« Way to blue » est un récit photographique, tel un carnet intime.
Arnaud Chochon, photographe natif de Charente-Maritime et basé à Toulouse, a commencé ce travail en 2018 après avoir développé un film de son appareil argentique. Parmi les photos oubliées de ce film, il y trouve son propre portrait réalisé par son frère décédé quelques mois auparavant où ce dernier apparaît dans le reflet des lunettes de soleil.
Commence alors un travail photographique de 4 ans dont la forme est variée, du numérique à l'argentique, du compact au reflex en passant par le téléphone, pourvu qu'elle incarne les différentes phases du deuil et de la reconstruction.
De souvenirs intimes à des paysages paisibles ou mouvementés, ce récit reprend petit à petit le chemin de la vie où l'humain retrouve une place.
Ce livre retrace dix années de photographies dans la nature. Le point de départ a été une très grande marée dans le Finistère Nord, l'hiver 2012. Ce mélange de désert de sable et d'eau à marée basse m'a donné l'envie de planter un arbre et de le photographier. Symboliquement j'ai alors commencé à travailler avec des sculptures de papier installées très loin sur l'estran. Il fallait travailler entre deux marées et j'ai souvent perdu l'oeuvre avant même de la photographier, c'était un jeu de patience.
Photographier la nature correspond pour moi à un espace de libération. Je suis certes en lien avec mon sujet, mais je suis aussi un peu à côté de moi-même. Au coeur d'une forêt ou au bord d'un lac, il n'y a pas de perfection ni d'imperfection, tout est déjà là et je suis en quelque sorte sans objet, d'où ce besoin de non-altérité. Il y une sorte de dilution de soi avec la nature et l'on peut effectivement parler de communion.
J'aime les formes simples ou les matières à déconstruire comme le papier froissé. Ce sont à la fois des symboles esthétiques et des objets qui sont là pour rendre en quelque sorte hommage au lieu. J'artificialise alors un peu l'espace naturel, je l'humanise peut-être aussi, même si ce n'est pas mon propos initial. Ce qui compte de manière primordiale, c'est la découverte du lieu et parfois, comme l'écrit Hubert Reeves, l'espace prend la forme de mon regard. Benjamin Deroche
'L'été, la chaleur, le ciel bleu, et les gens (presque) tous sur les plages !
Mais pas tous ! Dans le Sud, il n'y a pas queles belles plages, il y aÂaussi les arbres, la nature et ses odeurs, l'aube et le crépuscule... Par exemple, il est une ville où les jardins sont spécialement soignés et accueillants : c'est la ville d'Hyères dans le Var.
On l'appelle même «â€‰Hyères-les-Palmiers »â€‰!
L'après-midi est chaud, mais le ciel ce jour-là est subtilement un peu plombé, gris, sans l'éclat du soleil ; je me promène calmement au jardin où les enfants rient en prenant le petit train à l'ancienne, entouré de paons et de canards : car à Hyères, il y a plusieurs parcs à la disposition des promeneurs, de ceux qui ne vont pas forcément à la mer. Le soleil revient et la chaleur avec, je monte tout doucement vers le parc Sainte-Claire en empruntant des escaliers bien raides. Heureusement j'ai ma petite bouteille d'eau ! Les arbres y sont merveilleux ! Tout excité, je virevolte d'un sentier à l'autre, me laissant émerveiller par le foisonnement méditerranéen de cette nature si bien agencée...
(Tout cela me fait aussitôt penser au Douanier Rousseau, ce côté jungle très verdoyante.)' [...] Bernard Plossu
Depuis cinquante ans, Bernard Descamps explore la photographie dans tous ses états, du reportage au paysage et au portrait, du noir et blanc à la couleur. Voyageur inlassable, Descamps s'est rendu dans de nombreux pays, à la rencontre des populations et de leurs coutumes (Mali, Inde, Japon, Venezuela, Vietnam, Madagascar, Maroc, etc). Pour autant propose-t-il une photographie de voyage qui est surtout celle du voyage intérieur : ses images, images, dont la pureté approche souvent l'abstraction, ne décrivent pas les objets ou les événements » mais « voudraient dévoiler de minuscules fragments du temps selon ses propres termes. Photographe-voyageur, membre de l'agence Vu et représenté par la galerie Camera Obscura, Bernard Descamps traite de l'environnement, des rapports de l'homme et de la terre. Depuis trente ans, il explore la photographie dans tous ses états, du reportage au paysage en passant par la ville et ses couleurs. Ici ce livre nous parle de nature, de paysages par une approche en quatre chapitres : La mer, la montagne, la forêt et les oiseaux. Bernard Descamps a publié douze titres chez Filigranes : Au-delà des apparences, Natura, Autoportrait, Où sont passés nos rêves ?. Ici même, Quelques Afriques, Lady Land, Silences, Evening Land, Japon, Berbère, Le don du fleuve.
Cet ouvrage révèle le monde des plumassiers qui ont confié les secrets de leur métier au photographe designer Rip Hopkins.
Peu connus du grand public, les plumassiers cultivent la discrétion et restent dans l'ombre, par modestie et par souci de conserver leur précieux savoir-faire, transmis de génération en génération, souvent au sein de la même famille.
Rip Hopkins nous emmène en Afrique du Sud, source des plumes d'autruche, omniprésentes depuis la naissance du métier, avant de remonter la filière en passant par la France, l'Angleterre, la Belgique et l'Italie, au fil des rencontres.
Les textes relatent maintes façons et techniques employées pour travailler les plumes, qu'il s'agisse d'un plumet de chapeau militaire, d'un boa de cabaret, d'une couette de lit ou d'un hackle - enrouler une plume autour d'un hameçon afin d'en faire une mouche sèche qui va flotter sur la surface de l'eau pour attraper une truite.
Un rare livre sur un sujet qui n'a pas été traité depuis plus de cent ans.
Peu connus du grand public, les plumassiers cultivent la discrétion et restent dans l'ombre, par modestie et par souci de conserver leur précieux savoir-faire, transmis de génération en génération, souvent au sein de la même famille. Rip Hopkins nous emmène en Afrique du Sud, source des plumes d'autruche, omniprésentes depuis la naissance du métier, avant de remonter la filière en passant par la France, l'Angleterre, la Belgique et l'Italie, au fil des rencontres. Les textes relatent maintes façons et techniques employées pour travailler les plumes.
Un rare livre sur un sujet qui n'a pas été traité depuis plus de cent ans.
Exposition au musée Paul-Dupuy de Toulouse, du 12 mai au 10 novembre 2023.
Le festival Portraits de Vichy a confié à la photographe Letizia Le Fur une résidence artistique avec pour sujet les seniors actifs. Letizia est d'abord enthousiaste, mais très vite anxieuse à l'idée de travailler avec des personnes qu'elle connaît peu. Elle décide alors de traiter le sujet avec légèreté, jeu et humour en utilisant le motif du carreau vichy comme quête absurde et littérale.
En arrivant à Vichy, Letizia rencontre Jeany, Jean-Paul, Marie-Alice, Nicole, Ginette, Titi, Bernie, Coco.... Petit à petit, elle découvre leurs histoires, leurs personnalités, leur humour et se passionne pour leur parcours et leurs engagements. Elle est comme transformée et découvre le troisième âge avec un sincère intérêt.
Pendant la résidence, les seniors se prêtent au jeu photographique de Letizia avec confiance et générosité, révélant leur talent caché d'acteur ou leur timidité adorable.
En rentrant à Paris, Letizia se surprend à sourire à une dame plus âgée, réalisant que les seniors sont des jeunes avec beaucoup d'expérience. Elle remercie les seniors pour lui avoir fait prendre conscience de cela et pour lui avoir donné envie d'avancer joyeusement dans l'âge.
C'est au coeur d'une unité de soins pour sans-abris que le photographe Cyril Zannettacci assiste en 2021, au déferlement de l'épidémie du Covid-19. Situé à Nanterre, aux portes de Paris, le Centre d'Hébergement et d'Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), lieu unique en France, accueille et accompagne des sans-abris dans un parcours de soin. Avec ses airs d'hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du IXe siècle. N'ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d'un manque considérable de moyens, de budgets et d'effectifs. Rationnement, voire disparition de certains produits d'hygiène, locaux vétustes, WC condamnés depuis des mois, équipe de nuit réduite à une infirmière et une aide-soignante pour quarante-huit patients...
Présidé cette année Mathieu Pernot, figure reconnue en France de la photo sociale, le jury est constitué de professionnels du monde la photographie et d'experts de la lutte contre la pauvreté du Réseau Caritas France. Le prix a par ailleurs tissé un partenariat avec le Collectif Fetart (conseiller artistique du prix), la Galerie Le Château d'Eau à Toulouse, les éditions Filigranes, Picto Foundation, le magazine Polka et La SAIF. Le Réseau Caritas France, créé à l'initiative du Secours Catholique, rassemble 11 organisations engagées dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et les inégalités. Chaque jour, 70 000 bénévoles, volontaires, salariés agissent au sein du Réseau Caritas France pour trouver des solutions et accompagner les plus fragiles. En 2020, le Réseau Caritas France a créé le Prix Caritas Photo Sociale pour encourager les photographes qui travaillent sur des sujets sociaux afin de rendre compte des difficultés des plus vulnérables et du combat qu'ils mènent pour retrouver une vie digne et autonome.
L'exposition Uchronie parle de notre relation à la nature, à la technologie et aux imaginaires du futur. C'est une version alternative de l'histoire. Et si la vie sur terre avait évolué d'une autre manière ? Et si les animaux étaient doués de poésie ? Et si on allait sur Mars en restant sur Terre ?
Dans ces histoires parallèles j'ai voulu retrouver le plaisir de l'enfance et du jeu pour mettre en scène deux imaginaires du futur. L'exploration spatiale avec sa part de rêve et de mystère, et la réinvention du vivant par le prisme de la technologie et de la poésie. C'est un voyage dans un monde hybride oscillant entre réel, imaginaire, histoire et anticipation. C'est aussi une invitation à la contemplation esthétique de versions alternatives à notre monde.
Uchronie se compose de photographies, Auctus animalis, Flora incognita, Post Natural History, Space utopia et d'autres oeuvres, Haptique, Le Cerveau nuage (où sont nos souvenirs rangés), le Coeur immortel, les Fleurs de chair... chacune utilisant des techniques mixtes, impression 3D, mosaïque, sculptures, joaillerie, musiques, films...
L'artiste Vincent Fournier présente l'exposition Uchronie au Musée de la chasse et de la nature à Paris u 11 avril - 17 septembre 2023), qui explore notre relation à la nature, à la technologie et aux imaginaires du futur à travers des versions alternatives de l'histoire. En utilisant des techniques mixtes, telles que l'impression 3D, la mosaïque, la sculpture, la joaillerie, la musique et le film, Fournier met en scène deux imaginaires du futur: l'exploration spatiale et la réinvention du vivant par la technologie et la poésie. Uchronie invite à la contemplation esthétique de versions alternatives à notre monde. Les photographies, sculptures et autres oeuvres d'art qui composent l'exposition comprennent Auctus animalis, Flora incognita, Post Natural History, Space utopia, Haptique, Le Cerveau nuage, le Coeur immortel, les Fleurs de chair, entre autres.
Le village aux moutons - Yamamoto Masao Je marche dans le vent d'une route de montagne et j'écoute l'harmonie qui coule de la ligne de crête. Un groupe de chèvres dessine des points blancs sur la pente. Ceci est un peu difficile à comprendre pour un japonais. Les brebis ne sont ici que du bétail. S., le jeune éleveur qui m'a permis de photographier ses agneaux, m'a dit qu'il descendait travailler une partie de son temps à la ville car il n'arrivait pas à vivre de son élevage de moutons. Cependant, à ma visite suivante, il commençait à élever aussi des poules pour les oeufs. Il avait finalement décidé de rester dans la montagne et d'y gagner sa vie. M. et G. ont un troupeau de chèvres mohair dans la montagne. Lui s'occupe des chèvres et elle dessine et produit de beaux objets avec leur laine : couvertures, écharpes et chandails. Ils sont colorés et extrêmement doux. J'ai pris quelques images de ce couple et de leurs chèvres sur ces hauteurs. Le lieu faisait un magnifique studio de prise
L'« anthropocène » signe une crise civilisationnelle profonde. Les assises, sur lesquelles les sociétés occidentales se sont senties pendant longtemps solidement établies, paraissent désormais précaires. La confiance accordée au progrès technique et aux acquisitions scientifiques est ébranlée.
Nombreuses sont les oeuvres photographiques contemporaines qui s'attellent à problématiser et à penser les évolutions de nos modes de vie, de nos valeurs, de nos relations au vivant, au temps ou au progrès. Il s'agit dans cet ouvrage d'analyser la façon dont ces travaux donnent à réfléchir, s'inscrivant de façon féconde dans le débat public.
Liste des photographes présents : Peter Fischli & David Weiss, Mishka Henner, SMITH, Ignacio Acosta, Mathieu Asselin, Richard Misrach, Yves Marchand & Romain Meffre, Carlos Ayesta & Guillaume Bression, Guillaume Herbaut, Robert Polidori, Céline Clanet, Françoais Delderrière, Petra Stavast, Jan Stradtmann, Marina Caneve, Céline Duval, Batia Suter, Arno Gisinger, Catherine Poncin, Agnès Geoffray, Jan Fontcuberta, Mathieu Pernot, Jean-Marie Donat, Bernard Plossu, Jean-Luc Mylayne, Michel Séméniako, Thomas Struth, Jürgen Nefzger, Bertrand Stofleth, Julien Guinand, Joel Sternfeld, Éric Dessert, Thierry Girard, Beatrix von Conta, Brigitte Bauer, Guillaume Bonnel, Marc Deneyer, Anne-Marie Filaire, Olivier de Sépibus, Geoffroy Mathieu, Ianna Andréadis, Bruno Goosse.
Les termes d'écologie, d'environnement, d'anthropocène ou de réchauffement climatique se trouvent aujourd'hui repris à satiété au sein des médias et convoqués dans les travaux des chercheurs de nombreuses disciplines de sorte que, pour dissiper tout sentiment de dispersion, voire de confusion, il paraît nécessaire de commencer par préciser ce dont le présent livre ne parlera pas.
Il ne s'agira pas ici d'étudier des oeuvres photographiques qui, se concentrant sur des substances organiques ou des matériaux bruts, envisagent les éléments naturels comme un médium et relèvent d'une forme d'«â€‰écopoïétique ». Les travaux proches du Land Art ou de l'Arte Povera mobilisant la prise de vue ne seront pas pris en considération. [...] Danièle Méaux
Ecrivaine, relieuse d'art, photographe et première femme océanographe, elle s'impose dans l'univers très masculin de la pêche. Elle participe en 1935 à diverses campagnes sur le premier navire océanographique français puis, avant la seconde guerre mondiale, sur un chalutier-morutier en campagne en mer de Barents et au Spitzberg durant 100 jours. Ses missions lui permettent de publier des rapports et des articles illustrés par ses photographies prises avec son appareil Rolleiflex ; elle ne manque pas de dénoncer la surexploitation des océans. Durant la guerre, elle obtient l'autorisation d'embarquer en tant que photographe de la Marine sur des dragueurs de mines en Manche et en mer du Nord, photographiant les tentatives de déminage. Durant les années de la France occupée, Anita Conti contribue à améliorer les conditions de pêche sur les côtes de l'Ouest africain ; au Sénégal, elle implante des stations de séchage de poissons et crée en Guinée une pêcherie de requins.
Pendant près de 40 ans, Thibaut Cuisset (1958-2017) a construit une Å«uvre sur le paysage à travers des campagnes successives, en France et à l'étranger. Arpentant les paysages, il développe un style singulier qui s'appuie sur un équilibre ténu entre sujet, couleur et lumière. Les campagnes françaises et le cours des fleuves représentent un champ de recherche essentiel dans les recherches de Thibaut Cuisset sur le paysage. Le corpus d'images constitué autour de la Loire en est une démonstration notable, témoignant à la fois de la constance de l'écriture du photographe et de son évolution, tant dans la composition que dans les modalités d'exposition des photographies. Ainsi, l'exposition présentée au Château de Tours montre le travail réalisé par Thibaut Cuisset autour de la Loire pendant près d'une décennie, au gré de plusieurs commandes et prix photographiques. Réunissant pour la première fois l'ensemble de ces séries et proposant certaines photographies inédites, LoireÂ: Thibaut Cu
Un trombinoscope des chiens du quartier En attendant de travailler sur de futurs aménagements, Olivier Leroi propose un projet intermédiaire mettant tous les chiens du quartier à l'honneur. En mars 2021, dans la ferme de Kerfrehour, la Maison de quartier, ont défilé 80 chiennes et chiens pour venir s'y faire portraiturer par l'artiste, accompagné du photographe Guillaume Le Baube. L'inventaire photographique exhaustif de la population canine du quartier est le sujet de ce livre. En photographiant leurs chiens, Olivier Leroi révèle la présence des habitants, comme la photo d'une grande famille.
Une mise ludique jouant sur la taille des chiens. On commence par le plus petit Loulou et on termine par Titou.
Les cinquante-cinq chiens du quartier de Kerfréour (Lanester 56660) se sont donnés rendez-vous pour se faire tirer le portrait dans le laboratoire improvisé de la ferme du quartier, du plus petit chien du monde (chihuahua) au plus grand chien du mode (lévrier irlandais).
Tous se sont agréablement plié au jeu des échelles en montrant leur meilleur profil. Aussi on peut voir dans le reflet de leur oeil la présence attendrie et pudique de leur maître.
Ce livre a été réalisé par Olivier Leroi grâce à la Fondation de France (programme nouveaux commanditaires ) piloté par Éric Foucault (Eternal network) et soutenu par la ville de Lanester dans le cadre d'un programme de réhabilitation du quartier de Kerfrérour.
L'artiste Olivier Leroi, qui lui semble convenir au contexte. Tour à tour dessinateur, sculpteur, vidéaste..., il travaille toujours en écho au milieu où il intervient, avec les outils du langage, des formes et des lieux pour en réaliser une oeuvre qui s'affranchit de tout contexte sociologique. C'est le décalage qui l'intéresse, que ce soit par le biais de l'humour ou de la poésie.
Dans une démarche à la fois anthropologique, documentaire et artistique, Rip Hopkins a réalisé cette série photographique inédite dédiée au(x) métier(s) de gardien. Le photographe joue avec le sujet et nous emmène dans un périple à travers le département des Alpes-Maritimes, de gardien en gardien. Les images créées portent chacune la force d'une individualité magnifiée et, réunies, nous offrent une vision d'ensemble sur le gardiennage, fonction quelque peu méconnue en dépit de son importance dans notre société.
Rip Hopkins en explore les multiples déclinaisons de gardien, nous présentant successivement garde-forestiers, bergers, policiers, auxiliaires de puériculture, moines, ou encore agents d'accueil. Ce faisant, le photographe met en lumière autant la pluralité que ce qui fait sa singularité du gardiennage. Être gardien, c'est protéger, définir les limites et réguler, comme le fait le berger avec ses animaux. C'est également observer à la marge, tout en étant un rouage essentiel de la mécanique sociale en exerçant une certaine autorité.
Enfin, le rôle du gardien ne se limite pas à la contrainte autoritaire : il implique souvent une forme de soin, à l'instar du rôle des soigneurs d'animaux, ou encore de transmission, dans le cas des médiateurs culturels.
Rip Hopkins nous présente également les différents espaces de gardiennage, nous rappelant qu'être gardien est toujours nécessairement être gardien de. Les personnes photographiées sont ici ancrées dans leurs lieux de travail, naturels ou culturels, de la région des Alpes-Maritimes : du littoral au Lac supérieur de la vallée des Merveilles, du musée Fragonard de Grasse à la villa Kérylos de Beaulieu-sur-Mer, en passant par la vallée de Roya, la Cathédrale de Sainte-Réparate de Nice et le musée des Merveilles de Tende. À travers les portraits des gardiens, c'est donc tout un tableau du territoire maralpin qui se dessine.
Plein de surprises, ce parcours permet d'aborder toute la complexité de la figure du gardien qui oscille entre surveillance et préservation, dans des domaines aussi divers que la conservation du patrimoine, la transmission des traditions, la protection environnementale, le maintien de l'ordre, l'entretien et la surveillance de lieux. Au fil de ses rencontres, Rip Hopkins nous montre avec subtilité et humour qui sont ces gardiens que nous côtoyons quotidiennement sans toujours les voir.
Le musée Granet a conçu une exposition consacrée à l'artiste Bernard Plossu sur le thème de l'Italie. Une centaine de photographies seront exposées, la plupart inédites, couvrant la période de la fin des années 70 à 2017. Si l'artiste est célèbre pour ses clichés utilisant de façon quasi exclusive le noir et blanc dès 1965, il a pu expérimenter la couleur au gré de ses voyages à travers un procédé pigmentaire particulier, le tirage Fresson, découvert en 1967. Ces tirages mat au charbon, connus dans le monde entier, donnent un rendu granuleux, doux et presque poudré à ses photographies. Ce magnifique ensemble sera mis en regard avec une soixantaine de lavis, aquarelles, différentes vues de la ville de Rome et de ses alentours réalisées par le peintre emblématique de la ville d'Aix, François-Marius Granet (1775-1849) dans la première moitié du XIXe siècle.
Le mythe de la ville d'Ys est un récit populaire de la Bretagne qui raconte l'histoire d'une ville engloutie sous les flots de la mer d'Iroise, en raison de la faute de sa princesse, Dahut. Ce mythe a inspiré de nombreux artistes au fil des siècles, mais le photographe Benjamin Deroche a choisi d'explorer cette légende à travers son art. Dans son livre à paraître intitulé Ys, il nous emmène dans un voyage visuel à travers d'images énigmatiques et évocatrices qui nous transportent dans un monde à la fois mystique et réaliste.
Les photographies de Deroche sont empreintes d'une atmosphère sombre et mystérieuse, créant une ambiance immersive qui évoque l'esprit du mythe. Les images sont souvent prises dans des endroits abandonnés, des vestiges de l'histoire qui ajoutent une dimension supplémentaire à la narration. Les couleurs sont souvent sombres et saturées, avec des nuances de vert et de bleu qui rappellent la mer et les légendes marines.
Ce livre est non seulement un voyage visuel fascinant, mais il est également accompagné d'un texte de Philippe Le Guillou qui évoque l'histoire de la ville d'Ys et son importance dans la culture bretonne. Les légendes et les histoires sont intégrées aux images, créant une synergie entre l'art et la narration.
Le travail de Deroche est un exemple frappant de la façon dont la photographie peut être utilisée pour raconter des histoires, en particulier des légendes et des mythes. Son utilisation de la lumière et de l'ombre, de la couleur et de la composition, crée un monde imaginaire et évocateur qui nous transporte dans un autre temps et un autre lieu. Les photographies nous donnent une vision poétique et contemporaine de cette histoire ancienne, nous invitant à réfléchir sur la signification de la légende et son impact sur la culture bretonne.
Ys est un livre magnifique qui rassemble l'art, la légende et l'histoire pour nous donner une expérience visuelle et émotionnelle unique. Les photographies de Benjamin Deroche nous plongent dans une histoire riche en significations et en symbolisme, nous invitant à explorer un monde fascinant de mythes et de légendes. Ce livre est une oeuvre d'art en soi, une célébration de l'imagination et de la créativité humaines.
Exposition au Port Musée de Douarnenez de juin à septembre 2023
[...] Je percevais que Jean-Pierre Evrard ne scrutait pas sa mémoire, ne labourait pas un champ perdu de souvenirs. Il fournissait un délicat parcours nimbé de poésie et d'irrésistible inclination vers les autres dans ce qu'ils ont de meilleur, un goût passionné et débordant d'être infiniment contemporain. Cela vient de très loin. Jean-Pierre ne s'est jamais donné la posture du maître. Ce qui le caractérise est la sûreté d'un regard intimement lié au respect profond, généreux, chrétien, des expérimentations des autres. Rencontrer a toujours été l'un de ses plus grands plaisirs. Et avec lui, l'acte de connaissance se manifeste chaque fois comme un moment de lumière, dégageant chaque image du local et la drapant d'universel. J'ai eu le bonheur de parcourir les dizaines de boîtes où sont méthodiquement classés ses tirages. Classement d'orfèvre. Chaque feuille posée sur le plat de la main est un bonheur des sens, le papier a été choisi, le sélénium poudroie, les gris sont traités puissamment. Et puis, dans ces boîtes se trouvent aussi les albumines de Tlemcen, les plaques de verre du Cambodge, les portraits de Cavilla, les échanges portant le don au plus haut du bonheur de dialoguer avec les autres photographesÂ: Edouard Boubat, Willy Ronis, Bernard Plossu, Claude Dityvon, Luc Choquer ou Marie-Paule Nègre, pour ne citer que ses préférés. [...] Patrick Manac'h Jean-Pierre Evrard photographe voyageur a photopgraphié de nombreux pays et notamment le Maroc pendant 30 ans (1981 et 2012). Nous pouvons le qualifié de photographe humaniste, il va à la rencontre des habitants et immortalisant la vie quotidienne, sans artifice. Photographier est un acte prédateur dans sa gestuelle et seule la mise en place d'une complicité permet d'éviter la position dominante et gênante sur une personne pas toujours en mesure de se préserver. C'est la raison pour laquelle je n'utilise que des focales très courtes de façon à être le plus près possible des personnes photographiées. Je veux que ces personnes me regardent même si, pour des raisons de naturel, je ne leur demande pas toujours leur accord car le plus souvent celui-ci m'est déjà accordé, parce que le contact a été créé bien avant que je sorte mon appareil. [...] JPE
Le photographe Julien Magre a capté l'essence de l'univers de la plume dans son travail photographique récent. Avec une approche personnelle et artistique, Julien a su capturer les détails les plus subtils de la plume et les transcender en quelque chose de véritablement émouvant. La sensibilité de Julien à l'art de la plume a fait ressortir sa créativité et sa vision personnelle, donnant vie à des images qui captivent l'attention et touchent l'âme. Ce travail photographique de Julien Magre est un véritable chef-d'oeuvre qui montre sa passion pour la beauté et la poésie de l'univers de la plume.
Julien Magre, photographe talentueux, a réalisé un travail photographique captivant sur l'univers de la plume en utilisant son approche intime et son regard personnel. Il a choisi de se concentrer sur cet objet fascinant en le plaçant sous un nouveau jour, en expérimentant avec des plumes qu'il a glissées dans l'agrandisseur du laboratoire photographique. Le résultat est exceptionnellement singulier et offre une vue unique sur un objet souvent considéré comme banal. La créativité et la vision artistique de Julien Magre se reflètent dans chaque image, créant un univers à part entière autour de la plume. C'est un travail photographique réellement remarquable qui mérite d'être découvert.
Julien Magre est un photographe qui capture des images de rêves en état de sommeil paradoxal. Il utilise des plumes comme un capteur de rêve pour donner corps à l'insaisissable. Il s'immerge dans l'obscurité pour mieux voir, travaillant avec son tireur Fred Jourda dans une chambre noire. Il enchâsse les plumes dans l'agrandisseur pour les percer avec la lumière, ce qui libère de l'énergie et permet une vision profonde du monde des plumes. Il met en place un protocole d'expérience pour explorer la matière des plumes à plus grande échelle.
Exposition au musée Paul-Dupuy à Toulouse, du 12 mai au 10 novembre 2023.
Avec Orientations photographiques, Arnaud Claass poursuit son exploration des images réelles et des images mentales. Son écriture mêle des observations tirées de la vie quotidienne et des considérations sur l'art de voir. Il envisage la diversité des pratiques du regard comme célébration des choses, comme journalisme ou engagement social, comme ambition muséale ou au contraire comme indifférence délibérée envers l'institution artistique. Abordant des travaux contemporains aussi bien que des oeuvres pionnières des modernités historiques, il questionne l'étrangeté inclassable de la photographie, sa capacité à dire l'énigme du monde, et paradoxalement à résister au déferlement des images. Il médite au passage sur des textes théoriques récents d'auteurs déjà en passe de devenir des classiques. En fin de volume, les Réflexions sur le cas Vivian Maier proposent une lecture attentive de l'oeuvre de la photographe, examinant ses aspects stylistiques aussi bien que les problèmes passionnants soulevés par sa révélation et sa diffusion.
La ZAD de Notre-Dame-des-Landes de´fraie la chronique depuis plusieurs anne´es et personne n'en a jusqu'alors re´ve´le´ la ve´ritable nature. De 2014 a` 2019, Philippe Graton a parcouru la ZAD de l'inte´rieur, photographiant au moyen-format argentique cet univers et la vie quotidienne de cette socie´te´ alternative. Cet engagement dans la dure´e nous donne aujourd'hui une oeuvre photographique exceptionnelle, une restitution unique et historique de cette expe´rience marginale dont l'inte´re^t n'a jamais e´te´ aussi actuel. Ce livre de´voile plus de quatre-vingts photographies ine´dites, ainsi qu'une retranscription des notes de terrain de l'auteur, a` suivre comme une aventure.
La Sicile est un lieu magique surtout pour nous, Italiens du Nord, qui vivons dans le brouillard et rêvons de la mer. La Sicile est le lieu de l´art, de la gastronomie, de la culture, de la nature intacte, mais c´est aussi une terre de contradictions, de spéculations et d´oppression. C´est le contraste qui m´a toujours fasciné en Sicile : passé-présent, beau-moche, vrai-faux, mais ce contraste si évident prend, pour nous qui venons de loin, une connotation positive, fascinante, presque comme si la lumière, cette lumière splendide qui enveloppe tout l´avait transformé en une énigme mystérieuse et belle.
"La petite photographie en noir et blanc et aux bords dentelés montre un jeune garçon dans une rue presque déserte. Au loin, on distingue à peine deux personnes assises devant le perron d'une maison. L'enfant a une main posée sur le guidon d'une trottinette en bois. Une des bretelles de sa salopette est tombée de son épaule. Il porte une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'au-dessus des coudes. Il semble intrigué par quelque chose qu'il observe hors champ. Est-ce un insecte, une fourmilière, un chat ? Je ne sais pas. Je ne m'en rappelle pas. Ce petit garçon, c'est moi. A l'encre bleue, tout en bas de l'image, quelqu'un, sans doute mon père, a écrit "Goulette mai 56». En voyant l'état délabré de la rue, je me demande comment une trottinette pouvait y rouler. La Goulette est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Tunis. Ma mère me racontait que c'est là-bas que nous passions nos vacances. Il paraît que les familles y faisaient en été un véritable exode, chargeant voitures et camions de presque toute leur maison pour meubler leurs locations de vacances.
En 1956, j'avais quatre ans. Je reviens à cette photographie que j'ai toujours gardée avec moi depuis que l'ai redécouverte. Savais-je qu'un mois plus tard je serai dans un avion qui m'emmènerait à Marseille et qu'après cette étape ma famille s'installerait pour toujours à Paris ?
Avais-je entendu mes parents en parler ?" [...] M.S.
C'est une photo de mon enfance retrouvée par hasard qui a été le point de départ de ce projet Photos trouvées. Sans doute parce qu'en tant que plasticien je me suis tout particulièrement intéressé à la notion d'identité, les photos d'anonymes m'ont toujours fasciné. Certaines photos de famille ou de groupe semblent appartenir à un souvenir collectif. D'autres éveillent notre imaginaire car ne sachant rien des personnages posant sur ces images anciennes cela ouvre un champ d'interprétation qui s'étend à l'infini.
Qui étaient-ils?? Que fut leur destin?? C'est justement parce qu'il est impossible de le savoir que je me suis amusé à donner vie, à inventer une histoire à ces inconnus. C'était comme offrir un dernier tour de piste à ces anonymes avant qu'ils ne retombent dans l'oubli.