Il s'agit du guide indispensable pour les animateurs en formation mais également déjà en poste. Très pédagogique, il aborde tous les aspects de la fonction, en détail et simplicité les différentes structures d'éducation populaire et de l'économie sociale et solidaire : Maisons de Jeunes et de la Culture, Centres Sociaux, Fédérations d'éducation Populaire, Centres Permanents d'Initiatives pour l'Environnement, associations de quartiers, EPHAD...
On y aborde comment accompagner les publics dans un projet, animer un atelier collectif, animer une réunion de travail, budgétiser son projet, coopérer avec des bénévoles, encadrer une équipe, évaluer et mettre en perspective, organiser un temps fort, planifier son idée et la présenter à l'oral, la promouvoir sur les réseaux sociaux, réaliser un diagnostic, rechercher des moyens, et valider les acquis de l'expérience.
Des tableaux en couleurs éclaire cet ouvrage pour le rendre plus accessible.
Toutes les études actuelles montrent que le mode de vie des personnes accueillies dans plus de 6000 établissements pour adultes déficients intellectuels est extrêmement sédentaire et que cette sédentarité comporte des effets très négatifs : perte des capacités physiques et physiologiques, perte d'autonomie, isolement social.
C'est ainsi que les taux de prévalence de problèmes de santé sont 2,5 fois plus élevés chez les personnes handicapées vieillissantes qu'en population générale (maladies cardio-vasculaires, obésité, ostéoporose, affections musculaires et squelettiques, dépression, troubles sensoriels).
Ces problèmes sont d'autant plus fréquents et importants que la déficience intellectuelle est sévère.
Pour lutter contre ces effets délétères, il s'agit dans cet ouvrage de proposer, très concrètement, des activités physiques et sensorielles adaptées ces personnes, directement applicables sur le terrain. Ces activités s'appuient sur des savoirs théoriques et expérientiels transdisciplinaires qui ont déjà fait leurs preuves. La relation pédagogique sera ici primordiale : sa nature émotionnelle, interactive, conviviale devrait pouvoir palier les déficits sensoriels, affectifs et communicationnels. Donner de la joie par le jeu et le plaisir dans la communauté avec d'autres handicapés ou non, socialiser, humaniser, sortir des murs, multiplier les rencontres.
Avec les contributions de Serge Bluteau, François Brunet, Gilles Bui-Xuân, Jean-Luc Canal, Michel Caouette, Marie-France Clenet, David Communal, Alain Déjean, Hervé Garrido, Éric Goin, Fleur Mautuit, Jacques Mikulovic, Jannick Niort, Laureline Salaun.
En 1925, sept ans après la fin de l'énorme boucherie appelée Première guerre mondiale, paraît le livre d'August Aichhorn intitulé Verwahrloste Jugend, traduit en français Jeunes en souffrance. Freud en signe le préambule, un hommage rendu à l'éducateur, alors qu'il est fort occupé par ailleurs, ce qui laisse penser qu'il tenait beaucoup à en être l'auteur...
Aichhorn a alors 47 ans. Après avoir embrassé une carrière d'instituteur, il s'est rapidement tourné vers l'éducation spécialisée. Dès 1918, il dirige un centre pour enfants et en 1920, à la demande de la municipalité viennoise, il prend la direction d'une autre institution. Les adolescents dont il s'occupe sont issus de familles pauvres vivant dans des conditions matérielles difficiles. Leur déviance et leurs difficultés d'insertion requièrent de la part des autorités une réponse institutionnelle. Leur prise en charge se fait par petits groupes, constitués à partir de traits distinctifs de l'enfant - la parole et les jeux y sont privilégiés pour favoriser les liens. Les jeunes sont également reçus un par un lors d'entretiens qui ne sont ni une analyse, ni une psychothérapie d'inspiration psychanalytique, mais une conversation centrée sur la situation de l'enfant, sa position subjective, et qui prend en compte ce que la psychanalyse a enseigné à Aichhorn, en particulier la dimension transférentielle dans la relation éducative: il voit dans les conduites problématiques de l'enfant l'équivalent du symptôme dans la cure, où quelque chose vise être reconnu.
Jeunes en souffrance relate cette expérience originale d'Aichhorn.
Comment accueillir le refus d'un enfant ou d'un adolescent de vivre ses relations familiales et de côtoyer son(ses) parent(s) ?
Comment écouter le refus parlé ou acté pour qu'il ne devienne pas une rupture de lien et une fracture pour les personnes concernées ? Comment vivre et faire face au refus de son enfant ?
Comment accompagner les parents en difficulté dans les dimensions de leur parentalité telles que définies par Didier Houzel : l'exercice (les droits et devoirs du parent), l'expérience (le ressenti, l'affect), la pratique (la vie quotidienne) et devant aussi faire lorsqu'ils doivent faire face à un refus ?
Entre appartenances et loyautés, consentements et refus, paroles et silences, droits et devoirs, obligations et interdictions, psychismes et répétitions, cet ouvrage fait dialoguer philosophes, juristes, psychologues, sociologues, psychanalystes et praticiens de terrain en espace de rencontre enfants-parents pour éclairer ces questions à la fois intimes et sociétales.
Parlant de questions contemporaines essentielles, il s'adresse aussi bien à des professionnels et des étudiants qu'à des parents et enfants qui se sentent concernés en invitant le lecteur à de nouvelles perspectives.
Parler des évolutions du travail et de la formation, c'est parler de l'histoire, de l'actualité et de la prospective. En questionner les modalités et leurs enjeux, c'est de la pédagogie. Et poser la question de l'utilité de la formation comme du travail, et pour qui, c'est de la politique.
Se former, travailler, produire. S'émanciper, progresser, s'investir. Entre les bouleversements écologiques, la marche en avant d'une société numérique, la recherche du sens au travail des nouvelles générations, les nouveaux statuts du travail libéralisé et la formation comme produit de consommation à portée de clic, trouver le sentier balisé ou suivre sa propre piste ne va pas de soi.
Ce livre documenté vous apportera des clés pour comprendre comment les femmes et les hommes se forment et travaillent et y trouvent plaisir ou non. Il propose également un panorama des nouvelles approches coopératives du travail et de la formation.
Par son écriture alerte le présent ouvrage rend aisée la mise en perspective d'apports de connaissances solides, et il propose une réflexion salutaire dans ce monde en accélération, à prendre le temps, pour soi et les autres d'une reprise en main.
C'est une invitation à agir, soyez les bienvenu.es.
La publication est issue d'un congrès international organisé à Bordeaux en octobre 2022 sur le thème de l'éthique inclusive, envisagée comme nouvel horizon éducatif pour les enseignants et pour l'enseignement.
Cette recherche esquisse les contours conceptuels d'une approche éthique de l'éducation dite inclusive, entre conceptions de l'homme dans son rapport au savoir et enjeux des idéaux démocratiques. Ce livre étudie également de singulières exceptions à la norme éducative, que les contextes ne manquent pas de charrier, qu'il s'agisse d'environnements sociaux, géographiques ou de nosographies de santé. La réflexion sur la dimension éventuellement ségrégative du travail de dénomination et de catégorisation de la différence amène progressivement les auteurs à l'épineuse question des réponses éducatives et pédagogiques adaptées à ces situations singulières. Au coeur du processus, des propositions de nouveaux outils, de nouvelles stratégies ou de nouvelles approches sont dépliées , non sans une mise en l'épreuve scientifique de leur pertinence dans la continuité dans le temps et les espaces culturels
Enfant agité, angoissé ou troublé, enfant tornade, inattentif et hyperactif... Le TDAH est devenu en quelques années le trouble mental le plus fréquent chez l'enfant, une question de santé publique et un phénomène de société.
Or, plusieurs décennies de recherches intensives en neurobiologie ou en génétique du TDAH n'ont permis aucune avancée en termes de diagnostic ou de thérapeutique.
Partant d'une critique éclairée et argumentée des approches biomédicales et standardisées du TDAH, cet ouvrage soutient la nécessité de la psychanalyse, de sa clinique et de son éthique dans le soin et l'accueil de la parole de l'enfant et de ses parents. Il rassemble des textes susceptibles de rendre compte des effets de déplacement et d'ouverture à l'oeuvre dans le travail psychanalytique avec des enfants diagnostiqués TDAH. Chaque contribution clinique engage une réflexion sur des questions sensibles et complexes : le nouage de la parole et du corps, l'usage des catégories et des références diagnostiques en psychanalyse, la place du traitement médicamenteux, le travail avec les parents, la dialectique science/psychanalyse, l'éthique de la psychanalyse...
Écrit dans une langue accessible à qui s'intéresse à la cause de l'enfant et aux pratiques de soin ou d'éducation orientées par la parole, cet ouvrage interroge la place dévolue à l'enfant dans le lien social contemporain : quelles politiques et quelles pratiques de soin et d'éducation souhaitons-nous pour nos enfants dans les années à venir ?
Chaque année de nombreuses familles se trouvent confrontées à la douloureuse situation de voir l'un de leurs proches en état de coma. Parmi ces patients, certains vont rester en état végétatif : au terme de plusieurs mois d'observation, il ne sera constaté aucune modification notable de leur état clinique. On parlera d'État Végétatif Chronique (EVC) lorsque cette situation va perdurer au-delà d'un certain délai avec un espoir devenu minime d'une évolution vers un retour à l'état de la conscience. Ce délai est variable selon la pathologie causale.
Il est néanmoins rare qu'une personne dite en état végétatif soit totalement a-relationnelle. La plupart du temps, il existe un degré minimal de réponse à quelques stimulations, réponse fluctuante selon les moments de la journée. Ce second tableau clinique est qualifié d État Pauci-Relationnel (EPR).
Ces deux tableaux cliniques font aussi partie des états appelés « désordres de la conscience, ou états de conscience altérée.
Le projet « La vie au quotidien et à domicile des personnes en état végétatif chronique ou en états pauci-relationnels » a ainsi vu le jour et a été contractualisé sous forme d'un consortium associant l'UNAFTC, France Traumatisme Crânien, et les Universités de Rouen Normandie (Anne Boissel) et de Caen Normandie (Nadine Proia-Lelouey).
Ce livre de témoignages est issu des entretiens auprès des proches aidants et des professionnels entourant la personne en état de conscience altérée et lui permettant de vivre à son domicile.
Cet ouvrage décrit et théorise un travail collectif entre une équipe de soin ambulatoire en addictologie et sa superviseure, psychiatre psychanalyste. A la recherche de soins efficaces face à ces pratiques destructrices, l'équipe associe les soins corporels, sociaux, familiaux et psychodynamiques...
L'observation clinique circonscrit alors des zones de silence, des blancs de sens, fruits de la mémoire traumatique caractéristique du psycho traumatisme avec sa dissociation mentale. Les neurosciences et l'approche psychanalytique donnent à la dissociation mentale traumatique une place significative à l'origine d'addictions et de troubles sociaux et judiciaires.
La compréhension des mécanismes de dissociation mentale, de l'emprise psychique, des traumatismes sexuels, abus et incestes, est un progrès notable. Ceci permet un renouveau des pratiques thérapeutiques en addictologie et plus largement en santé mentale, ainsi que des évaluations des situations éducatives, sociales et judiciaires.
Cette réflexion est issue et illustrée par de nombreux cas cliniques extraits de la pratique du CSAPA.
Le coenseignement est défini comme un travail pédagogique en commun, dans un même groupe et dans un même temps, de deux ou de plusieurs enseignants se partageant les responsabilités éducatives pour atteindre les objectifs spécifiques. Cet ouvrage a l'ambition de faire un point sur ce que l'on sait déjà à propos du coenseignement, de ses intérêts, de ses avantages comme de ses limites. Le propos ne se limite pas seulement aux fondements sociohistoriques, aux définitions et aux configurations du concept, mais s'intéresse aux conditions de mises en oeuvre effectives, en n'oubliant pas le travail préalable de planification. Divisé en dix chapitres, cet ouvrage intéressera, au premier plan, les étudiants en Sciences de l'Éducation, les enseignants et les directions d'école souhaitant s'engager dans cette transformation de l'École ou simplement intéressés par cette question.
Le projet Accompagner les étrangers primo-arrivants a été coordonné par Valérie Wolff de l'ESEIS sur une durée de 5 ans (2017-2021). Cet ouvrage conclusif décline les résultats du projet comprenant une phase de formation et une recherche-action. Certains articles dépassent le cadre de la recherche conduite, ils permettent d'éclairer les appartenances culturelles, les difficultés rencontrées, voire les qualités requises ou souhaitées dans la relation d'aide et dans les pratiques d'accueil et d'accompagnement ; en somme ils relatent tout qui se passe ou ne se passe pas lors du processus d'intégration.
À partir des expériences vécues et dont nos auteurs font la traduction, nous abordons trois dimensions essentielles de l'accueil et de l'accompagnement : le décalage entre objectifs politiques et réalité, la délicate question des frontières et de leurs franchissements, et la question du sens et le manque de la dimension interculturelle.
Cet ouvrage propose des clefs pour comprendre les enjeux politiques, économiques, déontologiques et éthiques du travail social et plus largement de l'intervention sociale. À partir de l'analyse des épreuves et des réactions des acteurs du champ social (travailleurs et intervenants sociaux, populations-cibles, formateurs et chercheurs), il s'agit d'améliorer la perception de la transformation du champ social et de ses conséquences sur la logique émancipatrice qui devrait être fondatrice du travail social.
Alors que nous assistons à la complexification du champ social dans les pratiques d'intervention sociale (logiques hyper-gestionnaires qui impactent les modes d'intervention orientés vers l'activation des personnes accompagnées), de la formation (développement de la concurrence entre les écoles du travail social sur fond de réingénierie et d'universitarisation des diplômes) et de la recherche (débats épistémologiques et politiques sur l'opportunité de promouvoir une recherche spécifique au travail social), cet ouvrage interroge l'ambivalence du travail social et se demande à quelles conditions les acteurs de l'intervention sociale, de la formation et de la recherche peuvent-ils participer au développement d'un travail social émancipateur ?
Depuis Platon, les philosophes s'interrogent sur la meilleure manière de diriger les activités humaines, et cherchent à définir la « vertu » de celui qui exerce l'art de gouverner. Recherche d'un « bien » transcendant, et conséquentialisme immanent, se disputent le terrain.
À ces diverses attentes (dont nous aurons à détailler les objets), le directeur est, a priori, en situation de répondre. N'est-il pas le « responsable ? » Il peut ne pas répondre du tout. Il peut répondre » à côté ». Il peut faire attendre, c'est-à-dire faire durer l'attente. Toutefois, comme on le verra, il ne s'agit jamais simplement de répondre, ou de ne pas répondre, à ce qui est attendu du directeur ; il ne s'agit pas de « donner » ou ne pas donner cette chose qui est attendue. Plus profondément, nous espérons montrer qu'il y va d'un jeu entre des attentes, exprimées plus ou moins intensément, et des réponses plus ou moins satisfaisantes. En musique, l'accord de quinte attend, irrésistiblement, la résolution sur la fondamentale. Il y a, dans l'attente, de la tension.
La direction d'établissement de soin, dans le champ hospitalier, du « care » est, toujours et partout, « attendue au tournant ».
Les textes brefs présentés dans cet ouvrage ont pu voir le jour grâce aux carnets de travail utilisés par l'auteur pendant de nombreuses années. Ces carnets ont été ses compagnons de route, ses plus proches collaborateurs et ses premiers confidents. Ils ont réceptionné en vrac les éléments bruts de son quotidien au sein d'un organisme de formation en travail social dont il était directeur général.
Les réalités reconstruites par l'auteur à partir des notes figurant dans ses carnets, des documents et des photos qu'il y avait insérés, des dessins, des calculs, des ratures, des émojis, des taches, des post-it qui constellaient les feuillets, et même parfois de la froissure du papier, montrent quels pouvaient être non seulement les éléments de son quotidien, mais également ses ressentis, ses humeurs, ses doutes, ses joies et ses angoisses, le socle de valeurs sur lequel il était construit, ce qui le touchait et l'émouvait, et ce qui l'insupportait.
Cet ouvrage, atypique, tant sur le fond que sur la forme, permettra aux lecteurs de découvrir les pratiques d'un directeur général d'un centre de formation de travailleurs sociaux dans ce qu'elles peuvent avoir d'instantané.
À l'université comme dans tous les lieux de l'enseignement supérieur, des questions se répètent : comment mettre en oeuvre les conditions adéquates pour une véritable appropriation individuelle des connaissances ? Comment conjuguer la mise en oeuvre de dispositifs collectifs avec la volonté de favoriser l'émergence des singularités ? Pratiquer la pédagogie institutionnelle dans l'enseignement supérieur, c'est possible, et cela permet de répondre en partie à ces défis.
Ce livre s'adresse aux chercheuses et chercheurs qui enseignent dans le supérieur, aux professionnel·le·s des formations post-baccalauréat, à celles et ceux qui travaillent dans tous les secteurs de la formation aux « métiers du lien » ainsi qu'aux étudiant·e·s de ces diverses filières. Par ses mises au point sur les principales « institutions » de l'approche pédagogique fondée par Aïda Vasquez, Fernand Oury et quelques autres, ce livre se destine aussi à toutes celles et ceux qui s'intéressent à la pédagogie.
Au fil des chapitres, les institutions sont définies, rapportées à leur origine et éclairées théoriquement, mais elles sont aussi présentées à travers des récits d'expériences et de situations, dans le but de faciliter leur appropriation.
Cet ouvrage s'inscrit dans un mouvement international de renouveau de la pédagogie dans l'enseignement supérieur, actif depuis une vingtaine d'années. La pédagogie institutionnelle peut contribuer à ce renouveau, notamment par une meilleure prise en compte des processus intersubjectifs dans les pratiques d'enseignement.
Arnaud Dubois est professeur des universités en sciences de l'éducation et de la formation à l'université de Rouen-Normandie. Il a fondé le Groupe de pédagogie institutionnelle Paris-Créteil (Gpipc) et co-fondé le « Réseau Pédagogie Institutionnelle International » et le réseau « Éducation et psychanalyse » de l'Association européenne de recherche en éducation (EERA).
Patrick Geffard est professeur émérite en sciences de l'éducation et de la formation, il a été enseignant-chercheur à l'université Paris 8. Il a fondé le groupe Pédagogie institutionnelle Gironde et co-fondé le « Réseau Pédagogie Institutionnelle International » et le réseau « Éducation et psychanalyse » de l'Association européenne de recherche en éducation (EERA).
Gérald Schlemminger est professeur des universités émérite, sa formation s'est faite en Sciences du langage et Sciences de l'éducation. Il a été titulaire d'une chaire de professeur à l'École supérieure de pédagogie de Karlsruhe (Allemagne), où il a conçu une formation en Français Langue étrangère basée sur les techniques Freinet et la pédagogie institutionnelle.
Les trois auteurs sont des praticiens de la pédagogie institutionnelle qui proposent des formations à cette approche ainsi que des accompagnements d'équipes de professionnels des « métiers du lien ».
La lutte contre le décrochage scolaire, voilà le défi que relève «â€ˆApprentis d'Auteuil » depuis plus dix ans ! Créée il a plus de 150 ans, la Fondation « Apprentis d'Auteuil » accompagne, accueille, forme et insère plus de 13 000 jeunes au sein d'établissements scolaires et de formation, de dispositifs relais et d'insertion professionnelle, de structures d'accueil de l'Aide sociale à l'enfance, de Maison d'enfants à caractère social, d'Accueil de mineurs non accompagnés mais aussi de structures d'Accueil de la petite enfance et d'accompagnement des familles. Cette toujours jeune fondation fait ici un tour d'horizon de sa mobilisation : des acteurs engagés, un arsenal didactique, un dispositif de recherche-formation-action, des structures évolutives, une institution soutenante volontairement pédagogue. La pédagogie est au centre de ce livre. Celle du quotidien, à l'ensemble des niveaux organisationnels. Celle qui institue, c'est-à-dire qui invente, innove, s'adapte, transmet. Celle qui fait expérience des obstacles qu'elle rencontre, des erreurs qu'elle commet, des réussites qu'elle construit. Avec toujours le souci de l'apprentissage de tous. Après un long parcours dans l'enseignement spécialisé et la formation des professionnels, Cécile Perrot coordonne l'animation du projet éducatif et la qualité au sein de la Direction des ressources éducatives et accompagnement métiers d'Apprentis d'Auteuil. Sébastien Pesce est professeur de sciences de l'éducation à l'université d'Orléans, spécialiste des pédagogies coopératives et institutionnelles. Rémi Casanova, enseignant-chercheur à l'université de Lille, centre ses travaux sur les problématiques institutionnelles.
Jean Oury, est-il besoin de le rappeler, est actuellement un des psychiatres qui connaît le mieux au monde la problématique de la psychose, à la fois sur les plans clinique, psychopathologique, et surtout thérapeutique.
La création de la clinique de La Borde a été un des actes les plus significatifs de la psychothérapie institutionnelle, et le travail qui continue de s'y dérouler cinquante ans après sa fondation, sert de référence dans un nombre considérable de pays pour les équipes psychiatriques qui ont décidé de prendre en charge au long cours les patients psychotiques. L'intérêt de republier un tel corpus tient à sa structure de constellation : il rassemble en 24 textes à peu près tous les outils conceptuels que Oury a développés et développe encore aujourd'hui.
Il part à l'aventure sur l'océan de la folie en abordant dans les principaux ports de la psychose et de l'institution, et, tel un découvreur de contrées nouvelles, il enrichit les espaces connus de nouvelles dimensions, de pistes novatrices, d'horizons inapprochés.
Des histoires de psychiatrie et d'amitié, un IME peu ordinaire, des enfants extra-ordinaire, les dessous du bureau d'un psy, la détresse et la rue, l'enfance ravagée, la parentalité, les violences institutionnelles, des ateliers de slam, une certaine dinguerie, des délires et des hallucinations, des institution qui vont bien, d'autres au bord de la rupture, des histoires d'écriture et de rencontre, voilà de quoi parle ce livre : des maux remis en ordre pour faire des phrases porteuses de sens.
Ce texte emprunt de révolte, traite avec humour et une certaine gravitée l'univers du soin. A travers une série de courtes nouvelles on entend tour à tour un psychologue qui écrit sa colère à l'Aide sociale à l'enfance, un jouet qui parle depuis le fond d'un tiroir, une jeunes femme qui se réapproprie sa langue grâce à l'écriture, un papa qui se perd dans sa dépression, les déambulations et tribulation d'un clochard céleste, un groupe de slameurs qui part en tourné dans un hôpital psy... Autant d'histoires qui parlent du soin et de l'humanité en nous.
L'ensemble de ces textes forme un tableau aux couleurs contrastées qui évoque l'urgence et la nécessité de remettre au coeur de nos préoccupations la question du soin et de l'altérité.
Cet ouvrage collectif procède par déplacement du regard habituel dans le champ du travail social. Regard focalisé par les politiques sociales et les métiers institués en tant que professions mobilisées par celles-ci au plus près des publics concernés.
Avec cette diversité de contributions, ce sont autant d'angles d'éclairage sur « l'envers du métier institué », c'est-à-dire sur le métier en train de se (re) faire en continu ainsi que sur le caractère invisible et indicible du métier « en actes », pour faire écho au titre de la nouvelle collection qu'inaugure cet ouvrage. L'emprise des situations, dans leur caractère des plus problématiques, et l'embarras des pratiques de co-activité avec les personnes accompagnées, participent de nouveaux chemins dans les façons de « faire connaissance » dans le cours de l'intervention et dans le cadre de recherches « embarquées. Le parti pris pragmatiste de l'introduction et de la postface mettent ainsi en valeur les apports d'une perspective de contre-plongée sur la face invisible des métiers en train de se déployer et de se recomposer.
Sylvie Mezzena, Patrick Lechaux et Richard Wittorski qui coordonnent l'ouvrage sont docteurs et chercheurs en sciences de l'éducation, plus particulièrement impliqué-e-s dans des recherches sur l'activité et les métiers de l'intervention sociale.
Avec les contributions de : Naoual Boumedian, Florence Bourgoin, Laetitia Krummenacher, Patrick Lechaux, Philippe Lyet, Sylvie Mezzena, Kim Stroumza, Richard Wittorski.
La confiance est une base fondamentale du fonctionnement des sociétés : confiance envers autrui, envers les institutions, envers la société en général. Force est de constater qu'actuellement elle est mise à mal dans un contexte empreint d'incertitudes de différents ordres, géopolitique, écologique et environnemental, sanitaire, technologique, où les repères manquent pour se situer individuellement et collectivement. La défiance vis-à-vis des vaccins lors de pandémies, les mouvements sociaux toujours prêts à s'enflammer, la perte d'adhésion aux institutions de l'Etat, la perte de crédibilité des corps intermédiaires en sont des témoignages flagrants. Cette crise de confiance gagne les milieux où une forte expertise est requise pour comprendre et gérer les situations complexes.
Le parti pris de cet ouvrage est d'interroger la problématique dans des domaines de la société très variés afin d'en dégager des pistes transversales. La crise de confiance étant généralisée, il serait vain de contribuer à l'éclairer sous l'angle unique d'un domaine particulier. Les regards portent ainsi à la fois sur la politique, la justice, la santé, les médias, l'humanitaire la sécurité civile. Sont interrogés à la fois les mécanismes qui conduisent à l'altération de la confiance et les démarches visant à la restaurer ou à atténuer les facteurs de dégradation. Sont recherchés des axes structurants sur lesquels il conviendra de travailler pour converger à nouveau vers un fonctionnement d'une société où les citoyens se reconnaîtront dans leurs institutions dans un climat davantage apaisé, et in fine de renforcer notre démocratie.
L'autre n'est jamais différent au point d'être non-humain. Il est une variation de moi-même. Nous sommes tous des variations les uns des autres sur fond d'une même humanité. Cette continuité qui s'exprime, cette «â€¯différence de degré » et non «â€¯de nature », nous l'éprouvons aussi dans notre propre existence. Au fil de notre histoire, nous pouvons être affaiblis, amputés d'une partie de nous-mêmes, dépendants. Nous passons alors de l'autre côté d'un miroir qui demeure pourtant celui d'une même humanité. La différence de l'autre est aussi la mienne, aujourd'hui et demain. Le couperet qui tomberait entre le normal et le pathologique, le normal et l'anormal, la validité et l'infirmité, l'utilité et l'inutilité sociale, l'inclusion et l'exclusion est ici remis en question - il doit l'être, c'est la condition d'une société inclusive -, soumis à la critique. La volonté d'une inclusion possible fait ainsi pression sur les normes qui séparent, distinguent, discriminent.
Avec les contributions d'Alain Blanc, Claude Julie Bourque, Anne-Lyse Chabert, Julie Dachez, Simone Emmert, Charles Gardou, Nassira Hedjerassi, Simone Korff-Sausse, Florence Labrell, Cristina Lindenmeyer, Bertrand Quentin, Isabelle Queval, Didier Séguillon, Simona Tersigni, Flora Thiébaut, Alexandra Vié, Sabine Zorn.
Isabelle Queval est philosophe, professeure des universités à l'INSHEA, directrice du Groupe de recherche sur le handicap, l'accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (Grhapes) et titulaire de la chaire Unesco «â€¯ Handicap, Éducation et Numérique  ».
Depuis l'élaboration improvisée, comme à l'accoutumée, de ce texte (1984-85) et sa première édition (1986), jean oury continue à bâtir des amers pour le " chemin qui se fait en marchant " au cours de ses séminaires mensuels de sainte-anne.
Ces soirées sont d'une rare densité, comme le texte qui suit en témoigne, mais tout se lit aisément, tout se lie, se lisse, glisse. pourtant " rome brûle " ; mais parce que, comme le dit le poète, " elle brûle tout l'temps ", il faut bien continuer à penser, parler, écrire, témoigner, tout cela parfois dans la honte ; le rouge au front - au front de la folie - comme notre cher tosquelles empoignant celle-ci au plus près des affrontements sanglants de la guerre civile d'espagne.
Car c'est là, des leçons de cette guerre, qu'il a bien fallu penser les rapports entre l'etat et ses institutions d'etat, ses " établissements ", et le tissu d'institutions, les associations, amicales, clubs, syndicats, mutuelles, que dire encore !, créées pour être près du " singulier ", de l'être cheminant. c'est précisément là que l'ouvrage, où le lecteur va déambuler, jette une vive lumière. saisissant une première articulation, celle de l'établissement et des institutions de cet établissement, puis une deuxième, celle entre ces institutions et un-chacun (comme le dit tosquelles), cet opérateur qu'est le collectif permet le jeu de cette double articulation.
Une vraie relation triadique, donc d'un registre conceptuel. c'est là que jean oury, à l'instar de lacan, de peirce, propose d'identifier cet opérateur à ce que permet la double articulation dans le langage. quel bonheur de rendre possible par cette nouvelle édition la continuité de la diffusion de cette parole, de cette pensée ! michel balat.
Un extrait de quelques mois, de ce que l'on nomme ici " Séminaires de La Borde ".
Quelques mois, de septembre 1996 à mai 1997. Un échantillon prélevé sur 28 années (à raison d'un par semaine) !
Depuis février 1971. Une date peut-être décisive ? A voir. Il s'agit d'un exercice hebdomadaire d'improvisation. Arriver là, sans note, à de rares exceptions. Devant un public varié, hétérogène, qui pour la majorité n'est pas de La Borde. Question à débattre, bien que depuis quelques années, je constate quelques infiltrations locales.
De quoi moduler la formule " Nul n'est prophète... etc. " En dehors de l'exercice personnel, pour que la machine pensante ne se rouille pas, il y a peut-être, non pas un but, mais une justification à cet exercice régulier.
Sensibiliser le public à une forme d'appréhension des choses ? Quel public ? Quelles choses ? Témoigner d'une nécessité pragmatique, éthico-existentielle ? Traduite, à ma façon, ce qui se passe dans le champ psychiatrique afin d'en préserver la densité, la couleur.
Parti-pris éthique ? Illustration de ce fait, quotidien, qui veut que dans toute rencontre (psychiatrique, psychothérapique,...) il est nécessaire que l'on soit seul, sans doublure, en prise directe, sans référence ; façon d'appliquer cet aphorisme de Lacan : " il n'y a pas d'Autre de l'Autre. "
En 2006, L'accueil en pratique institutionnelle (Champ social) tentait de renouveler l'approche clinique de ce qu'il est convenu d'appeler « psychothérapie institutionnelle » à partir d'une relecture de certaines propositions théoriques de Winnicott plutôt audacieuses et controversées notamment l'hypothèse d'un féminin non pulsionnel. Le présent ouvrage reprend ce point de départ théorique et le prolonge pour mettre en tension deux paradigmes : le précoce (early) et le profond (deep), en s'appuyant sur une notion winnicottienne particulièrement négligée malgré ses conséquences épistémologiques et thérapeutiques, celle de la double dépendance ou dépendance absolue des premières semaines de la vie. Si la discontinuité de la présence de l'objet est fondatrice de l'accès à la représentation, c'est en personne et en présence que l'autre secourable, le Nebenmensch, le care-giver, se doit aussi de se manifester.
Dimension incontournable dans la clinique institutionnelle des psychoses, illustrée par quelques vignettes. Cette clinique de l'en-deçà interroge, à travers la non demande des patients, la légitimité de notre offre et de nos dispositifs.
Dès lors, il sera tout aussi incontournable de ne pas négliger les conditions préalables au soin psychanalytique.
De psychiatrie en psychanalyse avec Winnicott*, c'est donc depuis l'extérieur qu'est abordé l'espace analytique, le bord externe du cadre en quelque sorte.