Filtrer
-
J'ai épousé un communiste
Philip Roth
Lu par GAREL, PIERRE-FRANCOIS- Gallimard
- Écoutez Lire
- 12 Novembre 2020
- 9782072863622
Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au Parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Linn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique.
-
Dictionnaire amoureux de la traduction
Josée Kamoun
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 4 Avril 2024
- 9782259307512
D'une entrée à l'autre de ce Dictionnaire amoureux, Josée Kamoun nous fait rêver, rire, et réfléchir au fil de ce que nous dit la traduction sur l'inépuisable, l'ensorcelante ambiguïté du monde. Passeurs de frontières, questionneurs permanents du langage et de la langue, les traducteurs sont à fois les instruments et les agents du devenir.
" Un Dictionnaire amoureux, c'est le contraire d'un dictionnaire : son A à Z n'épuise pas le sujet, et il annonce d'emblée la couleur de sa subjectivité. Il s'agit d'entraîner les lecteurs dans des traboules dont les débouchés peuvent surprendre, de les entraîner parfois aux confins du traduire chez ceux pour qui le mot est geste ou chez ceux dont la langue se délie pour moduler celle des oiseaux. Introduits dans le voyage des oeuvres par la belle Schéhérazade, on y croisera des émojistes enlumineurs postmodernes, des harponneurs de baleine blanche, une adolescente anglophone à Vérone, des bilingues et diglosses à leur corps défendu, des irréductibles de Babel et des Fédérés de la Pentecôte.
Mon dictionnaire est une histoire d'amour avec toutes les langues et littératures que la traduction m'a offertes, la langue et la littérature anglaises en particulier, mais aussi avec les paysages et les accents américains ; avec la langue et la littérature françaises, avec les vieux vieux textes hébergeant des mots disparus comme avec le parler tout neuf qui court la rue, date de péremption inconnue. Une galerie d'étonnements et d'admirations devant l'inépuisable, l'ensorcelante ambiguïté du réel. " -
Le père de Nicholas, guidé par Dieu, a tout abandonné pour peindre. Misanthrope visionnaire, il se consume dans son oeuvres au point de s'immoler avec ses toiles. Nicholas part alors à la recherche de la dernière toile de son père, possession d'un instituteur de l'île d'Aran.
-
La Chine populaire, peu après la mort de Mao...
Bin et sa jolie femme Meilan rêvent de quitter la pièce unique où ils s'entassent avec leur fille de deux ans, pour emménager au radieux Parc des Travailleurs nouvellement construit sur la commune. Mais pour cela il faudrait entretenir de bons rapports avec les dirigeants. Or, Bin, ajusteur à l'usine d'engrais, mais calligraphe et peintre amateur de talent, a un caractère ombrageux et frondeur. Les dénis de justice et abus de pouvoir des chefaillons lui inspirent des caricatures vengeresses qu'il envoie aux journaux et qui surgissent sur les panneaux d'affichage de l'usine.
Le litige s'envenime, porté de plus en plus en haut lieu, jusqu'à Pékin. Superbement rythmé, cocasse, truculent parfois, ce roman à l'ironie brechtienne est aussi une étude psychologique subtile qui laisse aux personnages et aux situations toute leur ambiguïté, tandis que des évocations elliptiques et impromptues de la nature aux quatre saisons lui accordent la grâce suggestive des estampes chinoises.