Postface inédite
Au cours de l'hiver 2004, Chowra Makaremi découvre un cahier contenant un témoignage écrit par son grand-père, Aziz Zarei, disparu dix ans auparavant. Il y raconte le destin de la tante et de la mère de la jeune femme dans les premières années de la République islamique d'Iran. En 1979, la révolution de février renverse le Shah. Un régime théocratique s'installe au prix d'une violence sanglante, longtemps restée secrète, contre celles et ceux qui ont l'audace de résister. Les filles d'Aziz, révolutionnaires puis opposantes, en font partie : Fataneh est exécutée en 1982, Fatemeh est tuée au cours d'un massacre de prisonniers politiques en 1988. Dans le silence et la terreur qui régneront encore longtemps en Iran, leur père a consigné leur histoire. C'est ce cahier, présenté et traduit par Chowra Makaremi, qui fournit la matière principale du présent ouvrage. S'y ajoutent des lettres des deux femmes disparues ainsi qu'un récit retraçant le chemin depuis la découverte du cahier. Ces témoignages jettent un éclairage bouleversant sur la révolution iranienne. Plusieurs décennies après les faits, les responsables et exécutants de ces crimes ont gravi les échelons du pouvoir. Ce récit renoue les fils perdus de la violence qui continue de frapper l'Iran, mais il tisse également ceux de la résistance révolutionnaire.
« Se plonger dans les histoires de drogue est l'unique point de vue qui m'ait permis de comprendre vraiment les choses. Observer les faiblesses humaines, la physiologie du pouvoir, la fragilité des relations, l'inconsistance des liens, la force colossale de l'argent et de la férocité. L'impuissance absolue de tous les enseignements mettant en valeur la beauté et la justice, ceux dont je me suis nourri. La coke était l'axe autour duquel tout tournait. La carte du monde était certes dessinée par le pétrole, le noir, celui dont nous sommes habitués à parler, mais aussi par le pétrole blanc, comme l'appellent les parrains nigérians. Le pétrole est le carburant des moteurs, la coke celui des corps ».
Après Gomorra, Roberto Saviano poursuit son travail d'enquête et de réflexion sur le crime organisé à l'échelle mondiale. D'où le crime tire-t-il sa force? Comment l'économie mondiale a-t-elle surmonté la crise financière de 2008? Une seule et même réponse : grâce à l'argent de la cocaïne.
Extra pure nous convie à un voyage du Mexique à la Russie, de la Colombie au Nigeria, en passant par les États-Unis, l'Espagne, la France et l'Italie de la 'ndrangheta calabraise. Au fil de cette exploration, l'auteur raconte avec une puissance épique inégalée ce que sont les clans criminels partout dans le monde. Et il démonte impitoyablement tout le fonctionnement de l'économie.
Quel lien entre la législation de l'avortement et la baisse de la criminalité aux États-Unis ? Quelles sont les vraies motivations des agents immobiliers ? Pourquoi les revendeurs de drogue vivent-ils plus longtemps chez leur mère ? L'économie, vue sous cet angle, incongru en apparence, mais qui est celui de la plus sérieuse rationalité des agents, des comportements, des causes et effets, traite de sujets peu conventionnels. Elle a reçu un nom : freakonomics, ou «économie saugrenue». Elle jette une lumière de biais sur le désordre des événements ; elle met à nu des a priori à prétention de scientificité irréfutable ; elle transforme notre regard sur le monde globalisé, qui nous apparaît, pour finir, moins impénétrable et incompréhensible.
Avec Freakonomics, leur premier livre (Folio actuel numéro 132), Levitt et Dubner ont transformé notre regard sur le monde en appliquant les méthodes de l'économie aux petites bizarreries de la vie quotidienne.
SuperFreakonomics aborde une nouvelle série de questions aussi insolites les unes que les autres. La méthode économique n'est ici ni une simple discipline universitaire ni une stricte explication mathématique de l'"économie", mais un instrument dont il faut se servir pour décrire comment nous prenons des décisions : c'est le mariage de la méthode économique et de la curiosité iconoclaste. Finalement, il ressort de toutes ces démonstrations une redoutable évidence : les êtres humains, que l'économie traite en sujets rationnels et calculateurs, ne font qu'obéir aux incitations.
À force, le constat, par sa lucidité, est devenu un lieu commun : le modèle occidental d'exploitation des ressources naturelles arrive à sa limite ; les ressources vitales s'épuisent dans des régions de l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe de l'Est, de l'Amérique du Sud, de l'Arctique et des États insulaires du Pacifique.
Dans un magistral essai de configuration de notre avenir, nourri des enseignements tirés de situations historiques passées mais analysées dans leur spécificité respective, Harald Welzer jette un regard pour ainsi dire clinique et tire la conclusion de cette situation avérée : de plus en plus d'hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Des conflits violents opposeront tous ceux qui prétenderont se nourrir sur une seule et même portion de territoire ou boire à la même source en train de se tarir. Bientôt la distinction entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuiront leur environnement, entre les réfugiés politiques et les réfugiés climatiques, ne sera plus pertinente tant se multiplieront des guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu.
Les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un grand avenir : l'humanité assistera non seulement à des migrations massives, mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions dont l'enjeu sera les droits à l'eau et à l'exploitation, mais aussi à de véritables guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des guerres de convictions.
Creusant le sillon de l'anthropologie de la violence tracé par ses précédentes recherches, Harald Welzer a écrit la première histoire, non convenue, du XXIe siècle.
La biotechnique contemporaine menace-t-elle d'altérer la nature humaine et de nous propulser ainsi dans une «post-humanité» effraynate ?La nature humaine modèle et détermine les différents types possibles de régimes politiques. Toute technique assez puissante pour remodeler ce que nous sommes menace potentiellement la démocratie libérale et la nature de la politique elle-même. Nous devons refuser ces mondes futurs qui nous sont proposés sous le faux étendard de la liberté - qu'il soit celui des droits de reproduction illimités ou celui de la recherche scientifique sans entraves.La liberté véritable signifie la liberté, pour les communautés politiques, de protéger les valeurs qui les fondent contre la révolution biologique d'aujourd'hui.
Quels sont les principes clairs au fondement du journalisme et dont les citoyens sont en droit d'attendre le respect, pour vivre en êtres libres et autonomes?
1. S'astreindre au respect de la vérité.
2. Servir en priorité les intérêts du citoyen.
3. Par essence, vérifier ses informations.
4. Conserver son indépendance à l'égard de ceux dont on relate l'action.
5. Exercer sur le pouvoir un contrôle indépendant.
6. Offrir au public une tribune pour exprimer ses critiques et proposer des compromis.
7. Donner intérêt et pertinence à ce qui est réellement important.
8. Fournir une information complète et équilibrée.
9. Obéir aux impératifs de sa propre conscience.
Barack Obama a-t-il l'étoffe d'un président de guerre ? Parmi tous les périls qui planent sur son mandat, la guerre d'Afghanistan est sans doute le défi le plus important qu'il ait à relever.
Au lendemain de sa victoire, l'ancien candidat " anti-guerre " a dû endosser l'habit du commandant en chef pour sortir l'Amérique du bourbier dans lequel George W. Bush l'avait précipitée. C'est cette mue que raconte Bob Woodward, poursuivant son exploration des coulisses du pouvoir américain. Fort d'un accès privilégié aux documents les mieux gardés et des confidences des personnalités les plus haut placées à Washington, il décrit sous un jour nouveau les deux premières années de l'administration Obama et dresse un portrait inédit du 44e président des États-Unis.
Dans Les guerres d'Obama, on assiste ainsi à son premier briefing par les services de renseignement, où il apprend que la CIA entretient une véritable armée clandestine au Pakistan, on suit au jour le jour la constitution de l'équipe chargée de la sécurité et de la politique extérieure des Etats-Unis, notamment comment Barack Obama a convaincu Hillary Clinton, pourtant son adversaire, de le rejoindre, et on est plongé dans la véritable guerre de tranchées qui voit s'affronter la Maison Blanche et le Pentagone sur la conduite à tenir en Afghanistan.
Car c'est bien à une guerre dans la guerre que Barack Obama a été confronté, avec le risque de voir les militaires prendre le pas sur le pouvoir civil. Au-delà des événements cruciaux qu'il est le premier à évoquer, Bob Woodward nous permet ainsi de mieux comprendre comment Barack Obama pense, décide et agit.
Y a-t-il un modèle japonais ? Dans quelle mesure est-il transposable ? Et d'abord, de quoi est-il fait ?D'une priorité absolue donnée à la connaissance et à l'information, répond Ezra Vogel, sociologue de Havard et passionné du Japon. Un seul facteur explique le succès du Japon, médaille d'or de l'économie mondiale : la mobilisation générale pour l'apprentissage de la connaissance.Apprendre n'est rien. Mais apprendre à apprendre suppose un style d'éducation, un type spécial de presse et d'édition, et plus encore qu'une chasse au renseignement ou un réseau mondial d'information à tous les niveaux, une humilité intellectuelle et un dressage mental.Après le défi américain, le défi japonais ? Comme dit Jean-Jacques Servan-Schreiber dans la préface qu'il lui revenait de faire, «dans sa simplicité, le message sincère et courageux d'Ezra Vogel ne nous livre pas seulement le Japon, il nous livre à nous-mêmes».