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anne marie tatsis botton
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Russie, mon pays bien aimé
Elena Kostioutchenko
- NOIR SUR BLANC
- Essais Et Documents
- 8 Février 2024
- 9782882508997
Être journaliste, c'est dire la vérité. Avec Mon pays bien-aimé, Elena Kostioutchenko documente son pays, tel qu'il est vécu par celles et ceux qu'il efface systématiquement, par exemple les filles de la campagne recrutées comme travailleuses du sexe, les personnes queer des provinces éloignées, les patientes et les médecins d'une maternité ukrainienne - et les journalistes, dont elle fait partie.
Cet ouvrage est le portrait singulier d'une nation, et celui d'une jeune femme qui refuse de garder le silence. En mars 2022, alors qu'elle est reporter pour Novaïa Gazeta, l'un des derniers journaux russes indépendants, Kostioutchenko se rend en Ukraine pour couvrir la guerre. Elle se donne pour mission d'informer les Russes sur les horreurs que Poutine commet en leur nom. Elle sait dès le début que si elle retourne dans son pays, elle risque d'être condamnée à quinze ans de prison, sinon pire. Portée par la conviction que la plus grande forme d'amour et de patriotisme est la critique, elle continue à écrire, nullement découragée, les yeux grand ouverts. -
La colombe d'argent
Andreï Biély
- NOIR SUR BLANC
- La Bibliotheque De Dimitri
- 7 Mars 2019
- 9782882505545
Suivi de la postface de Georges Nivat, Piège mystique et carriole dadaïste (« La Colombe d'argent » d'Andreï Biely) Intellectuel occidentalisé déçu par toutes les idéologies mais ayant toujours au coeur la nostalgie d'un idéal inconnu, Darialski, le héros de La Colombe d'argent, se laisse séduire par une paysanne inculte, symbole pour lui de la Russie profonde, et tombe sous la coupe d'un homme sombre et rusé, fondateur d'une secte maléfique. C'est une Russie mi-païenne, mi-chrétienne, la Russie des convulsionnaires et des flagellants, mais aussi la Russie en proie à l'essor du capitalisme et à l'effervescence révolutionnaire, infiltrée d'espions et de provocateurs, qui est présentée ici. Les scènes de transes érotico-mystiques, scandées de formules magiques, sont parmi les pages les plus extraordinaires de ce livre. oeuvre de mystique, de poète, récit initiatique et rapport d'ethnographe, conte philosophique et roman policier, satire hilarante et drame sanglant, La Colombe d'argent est inclassable. « On a envie de fuir quelque part, mais il n'y a plus d'endroit où fuir... Vraisemblablement, c'est toujours ainsi après un incendie. De désespoir, j'ai relu La Colombe d'argent. Dieu ! Comme cette chose est admirable ! Qui oserait dire que les Remizov, les Zamiatine et les Alexis Tolstoï ont créé quoi que ce soit de comparable ? Ils devraient embrasser les semelles de Biely, tous sont ses apprentis. Quelle langue ! Quelles digressions lyriques ! Après ça, on peut vraiment mourir ! C'est notre unique joie depuis Gogol ! » (Sergueï Essenine, 1921)
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Les quatre vies d'Arséni
Evguéni Vodolazkine
- Éditions des Syrtes
- Syrtes Poche
- 3 Septembre 2020
- 9782940628681
Dans une Russie du Moyen Âge ravagée par la peste, Arseni est élevé à l'écart du monde par son grand-père Hristofor qui lui apprend les secrets des plantes. Ses dons de guérisseur lui valent partout où il séjourne une grande renommée et pourraient lui assurer honneurs et fortune. Or il décide de vivre seul et retiré du monde. Son destin sera bouleversé par la rencontre avec la jeune Oustina qu'il finira par perdre. Toute sa vie il se sentira coupable, et tentera de faire le bien au nom de Oustina; il traversera des expériences traumatisantes, deviendra finalement moine et se retirera dans une grotte.
Evgueni Vodolazkine a inventé une écriture surprenante, qui renouvelle entièrement le genre de la « chronique », stylistiquement aussi dentelé que les feuilles d'un herbier.
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On pourrait présenter cette oeuvre comme un récit de science-fiction dans la grande tradition de la Machine à explorer le temps.
En effet, Souvenirs du futur est le titre du livre que Maximilien Sterrer, le héros, est censé écrire suite à son voyage expérimental à bord d'un " coupe-temps " qui l'a amené jusqu'en 1957 mais qui, au retour, a raté sa cible et l'a déposé en 1928. Pour dire la folie du monde soviétique de ces années-là, il faut avoir recours au fantastique. Seul le fantastique peut rendre compte des disparitions subites d'hommes ou de bien des transformations inexpliquées d'un avoué en va-nu-pieds puis en profiteur prospère, et autres diableries.
Ce livre est aussi un voyage initiatique où le héros cherche à vaincre le temps. Dans ce combat inégal, sa solitude est absolue: personne ne croit à ses visions sauf ceux qui sont impuissants à changer l'avenir. Mais si les créateurs - poètes et savants - disparaissent dans les purges ou les camps, leurs écrits sont recueillis, cachés, sauvés par ceux qui se font " les gardiens des mots ". Ces gardiens sont pour Sterrer un écrivain, un linguiste et un éditeur.
Pour Krzyzanowski lui-même, qui a échappé à la grande broyeuse stalinienne mais n'a pas été publié de son vivant, ce rôle sera joué par Vadim Perelmuter qui l'a redécouvert et qui vient d'éditer ses oeuvres complètes. Traduit dans de nombreuses langues européennes, Krzyzanowski a été très favorablement accueilli par la critique qui l'a comparé à Kafka ou à Borges, le plaçant ainsi parmi les plus grands.
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La magie et l'art de Rémizov, qui se décrivait lui-même comme un "automneux, solitaire et sans pareil, égaré parmi les hommes", tiennent autant à sa façon de regarder le monde de ses yeux tondus de myope qu'à sa façon de le raconter.
Né d'images surgies tout droit de son enfance (un inquiétant décafardiseur adepte de la Vieille Foi persécutée, des scènes d'exorcismes dans un monastère hanté par des possédés et décoré d'une grenouille géante changée en pierre), ce petit conte démoniaque et néanmoins malicieux nous entraîne dans un univers fantasmagorique. Qui sont les habitants de cette étrange maison ? Invoquent-ils le Malin, s'adonnent-ils à la sorcellerie ? Et quel sort attend les polissons qui les espionnent ? En fouillant dans les recoins ténébreux d'une ville de province russe et de ses croyances cachées, Rémizov nous livre peut-être ici une des clés de cette Russie éternelle dont l'énigme continue encore à nous fasciner.
Mais pour pénétrer dans ce monde tissé de sortilèges, il faut accepter de "perdre l'esprit" et de faire basculer sa raison. "la tête en bas, les pieds en l'air" !
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Ce petit livre contient trois recueils de textes courts. « Les langues de la tour de Nemrod », où l'auteur présente différentes langues parlées par les peuples qui construisaient la tour de Babel, les « Figures du Don » qui mettent en scène des personnages légendaires et loufoques de ce fleuve dont la rive droite (le côté de la Crimée ») est en Occident et la rive gauche (« le côté des Nogaïs ») est déjà en Asie. Et les« Récits sur Catulle », où Otrochenko raconte la genèse de certains poèmes de Catulle : « Tout ce que j'écris sur lui est vraisemblable. Je ne me suis jamais écarté de cet intrigant personnage, poète romain innocent, fou et bienheureux, l'idiot qui a reçu le baiser divin. C'est l'image qui est née en moi et que j'ai profondément aimée. »
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L'Éternité ? C'est un lieu oublié, malmené par le temps, où sont broyés les vies et les coeurs. C'est le nom d'un tout petit bourg, au-delà du cercle polaire, créé ex nihilo par le pouvoir soviétique et qui possède son théâtre... L'histoire de ce théâtre et de ses étranges acteurs est retracée dans le cahier que son ancien directeur litté- raire - un vieil homme doux, pauvre et malade - oublie lors d'une consultation à l'hôpital.
L'Éternité est le titre d'un des huit récits, publiés en russe entre 2012 et 2017, qui composent ce troisième livre en français de Maxime Ossipov.
À nouveau ce médecin cardiologue et écrivain promène son regard aigu sur la société et l'his- toire russe, en particulier la toute fin de la période soviétique et les bouleversements qui ont suivi. Dans ces fictions qui sont nourries du réel le plus brut, de bonté et d'humanité, l'his- toire étreint les existences, l'écriture va au plus près des douleurs et des joies.
« L'éternité se passera de nous, mais nous, pourrons-nous nous passer d'elle ? La prose d'Ossipov est magnifique, limpide, russe, malade et âpre, à la fois actuelle et éternelle, emplie de compassion. Elle ne console pas toujours, mais toujours elle réjouit. » L. Dodine
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Mon siècle, ma jeunesse
Anatoli Mariengof
- Les Éditions Noir sur Blanc
- La Bibliothèque De Dimitri
- 3 Octobre 2019
- 9782882505781
Anatoli Mariengof était très connu dans les années 1920, même s'il n'avait pas la célébrité de Blok, de Maïakovski ou de Essenine. Il n'a pas été choyé par le régime soviétique mais moins persécuté que d'autres. Il est mort dans son lit ; il n'est pas auréolé de la couronne du martyre, et c'est peut-être ce qui explique qu'il n'ait pas encore retrouvé post-mortem la place qui lui revient dans la littérature russe.
Ses Mémoires sont un document irremplaçable pour connaître l'atmosphère de son époque, quand les jeunes poètes ne juraient que par l'imaginisme (mouvement qui succédait au futurisme) et que les vieux professeurs de collège décryptaient la révolution d'Octobre à la lumière de Platon et d'Aristote. Totalement immergé dans la vie intellectuelle et artistique de son temps, Mariengof donne de ses amis et connaissances de savoureux portraits. Mais la valeur de cet ouvrage n'est pas seulement documentaire, c'est une oeuvre d'art, et à ce titre profondément subjective.
L'image de l'auteur qui se révèle à nous est très attachante. C'était un homme heureux. Cela peut paraître incongru et même scandaleux, car il ne s'agit pas du bonheur collectif de commande que les écrivains officiels étaient censés exprimer, mais d'un bonheur profondément intime et personnel qui a résisté aux deuils et aux malheurs. Sa voix détonne singulièrement dans la littérature russe : peu porté sur la métaphysique et les « questions maudites » à la Dostoïevski, individualiste, hédoniste, il est sans doute plus proche de nous.
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Maxime Ossipov - médecin cardiologue et écrivain - est issu d'une famille d'intellectuels.
Après un voyage d'étude d'un an aux Etats-Unis, il préfère quitter Moscou pour s'établir à Taroussa, une ville située à cent kilomètres de la capitale. Le choc avec la réalité quotidienne dans l'exercice de son métier l'amène à écrire le premier récit de cet ouvrage. Il y fait une description sans concession de l'état de la société et des hôpitaux, et surtout de la misère mentale de tous les laissés-pour-compte de la Russie provinciale de l'après-perestroïka.
Il rapporte aussi, sous le mode comico-épique, ses démêlés avec les autorités en place qui aboutissent à un scandale national. Ce regard lucide et parfois cruel ne va pas sans une certaine compassion, voire une tendresse à l'égard des personnages de La Rencontre, le second récit du recueil, oeuvre de fiction où les mêmes événements sont vus à travers le prisme de trois vies différentes. Malgré la violence et les difficultés, des rencontres improbables restent encore possibles - entre peuple et intelligentsia, croyants et athées, juifs et orthodoxes, alcooliques paumés et hommes d'action responsables...
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Ici nous sont relatées les circonstances intrigantes et mystérieuses qui ont accompagné la naissance de grandes oeuvres littéraires et philosophiques universelles, ainsi que certains phénomènes bizarres surgis dans la vie de leurs auteurs - poètes, écrivains, philosophes de différentes époques.
Ovide a-t-il réellement été exilé, n'a-t-il pas tout inventé ? Catulle était-il vraiment l'amant de Lesbie ? Ces études bien documentées, bien argumentées, font vaciller certaines de nos certitudes - que ce soit au sujet de Pouchkine, Platonov, Nietzsche, Schopenhauer, ou même des apôtres Matthieu et Luc : tous sont saisis dans des instants qui semblent se situer aux frontières de la rationalité. Elles s'attardent aussi sur d'autres frontières, s'interrogent sur les relations entre espace et littérature, ou sur la mystification en histoire.
Nicolas Gogol, personnalité complexe que l'ange du bizarre avait pris sous son aile, est pour Otrochenko un sujet de choix. Sa « Gogoliade », drôle et enlevée, est un peu comme une série de courtes enquêtes dérapant vers le fantastique sans jamais cesser d'être plausibles. Mais au-delà des paradoxes brillants, les questions vont finalement affronter l'essentiel : qu'est-ce que le temps ? Qu'est-ce que la réalité, la vérité ou le mensonge ? Peut-on jamais accéder au mystère de l'autre ?
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Un tramway long comme la vie ; et autres récits
Vladimir Maramzine
- NOIR SUR BLANC
- Litterature Etrangere
- 3 Janvier 2019
- 9782882505439
Dans ses nouvelles, Vladimir Maramzine fait preuve d'une grande inventivité stylistique, marquée par l'ironie et l'absurde, dans la tradition de la littérature russe du XX e siècle (Zochtchenko, Platonov). C'est un petit garçon qui s'offusque d'être jeté sans ménagement dans une rivière pour apprendre à nager ; c'est une journée dans la vie d'un frotteur de parquet ; ce sont des métiers disparus et des portraits mémorables, dressés à partir de détails surprenants (un vieillard heureux d'avoir gardé ses dents, qui ne cesse de clapper et de jouer de la bouche)...Dans une prose piquante et parfois cruelle, Vladimir Maramzine fait revivre le monde de l'après-guerre en URSS.
Le plus long récit du recueil, Un tramway long comme la vie, se passe à Leningrad juste après la guerre. Le narrateur déroule l'histoire de sa vie, avec le tramway pour fil rouge. Par les fenêtres du wagon, c'est une ville exsangue que l'on découvre (les bâtiments détruits, les traces du blocus...), mais aussi des habitants qui cherchent à retrouver un quotidien normal. C'est dans le tram que le narrateur rencontre des filles, s'essaie au difficile métier de pickpocket, échange des insultes, regarde les passagers lire ou manger. Jour après jour, le tram devient pour lui un poste d'observation depuis lequel il voit l'URSS changer... jusqu'à son dernier souffle sur les rails.
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Le présent recueil comprend des récits et nouvelles écrites à différentes périodes créatives de Ivan Bounine et couvre ses principaux thèmes (la poésie de l´enfance, l´art, l´amour ,la mort .) et transmet diverses caractéristiques de son style (penchant pour l´impressionnisme, concision de la pensée, lyrisme de la narration .). À l´exception de Rusak et Les pingouins, toutes les textes proposés ici sont traduits pour la première fois en français. Le livre comprend une section poétique, montrant au lecteur français Bounine poète, menant un dialogue avec les poètes de l´école parnassienne, dédiant ses lignes à Eschyle, et proposant des descriptions lyriques des paysages de Bretagne et de Provence.
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Journal d'un gardien d'hôpital
Oleg Pavlov
- NOIR SUR BLANC
- Litterature Etrangere
- 1 Janvier 2015
- 9782882503664
Oleg Pavlov, qui a travaillé quelques années comme vigile dans un hôpital moscovite, fait ici la chronique d'un service des urgences.
Par une série de textes très brefs, sans jamais porter de jugements, il rapporte le quotidien des lieux, entre infirmières, concierges, médecins, liftiers, cadavres, patients et visiteurs. Les petites scènes de la vie courante, cruelles ou tendres, parfois insoutenables, sont rapportées avec une précision clinique et une discrète empathie. Par l'écriture, l'auteur cherche à conserver une certaine humanité face à la souffrance.
Ces notes témoignent de la profonde crise économique, sociale et morale que la Russie a traversée dans les années 1990 : l'alcoolisme et la drogue font des ravages, les sans-abri cherchant refuge sont refoulés, le personnel est terrifiant de cruauté. La mort est omniprésente : la proximité avec la souffrance dit aussi le chaos de la société russe de cette époque.
Oleg Pavlov a laissé reposer ses notes pendant quatorze ans avant de les publier. Dans une postface saisissante, il revient sur son parcours :
Gardien de camp dans l'armée, il est ensuite interné dans une clinique psychiatrique. Lorsqu'il devient vigile, il se demande quelle liberté est possible en Russie, alors que tous les lieux publics sont mis sous surveillance.
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Au milieu des années 1980, la ville de Kiev baigne dans une ambiance apocalyptique : c'est le règne du marasme et du « grand n'importe quoi » qui ont précédé l'effondrement de l'URSS. Les châtaigniers fleurissent dans le parc de la Victoire, où les vétérans de l'Afghanistan dealent du hasch tout en réparant les jeux pour enfants qui tombent en miettes.
Les vendeurs du marché noir sont rançonnés par les flics, les affaires marchent mal... Un meurtre vient déstabiliser tout le système, remettre en question les vieilles alliances du parc de la rive gauche du Dniepr.
Tout cela parce qu'un étudiant en littérature a voulu acheter une paire de baskets Puma à sa petite amie ?
Avec un sens du détail remarquable, Alexeï Nikitine fait vivre sous nos yeux les infimes événements du quotidien, à la fois touchants et dérisoires, ainsi que les rouages du monde politique. Par ce regard dans le passé, le lecteur découvre les problèmes de la société ukrainienne postsoviétique dans toute leur absurdité.
Par moment terriblement prophétique, Nikitine dresse dans Victory Park un portrait de la ville de Kiev. Elle n'est pas seulement la ville qu'il connaît dans ses moindres recoins : c'est son paysage intérieur, qu'il rêve et qu'il réinvente..
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Trois romans (Conte militaire, L'affaire Matiouchine, Le banquet du neuvième jour ) sur le thème de l'armée russe, où des militaires affrontent leur hiérarchie et de rudes conditions d'existence dans les steppes d'Asie centrale.
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Adieu aux illusions ; une vie entre la Russie et l'Amérique
Vladimir Pozner
- NOIR SUR BLANC
- 2 Avril 2015
- 9782882503763
Dans Adieu aux illusions, Vladimir Pozner, éminent journaliste russo-américain, revient sur sa vie et sur sa désillusion face au pouvoir soviétique. Né à Paris, Vladimir Pozner grandit à New York de parents russes émigrés, qui décident de retourner vivre en URSS en 1952, alors qu'il a 18 ans. Bilingue russe et anglais, désireux à toute force d'appartenir à la culture russe, il découvre un autre monde, qu'il ne connaissait que dans les récits familiaux. Après des études à Moscou, il devient journaliste et, comme il le dit lui-même, « propagandiste soviétique ».
Adieu aux illusions a d'abord été publié en anglais en 1991 aux États-Unis. Près de vingt ans plus tard, l'auteur en a publié la version russe, enrichie d'ajouts et de commentaires en italique, qui profitent du recul historique de l'auteur. L'ouvrage est rapidement devenu un best-seller auprès du public russe, qui a découvert un regard à la fois extérieur et intérieur sur sa culture, sur sa politique et sur sa manière de fonctionner. Vladimir Pozner a été le témoin des grands événements de la fin du vingtième siècle, et il a pu les observer depuis les deux côtés du Rideau de fer. Son regard acéré et malicieux, sa profondeur d'analyse, sa connaissance de la société russe et son ironie donnent à son livre un intérêt tout particulier.
Aussi connu aux États-Unis qu'en Russie pour son travail de journaliste, Vladimir Pozner est un véritable passeur entre l'Amérique, la Russie et l'Europe. Dans sa biographie, il raconte son parcours étonnant, son amour de la Russie, son engagement en faveur du pouvoir soviétique, ses doutes et sa désillusion. Un regard privilégié sur la Russie du XXe siècle et sur celle d'aujourd'hui.
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La dame blanche
Sergeï Lebedev
- Les Éditions Noir sur Blanc
- Littérature Étrangère
- 28 Août 2025
- 9782889831234
Dans une petite ville du Donbass, en 2014, Marianna se meurt. Surnommée « la Dame Blanche », mi-magicienne, mi-gardienne des lieux, elle a dirigé la blanchisserie de la mine de charbon, consacrant sa vie à laver, blanchir, assainir le linge. Sa fille, Janna, se demande si elle devra reprendre cette mission purificatrice. C'est alors que réapparaît Valet, le voisin, qui s'est engagé dans les forces de l'ordre russes. Réprouvé par la population ukrainienne et hanté par un désir de vengeance, Valet attend son heure.
Dans ce roman puissant, parfois terrifiant, Sergueï Lebedev scrute la vie quotidienne dans le Donbass au moment de l'invasion russe. Il dénonce avec force la mainmise de la Russie sur l'Ukraine et les habitudes soviétiques qui perdurent. La mine de charbon, qui a une voix propre dans le récit, cache un terrible secret : lors de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de Juifs y ont été ensevelis par les Allemands. C'est au-dessus de ce lieu maudit que, un jour de juillet 2014, un avion de ligne est abattu par un missile russe...
Sergueï Lebedev, connu pour examiner sans complaisance les maux de l'Histoire, met en lumière le point de rencontre du nazisme et du communisme soviétique, qui a donné naissance au nouveau totalitarisme de la Russie d'aujourd'hui. -
L'auteur nous plonge dans l'univers des espions et des services secrets russes. Le roman suit Kalitine, un chimiste soviétique ayant créé un poison parfait-mortel, instantané et intraçable-qui déserte à l'Ouest lors de l'effondrement de l'URSS. Vingt ans plus tard, le lieutenant-colonel Cherchniov est chargé d'éliminer le traître avec sa propre création, déclenchant une traque haletante. À travers une prose brillante, Lebedev explore des thèmes profonds tels que la nature du bien et du mal, les relations entre le créateur et sa créature, ainsi que les dilemmes éthiques entre science et morale. Ce roman captivant interroge les conséquences des choix individuels dans un contexte politique complexe.