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alberto ruy sanchez
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Dossier Akhmatova
Alberto Ruy Sanchez
- Les Fondeurs De Briques
- Calaveras
- 3 Novembre 2023
- 9782916749662
La narratrice, Vera Tamara Beridze, du Guépéou, a constitué un « Dossier Akhmatova », sur l'ordre de Staline, afin de discréditer la celèbre poétesse russe, Anna Akhmatova (1889- 1966). Ce dossier est constitué d'un collage de textes, certains écrits sur des écorces de bouleau, comme ceux retrouvés dans les goulags de la Kolyma, de poèmes, d'Akhmatova, de Pouchkine ou encore de Nikolaï Goumilev, son premier mari, fusillé en 1921 sous l'accusation de monarchisme, de documents d'archives, de textes apocryphes et d'interventions de l'auteur. De ce collage naît le portrait d'une femme qui n'a jamais plié, poursuivie toute sa vie par le tyran qu'elle avait rejeté en tant que poète et admirateur amoureux éperdu, ce qu'il ne lui pardonnera jamais. Staline ne l'enverra pas au goulag mais, pire, y fera déporter ses proches ou les fera assassiner, écrivant dans son dossier qu'il faut la « préserver », pour l'obliger à assister à tout ce qu'il aura ordonné pour faire de sa vie un enfer. Grande créatrice, novatrice, Akhmatova deviendra une figure mythique et essentielle de la littérature russe et de la résistance au régime stalinien. Ses textes souvent imprimés ou recopiés à la main de façon clandestine lui ont valu une grande reconnaissance de son vivant déjà, malgré l'interdiction de publier et même... d'écrire, par le biais de perquisitions régulières à son domicile.
Personnalité fascinante à l'attraction magnétique, capable très jeune de prédire les malheurs à venir et de composer en rêve certains de ses plus célèbres poèmes, Anna Akhmatova séduisait du seul regard, jusqu'à Modigliani, lors d'un séjour à Paris dans les années 1910. Et certainement Alberto Ruy Sánchez qui lui rend un hommage vibrant, puisant dans les sources documentaires et les ressorts du roman d'espionnage pour composer cet hymne au pouvoir des mots et de la poésie. -
Comme Alberto Ruy Sánchez rapporte qu'il reçoit des courriers énigmatiques, lettres, témoignages, poèmes souvent rédigés sur des cartes au dos desquelles figurent des dessins de fourmis, corbeaux et serpents, des collages, photos etc. L'identité de l'expéditeur, homme ou femme, ne figurant nulle part, il l'appellera « Silhouette », pensant que cette personne lui écrit d'une prison ou d'un asile. Un jour, on lui livre plusieurs cartons contenant des milliers de documents émanant tous de cette personne, peut-être un arrière-grand-père aujourd'hui centenaire émigré aux USA et dont la famille n'a plus jamais eu de nouvelles. Le narrateur recouvre peu à peu les murs d'une pièce de son domicile avec ces documents, reproduisant ce « Palais de la mémoire » qu'Oliver Sacks a recommandé à son patient, d'après la méthode de Mateo Ricci, un jésuite italien du XVIe, destinée à récupérer la mémoire en attribuant un espace à chaque chose. Peu à peu, une gigantesque mosaïque se dessine, diverses figures ayant réellement existé apparaissent, telles que Adolf Wolfli que Rilke et Cendrars ont lu, et Aloïse Corbaz, ayant comme lui subi l'internement en asile psychiatrique, la figure centrale étant Sylvia Ageloff, travailleuse sociale que Juan, alias John, alias Iván, alias Ioane rencontre lorsqu'il travaille aux usines Ford à New York avant de partir avec des milliers d'autres ouvriers en URSS où Ford a vendu son usine. Fille de russes émigrés à New York, après leur séparation, elle rencontrera Ramón Mercader qui l'utilisera pour approcher Trotski et le tuer le 21 août 1940.
En 2018, Les Rêves du serpent a reçu la reconnaissance la plus importante décernée chaque année à un roman au Mexique, le Prix Mazatlán.
À l'occasion de la publication de l'édition mexicaine, Alberto Manguel a écrit : « Les Rêves du serpent sont l'un des livres les plus distrayants, intenses et originaux que j'aie lus depuis longtemps...». Et quelques mois plus tard, pour l'édition espagnole : « C'est un chef-d'oeuvre.
L'un des ouvrages les plus importants écrits en espagnol dernièrement.
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Notes de voyages ; Europe 1989-2003
Alberto Ruy Sanchez, Pedro Tzontémoc
- Images Plurielles
- Librement
- 7 Mai 2014
- 9782919436132
«Notes de voyage / Europe» est seulement un fragment de voyage. Un fragment géographique, l'Espagne, la France, l'Italie, la Pologne et le Portugal ; un fragment temporel, 1989-2003. C'est à peine une sélection de photographies, choisies en fonction de sa capacité à activer les mécanismes de la mémoire, de ma mémoire, de la mémoire de ceux qui ont vécu les moments où a été activé le déclencheur... Chacune de ces photographies a autant de niveaux de lecture que de lecteurs, depuis l'indifférence jusqu'à la représentation même du vécu. Ces photographies essaient d'emmener le spectateur à établir une relation plus intime avec l'image, avec le voyage, avec une vie qui a été vécue...
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A Mogador, port marocain, la jeune Fatma garde les yeux rivés sur la ligne d'horizon, d'où ses parents ne sont jamais revenus.
Immobile à sa fenêtre, passant de la jetée au hammam comme dans un rêve, Fatma languit dans une mystérieuse mélancolie que rien ne saurait troubler, et dont personne ne sait le secret. Mais portés par les vents qui accompagnent ses pas, ses désirs vont faire briller d'autres regards, et s'immiscer dans toute la ville, se mêlant aux rumeurs des femmes et aux légendes colportées par les anciens...
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Quatrième de couverture « Je m'étais plongé comme un fou dans les profondeurs de la chair de huit femmes, dans leurs eaux, celles de leur peau, de leur voix, de leurs désirs. Une manquait, pour arriver à neuf, le chiffre magique qui accompagnait mes pas. Les neuf évocations d'Aziz les unissaient et leur faisaient épouser le mouvement de la spirale, du tourbillon, d'un rêve étrange dans la trame de rêves qui ne m'étaient pas étrangers. Certaines de ces femmes m'avaient laissé des cicatrices profondes, et d'autres, des blessures plus légères. Avec chacune d'elles, j'avais graduellement pris conscience de ma condition de Somnambule. » Sur les traces d'Aziz al-Ghazâlî, maître calligraphe de Mogador et auteur d'un traité amoureux aujourd'hui perdu, La Spirale des songes, un homme va consacrer sa vie au désir, faisant renaître la mystérieuse caste des Somnambules. Neuf chapitres scandés par les neuf songes du traité d'Aziz tracent un véritable blason du corps féminin, vertigineux et poétique.
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L'auteur est un explorateur du désir, ce mouvement qui tend vers l'inconnu, retombe, se renouvelle. La plupart de ses textes sont situés à Essaouira, ou plus exactement dans une Mogador largement réinventée qui figure dans le dictionnaire des lieux imaginaires d'Alberto Manguel (versions anglaise et espagnole). Sa première héroïne, Fatma, est une jeune fille à la fenêtre, prise aux rets du désir qui la porte vers elle ne sait quoi ; le texte est fait de notes très sensuelles sur ses vêtements, les peaux (la sienne, celle de ceux qui l'entourent), la ville entière est sexualisée. Dans 9x9, de brefs fragments évoquent plus précisément les histoires de Mogador (parfois issues de celles que racontent les conteurs publics sur les
places), liées, bien entendu, à la sensualité particulière de la ville ou plus exactement à sa sensualisation (y compris celle de la bibliothèque). Attaché à la tradition arabo-andalouse, ses filigranes, ses calligraphies, sa magie des nombres, Alberto Ruy-Sánchez ne pouvait échapper à la fascination immémoriale qu'exerce le chiffre neuf, chiffre de la complétude parfaite, de la fin et du recommencement, dont tous les multiples ramènent à l'unité, ni à la tentation de lier le mystère de ce chiffre à celui du désir, lui aussi sans cesse recommencé.
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"Où le somnambule, fidèle à ses obsessions, s'efforce de réfléchir jusqu'au moment où il manque d'être assassiné par un mari jaloux et où il est question de magnétisme plus minéral qu'animal qui régit la vie des corps désirants".
C'est l'heure où, à Mogador, le soleil prend les amants par surprise. Zaydoun va sur la place de la Conque, coeur volubile de la ville. Il est le conteur de Mogador, mais il passe insensiblement de la place à la page, et vice versa. Distrait à chaque instant par le souvenir vivace de Hassiba, il s'est lancé dans une oeuvre portée par les cinq courants de force de la Hamsa, la main du feu. Un homme est assassiné.
Par qui ? Pourquoi ? À la place du corps est retrouvé un vase en terre cuite racontant la vie du défunt, qui n'est autre que Zaydoun. C'est alors que les fragments de son corps révèlent, entre rêves et souvenirs, sa quête obsessive du désir. Mais pourquoi Tarik le potier, artisan de l'amour et artiste aussi obsessionnel que passionné, a-t-il fabriqué cette céramique ? Quel est le lien secret qui unit les deux hommes ? À mon corps désirant ou La main du feu se lit comme un roman où, dans une langue sensuelle et poétique, l'écrivain mexicain Alberto Ruy-Sanchez explore l'art d'aimer, la présence imprévisible et toute-puissante du désir, et réinvente Mogador, métaphore de la femme, ville labyrinthe dont nul ne perce le secret.
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La peau de la terre
Alberto Ruy Sanchez
- Éditions du Rocher
- Litterature Rocher
- 13 Mars 2002
- 9782268041742
" C'était l'heure où à Mogador les amants se réveillent.
Ils portent encore leurs rêves pris au filet le long de leurs jambes, sous les paupières, dans les moindres creux de leurs corps. Ils dorment, d'un baiser à l'autre. La mer rugit au soleil et les réveille. Mais ils ouvrent les yeux tout au fond du songe où ils s'aiment, jouissent l'un de l'autre et, parfois, se meurtrissent. C'était l'heure où à Mogador toutes les voix de la mer, du port, des rues, des places, des hammams, des chambres closes, des cimetières et du vent se nouent et content des histoires.
" La rencontre d'une femme mystérieuse et d'un homme à qui elle lance un défi : elle fera l'amour avec lui lorsqu'il lui décrira les jardins de la ville. Seulement, il n'y a pas de jardins à Mogador. La Peau de la terre raconte la quête de cet homme qui déambule entre les murailles secrètes de Mogador, auprès des conteurs publics, des tireuses de cartes, d'autres femmes, dont les discours tissent les échos secrets du désir et des sens.
De jardin secret en jardin secret, il apprendra le fragile équilibre entre le désir et l'épanouissement de l'esprit et du coeur. La Peau de la terre est le troisième volet d'une tétralogie dionysiaque placée sous le signe des quatre éléments, avec une unité de lieu, Mogador. On retrouve dans La Peau de la terre la délicate trame poétique des deux premiers romans d'Alberto Ruy-Sanchez, Les Visages de l'air et Les Lèvres de l'eau, parus aux éditions du Rocher.
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Comment la mélancolie est ariivée à Mogador
Alberto Ruy Sanchez
- Éditions du Rocher
- Nouvelle
- 19 Octobre 1999
- 9782268033853
Même en rêve, sa main tachée d'encre écrivait encore.
Peut-être vaudrait-il mieux dire dessinait encore, parce que les lettres qu'il formait étaient des filigranes, des labyrinthes, des lettres inconscientes d'être des lettres, des mots en ébullition qui prenaient tout à coup la forme d'une barque, d'une vague, d'un lion, d'un réseau savant de cicatrices ou celle de la marque que laissent cinq ongles vernis sur le dos d'un amant.
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La peau de la terre ou les jardins secrets de Mogador
Alberto Ruy Sanchez
- Éditions du Rocher
- Motifs
- 16 Septembre 2010
- 9782268069845
" C'était l'heure où à Mogador les amants se réveillent.
Ils portent encore leurs rêves pris au filet le long de leurs jambes, sous les paupières, dans les moindres creux de leurs corps. Ils dorment, d'un baiser à l'autre. La mer rugit au soleil et les réveille. C'était l'heure où à Mogador toutes les voix de la mer, du port, des rues, des places, des hammams, des chambres closes, des cimetières et du vent se nouent et content des histoires. " La rencontre d'une femme mystérieuse et d'un homme à qui elle lance un défi : elle fera l'amour avec lui lorsqu'il lui décrira les jardins de la ville.
Seulement, il n'y a pas de jardins à Mogador. La Peau de la terre est le troisième volet d'une tétralogie dionysiaque placée sous le signe des quatre éléments, avec une unité de lieu, Mogador.