Japoneries d'automne se compose de neufs textes que Pierre Loti a écrit en se référant à son journal intime, tenu pendant son deuxième voyage au Japon en 1885. Il y décrit la société japonaise de l'époque à travers ses rencontres ; un Japon qui vient d'entrer dans la modernité. Loti découvre un pays qu'il ne connaît pas et use de clichés sans complaisances envers la population, à laquelle il reproche de vouloir trop vite prendre les habitudes occidentales. Mais le talent est là, dans ce don à décrire dans les moindres détails, les ors des palais et des cérémonies impériales, la nature et le culte qui lui est rendu. Une "photographie littéraire" du Japon de l'Ère Meiji. Japoneries d'automne boucle la "trilogie" japonaise commencée avec Madame Chrysanthème et La Troisième jeunesse de Madame Prune.
Pékin et le tout petit bout de Chine que voit Pierre Loti à l'aube de notre siècle, sont un pays meurtri, violé, écrasé par la guerre et son livre est plein de ruines. La mort, il la voit partout. Non seulement du fait de la guerre, mais parce que, tout le long de sa route il ne découvre que des tombeaux et encore des tombeaux. Il dira : « La Chine en est encombrée ». « C'est un pays où quelques millions de Chinois vivants sont dominés et terrorisés par quelques milliards de Chinois morts. »
Nichée dans l'Himalaya, à 2 200 mètres d'altitude, la petite ville de Shimla est la capitale d'été de l'Inde britannique. La station prend le frais sous la mousson, en cet été 1896, quand arrive d'Oxford le professeur Mortimer, chargé d'enquêtes spéciales au service de Sa Majesté la reine Victoria, qui est aussi l'impératrice de l'Inde, pays qu'elle ne visitera jamais, mais dont elle étudie avec passion l'hindoustani.
Trois ans plus tôt, Shimla a été le témoin d'un meurtre, celui d'une jeune Écossaise, Helena Jobson, tuée d'une balle avant d'être démembrée. Puis un chef jardinier connaît le même sort. La façon de faire du meurtrier rappelle les méthodes de Jack l'Éventreur quand il sévissait à Londres.
Mortimer tente de découvrir la vérité avec l'aide du vice-roi Elgin, d'officiers sikhs, d'un libraire maltais, d'une Goanaise en pleine sève, d'un jeune castrat en cavale, d'un spécialiste d'araméen, d'un aliéniste réputé et d'un policier en retraite. La ville grouille d'espions venus
Ce petit livre s'adresse au public le plus large, désireux d'apprendre l'essentiel de la mythologie hindoue et ce de la façon la plus claire possible. Pour lui donner des visages, il s'appuie sur les images populaires que l'on retrouve partout en Inde, encadrées ou collées sur les murs des lieux publics, des boutiques ou des restaurants.
En effet, en dehors de l'Inde et des populations indiennes émigrées, la connaissance des divinités de l'hindouisme se résume généralement à quelques dieux principaux. On connait aussi plus ou moins les grandes épopées, le Ramayana et le Mahabharata. Mais tous les autres ? Comment cette mythologie s'organise-t-elle? Quels sont les concepts fondamentaux qu'elle représente ?
Il a fallu près de trois millénaires pour passer des divinités védiques (qui correspondent essentiellement à des concepts abstraits, à des astres ou à des phénomènes naturels¬) au panthéon brahmanique, puis à celui de l'hindouisme actuel. Ce n'est que très progressivement que Brahma, Vishnu et Shiva ont occupé la première place faisant disparaître des divinités plus anciennes ou les reléguant, comme Indra, à une place subalterne. Et que dire des innombrables déesses, dont certaines ne sont honorées que dans quelques villages ? Qu'elle est donc la fonction de la Déesse ? Pour certains, elle est à la base de tout, pour d'autres, elle personnifie l'énergie cosmique.
Ce livre tente de répondre à ces questions, d'expliciter la cosmologie, d'expliquer le temps cyclique, la notion d'avatar, de dégager la signification des mythes principaux et de fournir un résumé des deux grandes épopées.
En 1885, l'officier de marine Julien Viaud arrive à Nagasaki. Son double en littérature, Pierre Loti, tire de ce séjour Madame Chrysanthème, l'une des oeuvres les plus étonnantes du japonisme qui marqua si fort la fin du XIXe siècle. C'est en lisant ce livre-là que Vincent van Gogh, admirant les descriptions d'intérieurs japonais, s'exclama : « Ah ! c'est donc comme ça qu'il faut regarder une japonaiserie ».
« Feluda et moi-même, Tapesh, sommes cette fois à Darjeeling, pour nous mettre à la recherche d'un auteur mystérieux de lettres anonymes. «Pourquoi n'iriez-vous pas passer vos vacances à Gangtok ?» demanda mon père un beau matin, alors que la chaleur rendait notre bonne vieille ville de Calcutta plus poisseuse de jour en jour. En fait de bonnes vacances, nous voilà aussitôt lancés sur les traces d'un dangereux criminel qui, non content d'avoir commis un meurtre, n'hésite pas à prendre tous les risques pour dissimuler son sordide assassinat. »
Fabrice Sinibaldi est orphelin. Elevé en Bretagne par sa grand-mère dans le souvenir de l'Indochine puis par son oncle corse acteur de cinéma, il grandit dans un imaginaire ajaccien inénarrable entre grand banditisme, Brigitte Bardot et starlettes italiennes.
A l'adolescence, écrire devient son rêve absolu. Il rencontrera à Paris des écrivains célèbres qui l'aideront à construire le roman de sa vie et à devenir un auteur à succès.
Sa passion étourdissante des voyages, sa curiosité sentimentale, le conduiront à faire le tour du monde.
Un jour il se retrouvera sur la route de l'oubli, celle qui mène à ses parents.
C'est le grand voyage de soi à soi qui passe par Saigon.
Avec ce roman émouvant et drôle Frédéric Marinacce déroule l'itinéraire d'un écrivain. Comme un émerveillement sur la route. Comme le miroir de nos existences. L'auteur a l'art d'embarquer le lecteur dans un monde qui change d'allure. De la Corse à l'Extrême-Orient on plonge dans son univers avec complicité. La magie opère.
Enfin le rêve de Lalmohan Babu va se réaliser : le dernier de ses romans policiers va être porté à l'écran. Et pas n'importe où s'il vous plaît, à Bollywood ! Le fier auteur est invité à se rendre à Bombay pour assister au tournage de la magistrale scène finale. Un tel voyage n'est pas envisageable sans la compagnie de ses deux amis, le célèbre détective Feluda et son jeune acolyte Tapesh. Mais que cache le mystérieux paquet confié à Lalmohan à son départ de Calcutta ? Une super production Bollywood, des acteurs hauts en couleur, la magie du cinéma dans la mégalopole où paillettes et trafics se côtoient sans frontières. Grâce à la perspicacité de notre détective, ce sera encore une fois « tout est bien qui finit bien ». Avec « Bollywood, Bombay », le cinéma entre enfin dans le décor des aventures de Feluda. Grand maître du cinéma indien, Satyajit Ray décrit avec amusement et ironie subtile les grosses ficelles du film bollywoodien, cinéma populaire aujourd'hui dans le monde entier.
Le séjour forcé de Raphaël au Cambodge, comme Conservateur intérimaire des sublimes temples d'Angkor, dont l'auteur s'attache à rendre la saisissante beauté, se transforme en un véritable roman d'aventure lorsque le destin de notre héros vient croiser celui de deux mystérieuses jeunes femmes : l'une est américaine, et naturellement richissime et excentrique, l'autre, danseuse khmère de sang royal, se prépare à accomplir une terrible mission secrète.
Ce volume collectif revisite différents domaines de la culture à Madagascar durant la période de la colonisation française (1896-1960). Il cherche à analyser comment la littérature, le théâtre, le langage, les rapports au monde, ont été modifiés par le moyen de la présence de la langue et d'écrivains français, des manuels scolaires, de la radio et de la presse. Entre résistance aux intrusions étrangères et attraction pour la modernité, les Malgaches ont subi mais aussi appris, copié, synthétisé et réinventé des modèles considérés aujourd'hui comme constitutifs de la culture nationale.
Relevant autant de l'histoire que de la littérature, ces études ont réuni Rado Radanielina, Anjara Fanomezana Rakotoniaina, Dovy Navalona Randrianoelina, Alyette Rajaofera Andriamasinalivao et Elie Ramarosetra, des jeunes chercheurs de l'université d'Antananarivo, et Dominique Ranaivoson, maître de conférences HDR à l'université de Lorraine, spécialiste de la littérature et de l'histoire culturelle malgaches.
L'intrigue de ce roman débute dans un Paris un peu glauque, à la Tardi où un paisible bureaucrate, Henri Morgat va se retrouver au coeur d'une intrigue policière qui va l'entraîner à travers dans un périple mouvementé de Marseille à Luang-Prabang.
Saramani n'est pas seulement une exquise et merveilleuse danseuse du ballet royal cambodgien, dans son roman, Roland Meyer en fait la figure emblématique du Cambodge. Mémoire vivante de gestes et de savoirs millénaires, elle est la soeur des Apsaras au sourire éternel des temples d'Angkor.
Quinze ans après sa tiède idylle avec une Japonaise, Pierre Loti revient à Nagasaki. La troisième jeunesse de madame Prune en quelque sorte la «suite et fin» de Madame Chrysanthème, n'en constitue pas moins un des temps forts du japonisme littéraire, et aurait mérité de s'intituler Femmes japonaises. Loti reste encore fasciné par tout ce qui incarne le vieux Japon, du Japon des laques et des éventails.
Un récit où l'humour souvent acerbe, côtoie les descriptions précises d'un voyage à travers l'Indochine dans les années 20. Roland Dorgelès piétine les clichés et ne s'attendrit pas le moins du monde sur le glorieux passé colonial. Cette Indo-Chine, transfigurée par un demi-siècle d'occupation, bouleversée par nos découvertes, offre tout autant d'imprévus que «l'Extrême-Orient momifié dans sa robe de soie jaune.»
Où en est aujourd'hui, le Cambodge, après le 17 avril 1975, date de la victoire des révolutionnaires khmers ? Témoin oculaire de la prise de Phnom Penh, François Ponchaud nous en fait revivre les péripéties : entrée des révolutionnaires, exode forcé de toute la population. Il évoque ensuite la prise du pouvoir dans les provinces, la désertion des villes et des bourgades par un peuple livré de force au travail de production agricole.
Par une analyse du discours officiel tenu par la radio, l'auteur décrypte les buts poursuivis par la révolution, l'organisation de la nouvelle société, la formation idéologique du peuple, la création d'une nouvelle culture.
A la fin d'une vie de pérégrinations, Pierre Loti réalise son vieux rêve d'enfance : visiter les ruines d'Angkor. Ce journal de son expédition au Cambodge en 1901, décrit avec une rare précision, tant les ruines fameuses d'Angkor Vat et de l'ancienne capitale khmère d'Angkor Thom que le ballet traditionnel cambodgien à la cour du roi.
Parmi les ouvrages que leur domination dans l'Inde a inspirés aux Anglais, il en est peut-être de plus littéraires, de plus singuliers, de plus sublimes, mais il n'en est pas de plus curieux, de plus directs comme impressions, de plus véridiques, en un mot, que le fameux roman très libre d'expressions et de descriptions intitulé Vénus dans l'Inde ou Aventures d'amour dans l'Hindoustan.
Une des distractions de l'officier anglais dans les Indes, pourvu d'argent et de loisirs, mais généralement dépourvu de femmes, c'est la lecture des ouvrages érotiques. C'est pour répondre à ce besoin que Liseux avait adjoint à sa bibliothèque française une série de traductions anglaises du plus grand mérite. Vénus dans l'Inde est le fruit des loisirs que laisse la vie de garnison dans les colonies à un officier qui, après avoir connu de nombreuses aventures, connut aussi, avec l'ennui des garnisons solitaires, la consolation des livres venus de France.
Le commissaire Wang est à Beihai, dans le sud de la Chine en pleine expansion économique. Il ne se passe pas grand-chose dans la chaleur humide de son commissariat. Et pourtant, trois paysannes viennent se plaindre d'avoir perdu leurs maris ! Le petit-neveu d'un missionnaire normand à la retraite est sauvagement assassiné sur le Ferry alors qu'il vient rendre visite à son parent... Un couple de Japonais à la retraite devient plus que suspect... Entre bons petits plats partagés par le commissaire et le prêtre et enquête touffue, Monsieur Wang a du pain sur la planche !
Dans le Laos des années trente, dans les montagnes du pays Mnong, la petite ville de Korpulak vit bien de bien cocasses aventures.
Monsieur le Haut-Commissaire Escarbougnas, véritable Tartuffe de l'administration coloniale française dont la soif de grandeur n'a d'égal que son égoïsme et sa médiocrité, affronte de vrais broussards honnêtes et misogynes comme il se doit, entourés d'une population bon enfant et paresseuse, qui essaient tant bien que mal de maintenir une... certaine idée de la France dans des péripéties à rebondissements.
Satire féroce d'une communauté qui outrepasse ses droits dans ce roman d'aventures qui n'hésite pas, pour le moins, à ridiculiser sans pitié les protagonistes de cette histoire dont les ingrédients savoureux mélangent tour à tour : duplicité et abus de pouvoirs, adultères et fêtes pantagruéliques, actes de bravoure et de lâcheté, le tout dans un langage où l'humour au vitriol n'épargnent rien ni personne.
La jeunesse est vécue au Japon comme un état de grâce, une parenthèse exemptée de tout devoir et toute responsabilité : c'est dire que la jeunesse y est un univers en soi, dont ce livre décrypte la géographie, les tribus, les langages, les codes vestimentaires, la sexualité, les moyens de subsistance, les angoisses, les révoltes et les rêves... C'est l'exploration d'un monde fascinant à force de richesse et de complexité. Un univers à part, hors jeu, qui pourtant se révèle le miroir grossissant des contradictions et de la fracture sociale (kakusa) qui se creuse entre les nantis (jôryû) et les démunis (karvû). Cette enquête passionnante et minutieuse repose sur la lecture de plus d'une centaine d'ouvrages et de dossiers parus dans la presse japonaise, sur la visualisation de documentaires ou de feuilletons, ainsi que sur des observations directes, des interviews d'auteurs et des échanges quotidiens avec les jeunes Japonais - et plus de trente-sept ans de méditation en immersion totale dans la société japonaise.