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Cette nouvelle édition du Purgatoire de Pierre Boutang, d'abord paru en 1976, est présentée avec délicatesse et suffisamment d'érudition par Ghislain Chaufour, qui assume de manière tout à fait convaincante les qualificatifs que nous avons voulu relever depuis vingt ans : catholique, nationaliste, sioniste. Elle se trouve copieusement annotée : mille cinquante notes presque de musique donnent les ressources de ce texte étourdissant, citent de nombreux fragments ou poèmes que l'auteur avait tout près dans sa mémoire, et avec sa vigoureuse préface, affrontent et résolvent une à une de nombreuses difficultés (presque toutes) - un exploit, si l'on songe notamment à celles qui touchent à la condamnation de l'usure (bien après Ezra Pound qui fut placé pour cela dans une cage de fer) et à l'antisémitisme « ordinaire », ou bien à cette parodie de séance d'inspection de l'Éducation nationale décrite à la manière de Ionesco (et Novarina), où le ré-agrégé - qui n'était pas dans sa première jeunesse puisque il avait été radié sans motif connu pendant vingt ans (1945-1967) -, reprend sa leçon interrompue par l'Inquisition d'alors avec les mots de Luis de Léon : « Diciamos ayer... Nous disions hier... » (1576.) AUTEUR Philosophe, théoricien politique et romancier, homme de la trempe d'un Jünger, Pierre Boutang (1916-1998) fonda et dirigea de 1955 à 1967 La Nation Française, hebdomadaire dans lequel il écrivit chaque semaine ses « Politiques ». Puis il publia notamment Ontologie du secret (1973), Le Purgatoire (1976), Reprendre le pouvoir (1978), Maurras, la destinée et l'Å«uvre (1984) et succéda à Emmanuel Levinas à la chaire de métaphysique de la Sorbonne en 1976. « L'un des plus grands esprits de ce siècle » (Le Figaro), « auteur d'une Å«uvre multiforme et tempétueuse... d'une force de conviction et cohérence peu communes, et d'une imprudence qui se souciait peu des modes » (Le Monde).
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"Je décris et termine ici une longue enquête, conduite inégalement, mais jamais délaissée depuis le seuil de l'âge d'homme : sur l'être tel qu'il se cache et se montre dans le secret. [...] La diversité des secrets, leur contour matériel, ni l'intention de leur forme, ne se trouvent hors de notre souci ; leur parcours - tantôt tenace, tantôt distrait, car il n'est pas sûr qu'ils se livrent ou se prêtent mieux à la réflexion la plus intense et la plus avare - fut la règle même du voyage, imposant son rythme.
Mais pour ces secrets, en leur dénombrement empirique et leur description à loisir, il existe une littérature, une psychologie, et le chantier reste ouvert [...] anticipant avec superbe sur tous les résultats, ce projet avait été nommé - il y a trente-trois ans - et accepté par mon maître Jean Wahl : "ontologie de l'idée d'origine". "
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La personnalité du Président de la République est sans doute bien incomplète, puisqu'elle ne suscite de passion que chez ses adversaires. Un certain déséquilibre tend donc à se créer, entre la platitude des rares ouvrages qui tentent de présenter avantageusement le septennat qui s'achève et la vivacité inspirée de ceux qui le mettent en pièces. Écrivain et philosophe, disciple de Maurras converti par saint Thomas d'Aquin à un certain gaullisme, Pierre Boutang, en tout cas, n'hésite pas à se traiter lui-même de « vil pamphlétaire » pour justifier cet impitoyable Précis de Foutriquet qui n'épargne rien de la personne ni de l'Å«uvre de l'actuel président de la République. « J'ai cru, dit-il, devoir mener une bataille sans fausse mesure. » Philippe de Saint-Robert (Le Monde).
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«â€ˆPar toute une part de lui-même, Pierre Boutang est tourné vers le passé de l'esprit et du cÅ«ur français. C'est ainsi, du moins, qu'on peut le juger mal et se tromper sur lui. Car il n'est pas tourné vers le passé, il en vient, il est projeté par lui. Le voici parmi nous, dans le temps des grandes confusions. Armé d'une lucidité implacable, d'une sagesse qui ne s'avoue pas vaincue, c'est pourtant un homme de 1947. Ces mythes qu'il propose sont nés de cette adaptation de l'éternité au présent, à l'actualité la plus menaçante. Nous présentons une Å«uvre qui fera date dans l'histoire de la pensée contemporaine française. Seront nombreux ceux qui ne s'en rendront pas compte. Le public va à ce qu'il reconnaît, ne s'engage que sur des chemins mille fois retournés. Nous lui présentons une route nouvelle, qui n'est pas encore toute défrichée. » La Table Ronde, Prière d'insérer de 1947.
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Dans cette force d'âme qui dompte toutes les autres, vit et règne un génie puissant, maître universel de son art, auquel toutes les matières ont obéi.
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La source sacrée est celle où les abeilles de Delphes vont puiser quelques gouttes d'une transparence parfaite. C'est à cette même quête que nous convie Pierre Boutang dans ce recueil critique inédit, qui rassemble des articles publiés dans les années cinquante et soixante. Ici encore, il jette sur les poètes, les romanciers et les philosophes de purs traits de lumière, qui définissent à chaque fois un art de penser et un art d'écrire. Une telle puissance de dialogue et de rencontre, sans tabou ni complaisance, a aussi bien suscité l'admiration de Jules Supervielle que de Daniel Halévy, Roger Nimier et Jean Paulhan. Méditant tour à tour sur le langage et le style, sur les " bergers " chrétiens de la littérature, mais sondant aussi bien les entrelacs de Rousseau, Montherlant et Proust (le" Champ clos " du moi), Boutang achève cet itinéraire par une réflexion sur la naissance de l'État ; on y découvre ses lectures de Tocqueville, Sorel et Aron, rencontrant toujours chaque auteur sur la crête de sa pensée. Parmi les grands morceaux, le lecteur retrouvera la préface aux Possédés de Dostoïevski et l'introduction allègre de la Satire Ménippée. Dans une préface inédite écrite en 1991, Pierre Boutang met en évidence l'unité de sa démarche et de sa quête métaphysique. Cet immense voyage dans la littérature, la politique et la philosophie refonde la critique par la rencontre entre le logos et le monde.
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La fontaine - les fables ou la langue des dieux
Pierre Boutang
- Hachette Litteratures
- 17 Mai 1995
- 9782012351653
"La Fontaine, un univers où tout se peut, se doit même prendre à la lettre, mais aussitôt après, ou juste avant, en esprit... C'est la langue des dieux et le rythme sacré qui permettent la métamorphose."Pierre Boutang
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« Je vérifie chaque jour le concept de la vie comme mixte - transcendance, la vie qui devance et ressaisit ; dégradation, la vie qui s'émiette et s'échappe à soi-même ; présence, la vie qui se répète dans le cycle des besoins.
Je dois essayer de dire comment cette transcendance se révèle soudainement en des éclairs de la sensibilité. » Voici le premier des « Cahiers neuf » qui composent le long journal de bord de Pierre Boutang (1916-1998), l'un des plus grand philosophe français à qui l'on doit notamment Ontologie du secret, Apocalypse du désir et Les Abeilles de Delphes. Inédits, ils éclairent son oeuvre de manière décisive.
Le Cahier neuf écrit entre 1943 et 1947 ouvre donc la boîte noire d'une pensée d'une très haute exigence.
Il s'agit de notes au style limpide qui racontent le combat du philosophe avec lui-même pour défricher le chemin qui conduit à la transcendance.
« Je veux montrer un homme dans toute la vérité de sa nature; et c'est homme ce sera moi. » Pas question de partir du constat de Jean-Jacques Rousseau et de son être naturellement bon, annonciateur du héros romantique et de la démesure que produira sa toute-puissance sacrilège.
Place aux failles de l'être, à l'obscurité dans laquelle il tente le dépassement de sa condition sans perdre pour autant son humilité.
Jusqu'où s'étend le libre-arbitre ? Quelles en sont les modalités ? Et si c'était leur part d'ombre, leurs entraves, leurs limites (confusion de la perception, faible validité du souvenir, instabilité du jugement, etc...)qui en définissaient le mieux l'essence, l'horizon métaphysique ?
Pierre Boutang relance l'interrogation existentialiste et choisit l'itinéraire le plus escarpé comme point de vue critique.
Le principe d'incertitude qui garantit l'honnêteté de sa démarche, pas à pas, permet, seul, le renouveau, la réévaluation du sens ultime à accorder au sujet. Le caractère nécessairement conflictuel par lequel il se manifeste et se révèle devient ainsi l'objet d'une « conversion ».
Sont tour à tour médités Kierkegaard, Kant, Socrate, Hegel, Bergson, Saint Paul , Kafka , Shakespeare, Nerval ou Rimbaud.
A la fragilité des oeuvres humaines correspond le mirage de la « cité », de la fiction politique, de l'Histoire et de la civilisation...
Mais le devenir humain doit-il s'arrêter à la seule tragédie ?
Emerge alors cet autre paradoxe mais aussi cette nouvelle perspective : la foi comme « mode de référence à l'être d'un tout qui n'ait pas d'existence »
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