Une part de l'activité des grandes entreprises consiste aujourd'hui à manipuler la science, pour instiller le doute. Les fabricants de tabac, les premiers, recrutèrent de faux experts, firent publier des études biaisées, organisèrent des fausses conférences scientifiques et corrompirent des sociétés savantes afin de convaincre que le tabac n'était peut-être pas responsable du cancer du poumon. Les mêmes procédés ont été remis au goût du jour pour dédouaner l'amiante de ses méfaits, pour relativiser ou nier le réchauffement climatique, pour faire du déclin des abeilles un «mystère» sans lien avec les nouvelles générations d'insecticides - sans oublier le bisphénol A, l'un des plus graves scandales sanitaires de ces dernières décennies, ni les OGM, pour lesquels la puissance des intérêts en jeu est telle que les chercheurs ne peuvent plus s'exprimer librement... Stéphane Foucart décortique les mécanismes de ces manoeuvres ; il montre comment abîmer la science et détruire le savoir met nos vies en danger.
À force, le constat, par sa lucidité, est devenu un lieu commun : le modèle occidental d'exploitation des ressources naturelles arrive à sa limite ; les ressources vitales s'épuisent dans des régions de l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe de l'Est, de l'Amérique du Sud, de l'Arctique et des États insulaires du Pacifique.
Dans un magistral essai de configuration de notre avenir, nourri des enseignements tirés de situations historiques passées mais analysées dans leur spécificité respective, Harald Welzer jette un regard pour ainsi dire clinique et tire la conclusion de cette situation avérée : de plus en plus d'hommes disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Des conflits violents opposeront tous ceux qui prétenderont se nourrir sur une seule et même portion de territoire ou boire à la même source en train de se tarir. Bientôt la distinction entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuiront leur environnement, entre les réfugiés politiques et les réfugiés climatiques, ne sera plus pertinente tant se multiplieront des guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu.
Les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un grand avenir : l'humanité assistera non seulement à des migrations massives, mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions dont l'enjeu sera les droits à l'eau et à l'exploitation, mais aussi à de véritables guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des guerres de convictions.
Creusant le sillon de l'anthropologie de la violence tracé par ses précédentes recherches, Harald Welzer a écrit la première histoire, non convenue, du XXIe siècle.
Le spectre qui hante cette fin de siècle n'est plus le communisme, mais la dérive technologique du capitalisme industriel : jusqu'où peut-on aller trop loin dans la dynamique de l'innovation ? Accroissement de bien-être et de pouvoir d'un côté, de l'autre multiplication des risques et des accidents à une échelle sans précédent : du nucléaire aux recherches biomédicales, la science est entrée dans l'ère du soupçon. Les hommes ne découvrent pas seulement qu'il y a des limites à l'exploitation des ressources naturelles mais qu'il y en a aussi à l'exploitation de leur génie technique. Tel est le véritable sens de la prise de conscience écologique. Le discours des techniciens nous fait croire que la technologie est si complexe qu'elle relève des seuls experts et, quand les choses tournent mal, que c'est la faute au destin : double mystification.Pour faire face aux problèmes sans précédent que soulève la technologie, il faut une autre pratique de la démocratie. Dans quelle mesure et à quelles conditions peut-on maîtriser le changement technique ? C'est l'enjeu politique majeur de cette fin de siècle, et c'est l'affaire de tous.
La société est en état de choc informatique : le déferlement des nouvelles technologies de l'information secoue les structures économiques, sociales, culturelles. Pour les uns, cette secousse est catastrophique : il ne peut en résulter que faillites, misère, atteintes aux libertés. Big Brother serait au coin de la rue... Pour les autres, la révolution informatique est le moyen de sortir de la crise, et d'inventer de nouvelles manières de vivre, de travailler, d'être libre. Le bonheur post-industriel serait à notre portée... Entre ces deux extrêmes, où se trouve la vérité ? Martin Ader la recherche dans les faits. Quelles sont les conséquences actuelles de l'informatisation ? Quels en seront les effets dans dix ans ? Quelles pesanteurs risquent d'interdire ses manifestations bénéfiques ? Quels dangers industriels peuvent se concrétiser ?