014
Prix LiRE : Meilleur roman français 2014
Prix Roman France Télévisions 2014
De 1985 à 1991, l'Occident, aveuglé par le rayonnement médiatique de Mikhaïl Gorbatchev, prit la perestroïka soviétique pour ce qu'elle prétendait être : une réforme démocratique du système communiste. Boris Eltsine ne pouvait - dans cette fiction - que se voir assigner le rôle de perturbateur, phénomène incompréhensible, vaguement inquiétant, donc traité comme marginal, alors même que les signaux les plus objectifs - les quatre grands scrutins qui se sont déroulés de 1989 à 1991 - démontraient le contraire. Le fossé, entre les perceptions russes et occidentales, n'avait cessé de se creuser, à mesure que se décomposait l'entreprise lancée par Lénine. Il fallut le fait accompli de l'abolition juridique de l'URSS, pour que le monde se réveillât. On reconnut alors que Boris Eltsine fut, de 1987 à 1991, le premier personnage de cette histoire, au coeur de chacune des grandes ruptures, parvenant - sur les décombres d'un empire idéologique agonisant - à incarner le fait majoritaire en Russie.
Longtemps coeur d'un empire, la Russie devient aujourd'hui, pour la première fois de son histoire millénaire, une nation. Août 1991 clôt le cycle entamé en août 1914. Le XXe siècle, celui des grands totalitarismes européens, s'est achevé. Cette histoire nous concerne, pour elle-même, mais aussi pour ce qu'elle révèle d'universel sur l'identité profonde des peuples, au-delà des vicissitudes des systèmes politiques, sur les interactions entre les grands mouvements collectifs, et les volontés individuelles, sur la fascination et les illusions du pouvoir.