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Nos désirs : 174 fantasmes féminins du monde entier
Gillian Anderson
- Denoël
- Documents Denoel
- 25 Septembre 2024
- 9782207182420
Le livre phénomène sur les femmes et le sexe. De quoi avez-vous envie quand personne ne vous regarde ? Quand les lumières sont éteintes ? Oui, vous. De quoi avez-vous vraiment envie ? Gillian Anderson a demandé à des femmes du monde entier de lui confier leurs fantasmes avec la liberté totale que permet l'anonymat. Nos désirs présente 174 lettres surprenantes, excitantes, émouvantes, parfois dérangeantes, toujours profondes. Du BDSM au polyamour en passant par le fétichisme ou d'autres fantasmes plus atypiques, ces confessions érotiques dressent un panorama fascinant des désirs féminins au XXI? siècle.
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La République invisible : Bob Dylan et l'Amérique clandestine
Greil Marcus
- Denoël
- X-treme
- 10 Octobre 2001
- 9782207251522
1967, l'Amérique est doublement en guerre.
A l'extérieur avec la guerre du Vietnam, à l'intérieur avec les émeutes raciales et le " Summer of Love " californien. Le pays " où tout est possible " est en train de sombrer. 1967, Bob Dylan enregistre en secret, dans le sous-sol d'une maison de Woodstock nommée Big Pink, ce qui deviendra les mythiques Basement Tapes (les bandes du sous-sol). Il incarne cette Amérique déchirée. Déjà, deux ans plus tôt, au festival de Newport, le fantôme de l'électricité s'est emparé du chanteur et son public ne le supporte pas.
Celui qui représentait jusqu'alors la renaissance du folk américain et de son rêve de paix devient le prophète d'une révolution en marche. Greil Marcus met en lumière la violence et la démesure de la réaction suscitée par ce virage qui valut à Dylan d'être traité de " Judas ". Les Basement Tapes sont le reflet d'un pays clandestin, d'une république invisible qui cherche ses racines dans une tradition orale muant au gré des secousses du grand drame américain.
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«Le Pentagone, un bâtiment qui compte cinq façades et cinq niveaux au-dessus du sol, explose avec tout ce qu'il contient, six cent mille mètres carrés de bureaux réduits en poussière ardente par le flash lumineux et thermique initial. L'arrivée quasi simultanée de l'onde de choc fracasse les murs. Les vingt-sept mille employés périssent sur le coup.» Un État voyou lance un missile nucléaire sur le Pentagone. Dans les soixante-deux minutes qui suivent, le monde s'embrase dans une réaction en chaîne écrite à l'avance. Une fiction, une pure folie ? Pas tant que cela, d'après Annie Jacobsen, car «il suffit d'un seul dirigeant nihiliste et fou doté d'un arsenal nucléaire pour déclencher une guerre que personne ne peut gagner». C'est ce qui se passe dans cette modélisation de l'apocalypse détaillée à la minute, et parfois à la seconde près, avec une force d'argumentation implacable. Pour assembler ce scénario à la manière d'un puzzle, Annie Jacobsen a compulsé quantité de documents spécialisés, dont certains viennent d'être déclassifiés, et interviewé des dizaines de spécialistes (physiciens nucléaires, militaires haut gradés, hauts fonctionnaires dans la confidence des feuilles de route réelles en cas d'attaque nucléaire). Une enquête tirée au cordeau, aussi glaçante que réaliste, qui se lit comme un thriller.
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Bad Feminist. Derrière ce titre ironique, Roxane Gay développe une réflexion révolutionnaire et bienvenue sur l'état actuel du féminisme.
Lassée des prises de position parfois trop clivantes de certaines organisations féministes, et fatiguée d'entendre des femmes dire qu'elles n'étaient pas féministes, elle rappelle que la défense de l'égalité des sexes ne dispense pas d'assumer ses contradictions :
On peut aimer la télé-réalité, se peindre les ongles en rose et revendiquer le fait d'être féministe. Bad Feminist regroupe ses chroniques initialement publiées dans The Guardian et sur le site The Rumpus. Roxane Gay y parle de culture, de race, de sexe et de genres, de stéréotypes sur l'amitié féminine, en se fondant sur sa propre histoire de femme noire dans l'Amérique contemporaine. Le portrait qui émerge en filigrane est celui d'une femme au regard d'une incroyable justesse, aussi bien sur elle-même que sur notre société. Une société dans laquelle les produits culturels que nous consommons entretiennent bon nombre de stéréotypes qui finissent par nous définir. Après avoir lu Bad Feminist, vous ne verrez plus les femmes, ni le monde, de la même façon.
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Certaines époques ont montré qu'elles croyaient fortement à la puissance de la pensée critique. Notre époque, au contraire, a tenu ses penseurs, non sans raison, pour des gens totalement inoffensifs. Parmi les rares personnes considérées comme tout à fait inacceptables, on trouve assurément Guy Debord. Pendant longtemps, c'est la police qui s'est intéressée à lui, plutôt que les milieux intellectuels. Lorsque, malgré toutes sortes d'obstacles, sa pensée a fini par s'imposer, on a bien vite assisté à une autre forme d'occultation:la banalisation. Il existe peu d'auteurs contemporains dont les idées ont été utilisées de façon aussi déformée, et généralement sans même que l'on cite son nom.Ce livre résume l'activité publique de Guy Debord, du lettrisme à la fondation de l'Internationale situationniste, des rencontres avec Henri Lefebvre et Socialisme ou Barbarie à Mai 68, de La Société du Spectacle à ses films. Surtout, il veut préciser la place de Debord dans la pensée moderne:sa reprise des concepts marxiens les plus importants et les plus oubliés, son utilisation de Lukacs, son importance pour une théorie critique aujourd'hui.Cet ouvrage prend au sérieux Debord lorsqu'il affirme avoir «écrit sciemment pour nuire à la société spectaculaire».
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Barack Obama a-t-il l'étoffe d'un président de guerre ? Parmi tous les périls qui planent sur son mandat, la guerre d'Afghanistan est sans doute le défi le plus important qu'il ait à relever. Au lendemain de sa victoire, l'ancien candidat " anti-guerre " a dû endosser l'habit du commandant en chef pour sortir l'Amérique du bourbier dans lequel George W. Bush l'avait précipitée. C'est cette mue que raconte Bob Woodward, poursuivant son exploration des coulisses du pouvoir américain. Fort d'un accès privilégié aux documents les mieux gardés et des confidences des personnalités les plus haut placées à Washington, il décrit sous un jour nouveau les deux premières années de l'administration Obama et dresse un portrait inédit du 44e président des Etats-Unis. Dans Les Guerres d'Obama, on assiste ainsi à son premier briefing par les services de renseignement - où il apprend que la CIA entretient une véritable armée clandestine au Pakistan -, on suit au jour le jour la constitution de l'équipe chargée de la sécurité et de la politique extérieure des Etats-Unis - notamment comment Barack Obama a convaincu Hillary Clinton, pourtant son adversaire, de le rejoindre - et on est plongé dans la véritable guerre de tranchées qui voit s'affronter la Maison Blanche et le Pentagone sur la conduite à tenir en Afghanistan. Car c'est bien à une guerre dans la guerre que Barack Obama a été confronté, avec le risque de voir les militaires prendre le pas sur le pouvoir civil. Au-delà des événements cruciaux qu'il est le premier à évoquer, Bob Woodward nous permet ainsi de mieux comprendre comment Barack Obama pense, décide et agit.
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23 février 2002, sud de la Colombie : Ingrid Betancourt, candidate à la présidence de la République, est enlevée en pleine campagne électorale par un mouvement guérillero. Depuis ce jour, détenue quelque part dans la jungle, elle partage le sort de trois mille autres «kidnappés». Pions dans un vaste et tragique jeu de pouvoir, ils subissent une captivité qui peut les mener à la mort.
Rien ne destinait Juan Carlos Lecompte, l'époux d'Ingrid, à ce combat quotidien pour faire libérer sa femme, «punie» pour avoir voulu faire entendre une autre voix, une voix citoyenne, une voix d'intégrité, là où on n'entend, le plus souvent, que le bruit des armes.
C'est la chronique de ces trois années de lutte que nous livre Juan Carlos Lecompte. Son récit vibrant et passionné dessine en creux le portrait d'une femme d'exception et brosse le triste tableau d'un pays comme prédestiné à la tragédie. Mais ce cri lancé au nom d'Ingrid est aussi un cri d'espoir, pour elle comme pour tous les otages. Pour que cesse l'hypocrisie. Pour que s'ouvrent des négociations. Pour ce troisième anniversaire de son enlèvement soit aussi l'heure de sa libération.
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Mensonges d'Etat ; comment Bush a perdu la guerre
Bob Woodward
- Denoël
- Impacts
- 5 Avril 2007
- 9782207259467
L'Amérique est-elle en train de perdre la guerre d'Irak comme elle a perdu la guerre du Vietnamoe Une lourde défaite électorale n'aura pas suffi à ouvrir les yeux de George W. Bush. En dépit de ses assurances et de ses proclamations de victoire, l'Irak s'enfonce inexorablement dans la guerre civile. Un scénario noir qui n'était pas écrit d'avance, encore aurait-il fallu décider et préparer l'intervention armée avec moins de certitudes et plus d'application. C'est la grande leçon de ce livre dont la publication aux États-Unis a eu un tel retentissement que certains commentateurs lui ont attribué une part dans la victoire des opposants à la guerre lors des dernières élections au Congrès. Il ne s'agit pourtant pas d'un livre militant mais d'une enquête implacable. Procédant comme à son habitude à quantité d'interviews des responsables les plus hauts placés à Washington ; décortiquant les rapports officiels, les mémos de la Maison-Blanche et les documents top secret ; recoupant chaque information, Bob Woodward démontre l'arrogance et l'aveuglement de Donald Rumsfeld, les doutes de Condoleezza Rice, l'omniprésence de Dick Cheney, la marginalisation de Colin Powell et surtout le déni de George W. Bush qui, bien avant de mentir à l'Amérique et au monde, s'est d'abord menti à lui-même.
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Le crime et le silence ; Jedwabne 1941, la mémoire d'un pogrom dans la Pologne d'aujourd'hui
Anna Bikont
- Denoël
- Mediations
- 20 Janvier 2011
- 9782207260623
Le 10 juillet 1941, quelques semaines après que l'Allemagne a attaqué l'URSS, la quasi-totalité des Juifs de Jedwabne, petite ville de l'est de la Pologne, ont été massacrés par leurs voisins. Alors que la propagande communiste imputait ce massacre aux nazis, on sait désormais grâce aux travaux de Jan T. Gross qu'il a été perpétré par des Polonais. Une remise en cause de l'histoire officielle d'une nation victime qui a suscité en Pologne une violente indignation. Faisant le constat de cette mémoire en friche, Anna Bikont a souhaité partir à la recherche des personnes susceptibles d'apporter un éclairage sur le drame. Rédigé à partir de documents d'archives inédits, d'observations recueillies au cours de nombreux séjours à Jedwabne et, surtout, de conversations avec les acteurs du pogrom (rescapés, témoins et bourreaux), Le Crime et le Silence mêle habilement le retour sur les faits historiques à l'interrogation sur le présent. Cette enquête mémorielle livre un portrait bouleversant d'individus confrontés à des centaines de morts dont nul ne veut se souvenir, décrit leur évolution face aux preuves qui s'accumulent et donne à voir la réaction d'une communauté clouée au pilori pour des faits survenus soixante ans plus tôt. En filigrane, c'est à une réflexion sur la mémoire collective que nous invite Anna Bikont. Qu'arrive-t-il à une société qui refuse d'admettre une vérité susceptible de détruire sa bonne conscience ? Comment accepter son passé, fût-il horrible ?
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Le 5 juin 1967, l'armée israélienne attaquait l'Égypte en réaction au comportement menaçant de Nasser. Six jours plus tard elle ressortait victorieuse d'une violente confrontation avec les principales armées du monde arabe, dont les conséquences perdurent encore aujourd'hui. Sous la plume de Tom Segev, la relation de ce conflit devient une immense épopée émaillée de mille petites histoires et destins. Bien plus qu'une chronique de la guerre, 1967 est avant tout un instantané de la société israélienne vingt ans après la fondation de l'État hébreu, alors qu'elle s'interrogeait sur son avenir et sa cohésion sur fond de récession économique. Aux côtés de Levi Eshkol, Moshe Dayan, Ariel Sharon et Yitzhak Rabin, ce sont les anonymes, simples soldats, femmes au foyer, Juifs de la Diaspora et kibboutzniks, qui sont les véritables héros de ce récit. Tom Segev fait partager leurs sentiments, leurs espoirs et leur regard sur la guerre au travers d'écrits intimes et de la presse de l'époque. Cette micro-histoire s'enchevêtre constamment avec une analyse fine du contexte politique israélien, rendu avec la plus grande clarté grâce à des documents inédits, et un éclairage singulier de la dimension internationale du conflit. Qu'ils s'agisse de la question des réfugiés palestiniens et des relations avec le monde arabe, des négociations secrètes avec le roi Hussein de Jordanie, de la coopération avec la France dans le domaine des armes atomiques ou des liens privilégiés avec les États-Unis, Tom Segev revient dans ce livre sur chacun des sujets qui font de la guerre des Six-Jours la matrice des crises du Proche-Orient depuis 1967.
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Joue-la comme Cléopâtre ; les problèmes de la vie quotidienne résolus par 51 grandes figures féminines de l'Histoire
Beth Coates, Elizabeth Foley
- Denoël
- Impacts
- 5 Septembre 2019
- 9782207141465
Fatiguée que votre supérieur s'approprie vos idées? Terrorisée à l'idée de devoir parler devant une assemblée? Usée de devoir briller sur tous les fronts chaque jour?
Pas de panique : Cléopâtre, Agatha Christie, Coco Chanel, Frida Kahlo et beaucoup d'autres sont vos meilleurs coachs. On a beaucoup à apprendre des histoires libératrices de ces héroïnes qui, à des époques bien plus rudes que la nôtre, ont pris le contrôle de leur destin et fait avancer leur vie comme elles l'entendaient.
Provocateur, drôle et spirituel, Joue-la comme Cléopâtre nous transmet, à travers des portraits illustrés, la sagesse et les conseils de cinquante et une grandes figures du passé pour surmonter, avec le sourire, les problèmes du quotidien.
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Au camp de Buchenwald, en ce début d'année 1945, tout est bien organisé. Certains des 50 000 prisonniers ont créé des réseaux secrets afin de se rebeller au moment de la libération.
L'un d'entre eux est dirigé par Bochow, un prisonnier russe. Leur quotidien est bouleversé lorsqu'un prisonnier polonais transporte avec lui une valise dans laquelle se trouve un petit enfant de trois ans. Le Polonais doit être envoyé à Auschwitz. Les hommes de Bochow, Höfer et Kropinski en tête, décident contre l'avis de leur chef de garder l'enfant et de le dissimuler dans leur atelier de travail. L'enfant est pour eux comme une bouffée de liberté et d'espoir. Malheureusement, il est bientôt découvert par le SS en charge de l'atelier, Zweiling, un lâche qui convoque Höfer dans son bureau. Les Américains approchant, Zweiling fait comprendre à Höfer qu'il ne le dénoncera pas en échange d'une bonne parole aux Alliés. Mais le lendemain, il a changé d'avis et dénonce auprès de ses supérieurs la présence de l'enfant. Höfer et Kropinski sont remis entre les mains sanglantes de Mandrak, le bourreau du camp... Les Américains sont bientôt aux portes du camp. Les SS tentent de le faire évacuer, en vain. Bientôt ils quittent le camp, laissant derrière eux les prisonniers, qui prennent les armes et s'emparent du camp, neutralisant les gardes dans les miradors et les SS n'ayant pas encore fui. C'est la liberté ! L'enfant réapparaît enfin, caché par un jeune Russe qui lui a ainsi sauvé la vie, le symbole d'une renaissance.
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Journal d'un gardien du goulag
Alexandre Tchistiakov
- Denoël
- Mediations
- 19 Janvier 2012
- 9782207261149
Pendant quelques mois, dans les années 1935-1936, Ivan Tchistiakov, gardien d'un camp de prisonniers sur le chantier de la voie ferrée Baïkal-Amour, a tenu son journal.
Publié aujourd'hui pour la première fois, c'est l'un des seuls documents de ce genre à nous être parvenus. Le fonctionnement des camps soviétiques est certes bien connu, grâce à la parole des victimes et aux documents amassés par le système bureaucratique, mais l'image des "hommes aux fusils" est encore floue. Si Ivan Tchistiakov s'est retrouvé à escorter les détenus pendant leur travail, garder le camp itinérant, accompagner les convois et poursuivre les fuyards, ce n'est pas de son propre gré.
Chaque journée est vouée à un seul désir :
Sortir par tous les moyens du cauchemar qui l'a happé. Et qu'il ne cesse de décrire : un climat terrible, un logement épouvantable où, la nuit, les cheveux se collent au front à cause du froid, l'impossibilité de se laver, l'absence de nourriture normale, des maladies à répétition. Le dégoût que lui inspire son travail est évident. Dès les premières pages percent des notes de compassion envers ceux qu'il doit garder.
Il perçoit ce qu'un chef, au camp, ne veut pas savoir. On comprend mieux, à le lire, à quel point les camps soviétiques ont fini par incarner un modèle de société. Les cahiers originaux du journal d'Ivan Tchistiakov se trouvent aux archives de la société Memorial de Moscou, qui, depuis les années 1980, se donne pour tâche de rassembler documents, lettres, témoignages et mémoires liés à l'histoire des répressions politiques en URSS.
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Les parrains de Corléone ; naissance et déclin d'une famille de la mafia
John Follain
- Denoël
- Impacts
- 21 Janvier 2010
- 9782207261071
Comment ne pas penser à don Vito Corleone, le héros du Parrain, lorsqu'il est question de la mafia ? Or ce nom, rendu célèbre par un roman et des films légendaires, est surtout celui d'une petite ville sicilienne qui fut le berceau de la plus violente et sanguinaire de toutes les " familles " de Cosa Nostra.
Ce livre raconte l'histoire de son irrésistible ascension, et de sa chute spectaculaire. Trois personnages sont au coeur du récit, les trois parrains qui ont successivement dirigé le clan à partir des années cinquante : Luciano Leggio, alias " le professeur ", Salvatore " Toto " Riina, dit " la bête ", et Bernardo Provenzano, " le tracteur ". Parmi leurs victimes, on compte les juges anti-mafia Falcone et Borsellino, ainsi que le général Dalla Chiesa, mais on ne saurait comptabiliser les corps de leurs adversaires, mafieux ou non, qui jalonnent les pages de ce récit.
Dès le départ, les Corléonais se distinguèrent par leur violence extrême, débridée, ne respectant rien ni personne, pas même les femmes et les enfants, une flagrante transgression des codes de l'" honorable société ". C'est précisément ce déchaînement qui poussera, pour la première fois, un parrain de très haut rang, Tomaso Buscetta, à briser l'omerta et collaborer avec la justice. S'ensuivra une véritable guerre entre Cosa Nostra et l'État italien, qui se soldera par la traque et l'arrestation d'abord de Toto Riina, puis du dernier Corléonais, Provenzano - mais certainement pas par leur défaite.
Car la morale de cette histoire à couper le souffle, racontée ici pour la première fois dans sa totalité, c'est que la force de Cosa Nostra, ce ne sont pas les familles " visibles ", comme celles de Palerme et de la côte, mais bien celles qui, comme la mauvaise herbe, s'accrochent aux pentes rocailleuses de l'arrière-pays, à l'abri des regards.
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Prisonnier de Poutine
Mikhail Khodorkovsky, Natalia Gevorkyan
- Denoël
- Impacts
- 23 Février 2012
- 9782207110263
Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski, alors l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie, a été arrêté sur ordre de Vladimir Poutine, soucieux de se débarrasser d'un rival politique.
Accusé des méfaits les plus absurdes (en un an il aurait détourné davantage de pétrole que le pays n'en produit!), Mikhaïl Khodorkovski a été condamné au terme de plusieurs procès à treize ans d'emprisonnement.
Le parallèle avec les procès staliniens est évident jusqu'à la caricature. A travers ce déni de justice, les maîtres du Kremlin ont fait passer un message à tous ceux qui voudraient sérieusement contester leur mainmise sur le pays.
Révélatrice du vrai visage du pouvoir dans la Russie d'aujourd'hui, l'affaire Khodorkovski, à l'image de l'affaire Dreyfus en son temps, touche à des valeurs essentielles : l'Etat de droit, la démocratie, les droits de l'homme. Totalement inédit, ce livre a été rédigé par Mikhaïl Khodorkovski du fond de sa cellule.
Sorti clandestinement, chapitre après chapitre, Prisonnier de Poutine raconte le quotidien du détenu le plus surveillé de Russie.
En revenant sur la genèse de l'affaire, il permet de comprendre comment, au tournant des années 2000, le pouvoir et les richesses du pays ont été confisqués au profit d'une nouvelle nomenklatura. S'y dévoile un homme brillant et courageux, qui analyse avec clairvoyance le sens de ses épreuves et livre une condamnation implacable du système poutinien, lequel ne fait qu'habiller d'oripeaux démocratiques les méthodes héritées du KGB.
Mis en perspective par la journaliste Natalia Gevorkyan, qui l'a recueilli, le témoignage de Mikhaïl Khodorkovski permet de prendre conscience de la pente dangereuse dans laquelle la Russie s'est engagée.
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Cartea neagra ; le livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944
Matatias Carp
- Denoël
- Mediations
- 26 Février 2009
- 9782207260593
«J'ai écrit ce livre de sang et de larmes avec mon sang et mes larmes», explique l'auteur de cette extraordinaire chronique clandestine de la tragédie des Juifs de Roumanie, une oeuvre unique, élaborée au coeur même de la tourmente. En cela, ce monument littéraire, pour la première fois traduit en français, occupe une place de premier plan dans ce qu'on a appelé «la bibliothèque de la Catastrophe». Soixante ans après sa parution à Bucarest entre 1946 et 1948, Cartea Neagra demeure de fait la principale source d'information sur l'extermination sauvage, par l'armée et la gendarmerie roumaines, de plus de 350 000 Juifs roumains et ukrainiens. Mis à l'index par le régime communiste, il tombera ensuite dans l'oubli. D'un intérêt historique comparable au Livre noir sur l'extermination des Juifs en URSS et en Pologne (1941-1945) de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, celui de Matatias Carp se distingue par les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles il a été écrit. Ce jeune avocat juif de Bucarest doublé d'un pianiste de grand talent prend en effet la mesure, dès 1940, de la menace qui pèse sur le judaïsme européen. Il se lance alors, au péril de sa vie et avec sa femme pour seule collaboratrice, dans une folle entreprise : enquêter et collecter en temps réel une sorte d'archive première du Génocide. Au fil du récit, le lecteur découvrira un véritable enfer, marqué par la diversité insoupçonnée des méthodes de tuerie : pogroms sanglants, fusillades massives en bordure des villages, Juifs brûlés vifs dans d'immenses porcheries, enfants jetés vivants dans des puits, marches de la mort dantesques, abattage et vente des déportés aux paysans les plus offrants. Ce morceau bouleversant d'histoire immédiate lève le voile sur un chapitre encore mal connu de la Shoah à l'est de l'Europe.
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Un acte honteux ; le génocide arménien et la question de la responsabilité
Taner Akçam
- Denoël
- Mediations
- 6 Novembre 2008
- 9782207259634
« Un acte honteux » : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes). Pourtant, aujourd'hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.
L'exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.
Akçam montre de manière irréfutable - puisque ce sont les documents ottomans qui parlent - que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs ».
Ce n'est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d'aisance. Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l'échec à traduire en justice les responsables.
Sans provocation ni militantisme, à l'heure où se pose la question de l'adhésion à l'Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l'histoire de leur pays.
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Au-delà de la guerre en Irak, quels sont les motifs secrets de l'administration Bush ? Cette formidable présence militaire au Moyen-Orient est-elle destinée à servir de tremplin à l'hégémonie des États-Unis sur le reste du monde ? Quelles sont les racines profondes du conservatisme américain ? Ses moyens, ses buts, sa morale ? Norman Mailer livre ici un texte percutant et sans concession - dans la lignée de son fameux livre publié il y a plus de trente ans, Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? Mailer pense l'Amérique, pense le monde, au-delà des carcans religieux et de l'émotion qui modèlent les pensées et les actions des uns et des autres.Ces réflexions ont suscité de très vifs débats aux États-Unis.
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Bruce, Brenda et David ; l'histoire du garçon que l'on transforma en fille
John Colapinto
- Denoël
- Impacts
- 30 Octobre 2014
- 9782207118269
Bruce et Brian Reimer sont jumeaux. En 1967, à la suite d'une erreur chirurgicale lors d'une circoncision, l'un des garçons a perdu son pénis. Les parents, désespérés, mettent le sort de leur fils entre les mains d'un chirurgien aux procédés pour le moins contestables, le Dr Money. Celui-ci les convainc de transformer Bruce en fille, et c'est ainsi que Bruce devient Brenda. L'auteur raconte tout, les états d'âme des parents, les visites hallucinantes dans l'unité de recherche psycho-hormonale, et surtout, le mal-être de cet enfant qui sera rejeté à l'école par ses camarades, et aura une conscience de plus en plus aiguë de sa différence et de la contradiction flagrante entre sa "nature" et les injonctions auxquelles il/elle est soumis. À14 ans, Brenda se sent irrépressiblement attiré par les filles et décide de retrouver son sexe à l'aide d'hormones inverses. Il change à nouveau de prénom, d'identité, cette fois il s'appellera David. Il rencontrera une femme, Jane, qu'il épousera. Mais c'est loin d'être un heureux dénouement puisque en 2002 et en 2004, David et son frère jumeau se sont suicidés.
En plus d'y découvrir les stupéfiantes théories du Dr Money et l'extraordinaire force de caractère d'un enfant pas comme les autres, Bruce, Brenda et David invite naturellement à penser la question, brûlante d'actualité, du genre et du sexe, tout en offrant une grande leçon d'humanité.
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La beauté et la douleur des combats ; une nouvelle histoire de la Première Guerre mondiale
Peter Englund
- Denoël
- Mediations
- 29 Septembre 2011
- 9782207261835
Alors que les derniers combattants de 14-18 viennent de disparaître, La beauté et la douleur des combats donne à voir ce que fut la Première Guerre mondiale au jour le jour et en renouvelle l'histoire. On y suit en effet vingt individus, tous inconnus ou oubliés, tous au bas de la hiérarchie (fonctionnaire, engagé volontaire, infirmière, écolière, aventurier) mais qui tous ont laissé un témoignage. Alors que la Grande Guerre est devenue synonyme des tranchées du front franco-allemand, la plupart d'entre eux évoluent sur d'autres théâtres, comme le front de l'Est, les Alpes, les Balkans, l'Afrique orientale et la Mésopotamie. Beaucoup sont jeunes, une vingtaine d'années seulement. En dépit de leur diversité, ils sont unis par le fait que la guerre leur vole quelque chose : la jeunesse, les illusions, l'espoir, la foi en l'humanité - la vie. Sur ces vingt, trois vont être tués, deux tomberont en captivité, deux seront fêtés en héros, deux finiront réduits à l'état d'épave. Plusieurs accueillent favorablement la guerre quand elle éclate mais apprennent à la détester ; quelques-uns la détestent dès le premier jour ; l'un d'eux l'aime du début à la fin. Un autre finira littéralement fou et échouera dans un hôpital psychiatrique, un autre encore n'entendra pas tirer un seul coup de feu. Et ainsi de suite dans une perpétuelle oscillation entre une fascination pour l'étrange beauté des combats et une profonde douleur. Si presque tous vont vivre des événements dramatiques et effroyables, Peter Englund met plutôt l'accent sur les caractères, les sentiments, les expériences et les atmosphères. En un tour de force magistral, il parvient ainsi à ramener un événement historique majeur à sa plus petite composante, sa particule élémentaire : l'individu et ce qu'il a vécu.
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à nous d'écrire l'avenir ; comment les nouvelles technologies bouleversent le monde
Jared Cohen, Anatole Muchnik, Eric Schmidt
- Denoël
- Impacts
- 8 Novembre 2013
- 9782207116715
Jamais auparavant dans l'histoire nous n'avons eu autant de pouvoir au bout de nos doigts. Internet, et plus globalement les nouvelles technologies, a renversé l'ordre du monde : une poignée de citoyens peut se mesurer à un État, le temps et l'espace sont abolis, les identités se brouillent entre réel et virtuel, notre vulnérabilité s'accroît.
Depuis la diplomatie jusqu'à l'aide humanitaire en passant par la lutte contre le terrorisme, les révolutions citoyennes, les dangers du piratage et la préservation de la vie privée, Eric Schmidt et Jared Cohen décrivent ce monde nouveau, aussi fascinant qu'inquiétant, dans lequel nous entrons à peine, sans oublier leurs rencontres avec Henry Kissinger ou encore Julian Assange, leurs visites de terrain entre l'Irak en guerre (où ils se sont rencontrés), la Corée du Nord et la Silicon Valley.
De cet ouvrage magistral ressort une ode résolument optimiste à la modernité qui, et c'est sa grande force, n'ignore pas sa face sombre. Un portrait passionnant du monde de demain décrit par deux des visionnaires les plus renommés d'Internet.
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Et si Barack Obama n'était pas réélu en novembre 2012 ? Vu d'Europe, le scénario paraît improbable : comment les Américains pourraient-ils désavouer un président aussi exaltant, qui a radicalement changé l'image des Etats-Unis sur le vieux continent ? Pourquoi se priver de celui que le monde entier leur envie ? Mais pour qui s'aventure au plus profond de l'Amérique, le constat est sans appel : en à peine trois ans, Barack Obama s'est coupé de ceux qui l'avaient porté à la présidence.
Etant donné les espoirs considérables qu'il a inspirés, une déception était sans doute inévitable. Mais entre des réformes inabouties, un taux de chômage toujours en hausse, des échecs électoraux, les nombreuses concessions faites à ses adversaires et une personnalité trop réservée, même ses plus fervents admirateurs en viennent à douter, tandis qu'il a déjà perdu les électeurs de gauche.
A trop projeter sur la scène politique d'outre-Atlantique leurs propres attentes, les Français en arrivent à se méprendre totalement sur l'action et le bilan du président sortant. Nul mieux qu'un Américain de Paris ne pouvait décrypter pour eux la vie politique aux Etats-Unis. Au premier rang des supporters de Barack Obama en 2008, Donald Morrison permet de comprendre quel est l'état d'esprit des partisans du président- candidat à quelques mois du scrutin.
Au fil de cette enquête politique, menée entre Paris et New York, nourrie des confidences d'insiders de la capitale fédérale aussi bien que du bon sens des Américains moyens de Springfield (Illinois), multipliant les allers-retours entre l'Élysée et la Maison- Blanche, ce sont les rouages les plus méconnus de la démocratie américaine qui sont ici dévoilés.
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La lanterne magique de Molotov ; voyage à travers l'histoire de la Russie
Rachel Polonsky
- Denoël
- Mediations
- 6 Septembre 2012
- 9782207110362
Du temps où elle vivait à Moscou, Rachel Polonsky a habité dans une résidence qui, sous les tsars puis les Soviets, était réservée aux plus éminents serviteurs de l'État. Bien avant elle, Viatcheslav Molotov, bras droit de Staline, avait vécu entre ces murs.
S'aventurant dans l'ancien appartement de l'apparatchik, Rachel Polonsky y découvre sa bibliothèque. Celle-ci révèle un bibliophile fervent. Molotov avait lu tous les classiques et possédait de nombreuses éditions originales, pour certaines dédicacées par des écrivains qu'il a plus tard envoyés au goulag.
Chaque livre trouvé par Rachel Polonsky sur les étagères devient une invitation à un voyage à travers la Russie et son histoire. Elle part ainsi à la recherche des endroits associés aux écrivains présents dans la bibliothèque mais aussi aux membres de l'élite qui ont vécu dans l'immeuble de Molotov. Commencé comme une pérégrination sur les traces de Pouchkine dans les rues autour du Kremlin, entre les églises, et les vestiges laissés par les familles aristocratiques, son voyage l'amène ensuite dans les villages de datchas, sur les rives du Don et en Sibérie, depuis le cercle arctique jusqu'à l'Extrême-Orient.
De Taganrog à Arkhangelsk, entre Chalamov et Dostoïevski, Rachel Polonsky rencontre dans ces pages le passé d'un pays ravagé par les guerres, les famines, les génocides et le totalitarisme, mais finalement sauvé par ses écrivains.
Invitation au voyage immobile, ode à l'âme russe, célébration de la littérature, La lanterne magique de Molotov recèle la poésie de ces livres dont on ne sort jamais tout à fait.