Filtrer
Prix
vladimir pozner
-
Un pays de barbelés : Dans les camps de réfugiés espagnols en France, 1939
Vladimir Pozner
- Claire Paulhan
- Tire-A-Part
- 9 Octobre 2020
- 9782912222367
Le 23 mars 1939, l'écrivain, journaliste et militant antifasciste Vladimir Pozner arrive à Perpignan. Missionné par le Comité d'accueil aux intellectuels espagnols, présidé par son ami Renaud de Jouvenel, il s'apprête à sillonner la région (Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales) durant deux mois, afin de sortir des camps, érigés à la hâte par l'administration française, les intellectuels qui y sont internés?:
«?J'avais loué à Perpignan une échoppe d'artisan abandonnée qui me servait de bureau lorsque je ne courais pas le pays. Installé sur un tabouret devant une machine à écrire posée à l'extrémité d'un établi, je rédigeais de longs rapports, heureux lorsque je réussissais à retrouver derrière les barbelés un Espagnol dont Paris m'avait envoyé le nom, plus encore quand je parvenais à le faire libérer.?»
Parmi les personnes repérées, des journalistes, écrivains, artistes, professeurs, musiciens, architectes, mais aussi ce tout jeune ?Mariano Fabregas Saavedro??: «?17 ans, volontaire à 16, caporal des carabiniers, 1m80, après avoir accompli toutes les formalités, donné nom, prénom, âge, père, mère, profession, taille, couleur des cheveux, yeux, menton, etc., signe particulier?: cicatrice à la joue gauche, apposé ses empreintes digitales, reçu le laissez-passer, et prêt à partir pour rejoindre ses parents à Paris, se redresse dans son vieil uniforme et sortant d'une poche une belle paire neuve de gants de pécari - son seul trésor??- les enfile lentement, soigneusement, amoureusement, lui-même libre, enfin, et adulte.?»
Notes prises sur le terrain, lettres, témoignages,??coupures de presse, cartes postales et photographies -??tous documents d'époque conservés par l'écrivain - constituent la matière de ce livre inédit, en forme de puzzle documentaire. En 1965, Vladimir Pozner allait publier un roman sur le même thème?: Espagne premier amour.
Né à Paris en 1905 dans une famille de Russes émigrés anti-tsaristes, Vladimir Pozner passe une partie de sa jeunesse en Russie, où il assiste à la Révolution. Après avoir débuté comme poète au sein du groupe des frères Sérapion, il se fait un nom, à son retour en France en 1921, comme passeur de la jeune littérature russe. Il écrit dans Bifur, Europe, Les Nouvelles littéraires et La NRf.
Dans les années 1930, il s'engage dans la??lutte??antifasciste.?Correspondant français de l'agence Inpress fondée par Alex Radó, il intervient dans la presse de gauche (Monde, Regards, Vendredi...). Il apporte son aide aux réfugiés allemands, adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et devient secrétaire de rédaction de la revue Commune.
Sur les conseils de Maxime Gorki, il adhère au Parti communiste français, puis, en 1936, au Comité franco-espagnol de soutien à l'Espagne républicaine.
Il publie coup sur coup Tolstoï est mort (1935), biographie de montage, Le Mors aux dents (1937), roman d'aventure révolutionnaire, et Les États-Désunis (1938), roman documentaire.
L'année suivante, en tant que délégué du Comité d'accueil aux intellectuels espagnols, il vient en aide aux réfugiés dans les camps. Il traverse la drôle de guerre et l'exode comme chauffeur militaire, connaît une vie de scénariste à Hollywood pendant la guerre, puis, revenu en France, est plastiqué par l'OAS après avoir publié Le Lieu du supplice en 1959.
Jusqu'à la fin de sa vie (1992), il poursuit une oeuvre littéraire exigeante, témoignant des grandes tragédies du XXe siècle.
Édition établie, annotée et préfacée par Alexis Buffet, docteur en littérature française. -
le narrateur est-il un cherokee, comme le lui a
affirmé une indienne inconnue croisée dans la rue à paris ? il embarque pour l'amérique et, en quête de ses origines - réelles ou imaginaires -, traverse un continent marqué par la grande dépression,
alors qu'en europe les accords de munich se trament et que la guerre se profile.
cependant, il écrit un roman. son évanescente héroïne, descendue d'un tableau de vermeer, le hante au point de prendre le visage de ses premières amours, et le mène jusqu'à la californie. au bout du voyage, les brumes de san francisco.
-
Deuxième opus de la « Collection permanente », Espagne, premier amour, paru en 1965 chez Julliard, relate une histoire d'amour poignante ayant pour toile de fond une période méconnue de la Seconde Guerre mondiale : l'internement des réfugiés espagnols dans le camp de concentration français d'Argelès.
1939 : Tandis que la France s'apprête à entrer en conflit avec l'Allemagne, au-delà de la frontière des Pyrénées, la guerre d'Espagne, elle, touche à sa fin, portant le fascisme au pouvoir. Le chemin de l'exode conduit des dizaines de milliers de réfugiés espagnols dans des camps de concentration français. Notamment celui d'Argelès-sur-Mer, bâti sur une plage. Dans ce douloureux contexte, un sympathisant des Républicains espagnols entreprend, pour le compte d'une association humanitaire, de faire libérer autant de prisonniers qu'il le peut. À l'intérieur de ce camp sinistre où règnent la misère et le désespoir, il fait connaissance avec un homme étrange, Pierre, qu'il prend tout d'abord pour un peintre catalan. Mais Pierre est français, et s'il s'est fait passer pour un Espagnol, c'est qu'il est à la recherche d'une femme, Pilar, rencontrée sur la route avant que les autorités françaises ne les séparent. Comment l'aider à retrouver cet amour perdu dont le visage se confond désormais avec celui de l'Espagne ?
Tenant autant du témoignage que de la fiction, Espagne, premier amour entrecroise d'une plume sobre et mélancolique, les thèmes de l'amour et de l'engagement de l'artiste en temps de guerre. Paru en 1965 chez Julliard, ce roman qui résonne fortement avec la question très actuelle de l'accueil des réfugiés, était devenu introuvable depuis des années. À propos de ce roman bouleversant de Vladimir Pozner, Aragon écrivit : « Le plus court des romans, ce qui pas plus pour un livre que pour un couteau ne l'empêche d'entrer d'un coup dans le coeur. »
-
En ces temps de crise, il faut lire et relire cette chronique de l'Amérique de la Grande Dépression.
Ce livre clé, " d'une critique impitoyable et d'une grande tendresse " (Jorge Semprun), a marqué les esprits dès sa sortie en 1938. Dans un genre littéraire qui lui est propre, qui tient autant du reportage que de la forme romanesque, Pozner observe et décrit un pays, les Etats-Unis, alors en pleine détresse spirituelle et matérielle, mais qui ne cesse de fasciner. Ce peuple, l'auteur en sonde l'âme par un puissant montage de détails : la vie quotidienne de Harlem, les briseurs de grève de l'agence Pinkerton, la guerre des journaux à Chicago, les héros déchus de Hollywood, les grèves violentes dans les mines de Pennsylvanie, John Dos Passos et Waldo Frank, le courrier du coeur et les écrivains publics, le marchand de lacets de Wall Street, les gangsters et les croque-morts...
Il compose une mosaïque qui renvoie l'image d'un pays où l'énergie le dispute au désespoir, la solidarité à la misère, et où le culte du service et de l'efficacité mène le plus souvent à l'asservissement et au décervelage. Noam Chomsky, dans un entretien, rappelle l'actualité criante de cette époque et de ce livre. Jean-Pierre Faye signe une post-face qui évoque la vie de Pozner et le caractère novateur de son écriture.
-
Jeune homme de grande espérance mais de condition modeste, Vaillant a trouvé un emploi de gratte-papier aux établissements Androuet. Et s'est épris de Ginette, petite-fille de la patronne. Or on est en 1931, la crise boursière a durement frappé, et dans la dynastie Androuet une lutte pour la succession est engagée. Sur l'idylle flotte un relent de cuisine bourgeoise. Vieux routier du cinéma (il a plus d'un scénario à son actif), Vladimir Pozner s'est rappelé, pour écrire ce roman redoutable, l'importance des temps forts : à la table des maîtres, en une soirée décisive, on s'apprête à régler ses comptes, pendant qu'au-dehors une foule gouailleuse bat le pavé. Et l'importance du décor, des arrière-plans : costumes, visages, voix, tout est vrai, tout est d'époque. Paris des années trente... En ce temps-là, le nommé Pozner (il a vingt-cinq ans) ressemble à son héros, Vaillant. Peut-être même note-t-il sur un carnet la balzacienne épigraphe qui, au seuil de Cuisine bourgeoise, résonne comme un avertissement : " Le coeur et la caisse sont toujours en rapports exacts et définis " !
-
-
Adieu aux illusions ; une vie entre la Russie et l'Amérique
Vladimir Pozner
- NOIR SUR BLANC
- 2 Avril 2015
- 9782882503763
Dans Adieu aux illusions, Vladimir Pozner, éminent journaliste russo-américain, revient sur sa vie et sur sa désillusion face au pouvoir soviétique. Né à Paris, Vladimir Pozner grandit à New York de parents russes émigrés, qui décident de retourner vivre en URSS en 1952, alors qu'il a 18 ans. Bilingue russe et anglais, désireux à toute force d'appartenir à la culture russe, il découvre un autre monde, qu'il ne connaissait que dans les récits familiaux. Après des études à Moscou, il devient journaliste et, comme il le dit lui-même, « propagandiste soviétique ».
Adieu aux illusions a d'abord été publié en anglais en 1991 aux États-Unis. Près de vingt ans plus tard, l'auteur en a publié la version russe, enrichie d'ajouts et de commentaires en italique, qui profitent du recul historique de l'auteur. L'ouvrage est rapidement devenu un best-seller auprès du public russe, qui a découvert un regard à la fois extérieur et intérieur sur sa culture, sur sa politique et sur sa manière de fonctionner. Vladimir Pozner a été le témoin des grands événements de la fin du vingtième siècle, et il a pu les observer depuis les deux côtés du Rideau de fer. Son regard acéré et malicieux, sa profondeur d'analyse, sa connaissance de la société russe et son ironie donnent à son livre un intérêt tout particulier.
Aussi connu aux États-Unis qu'en Russie pour son travail de journaliste, Vladimir Pozner est un véritable passeur entre l'Amérique, la Russie et l'Europe. Dans sa biographie, il raconte son parcours étonnant, son amour de la Russie, son engagement en faveur du pouvoir soviétique, ses doutes et sa désillusion. Un regard privilégié sur la Russie du XXe siècle et sur celle d'aujourd'hui.
-
Au lendemain de la révolution d'Octobre 1917, le baron Ungern s'insurge contre le pouvoir soviétique. Il prend les armes, réunit des partisans, chasse la garnison chinoise d'Ourga, conquiert la Mongolie et s'avance vers Pékin, avec un seul but : reconstituer l'empire de Cengis Khan, quitte à torturer et à massacrer des milliers d'hommes.
Même parmi ceux qui l'ont côtoyé, peu le connaissent : est-ce un fou sanguinaire, un militaire ambitieux, un bouddhiste convaincu ou un aristocrate courtois ? Le "baron sanglant", personnage authentique et insaisissable, semble appartenir à la légende. Seul un romancier d'exception pouvait relater sa grandiose et dérisoire épopée. Vladimir Pozner en retrace les étapes sur un rythme étourdissant, avec cette écriture âpre et rapide qui assura au Mors aux dents - dès sa première publication, en 1937 - un succès qui ne devait pas se démentir.
-
Dans Vladimir Pozner se souvient, l'auteur raconte quelques amis de toujours :
Babel, Pasternak, Chagall, Léger, Buñuel, Brecht, Chaplin, Oppenheimer, Picasso. et sa mère. «Ces cartes postales extraites, sans nul doute, d'un volumineux herbier de la mémoire portent les noms et représentent les visages de quelques-uns des esprits qui ont le plus marqué notre temps» (Paul Morelle, Le Monde).