Sarah a confié l'histoire de sa vie à un écrivain qu'elle admire, afin qu'il en fasse un roman. Dans ce roman, Sarah s'appelle Susanne.
Au départ de ce récit, Susanne ne se sent plus aimée comme autrefois. Chaque soir, son mari se retire dans son bureau, la laissant seule avec leurs enfants. Dans le même temps, elle s'aperçoit qu'il possède soixante-quinze pour cent de leur domicile conjugal. Troublée, elle demande à son époux de rééquilibrer la répartition et de se montrer plus présent, en vain. Pour l'obliger à réagir, Susanne lui annonce qu'elle va vivre ailleurs quelque temps. Cette décision provoquera un enchaînement d'événements aussi bouleversants qu'imprévisibles...
Réflexion sur le lien troublant et mystérieux qui peut apparaître entre lecteurs et écrivains, ce roman puissant, porté par la beauté de son écriture, fait le portrait d'une femme qui cherche à être à sa juste place, quelque périlleux que puisse être le chemin qui y mène.
Dans ce récit intense aux voix multiples, la plume d'Eric Reinhardt est portée par l'inventivité de Laurent Stocker, dans le rôle de l'écrivain, et Yaël Elhadad qui incarne Sarah avec subtilité.
À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Récit poignant d'une émancipation féminine, L'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.
Prix Roman des étudiants France-Culture/Télérama.
Prix Renaudot des lycéens.
Prix LiRE : Meilleur roman français.
Dimitri, jeune reporter idéaliste de vingt-sept ans, mène sa vie comme ses missions : en permanence à la poursuite de rencontres et d'instants qu'il voudrait décisifs. Alors qu'il enquête sur les débuts d'Internet, Dimitri découvre qu'un ingénieur français est l'inventeur du système de transmission de données à l'origine de la révolution numérique. En 1974, les recherches de cet homme furent brusquement interrompues. Les investigations de Dimitri l'orientent vers un puissant industriel, dont il livrera un portrait brillant et sarcastique, dévoilant les liens entre pouvoirs publics et lobbies.
C'est un livre d'amour. C'est un livre d'amour dédié à une saison, l'automne. C'est un livre d'amour et de guerre sur la mondialisation, les dérives du capitalisme moderne.
Laurent Dahl prend la fuite, abandonnant femme, enfants, appartement londonien et domestiques. Son ascension fulgurante dans une société d'investissements vient de s'achever en faillite.
Patrick Neftel roule à vive allure vers un studio de télévision, des armes cachées dans le coffre de sa voiture, pour accomplir le geste radical et désespéré qui lui donnera enfin le sentiment d'exister.
Thierry Trockel conduit son épouse vers un manoir isolé aux environs de Munich. Ils doivent y retrouver un couple rencontré sur Internet.
À travers ces trois personnages issus d'une classe moyenne toujours malmenée par l'auteur du Moral des ménages, c'est la société dans toute sa rudesse qui se révèle : traders bourrés de cocaïne, laissés pour compte de la promotion sociale, parents soumis et humiliés, adolescents rageurs, jeunes gens avides et ambitieux, arrogance et dégradation des people, mépris des intellectuels de gauche pour les déclassés.
Cendrillon est le roman que l'on attendait sur notre monde, un monde qui agonise et ressuscite d'un marché financier à l'autre : documenté, précis, captivant. On se passionne pour les paris périlleux des spéculateurs qui jouent avec l'argent des autres, au risque de tout perdre.
Nicolas, une quarantaine d'années, est compositeur de musique. Un jour, sa femme Mathilde apprend qu'elle est gravement malade. Alors que Nicolas s'apprête à laisser son travail en plan pour s'occuper d'elle, Mathilde l'exhorte à terminer la symphonie qu'il a commencée. Elle a besoin d'inscrire ses forces dans un combat conjoint. Nicolas, transfiguré par cet enjeu vital, joue chaque soir à Mathilde, au piano, dans leur chambre à coucher, la symphonie qu'il écrit pour l'aider à guérir.
S'inspirant de ce qu'il a lui-même vécu avec son épouse pendant qu'il écrivait son roman Cendrillon, Éric Reinhardt livre une saisissante méditation sur la puissance de la beauté, de l'art et de l'amour, qui peuvent littéralement sauver des vies.
Si David Kolski, architecte reconverti en directeur de travaux, avait renoncé à adresser la parole à cette inconnue croisée dans une galerie marchande, s'il lui avait dit : « Excusez-moi, je suis désolé, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre », s'il avait su qu'en abordant une femme de cette stature il entraînerait son existence dans une direction impossible, Victoria de Winter n'aurait pas trouvé la mort onze mois jour pour jour après leur rencontre.
Aujourd'hui, elle serait encore vivante, David ne vivrait pas retiré dans un hôtel de la Creuse, séparé de sa femme et de ses filles. Il n'aurait pas été détruit par le rôle qu'il a joué dans ce drame ni par les deux jours de garde à vue qui en ont découlé. Seulement, le visage de Victoria s'est tourné vers le sien et David a aussitôt basculé dans sa vie
Diplômé d'une école prestigieuse, obsédé de logique et fanatique de l'oeuvre de Wittgenstein, Jean-Jacques Carton-Mercier est devenu à près de quarante ans un cadre supérieur détestable qui méprise ses contemporains. Égocentrique et conformiste, il se comporte en véritable tyran domestique avec son épouse et ses deux enfants. Mais un fait anodin - l'achat d'un Bounty dans une boulangerie - va déclencher dans sa vie une série de catastrophes. Ce misanthrope sûr de ses valeurs et de sa supériorité va rencontrer l'hostilité de ses semblables, découvrir ses faiblesses et ses doutes quant à l'existence qu'il s'est construite. Il perdra sa femme et son travail, sans comprendre ce qui lui arrive. La folle journée de Carton-Mercier, d'humiliations en désastres, est un vrai régal pour l'esprit. Épousant la pensée chaotique du narrateur, souvenirs, hypothèses et inventions diverses bousculent le récit. L'enchaînement inattendu des dialogues et des situations, l'apparition de personnages burlesques font de cette satire sociale le roman le plus drôle et le plus surprenant qui soit. Après le Moral des ménages, salué par la critique et les libraires, Éric Reinhardt poursuit avec brio sa charge incisive contre les valeurs conservatrices et dérisoires qui minent nos sociétés.
"Les ménagères de la middle class nous ont foutus dans la merde. On parle des prolétaires, des chômeurs, des sans-abri, des drogués, du quart-monde, des banlieues, on parle du Rmi, des fonds de pension, des financiers, des paradis fiscaux, du blanchiment d'argent, on envisage de surtaxer les revenus du capital, de prélever une dîme sur les transactions boursières, de relever l'impôt sur les grandes fortunes, on entend ça à longueur d'émissions politiques, à longueur de débats télévisés, mais les ménagères de la middle class et l'accentuation sournoise de leur taux d'épargne : absolument jamais. Est-il raisonnable de les laisser peser sur l'économie sans les contraindre ? Je pose la question. Et j'apporte la réponse. Droguons-les. Droguons les ménagères"
Eric Reinhardt est né en 1965, il vit et travaille à Paris. Il a publié un roman, Demi-sommeil (Actes Sud. 1998). et un récit dans Onze (Grasset/Les Inrockuptibles, 1999).
« Tu es complice de cet enlaidissement de notre monde : tu y participes activement.
Il est possible qu'un jour ce système se retourne contre toi. J'aimerais bien être dans les parages quand les mâchoires de tes méthodes s'en prendront à ta charmante personne : juste pour voir ta surprise.
Je te consolerai. Tu basculeras peut-être dans l'autre camp. »