À l'heure où les faits de violences sexuelles se révèlent publiquement, notamment au travers des médias, réseaux sociaux et mouvements collectifs, ce livre tente de penser le silence de l'inceste dans ses enjeux affectifs et relationnels et d'approcher les mécanismes complexes en jeu. Tel un kaléidoscope, les multiples facettes du silence sont à considérer pour en comprendre la dimension protectrice de survie et celle, mortifère, d'abandon et de disparition de soi. Parler, à titre individuel, relève d'un défi tant pour l'enfant que pour l'adulte en devenir, et d'autres détours sont souvent empruntés pour exprimer le non-dit.
Le silence se propage à tous jusqu'au professionnel pris dans la confusion en présence. Pour qui sera placé en position d'accueil du secret ou d'accompagnement, quelques repères peuvent dès lors s'avérer précieux afin de ne pas répéter ce qui, de la relation incestueuse, peut tendre à se rejouer.
Comment les adolescents pris aujourd'hui dans la virtualité des mondes numériques peuvent-ils encore Grandir, se construire et partir ?
Ce livre envisage les questions universelles liées à la traversée adolescentaire et les connecte aux mondes virtuels, surfaces de construction de soi et de quête identitaire. L'attractivité des ados pour ces espaces répond aux métamorphoses à l'oeuvre : transformation du corps, image de soi, quête identitaire, travail de séparation et d'individuation, éveil de la sexualité...
La place de l'adulte est bien de faire le pont entre l'adolescence et les mondes virtuels afin d'en entendre l'appropriation singulière de ces objets culturels.
Garder une certaine pointe de ringardise, marquant symboliquement l'écart générationnel, renforce notre position d'appui pour entendre et accompagner les adolescents dans les usages émancipateurs du web et aussi dans ses côtés plus sombres : pornographie, cyberharcèlement, violence de l'image...
Aldo Naouri. Extrait de la préface « Et me voilà à rédiger la préface de cet ouvrage voulu par l'Association Docteurs Bru et dont la rédaction a été confiée à Luc Massardier. J'ai fait ce que j'ai pu pour donner une idée, aussi vague et orientée fût-elle, de la stature de Ginette.
Je pense qu'elle aurait beaucoup aimé cet ouvrage. Luc Massardier a eu la sagesse en effet de ne pas se muer en biographe soucieux de rapporter le moindre détail de la vie du sujet de son étude. Il a préféré, d'une façon intelligente et avec toute l'admiration qu'il lui porte, ne pas cesser de la faire parler, de porter jusqu'à nous sa vision du monde, nous la rendant vivante et nous permettant de percevoir l'étendue et l'importance de l'approche qu'elle a développée en toute discrétion et dont lui sont redevables - on ne le sait pas assez - tous les services de pédiatrie français et européens. Pierre Royer confiait qu'elle était la collaboratrice de son service la plus demandée par les instances internationales.»
Pour le bébé, la magie de la découverte de soi, des autres et du monde environnant passe par la bouche, la main, le petit doigt, le pied, la peau, l'oeil... Autant de découvertes qui se conjuguent progressivement aux plans sensoriel et émotionnel dans la réciprocité de la relation. L'exploration sensorimotrice du bébé se décline dans ce texte au travers de six moments d'émerveillement : de la découverte du colostrum, qui permet à l'enfant d'entrer tout en douceur dans la force de la pesanteur, aux siestes avec papa pour soutenir la rencontre sensorielle avec l'entourage affectif. L'objectif ici est de relater ces moments d'ouverture au monde qui vont constituer les fondements de la construction de soi.
Pour les professionnels, il s'agit de soutenir la surprise face à la subtilité de la rencontre à l'autre, en prenant en compte la complexité à l'oeuvre, également dans des configurations difficiles.
Ce petit recueil se veut le témoin de la magie de la découverte de soi, des autres et du monde environnant. Six moments d'émerveillement nous permettent l'accès au monde du nouveau-né et du nourrisson et soutiennent l'effort de décentration que ce mouvement réclame:
1. Quelques heures après la naissance : Texture et saveur du colostrum comme un passage tout en douceur pour arriver dans la pesanteur et avaler cette expérience.
2. Entre 6 à 12 semaines: Extase autour de la découverte visuelle d'une main qui bouge comme une révélation renouvelée de ce qui fait le dedans et le dehors.
3. Entre 3 et 6 mois: Découverte du petit doigt et de sa place dans l'espace: le nourrisson frotte sa main sur le sol.
4. Entre 4 et 8 mois, c'est toute l'exploration orale qui débute et qui va faire le lit de la compréhension multisensorielle du monde. La bouche fonctionne alors comme un oeil pour découvrir le monde dans toute sa précision.
5. Dès 6 mois, le bébé prend son pied et construit son dos par la même occasion. En amenant ses pieds à la bouche, bébé s'appuie sur son dos qui s'allonge et prend fonction de point d'appui.
6. Une sieste avec papa, c'est l'opportunité de le sentir, de le découvrir, de faire sa connaissance, en faire une source d'apaisement et de sécurité.
Ce programme moteur, ce répertoire de base permet la rencontre à l'autre soutenue par la gestualité du nouveau-né et par les réponses qu'il obtient de la part de son entourage. Chacun des moments précieux à saisir s'appuie sur des exemples issus de la pratique pour en faire ressortir à la fois la complexité mais aussi la malléabilité. Pour les professionnels, il s'agit de soutenir l'émerveillement face à toute la subtilité de la rencontre à l'autre.
Les défis sur les réseaux sociaux font aujourd'hui partie du quotidien. Véhiculés par la masse des plates-formes, ils naissent et meurent soudainement. Ce texte décrypte les fonctionnements de ces défis (Necknomination, Mannequin Challenge, Momo Challenge, Blue Whale Challenge...) dans la logique du processus adolescent. Entre panique morale et amplification caricaturale de ces phénomènes dans les médias, les éducateurs doivent-ils s'en alarmer? Car les défis se propagent également, de façon parfois inquiétante, chez les adultes (défi des mamans, Cheese Challenge...). Ici, l'impératif est, en tant qu'adulte, de questionner : pourquoi faire ce défi ? Quels sont les impacts pour soi ? Pour les autres ? À court et à long terme ? Par ailleurs, comment évoquer ces phénomènes de défi sans engager un effet d'imitation et protéger les adolescents ? Ce texte propose des clés de compréhension pour les professionnels afin de penser la prévention et l'accompagnement des plus vulnérables et des adolescents en particulier.
L'acquisition du langage constitue une aventure humaine qui interroge. Le langage ouvre l'enfant, dès sa naissance, à la compréhension du monde. Inscrit dans un bain de paroles nourri par ses parents, le bébé acquiert la compréhension des sons et des mots. La verbalisation, le fait de produire des mots et des phonèmes, suppose cependant chez l'enfant une capacité d'abstraction et une logique.
Celles-ci rendent compte de sa représentation du monde, différente de celle de l'adulte. L'initiation et l'usage du langage sont, quant à eux, étroitement liés aux processus relationnels et de socialisation. Exprimer ce qu'il veut mobilise par ailleurs chez l'enfant son désir à prendre la parole. Enfin, la lecture et l'écriture sont à comprendre comme une mise en forme technique du langage. Ce livre analyse ces différents registres du langage et les difficultés ou pathologies qui y apparaissent. Il se fonde donc sur une approche multifactorielle du langage. Il traite en même temps des difficultés qui se font jour dans son apprentissage et insiste sur le fait qu'un trouble qui s'observe dans le langage n'est pas nécessairement un trouble du langage lui-même.
Les grandes écoles françaises exercent sur les élèves et parents d'élèves des classes terminales des lycées, mais aussi sur une importante partie de ceux du supérieur, un pouvoir d'attraction très puissant, et ce depuis fort longtemps. Pour s'en convaincre, il suffit de se reporter à la structure des voeux d'orientation tels qu'exprimés sur la plateforme Parcoursup, portail télématique de pré-inscription pour le passage en première année de l'enseignement supérieur. On s'étonne cependant que ces établissements d'enseignement supérieur professionnel de haut niveau soient une spécificité française. L'histoire nous apprend en effet qu'à l'époque de l'émergence des premières grandes écoles en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, puis de leur montée en puissance et en nombre tout au long des années Suivantes, jusqu'à nos jours, on a en France fait le choix de confier à des petites structures très sélectives, le soin de former une grande partie des « élites » dont le pays a besoin. Ce livre se penche sur les raisons de ce choix historique, un choix qui n'a guère d'équivalent dans les autres pays où on a très majoritairement préféré se tourner vers les universités pour remplir cette même mission. Si nous avons insisté sur la présentation du processus de création et de développement des grandes écoles, c'est parce que ces établissements, aujourd'hui encore très convoités, et donc très sélectifs, malgré un indéniable processus de démocratisation concernant leur recrutement d'élèves, c'est parce que nous pensons que les candidats d'aujourd'hui ont tout à gagner à savoir ce que sont les fondements historico-socio-économiques de ce secteur de l'enseignement supérieur, afin de bien s'en imprégner avant de se présenter à leurs diverses épreuves de sélection, ne serait-ce que pour accroître leurs chances d'y être admis. Mais parvenir à se faire admettre dans une grande école demande bien plus que cela. Entrer dans une grande école c'est entrer dans un univers de formation particulier, qui le distingue des autres. Est-on bien conscient de cela ? Est-on prêt à adhérer à la « culture » (au sens ethnologique du terme) de ce milieu particulier, donc à ses traditions, usages, valeurs et exigences ? Il est d 'autant plus important de bien réfléchir à ces questions à l'avance que la sélection n'est pas faite que d'épreuves visant à s'entourer de garanties concernant les savoir et savoir- faire acquis par chaque candidat(e) , mais aussi pour ne recruter que des élèves compatibles avec le système de valeurs propres à chacune des grandes écoles convoitées, mais aussi celui qui caractérise le monde professionnel auquel on va s'y préparer. Il en va de la certitude que le choix d'une orientation vers une grande école est véritablement le bon , mais aussi de savoir si ce qui attend un jeune une fois admis dans une grande école conviendra, durant le parcours d'études mais aussi, et surtout, durant la quarantaine d'années de vie professionnelle qui l'attend à son issue. Bien plus qu'une simple boite à outils de type purement scolaire, cet ouvrage va vous aider à répondre à la question que chacun devrait se poser avant de frapper à la porte d'une grande école (ou de toute autre formation) : suis-je fait pour de telles études et métiers ?
La technologie moderne a rendu possible le contrôle, l'enregistrement, le traitement et l'exploitation des données, de la plupart de nos activités, principalement celles que nous accomplissons en ligne. Nous pouvons en partie exploiter ces données pour nous-mêmes en mesurant et en enregistrant ce que nous faisons, dans le but d'améliorer notre régime alimentaire, d'augmenter notre productivité, etc. Mais, bien sûr, les gouvernements et les entreprises peuvent avoir intérêt à faire usage de ces technologies d'enregistrement et de traitement des données, pour leurs propres fins. Les gouvernements peuvent utiliser ces technologies pour surveiller les activités terroristes, contrôler les fraudes à la sécurité sociale, et lutter contre l'évasion fiscale. Les entreprises peuvent les utiliser pour identifier les préférences des consommateurs, créer des publicités ciblées et exercer une influence sur les décisions d'achat. On pourrait penser que tout cela est pour le mieux. Mais il y a une facette plus sombre : les algorithmes se substituent au processus humain et désordonné de la prise de décision démocratique. Les citoyens en deviennent tributaires, ignorants de leur mode de fonctionnement, mais craignent de ne pas suivre leurs conseils. Cela crée une sorte de prison de «barbelés invisibles». C'est l'argument de la menace de l'algocratie (la domination des algorithmes) : (1) Une gouvernance démocratique légitime requiert des procédures de prise de décision qui protègent la liberté et l'autonomie, et qui permettent la participation à ces procédures et la compréhension de leur fonctionnement. (2) Le recours à des algorithmes d'exploration de données (data-mining) porte atteinte à la liberté et à l'autonomie, et empêche la participation active et la compréhension des procédures de décision. (3) Par conséquent : le recours aux algorithmes d'exploration de données constitue une menace pour la gouvernance démocratique.
Dans nos sociétés où les anciens modèles de genre s'effacent, la construction sociale du masculin se fragilise. Entrer dans la peau d'un homme est particulièrement malaisé pour certains adolescents qui cumulent des difficultés affectives et sociales sans trouver à leur côté des adultes fiables. Les conduites à risque sont marquées par les connotations sociales du genre. Chez les filles, elles prennent des formes discrètes, silencieuses, là où chez les garçons elles sont exposition de soi, souvent sous le regard des pairs.
Nombre de ces conduites à risque masculines relèvent de rites de virilité, de rites de l'entre-soi. Cette image de soi à glorifier alimente maintes formes de violence parfois ultimes telles les tueries scolaires, le djihadisme. S'y retrouvent, l'impossibilité de s'identifier aux autres, une haine farouche qui tient lieu d'affiliation au monde, une fascination pour l'image et le sentiment d'atteindre une sorte d'immortalité par la virulence de l'acte.
L'ouvrage est surtout centré sur les différentes formes de violences masculines.
L'enfant, dès sa naissance, a un besoin vital de jouer pour entrer en contact avec son environnement. Jouer est sérieux car, en jouant, il construit sa santé relationnelle et affective. C'est avec son corps qu'il fera ses premières expériences ludiques, saisissant ensuite les objets, jubilant des émotions nouvelles qu'il produit et provoque en retour, répétant et rythmant ses découvertes ludiques.
Grandir c'est se séparer : l'enfant doit sans cesse s'adapter à des situations nouvelles, situations sensorielles, émotionnelles, relationnelles, puis sociales et collectives. Ainsi jouer prend tout son sens allant des jeux de bouche, au caché-coucou, au cachecache, aux jeux de faire semblant, aux déguisements, aux stratégies de construction et enfin aux jeux sérieux à règles. Riche de toutes ses expériences ludiques l'enfant construit une estime et un amour de soi, une conscience de son corps puis de son être, de ses limites, créant une sécurité intérieure à l'origine de son autonomie.
L'envie du bébé de comprendre le monde qui l'entoure deviendra plus tard l'envie d'apprendre, transformant le bébé-joueur en enfant-écolier.
Les symptômes présentés par un enfant trouvent toujours leurs origines dans une problématique familiale !
Selon Maurizio Andolfi, le thérapeute ne doit pas se focaliser sur les difficultés de l'enfant, mais explorer l'histoire de sa famille, en particulier les événements pesants voire traumatiques qui l'ont marquée au fil des générations. Dans cette perspective l'enfant devient un sujet compétent qui guide le thérapeute dans son univers relationnel, constituant ainsi une ressource active au service de la famille et de la thérapie.
Les théories systémiques et la thérapie familiale ont été riches d'enseignement durant ces quarante dernières années. Pourtant, peu nombreux sont les thérapeutes qui considèrent l'enfant comme une ressource réelle. Exceptionnellement convié aux séances, peu sollicité, il est trop souvent considéré comme gênant dans la rencontre avec les adultes.
7eme Réédition de cet ouvrage devenu un outil indispensable entre les mains des professionnels et praticiens, et precrit par les enseignants à leurs étudiants. Ses auteurs, Philippe Caillé et Yveline Rey, ont introduit et développé en France la systémie, et formé d'innombrables praticiens à cette technique.Lorsque l'espace de la rencontre entre demandeurs d'aide et professionnels est entièrement occupé par le problème présenté, comment trouver la distance juste ? Faut-il par empathie partager sans conditions la plainte présentée ou par objectivité la relativiser ? Les méthodes d'entretiens systémiques que nous avons appelées objets flottants' créent un cadre qui permet aux professionnels de donner à la rencontre un contenu qui, tout en ne négligeant pas la plainte, révèle et actualise les spécificités et les capacités de chacun. Le rapport entre les acteurs devient plus réel et plus engageant. Les intervenants peuvent progresser dans leur travail et les demandeurs d'aide réapprendre à créer leurs propres destins. Si les illustrations cliniques présentant les objets flottants sont issues de thérapies familiales et de couples, l'utilisation de ces outils, par les intervenants du champ social et éducatif, s'est avérée au fil des ans également positive. Cet ouvrage leur est donc également destiné.
Au travers de l'accueil de migrants primo-arrivants ayant fui des violences multiples, le chaos du monde et la violence raisonnent singulièrement dans nos lieux de soins et associatifs. Les politiques migratoires de nos pays laissent ces personnes sans statut administratif, en errance, dans une situation de vulnérabilité. Pour les soigner et les accueillir au mieux, il faut penser ces situations dans leur spécificité traumatique et précaire. Il sera question ici plus particulièrement de femmes enceintes, de jeunes mamans avec leur bébé et des incidences possibles de ces situations sur la maternité et la construction des premiers liens. Sans oublier les effets sur les soignants, qui auront à relever le défi de continuer à faire lieu d'accueil pour ceux qui se retrouvent dans un « hors-lieu ».
Comment apprendre efficacement une leçon ? Comment fonctionnent les différents processus de l'apprentissage ? Pourquoi certains élèves réussissent facilement là où d'autres, pourtant pétris de bonne volonté, échouent à chaque fois qu'ils tentent quelque chose ?
Autant de questions auxquelles ce livre répond grâce à l'apport d'outils méconnus ou souvent mal compris, comme la visualisation, l'hypnose, la programmation-neuro-linguistique ou encore la gestion mentale.
Avec une approche concrète, ludique et toujours pratique, ce livre donnera le droit à tous les élèves du monde de mieux appréhender leurs leçons. Les parents, les professeurs, les coachs et les psychologues y trouveront des outils puissants pour mieux accompagner chaque apprenant, dans ses richesses mais aussi toutes ses spécificités.
Mieux comprendre les enfants de migrants, les enfants de couples mixtes, les enfants adoptés dans un autre pays que celui de leurs parents et, d'une manière générale, tous ceux qui ont traversé plusieurs langues ou plusieurs mondes. Mieux comprendre aussi comment devenir parents en exil. Tels sont les objectifs de ce texte de clinique transculturelle. Sont analysés les différents âges, bébés, enfants d'âge scolaire et adolescents qui posent des questions spécifiques. Sont proposés des éléments théoriques, éducatifs et cliniques pour que la diversité de nos sociétés soit une chance et non un obstacle. Ces enfants doivent apprendre à transformer leur vulnérabilité transculturelle en véritable métissage créatif et moderne aussi bien à l'école, à l'hôpital que dans la société.
Même si je suis encore un petit enfant, pour que nous soyons plus proches l'un de l'autre, mon père, je me suis mis en route vers toi. Non seulement vers l'homme attentif à tous, drôle, chaleureux que tu es le plus souvent, mais aussi vers l'être caché qui apparaît quelquefois, qui m'apparaît à moi-même également, bien que tu fasses tout pour que l'on ne puisse s'apercevoir de sa présence. Le chemin qui mène jusqu'à toi, on ne saurait le voir: je l'ai trouvé cependant; alors qu'il est plus caché que ne l'est un sentier presque effacé dans la forêt, je suis parvenu à le découvrir. Comment ce chemin aurait-il été visible: autant que tu le peux, tu essaies d'empêcher que l'on te connaisse. Jamais tu ne dis un mot de ton passé; bien que rien n'ait été ordonné à ce sujet, je sens que nul ne peut l'évoquer devant toi. Il n'y a peut-être pas de mots, d'ailleurs, qui te permettraient d'en parler à l'enfant que je suis, ni à personne d'autre...
Les naissances difficiles telles que la prématurité, une césarienne non préparée, des soucis de santé qui obligent à séparer la mère et le bébé voire le décès du bébé, prennent un retentissement particulièrement traumatique en ce contexte sanitaire. Ces naissances sont très souvent génératrices de culpabilité, d'un sentiment d'échec, de ratage chez les parents. Les équipes médicales sont là pour absorber les effets négatifs d'un tel choc, aider les parents à métaboliser les vécus et soutenir le lien parent-bébé. Durant la crise, cette présence a parfois été mise à mal tant les professionnels étaient confrontés à de multiples difficultés.
Beaucoup de parents sont rentrés chez eux sans oser demander de l'aide, restant seuls avec leurs difficultés.
Quand une naissance est difficile, il est primordial que les équipes médicales invitent les parents à oser demander de l'aide, à parler de leurs difficultés malgré les sentiments de culpabilité parfois à l'oeuvre. Les équipes doivent également pouvoir retourner vers ces parents pour les aider, grâce à la parole, à métaboliser, les soutenir dans l'inscription de ce vécu dans la trame de l'histoire du bébé pour donner du sens à ce qui est arrivé.
« Avec sa bouche de père, avec sa langue de diable à l'odeur de soufre, il avait brûlé la langue étrangère. Il l'avait brûlée pour qu'elle ne parle jamais de ces baisers-là. » Violée par son père une nuit de ses quinze ans, Marie cesse de vivre, sauf pour souffrir. Anorexie, stérilité, dépression. Engluée dans un silence qui la consume lentement, Marie se débat pour devenir femme, mère, être humain à part entière. Un jour, après mille révoltes, elle ose parler, nommer le mal, dénouer les liens qui l'ont rendue muette. Une preuve palpable du pouvoir des mots, un récit sensible, douloureux, vibrant d'amour et d'espoir. Les éditions Fabert rééditent ce texte qui fut l'un des premiers témoignages permettant aux victimes de violences sexuelles de trouver le courage de sortir du silence. Eva Thomas fut la première victime d'inceste à témoigner à visage découvert à la télévision lors de l'émission Les dossiers de l'écran en 1986.
L'école est en difficulté. En témoignent au quotidien, accrocs et dérapages d'être ensemble : harcèlement, phobie scolaire, violence « gratuite », affaiblissement de la légitimité des adultes...
A l'heure où le lien social est façonné par le diktat de la liberté individuelle au détriment du collectif, le processus de socialisation s'en trouve affaibli.
Désormais, l'école est devenue le lieu où s'affrontent deux forces contradictoires : l'individualité de l'enfant maintenu dans sa toute-puissance première et l'exigence de la vie scolaire irréductiblement référée au fonctionnement du collectif. Cette opposition n'est pas nouvelle. Mais, l'auteur indique en quoi l'état des forces en présence s'est modifié au détriment de l'éducation et donc du développement même de l'enfant et de l'adolescent.?
Chaque société, à chaque époque, construit sa conception des besoins fondamentaux de l'enfant et des soins indispensables à lui prodiguer. La reconnaissance de ces besoins diffère d'une société à l'autre, car l'impact culturel est important dans les relations à tisser avec l'enfant et les soins à lui apporter. Aujourd'hui, les connaissances sur l'enfance négligée confirment que ses besoins primaires sont, dans ces situations, peu rencontrés et insuffisamment comblés pour assurer son bon développement. L'enfant se construit à partir de relations affectives stables avec des adultes disponibles.
Comment les parents peuvent-ils investir l'enfant ou, dit autrement, quelle est la place de l'enfant dans la tête des parents ? Dans la négligence, les adultes autour de l'enfant éprouvent des difficultés ou une incapacité à se soucier de ses besoins fondamentaux,y compris de l'aspect affectif.
Comment savoir le seuil à partir duquel une négligence justifie une intervention sociale ? Les dimensions de l'évaluation de l'état de l'enfant, son contexte de vie, la qualité de son environnement relationnel et les repères culturels sont autant de facteurs à envisager pour appréhender une situation dans sa globalité.
Il importe d'inscrire la négligence dans une perspective systémique, dans une vision écologique du développement. En effet, aucun facteur ne contribue à lui seul à la négligence, mais de multiples facteurs interviennent au niveau de l'enfant, des parents, de la famille, de la collectivité et de la société, dans un paysage complexe. Dès lors, l'attention portera sur les besoins de l'enfant, sur le comportement des parents, mais aussi sur les responsabilités sociétales.
Wladek, Mania, Pucette, Viki et Aboue, les cinq petits protagonistes de La Gloire, voient leur vie familiale bouleversée le jour où, en face du café exploité par leur papa, s'installe un salon de thé chic, « Le Dragon », concurrent redoutable qui va bientôt leur enlever toute leur clientèle. La famille, privée de revenus, déménage dans un quartier populaire de Varsovie. Pour faire vivre sa famille, le père, après avoir cherché en vain un emploi décent, doit accepter un travail de nuit dans une boulangerie, très mal payé. La misère frappe bientôt à leur porte. Wladek doit quitter l'école et, pour apporter un peu d'argent à la maison, entre comme apprenti dans une fabrique de savon. Un jour, il rencontre Olek, un garçon de son âge qui, lui aussi, doit gagner déjà sa vie comme manutentionnaire dans un entrepôt de papier. Mais Olek a de grands projets d'avenir auxquels il associe Wladek. Pour parfaire leur instruction, les deux amis fréquentent une bibliothèque gratuite du quartier et cherchent à se faire admettre dans une école du dimanche qui dispense un enseignement gratuit aux enfants obligés de travailler. Ils vont créer, avec des garçons et filles de leur immeuble, l'Union des chevaliers d'honneur pour venir en aide aux habitants du quartier et s'épauler mutuellement pour atteindre un jour leur but : devenir célèbres. Mais les temps sont durs et leurs rêves ne pourront s'accomplir que partiellement. Ils auront pourtant la satisfaction de s'être forgé chacun, à force de volonté, un destin qui n'est pas pour leur déplaire.
Malgré un souci accru de leur protection, toute culture inflige des violences parfois extrêmes aux enfants. Prendre la mesure de ces différences culturelles permet de mieux comprendre les mécanismes à l'oeuvre tant du côté des adultes et de la société qu'au plan du développement des enfants et de leur devenir. L'auteur analyse diverses situations : celles plus lointaines des guerres et catastrophes naturelles, celles des enfants des rues mais aussi les situations de violences ordinaires, de maltraitances quotidiennes dans les familles ou à l'école qui existent également chez nous.
Une lecture transculturelle est proposée tant dans les manières de comprendre que de faire ici et là-bas. Des vignettes cliniques viennent illustrer les effets de cette violence et plaident pour une vigilance accrue et une prévention spécifique.
Il était une fois, dans un pays imaginaire, un jeune garçon amené malgré lui à devenir monarque à la mort de son père. Le petit Mathias se heurte à l'hostilité des ministres, l'incompréhension des adultes et à leur ignorance des problèmes des enfants. Après de nombreuses péripéties et d'incroyables aventures, il parvient à s'imposer et à faire évoluer son pays en une démocratie où les enfants auraient les mêmes droits que les adultes. Le petit Roi réformateur crée ainsi le Parlement des Enfants et parvient à réformer son administration pour l'adapter à l'écoute des enfants et répondre à leurs besoins. Mais, inexpérimentés, les principaux intéressés ne font pas toujours le meilleur usage de leur liberté... Les ennemis de Mathias organisent un mémorable désordre, les États voisins lui déclarent la guerre et le petit roi est finalement vaincu.
Roman d'aventures, Le Roi Mathias Ier est aussi un conte métaphorique plein d'humour qui s'adresse aux enfants, mais qui concerne également les adultes. À partir de l'imaginaire et de la toute-puissance de l'enfance, il donne à réfléchir sur les mécanismes du pouvoir, sur la méfiance et les malentendus persistants entre le monde des adultes et le monde des enfants, et sur la reconnaissance des droits d'expression et de participation de ces derniers : des problématiques toujours d'actualité...
La psychothérapie à l'épreuve de l'éthique est un classique de la psychothérapie publié en 1995 aux États-Unis et traduit pour la première fois en France.
Son auteur, William J. Doherty, est professeur au département des sciences sociales familiales de l'Université du Minnesota et il a cofondé en 2016 Better Angels, une initiative citoyenne visant à restaurer le dialogue social dans la société américaine après l'élection de Donald Trump. C'est un thérapeute engagé et un leader d'opinion reconnu des médias américains (The New York Times, Time, USA Today, émissions matinales des principaux networks américains).
Vingt-cinq ans après sa parution, son ouvrage vient enfin combler un vide de l'édition française. Il est le premier à aborder de façon aussi exhaustive, en l'étayant de nombreux exemples, les grands principes éthiques sur lesquels les thérapeutes, quels que soient leurs courants d'appartenance, doivent s'appuyer dans leur exercice. Il répond à cette question fondamentale que se pose tout patient lorsqu'il vient consulter un professionnel de la santé mentale : quelles qualités humaines dois-je m'attendre à trouver chez mon thérapeute ? L'auteur révèle en retour quelles valeurs éthiques tout thérapeute doit promouvoir chez ses patients afin de favoriser leur mieux-être individuel, familial et communautaire.
Chaque chapitre, d'une grande clarté, est dédié à un pilier de l'éthique : l'engagement, la justice, la vie en communauté, la sollicitude, le courage et la prudence.