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Gallimard
-
Le comte de Monte-Cristo Tome 1
Alexandre Dumas
- Gallimard
- Folio classique
- 8 Avril 2024
- 9782073082435
Comment devenir comte de Monte-Cristo quand on est simple marin? Ce roman est le récit d'une transformation, de celles qui affectent les créatures acculées au changement : la métamorphose.
Espérant modestement devenir capitaine, Edmond Dantès se heurtera pourtant à la conspiration la plus lâche. Dans les geôles du château d'If, où il a été injustement jeté, Edmond entame la mue d'un être rivé à la plus dévorante des passions : la vengeance. Innocent décrété coupable par les calculs de ses ennemis et le cynisme de toute une époque, Dantès ne s'en laissera plus compter : à lui intrigues et dissimulation. Pour faire tomber les masques il lui faudra s'en forger un, pétri dans la rancoeur des années perdues.
Palpitant roman d'aventures, devenu le modèle du genre, cette traversée épique du XIXe siècle précipitera les personnages de Marseille à Paris en passant par Rome et la Méditerranée. Le Comte de Monte-Cristo répond aux mesquineries du siècle par le souffle d'une odyssée. -
Le comte de Monte-Cristo Tome 2
Alexandre Dumas
- Gallimard
- Folio classique
- 8 Avril 2024
- 9782073082473
Comment devenir comte de Monte-Cristo quand on est simple marin ? Ce roman est le récit d'une transformation, de celles qui affectent les créatures acculées au changement : la métamorphose.
Espérant modestement devenir capitaine, Edmond Dantès se heurtera pourtant à la conspiration la plus lâche. Dans les geôles du château d'If, où il a été injustement jeté, Edmond entame la mue d'un être rivé à la plus dévorante des passions : la vengeance. Innocent décrété coupable par les calculs de ses ennemis et le cynisme de toute une époque, Dantès ne s'en laissera plus compter : à lui intrigues et dissimulation. Pour faire tomber les masques il lui faudra s'en forger un, pétri dans la rancoeur des années perdues.
Palpitant roman d'aventures, devenu le modèle du genre, cette traversée épique du XIXe siècle précipitera les personnages de Marseille à Paris en passant par Rome et la Méditerranée. Le Comte de Monte-Cristo répond aux mesquineries du siècle par le souffle d'une odyssée. -
À la recherche du temps perdu Tome 1 : du côté de chez Swann
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 18 Juillet 2013
- 9782072495670
Edition enrichie de Antoine Compagnon comportant une préface et un dossier sur le roman.
Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. -
À la recherche du temps perdu Tome 2 : à l'ombre des jeunes filles en fleurs
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 22 Août 2019
- 9782072843358
"Tout d'un coup, dans le petit chemin creux, je m'arrêtai touché au coeur par un doux souvenir d'enfance : je venais de reconnaître, aux feuilles découpées et brillantes qui s'avançaient sur le seuil, un buisson d'aubépines défleuries, hélas, depuis la fin du printemps. Autour de moi flottait une atmosphère d'anciens mois de Marie, d'après-midi du dimanche, de croyances, d'erreurs oubliées. J'aurais voulu la saisir. Je m'arrêtai une seconde et Andrée, avec une divination charmante, me laissa causer un instant avec les feuilles de l'arbuste. Je leur demandai des nouvelles des fleurs, ces fleurs de l'aubépine pareilles à de gaies jeunes filles étourdies, coquettes et pieuses. "Ces demoiselles sont parties depuis déjà longtemps", me disaient les feuilles."
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L'Appel de la forêt est un roman de formation. Ou plutôt de dé-formation : La métamorphose d'un étrange chien des terres du Sud en un loup affrontant les déserts blancs du Grand Nord. C'est l'histoire d'un retour aux origines primitives, du réveil des instincts sauvages trop longtemps anesthésiés par la domestication. En s'identifiant au chien-loup, le lecteur éprouve toutes les passions qui se bousculent dans une vie et un coeur d'homme au hasard des rencontres.
Au-delà d'un grand récit sur la conquête de la liberté individuelle et sur l'amour qui transcende l'hostilité d'un monde cruel, London défend ici l'idée d'une intelligence animale : pour lui, elle se manifeste par des sensations, des émotions et une forme de conscience et de raison rudimentaires. Ce chien sent, aime, comprend, souffre : il est notre frère. En donnant à son héros la dignité d'un membre de la famille 'différent', London anticipe nos débats contemporains sur la place de l'animal dans la société et sur l'acceptation de la différence. Buck, le chien-loup qui voulait vivre parmi les hommes, est à jamais une figure de notre humanité, et l'un des plus grands personnages de notre littérature. -
"Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. [...] "Que m'est-il arrivé?" pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. [...] "Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises", pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos."
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Préface de Philippe Jaworski.
Dans les bars de Dawson City, Jack London écoute les histoires de bêtes sauvages rencontrées dans les forêts du Grand Nord, que racontent les chercheurs d'or. Il lit Darwin, se passionne pour la théorie de l'évolution. Se nourrissant à toutes les sources, travaillant avec une énergie indomptable, il écrit en 1906 ce conte cruel. Roman de formation, Croc-Blanc fait entrer le lecteur dans la conscience d'un loup : nous partageons ses émotions, nous vivons ses aventures de liberté et de servitude, de souffrance, de combat, d'amour filial. Précurseur, London montre le caractère relatif de la frontière entre les espèces, installe l'hypothèse d'une intelligence animale et fait l'éloge de l'élan vital qui régit l'existence de toute créature vivante. -
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Stefan Zweig
- Gallimard
- Folio classique
- 4 Février 2015
- 9782072478345
Édition enrichie de Jean-Pierre Lefebvre comportant une préface et un dossier sur le roman.
Au casino de Monte-Carlo, une veuve anglaise prend sous son aile un jeune homme perdu par la fièvre du jeu. Assumant le rôle de mère et d'amante, elle tente tout pour l'aider. Elle-même ne se reconnaît plus : va-t-elle abandonner sa vie bourgeoise et s'enfuir avec lui ? Le sauver implique de se perdre. Voici le récit des vingt-quatre heures qui changent une vie.
Dans cette sombre nouvelle, parue en 1925, qui a beaucoup frappé Freud, Zweig se montre au sommet de son art de psychologue, dans l'analyse du coup de foudre amoureux et de l'addiction au jeu, ainsi que d'une passion plus complexe qui menace l'héroïne : la pitié dangereuse, ce mélange de sensualité et de devoir.
L'auteur décrit admirablement le conflit intérieur qui se joue en chaque individu quand son existence se change en destin. -
À la recherche du temps perdu Tome 3 : le côté de Guermantes
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 3 Février 2021
- 9782072914645
Sur la route qui mène de l'enfance à la vieillesse, des joies de Combray à la perte des illusions du Temps retrouvé, Le Côté de Guermantes signe la fin de l'adolescence. On y observe l'aristocratie parisienne à travers les yeux d'un jeune bourgeois. Deux amours impossibles et douloureuses s'y nouent : la passion du Narrateur pour Oriane de Guermantes, et celle de son ami Saint-Loup pour l'actrice Rachel. Le salon mondain est un microcosme qui révèle ce qui intéresse en profondeur le romancier : la lutte de l'intelligence contre la bêtise, la force de la confrontation des points de vue, la richesse de la fluidité des identités.
Le Côté de Guermantes est le témoignage mélancolique d'une époque en transition, qui court à la guerre de 1914. Le spectre de l'affaire Dreyfus plane sur tout le roman et en divise les acteurs. La lucidité et le pessimiste de Proust s'y expriment avec vigueur. Dénonçant le règne des apparences, le romancier met son extraordinaire talent d'observateur au service d'une satire sociale. Il fait de l'ironie une arme de combat, et de la méchanceté un art. Le Côté de Guermantes est le roman le plus drôle de toute la Recherche. Il est aussi le plus sombre : s'y jouent la maladie de la grand-mère du Narrateur, et celle de Swann. Mais par-dessus tout, c'est l'émerveillement devant le mouvement de la vie qui emporte le Narrateur et son lecteur.
À la recherche du temps perdu est une exceptionnelle comédie sociale. Le Côté de Guermantes en est la preuve éclatante. -
Edition enrichie de Thierry Laget comportant une préface et un dossier sur le roman.
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.
Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise. -
Joseph K., cadre de banque, est arrêté chez lui, un beau matin, sans raison, le jour de son trentième anniversaire. Si on le laisse libre d'aller et venir, il ne cesse de se heurter à des obstacles absurdes, à des êtres étranges, à une réalité qui semble se dérober à mesure qu'il tente de percer le mystère de son "arrestation". Une justice invisible mais menaçante, qui ne définit jamais la faute qu'il a pu commettre, le cerne de toutes parts.
Le Procès, que Kafka considérait comme inachevé, et qui parut en 1925, moins d'un an après sa mort, est un livre d'une originalité radicale, sans sources ni modèles, qui entraîne son personnage, tout comme les lecteurs, sur un terrain de plus en plus instable, à la manière des sables mouvants.
Avec une notice de Régis Quatresous : "Traduire, retraduire Le Procès. Pour saluer Alexandre Vialatte". -
1815 : Edmond Dantès est ce jeune marin à qui tout réussit. On lui promet le grade de capitaine ; il va pouvoir épouser sa fiancée. Mais, victime d'une machination, il est accusé d'être un conspirateur bonapartiste. Son bonheur et son ascension sociale sont brisés net. Dans les geôles du château d'If, au large de Marseille, s'amorce le roman de sa vengeance. Après quatorze années d'enfermement, Edmond Dantès n'aura de cesse de punir ceux qui l'ont trahi. Puisque sa vie lui a été volée, autant en rêver d'autres. Il est temps de se réinventer : le simple marin devient comte de Monte-Cristo.
Entre liberté et justice, vengeance et métamorphose, voici le chef-d'oeuvre du roman d'aventures. -
Edition enrichie de Roger Borderie comportant une préface et un dossier sur le roman.
Victor Hugo a vingt-six ans quand il écrit, en deux mois et demi, Le Dernier Jour d'un Condamné, roman qui constitue sans doute le réquisitoire le plus véhément jamais prononcé contre la peine de mort.
Nous ne saurons pas qui est le Condamné, nous ne saurons rien du crime qu'il a commis. Car le propos de l'auteur n'est pas d'entrer dans un débat mais d'exhiber l'horreur et l'absurdité de la situation dans laquelle se trouve n'importe quel homme à qui l'on va trancher le cou dans quelques heures.
Ce roman - aux accents souvent étrangement modernes - a une telle puissance de suggestion que le lecteur finit par s'identifier au narrateur dont il partage tour à tour l'angoisse et les vaines espérances. Jusqu'aux dernières lignes du livre, le génie de Victor Hugo nous fait participer à une attente effarée : celle du bruit grinçant que fera le couperet se précipitant dans les rails de la guillotine.
Quiconque aura lu ce livre n'oubliera plus jamais cette saisissante leçon d'écriture et d'humanité. -
Edition enrichie illustrée de William Butcher comportant une préface et un dossier sur le roman.
Le professeur Lidenbrock, un scientifique excentrique, découvre un manuscrit crypté révélant l'existence, en Islande, d'un passage menant au centre de la terre. Accompagné de son neveu Axel, le narrateur, et d'un guide islandais, Hans, il organise une expédition dans les entrailles terrestres, qui se révèle être une plongée dans le passé. Après de nombreuses péripéties, les trois hommes découvrent un monde perdu : une caverne contenant plantes, poissons et animaux préhistoriques, dont certains restent bien vivants.
Dans ce livre plus qu'ailleurs, Verne laisse libre cours à son imagination. Voyage au centre de la terre (publié en 1864 et 1867) anticipe de manière jubilatoire le moment fatidique où la terre sera entièrement cartographiée, y compris dans ses profondeurs. L'auteur y exprime son désir d'exploration mais aussi son rêve d'un ailleurs inexploré. -
Edition enrichie de Robert Abirached comportant une préface et un dossier sur le roman.
Le Figaro du 23 janvier 1868 à propos de Thérèse Raquin : "C'est le résidu de toutes les horreurs. Le sujet est simple, le remords physique de deux amants qui tuent le mari mais qui, ce mari tué, n'osent plus s'étreindre, car voici le supplice délicat qui les attend : Ils poussèrent un cri et se pressèrent davantage, afin de ne pas laisser entre leur chair de place pour le noyé. Et ils sentaient toujours des lambeaux de Camille, qui s'écrasait ignoblement entre eux. Enfin, un jour, ces deux forçats de la morgue tombent épuisés, empoisonnés, l'un sur l'autre, devant le fauteuil de la vieille mère paralytique, qui jouit intérieurement de ce châtiment par lequel son fils est vengé... Forçons les romanciers à prouver leur talent autrement que par des emprunts aux tribunaux et à la voirie." -
Edition enrichie de Jacques Noiray comportant les préfaces de Balzac, une introduction à l'oeuvre et un dossier sur le roman.
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion. -
"L'avenir arrivera-t-il ? il semble qu'on peut presque se faire cette question quand on voit tant d'ombre terrible. Sombre face-à-face des égoïstes et des misérables. Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche, l'appétit croissant par l'enivrement, un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé qu'il ferme l'âme ; - chez les misérables, la convoitise, l'envie, la haine de voir les autres jouir, les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements, les coeurs pleins de brume, la tristesse, le besoin, la fatalité, l'ignorance impure et simple.
Faut-il continuer de lever les yeux vers le ciel ? le point lumineux qu'on y distingue est-il de ceux qui s'éteignent ? L'idéal est effrayant à voir ainsi perdu dans les profondeurs, petit, isolé, imperceptible, brillant, mais entouré de toutes ces grandes menaces noires monstrueusement amoncelées autour de lui ; pourtant pas plus en danger qu'une étoile dans les gueules des nuages."
IVe partie, livre 7, chap. IV. -
À la recherche du temps perdu Tome 4 : Sodome et Gomorrhe
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 3 Mars 2022
- 9782072984020
1898 : en pleine affaire Dreyfus, le Paris fin-de-siècle se divise ; mais c'est un tout autre enjeu qui se trame dans la cour d'un hôtel particulier. La parade amoureuse de Charlus et Jupien - un bourdon autour d'une fleur - révèle au Narrateur la ' race maudite ' des ' hommes-femmes ', survivants de Sodome et Gomorrhe. Narrateur et lecteurs deviennent voyeurs. Ainsi, dans cette après-midi printanière, nous sommes bien loin du charme bucolique de Combray et des intermittences du coeur : l'âge adulte et le trouble des désirs émergent brutalement. Honteuse ou heureuse, ' l'inversion ' inquiète le Narrateur. Albertine lui est-elle acquise ?
Mais l'écume des choses n'est rien à côté du chagrin retrouvé au souvenir de la mort de sa grand-mère. Quelles traces laisser, comment se survivre à soi-même ? Dans ce théâtre mondain et politique, la société est, sans le savoir, en pleine transformation.
Dernier volume publié du vivant de Proust, Sodome et Gomorrhe est une prouesse de lucidité, d'audace et de modernité sur la société et sur l'individu. Progrès techniques et troubles du genre annoncent un monde nouveau, qui est déjà le nôtre. -
Édition enrichie de Philippe Jaworski comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d'Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d'une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l'embourgeoisement ne lui réussit pas... Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l'auteur, raconte la découverte d'une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l'oeuvre met en péril l'identité de l'écrivain. Comment survivre à la gloire, et l'unir à l'amour, sans se perdre soi-même? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature. -
Une journée dans la vie d'une femme. Vivant dans la haute société anglaise, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'héroïne s'interroge sur ses choix - pourquoi n'a-t-elle pas épousé l'homme qu'elle aimait vraiment, qui lui rend visite ce jour-là? -, ses souvenirs, ses angoisses - pourquoi est-elle si frappée par la mort d'un ancien militaire qui ne s'est pas remis de la guerre, pourtant un parfait inconnu pour elle? Crise existentielle qui mène à un dédoublement de personnalité, aux portes de la folie.
Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, mais aussi de se reconnaître soi-même. Comment s'émanciper du carcan social, comment assumer son identité? Publié en 1925, Mrs Dalloway est le chef-d'oeuvre de Woolf et l'un des piliers de la littérature du XXe siècle. Dans ce roman poétique, porté par la musique d'une phrase chantante et d'une narration incisive, les impressions deviennent des aventures. -
Édition enrichie de Benedikte Andersson comportant une préface d'Adrien Goetz et un dossier sur l'oeuvre.
"Il était là, grave, immobile, absorbé dans un regard et dans une pensée. Tout Paris était sous ses pieds, avec les mille flèches de ses édifices et son circulaire horizon de molles collines, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts et son peuple qui ondule dans ses rues, avec le nuage de ses fumées, avec la chaîne montueuse de ses toits qui presse Notre-Dame de ses mailles redoublées. Mais dans toute cette ville, l'archidiacre ne regardait qu'un point du pavé : la place du Parvis ; dans toute cette foule, qu'une figure : la bohémienne.
Il eût été difficile de dire de quelle nature était ce regard, et d'où venait la flamme qui en jaillissait. C'était un regard fixe, et pourtant plein de trouble et de tumulte. Et à l'immobilité profonde de tout son corps, à peine agité par intervalles d'un frisson machinal, comme un arbre au vent, à la roideur de ses coudes plus marbre que la rampe où ils s'appuyaient, à voir le sourire pétrifié qui contractait son visage, on eût dit qu'il n'y avait plus dans Claude Frollo que les yeux du vivant." -
Peinture acerbe d'une France du XIXe siècle devenue esclave des codes de la bourgeoisie, L'Éducation sentimentale trace le parcours amoureux d'un jeune homme, Frédéric, épris d'une femme mariée, Madame Arnoux, dont l'image ne le quitte plus. Par sentimentalisme, le héros se complait dans un amour romantique. Mais Frédéric n'est pas à la hauteur de la passion qu'il éprouve : les mesquineries humaines ne cessent de le rattraper, et achèvent de maculer l'attachement céleste qu'il croit ressentir.
Dans une France où s'annonce la Révolution de 1848, Flaubert n'épargne rien à ces amants anachroniques, en faisant de Frédéric un idéaliste fourvoyé et de Madame Arnoux une Princesse de Clèves égarée. C'est pourtant chez ces êtres décalés que Flaubert décèle la grâce émouvante des amours boiteuses. -
À la recherche du temps perdu Tome 5 : la prisonnière
Marcel Proust
- Gallimard
- Folio classique
- 8 Septembre 2022
- 9782072988233
Dès le réveil, été comme hiver, le temps parisien entre par la fenêtre du Narrateur, frontière entre le monde et l'intime. "Ce fut surtout de ma chambre que je perçus la vie extérieure pendant cette période." Car, profitant d'une absence de sa mère, il a installé chez lui la femme aimée, Albertine, passagère clandestine qu'il tient cachée et surveille à chaque sortie, dans la crainte qu'elle lui préfère tel autre homme ou telle femme. Comment la retenir ? Faut-il dorer la cage du bel oiseau, cadeau après cadeau, dans une débauche de luxe ? Renoncer pour elle à sortir, à voyager, à vivre, en se consumant d'une jalousie sans objet ? Fou d'amour et de douleur, il se fait peu à peu le prisonnier de sa prisonnière. Tandis qu'Albertine devient la geôlière de son geôlier. L'amour est-il la valse mélancolique de deux victimes consentantes ?
Dans ce magnifique roman introspectif paru en 1923, Proust développe magistralement sa vision de la jalousie, corollaire nécessaire de l'amour. Cet extraordinaire huis-clos est le récit d'une passion démesurée, qui se dévore elle-même. La Prisonnière offre l'une des plus belles réflexions de la littérature sur l'impossibilité de l'amour, pourtant éternellement recommencé. -
Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique avantageux. Le hasard d'une rencontre le met sur la voie de l'ascension sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet par l'intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont tour à tour l'initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et lui assurer la réussite qu'il espère. Dans cette société parisienne en pleine expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu'il la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, oeuvrent dans l'ombre. La presse, la politique, la finance s'entremêlent. Mais derrière les combines politiques et financières, l'érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et avec elle, l'angoisse que chacun porte au fond de lui-même.