Le combat d'un homme pour la liberté de la presseEn 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. À travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de La Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. À l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'arts, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie... il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne « hérétique » au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde.Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle.Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert-Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 The Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.Un album en partenariat avec Reporters sans frontières et France Info.
L'incroyable histoire vraie de l'arme la plus effroyable jamais créée.
Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l'existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ?
Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages-clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire. Des mines d'uranium du Katanga jusqu'au Japon, en passant par l'Allemagne, la Norvège, l'URSS et le Nouveau-Mexique, c'est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés.
Tous ceux-ci sont ici racontés à hauteur d'hommes : qu'ils soient décideurs politiques (Roosevelt, Truman), scientifiques passés à la postérité (Einstein, Oppenheimer, Fermi...) ou acteurs majeurs demeurés méconnus, tels Leó Szilàrd (le personnage principal de cet album, un scientifique qui remua ciel et terre pour que les USA développent la bombe, puis fit l'impossible pour qu'ils ne l'utilisent jamais), Ebb Cade (un ouvrier afro-américain auquel on injecta à son insu du plutonium pour en étudier l'effet sur la santé) ou Leslie Groves (le général qui dirigea d'une main de fer le Projet Manhattan) - sans oublier, bien sûr, les habitants et la ville d'Hiroshima, reconstituée dans La Bombe de manière authentique.
Extrêmement documenté mais avant tout passionnant, comparable en cela à la série TV Chernobyl, cet ouvrage s'impose déjà comme le livre de référence sur l'histoire de la bombe atomique.
Tu finiras bien par m'appartenir, ma jolie proie.Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d'un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de forme à volonté, mais des questions finissent par la hanter: quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie?Inconscient de l'obsession dont il est l'objet, ignorant la vraie nature de la créature, Ambroise cherche à acquérir une légitimité au sein de l'orchestre qu'il vient d'intégrer en tant que harpiste. C'est alors qu'il rencontre Francesca Forabosco - cantatrice aussi excentrique que renommée - qui va le prendre sous son aile. Elle lui propose un marché. S'il veut obtenir la harpe de ses rêves, Ambroise devra relever 47 défis. Un seul échec, et l'instrument lui échappe...47 Cordes est l'oeuvre la plus dense et ambitieuse de Timothé Le Boucher. Conçue en deux parties, ce premier tome expose sur près de 400 pages un univers hypnotique, plein de tensions sensuelles et de personnages incarnés. Timothé Le Boucher construit une nouvelle fois un thriller psychologique singulier qui aborde l'obsession et le rapport à l'autre tout en évoquant les travaux de conteurs majeurs tels que Stanley Kubrick, David Lynch, Naoki Urasawa ou Suehiro Maruo...
Une course poursuite contre le temps perdu...Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?Au-delà d'un récit fantastique totalement prenant, Ces Jours qui disparaissent, roman graphique en couleurs de 200 pages à la personnalité très marquée, pose des questions fortes sur l'identité, la dualité de l'être et le rapport entre le corps et l'esprit. Tout du long, le lecteur se demande si Lubin disparait vraiment ou s'il est atteint de schizophrénie. Évidemment, le jeune et talentueux Timothé Le Boucher, qui signe ici son troisième ouvrage, se garde bien d'y répondre... Et si ce personnage qui en chasse un autre était tout simplement l'homme adulte qui, petit à petit, chasse l'enfant qui est en lui ?
L n'est jamais trop tard pour vivre une grande aventure.
Au soir d'une vie rangée et précautionneuse, un notaire en retraite va partir à l'aventure pour la première fois de son existence. Petite aventure, mais véritable odyssée pour lui. Lancé aussi vite que ses vieux os le lui permettent sur les traces d'un hypothétique héritier, au volant d'un coupé qui n'avait jamais quitté le garage et accompagné d'un curieux passager, il va découvrir qu'il n'est jamais trop tard pour en apprendre sur les autres...
... et sur soi-même.
Fort d'une carrière de déjà plus de 20 ans, et de quasiment autant d'albums, Sylvain Vallée est devenu l'un des plus grands représentants de la ligne claire revisitée, héritée des grands maitres tout en faisant preuve d'une modernité indéniable. La magie de son dessin et de sa mise en scène graphique réside dans le fait qu'il en émane toujours la juste intention, le juste regard, la juste émotion... Il s'essaie avec succès et pour la première fois au roman graphique, en associant son talent à celui de Mark Eacersall, dont l'écriture cinématographique, tout en rythme, en pleins et déliés, trouve ici un adoucissement et une tendresse, liés au sujet abordé, sans rien perdre de son mordant. Les auteurs, tous deux primés à Angoulême (pour Il était une fois en France et GoSt 111), associent leurs talents de conteurs dans ce road trip initiatique, drôle et poétique, révélant des sentiments profonds et humains, dont la saveur subsiste encore en nous bien longtemps après la lecture de cet album aussi singulier qu'universel.
À quoi bon se souvenir qu'on a vécu l'enfer ?La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l'unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d'un profond coma. L'adolescent de 15 ans qu'il était au moment des faits est aujourd'hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d'amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l'amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d'un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s'installe entre eux. Anna n'imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie...Après le remarqué Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher revient avec un ouvrage témoignant une nouvelle fois de sa science narrative exemplaire. S'inscrivant dans une veine plus réaliste, Le Patient est un thriller psychologique prenant et surprenant, laissant entrevoir quelques-uns des thèmes de prédilection de l'auteur : le rapport à l'autre, la notion du « temps », de l'identité et de la mémoire.
Quand on dépose les armes, que nous reste-t-il? Le parcours désenchanté d'un activiste italien dans la campagne française.À chaque fois que Mario traverse la place du village c'est la même histoire. Sur son passage, les commérages vont bon train. Le truc c'est que personne ne sait vraiment qui est Mario, ce vieux gars louche qui vit en ermite dans son cabanon. Pourtant, Mario n'a pas toujours été un ours taciturne. Alors que son vieux téléphone sonne et lui annonce le décès d'un camarade, il va prendre la route à travers la campagne française et se remémorer ses souvenirs de jeunesse marqués par la lutte ouvrière dans l'Italie des années 70. À l'époque, un certain nombre de groupuscules de gauche avaient choisi de prendre les armes. Activiste, Mario était l'un d'entre eux. Convaincu du bienfondé de ces méthodes, il a d'abord participé aux réunions syndicales, puis rendu des visites musclées aux commerçants qui pratiquaient des prix trop élevés pour les familles de grévistes et ensuite... Ensuite, les choses ont commencé à se corser. Au fil de sa longue marche ponctuée de nuits à la belle étoile, ce passé mouvementé va resurgir. On devine que Mario a refait sa vie en France mais qu'elle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille... Des années après les faits, il va dresser un bilan douloureux et constater que les formes de militantisme que lui et ses amis ont connues sont tout simplement devenues impensables de nos jours.
Après sa série Michel, avec son protagoniste phare, Pierre Maurel rejoint le catalogue Glénat et nous invite à faire la connaissance de Mario. Un personnage tout aussi attachant qui nous plonge au coeur des mouvements clandestins des années 70, dans une Italie en pleine effervescence. Un album mélancolique, drôle et militant qui traite avec beaucoup d'humanité du désenchantement politique et jette un regard désabusé sur une certaine génération. Un roman graphique intime, jamais aigri qui se lit d'une seule traite.
Comment Hergé rencontra Tchang et créa Le Lotus Bleu. Préface du réalisateur Bruno Podalydès, postface signée Numa Sadoul.Bruxelles, 1934. Georges a 27 ans, jeune marié sans enfant, il est dessinateur publicitaire et se consacre également à la bande dessinée en développant le personnage de Tintin dans le supplément pour enfants d'un quotidien catholique,Le Vingtième siècle. Il aimerait bien faire vivre à son héros de papier de nouvelles aventures en Chine! Mais il connaît mal ce pays où le contexte politique est alors compliqué. C'est pour le dépeindre avec le plus de justesse possible que Georges va être amené à rencontrer Tchang.Ce jeune Chinois étudiant la sculpture à Bruxelles sera chargé de lui raconter son pays tel qu'il est vraiment.Instantanément, une grande complicité s'établit entre les deux hommes... En quête d'authenticité, Georges pourrait changer sa vision de l'Orient au contact de Tchang qui va bouleverser la pensée et le style du dessinateur. Alors que les relations entre la Chine et le Japon se dégradent et que la montée du nazisme n'épargne pas le journal, une saison propice à la création s'ouvre pour Georges. Planche après planche, il va imposer son trait et trouver l'inspiration à travers cette amitié nouvelle... Sur un fond politique très présent, évoquant à la fois le communisme, lamontée du nazisme et les relations houleuses entre le Japon et la Chine,Georges & Tchangraconte avant tout une histoire intime entre deux artistes. Un album émouvant, porté avec élégance et sobriété qui revient sur un moment-clé du parcours artistique d'Hergé. L'année 2023 marque les 40 ans de la disparition du maître incontestable de la ligne claire. Pour l'occasion, les Éditions Glénat revisitent cette oeuvre d'une grande sensibilité parue en 2012, dans une nouvelle édition agrémentée d'une préface du réalisateur Bruno Podalydès, admirateur inconditionnel de Tintin et accompagnée d'une postface signée du spécialiste du 9ème Art et ami d'Hergé, Numa Sadoul(Et Franquin créa la gaffe, réédité en 2022). Laurent Colonniera mené d'importantes recherches pour coucher sur papier cette histoire vraie, qui marque la vie et l'oeuvre d'Hergé et lui inspire Le Lotus bleu (1936) puis Tintin au Tibet (1960).
Par les auteurs de Peau d'Homme.Emma Doucet, vieille dame au fichu caractère, se laisse vivre depuis le décès de Pierre, son mari tant aimé. Un beau jour, dans son salon, elle reçoit une balle tirée d'on ne sait où ! Emma se relève de sa chute dans un drôle d'état : morte. Mais pas sous forme de spectre ou d'esprit ! En fait, mis à part un trou dans sa maigre poitrine et quelque chose de différent dans son regard, pas grand-chose n'a changé... Pour passer le temps qui ne lui est désormais plus compté, Emma se remémore le passé et se pose des questions : pourquoi son cher mari n'est pas revenu lui aussi ? Qui a bien pu la tuer ? Et que vont dire les voisins ?Au-delà du savoureux mélange où se côtoient humour macabre, aventures burlesques et questionnements existentiels, Hubert et Zanzim dressent le magnifique portrait d'une femme ayant traversé toute l'histoire du XXesiècle. Une réédition en intégrale dans un plus grand format avec une couverture inédite.
Dans l'intimité du plus controversé des avocats du XXème siècle.On ne présente plus maître Jacques Vergès tant sa réputation sulfureuse le précède. Né dans les années 1920 en Thaïlande, il grandit sur l'île de la Réunion et se passionne très tôt pour la politique. « Narcissique », « cynique » et « provocateur », il enchaînera les procès médiatiques jusqu'à devenir une star du barreau dans les années 80. En prenant la défense des plus grands criminels, comme celle du nazi Klaus Barbie ou de Slobodan Milosevic, il forge sa propre légende d'avocat du diable. En 50 ans de carrière, il pénètre les hautes sphères du pouvoir, tisse des amitiés - Pol Pot, Mao, Carlos, Saddam Hussein... - et ne cesse de cultiver le mystère de ses huit années de disparition. On ne partage pas toujours ses idées mais sa trajectoire reste fascinante. Résistant à 17 ans puis fervent militant anticolonialiste, il embrasse une carrière d'avocat presque malgré lui en 1956. Très vite, il fera le choix de défendre les fedayin de la guerre d'Algérie jusqu'à se marier avec l'héroïne de l'indépendance à qui il a sauvé la tête... De l'enfant métis écorché au « salaud lumineux », cet album revient sur l'essence de ses combats et sa personnalité ambivalente. Après le très remarqué L'Affaire Zola paru en 2019, le journaliste Jean-Charles Chapuzet nous offre un portrait exceptionnel tiré d'un entretien privé avec maître Vergès au soir de sa vie. L'ensemble est illustré de main de maître, avec un noir et blanc aiguisé par Guillaume Martinez, ce dernier faisant son grand retour chez Glénat après plusieurs albums chez Futuropolis, dont sa grande série historique Une vie.
Un conte féministe... par l'auteur de Peau d'Homme.Céleste Bompard est un « coq en l'air», un as de la voltige. Ses prouesses lui valent un large succès auprès de la gent féminine. Il aligne les conquêtes. Engagé alors que la Grande Guerre éclate, il est chargé de transporter les lettres que les soldats du front écrivent à leurs femmes. Mais lors d'une mission, Céleste est victime d'un tir ennemi et son biplan se crashe sur une île mystérieuse. Obligé de survivre dans cet endroit visiblement désert, il trompe son ennui en lisant les lettres que les poilus destinent à leurs femmes. Un jour, en parcourant les lieux, il découvre un jardin d'Éden entièrement peuplé de femmes! De véritables amazones, aussi belles que redoutables, qui ne tardent pas à le capturer pour remplacer leur « reproducteur » actuel. Alors qu'il avait l'habitude de mener la danse avec les femmes, voilà que Céleste est devenu leur esclave !Truculent et feministe, l'ouvrage intégré à la collection « 1000 Feuilles » de Zanzim colorisé par Hubert revient. Pour cette nouvelle édition, il est agrémenté d'une couverture inédite.
Revivez la matinée qui a changé le cours de l'histoire du XXème siècle.
Au matin du 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, est assassiné à Sarajevo par un jeune nationaliste serbe, Gavrilo Princip. Comment cet acte terroriste, qui précipitera l'Europe entière dans l'enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale, s'est-il préparé et déroulé ? Ainsi l'album nous emmène avec un groupe de conspirateurs inexpérimentés mais décidés, maladroits mais chanceux : ils ne parviendront à leurs fins qu'après une succession d'improbabilités. Postés le long du quai, à guetter la voiture de l'héritier, ils vont d'abord échouer dans leurs desseins, l'un des membres de ce commando amateur allant jusqu'à se tromper dans le compte à rebours avant de jeter sa bombe ! Heure par heure, au gré de cette journée marquée par l'absurde et le hasard, nous suivons les machinations vouées à l'échec de ces hommes, jusqu'au moment où l'un d'entre eux, installé au café, profitera d'un instant inespéré pour passer à l'action ! Parallèlement au récit de cette matinée, nous remontons le temps pour faire connaissance avec le jeune François-Ferdinand, que rien ne prédestinait à monter sur le trône. Enfin, en suivant de près la progression des terroristes nous saisissons parfaitement les enjeux de l'époque et la résonance qu'a eue cet acte sur notre monde contemporain.
Burlesque et tragique, ce roman graphique digne d'un polar historique nous plonge au coeur de ces quelques heures qui ont changé le cours de l'histoire du XXème siècle. Tensions et suspenses rythment le récit qui accorde une grande place à l'expression graphique. Très documenté, cet album est réalisé par le duo qui a créé L'Affaire Zola.
Les débuts d'une jeune policière à la prestigieuse Crim' de Paris.2015. Recrutée à la Brigade criminelle, une jeune policière provinciale débarque au prestigieux 36, quai des Orfèvres, à Paris. À 25 ans, elle découvre le travail propre aux homicides, les affaires en cours, les responsabilités qui semblent insurmontables, le prestige, les tâches ingrates, l'émulation, la solitude francilienne, etc. : le métier. Confrontée à des crimes extraordinaires comme à la banalité du mal, entourée de ceux qu'elle considère comme l'élite de la police, la jeune recrue va devoir grandir vite, très vite.
Qui sème le vent récolte la tempête.
Morterre est une petite ville industrielle terne et isolée, habitée majoritairement par les employés de l'Agemma, une entreprise d'extraction de minerais radioactifs. Jonas et Camille, deux adolescents de 17 ans, vivent depuis toujours dans cet endroit qu'ils rêvent de quitter. En attendant, ils patientent en regardant des nanards horrifiques surannés. Absorbés par leur propre passivité, ils ne prêtent pas attention à l'étrange disparition d'un employé de l'Agemma. Dans le même temps, une nouvelle élève débarque de Paris. Elle s'appelle Nour et n'a pas l'intention de croupir dans l'ennui. Elle pousse Jonas et Camille à explorer la ville et ses alentours. Au cours d'une excursion nocturne, ils découvrent ensemble un homme au visage malade, défiguré par de terribles excroissances. Cet homme, c'est l'employé disparu de l'Agemma. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi reste-t-il caché ? Est-ce que l'Agemma est impliquée ?
Pour sa nouvelle bande dessinée, Elizabeth Holleville nous plonge dans une oeuvre marquée par son affection pour Black Hole de Charles Burns, E.T. de Spielberg ou The Thing de John Carpenter. Un thriller fantastique, drôle et horrifique pour une histoire palpitante traversée de thématiques multiples. De la pollution, au chantage à l'emploi en passant par la découverte adolescente de la sexualité, Elizabeth Holleville livre un roman graphique ambitieux d'une grande maturité. À noter que Timothé Le Boucher réalisera un fan art spécialement pour l'album.
La bible de la musique indépendante !Ces hommes et ces femmes ne sont pas connus du grand public et pourtant, leurs oeuvres ont bouleversé l'histoire de la musique. Pour remettre sur le devant de la scène des artistes dont la popularité n'égale pas l'influence, Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog nous content les histoires de ces fabuleux créateurs. Parmi eux, (re)découvrez le génie sensible et maniaco-dépressif Daniel Johnston, la reine péruvienne de l'exotica Yma Sumac, l'improbable SDF aveugle Moondog, les chineurs classieux de The Cramps, la légendaire Patti Smith et tellement d'autres... Véritable bible illustrée de la scène musicale underground, cette anthologie de 50 récits biographiques invite à découvrir des maestros méconnus, géniteurs de chefs-d'oeuvre sous-écoutés. Destiné aux érudits comme aux simples curieux, Underground parvient par ses nombreuses anecdotes et son sens du récit à ouvrir les portes d'incroyables mondes personnels et sonores. Plus important encore - car sens premier de l'ouvrage finalement - ces pages vous donneront envie d'aller plus loin et d'écouter tous ces trésors oubliés.
Une plongée vertigineuse dans le monde des informateurs de la police.
Père modèle mais sans emploi, Goran Stankovic accepte un job véreux, se fait arrêter et n'a d'autre choix que de collaborer en devenant « indic' ». Coincé entre truands et police, dans un monde de manipulations, Goran va devoir jouer un double jeu périlleux pour s'en sortir.
Coécrit par Mark Eacersall, scénariste venu de l'audiovisuel, et Henri Scala, pseudonyme derrière lequel se cache un commissaire passé par des services d'investigation prestigieux, GoSt111 est autant un polar haletant qu'une plongée vertigineuse dans le monde méconnu des informateurs de la police. Un récit noir ciselé et hyperréaliste, transcendé par le trait expressif de Marion Mousse.
La geek culture dans tous ses états.
Après maintes aventures, notre petit moustachu à tête de Playmobil est de retour et on adore ! Imaginez Batman qui défenestre le clown de l'hôpital venu apporter un peu de joie aux enfants malades : un petit malentendu, excusez-le, il cherchait le Joker ! Ou encore Superman en pleine lessive, pris de court quand il faut combattre l'ennemi sans son déguisement ! Vous l'aurez compris, les grands personnages de la pop culture sont ici tournés en dérision pour notre plus grand plaisir. De Spider-Man à Lady Di, en passant par Harry Potter personne n'est épargné par l'humour acide de Pieter de Poortere. De par leurs bavures et leurs maladresses, ces héros sont nettement moins glorieux mais tellement plus drôles ! Empêtrés parfois dans les aléas du quotidien, victimes de situations cocasses, ils sont caricaturés à travers des saynètes pleines de fantaisie et d'humour. Un nouveau one-shot réjouissant à croquer sans modération, qui témoigne de l'imagination sans bornes de son créateur.
Devenu un personnage-culte de la collection "1000 Feuilles", Dickie enchaînes les gags déjantés depuis 2010 en égratignant avec un humour noir et décalé tout ce qu'il trouve sur son passage : de nos contes de fées préférés (Prince Dickie, 2014) à l'univers des cosmonautes (Dickie dans l'espace, 2016), rien ne l'arrête. S'il vous manque après ce tome, vous pouvez le voir au détour d'un épisode de sa série animée sur Adult Swim ou bien au musée de la Bande Dessinée à Bruxelles où on le retrouve exposé.
Le match du siècle n'a pas tout dit...
Séville, le 8 juillet 1982. Demi-finale de la coupe du monde de football opposant la France à la République Fédérale d'Allemagne. 58e minute de jeu. Sur une ouverture lumineuse de Michel Platini, Patrick Battiston se présente seul face aux cages du gardien allemand Harald Schumacher. Sorti à sa rencontre sans regarder le ballon, celui-ci percute alors de sa hanche la tête de l'attaquant français en pleine course, le laissant inconscient sur le sol. Une heure plus tard, l'équipe de France s'incline après une séance de tirs au but. Pour beaucoup, l'un des plus grands drames de l'histoire du football vient de s'écrire. Une injustice, une tragédie... pire, le traumatisme d'une nation toute entière ! L'attentat de Schumacher, la supériorité française, les pleurs de Platini, l'espoir, la joie, la haine : tout a été écrit sur ce match d'anthologie. Tout, ou presque... Hantés par les fantômes de Séville, Didier et Fred, deux potes fans de foot à la limite de la névrose, décident de nos jours de mener l'enquête. Ce qu'ils ont découvert, personne n'y avait fait attention : un détail, qui aurait pu changer le cours de l'histoire. Le match du siècle n'a pas encore tout dit...
À la fois truculente et extrêmement documentée, cette enquête fiction raconte, avec humour, l'une des pages les plus douloureuses du sport français dont les cicatrices n'ont toujours pas été pansées. Mais au-delà du mythe de France-Allemagne 1982, Les Fantômes de Séville offre aussi un formidable travail sociologique sur la France de la fin des trente glorieuses - dont les auteurs prétendent que cette défaite en a précipité la chute ! Hilarant et passionnant, un ouvrage qui se dévore que l'on soit amoureux de ballon rond ou non.
Une des plus incroyables odyssées humaines de l'Histoire a eu lieu il y a un peu plus de 220 ans. Environ 1 500 hommes et femmes ont été déportés, entassés à bord de 11 navires, parcourant plus de 24 000 km sur trois océans. Ils étaient des bagnards, des forçats, des condamnés... le rebut de l'Angleterre ! On les a envoyés à l'autre bout du monde, dans un pays qui n'existait pas encore. Aller sans retour vers l'enfer ou chance inespérée d'une nouvelle vie ? Plus rien ne sera comme avant autour de ce nouveau monde, issu d'une terre ancestrale que les habitants d'origine appelaient Bandaiyan...
L'odyssée Terra Australis n'était qu'un début...Ils étaient militaires, bagnards, forçats, condamnés... le rebut de l'Angleterre. Ils n'avaient pas d'avenir, on leur en a offert un de force : une vie sur les lointains et hostiles territoires de la « Terra Australis. » Aujourd'hui, plusieurs années ont passé. Des colonies se sont établies, mais l'équilibre y est plus que précaire. Les agressions sont nombreuses, les pendaisons fréquentes, la maladie et la famine impitoyables. Sous les yeux hagards des premiers habitants de ces terres, c'est un nouveau monde qui se construit. Un autre qui disparaît.5 ans après Terra Australis, LF Bollée et Philippe Nicloux donnent une suite tout aussi brillante à leur odyssée historique. Le récit incroyable mais vrai de la création de l'Australie.
L'esprit de la forêt incarné.
La jungle. Ses immenses étendues, son climat tropical, ses si nombreux coins isolés aménagés par une végétation toujours plus dense... Dans cette humide et épaisse forêt, le cadre et l'atmosphère poussent à l'intimité. Niala, pendant féminin de Tarzan, en incarne l'esprit et y transmet avec patience et générosité sa maxime : le plaisir est le plus beau des remèdes, la solution à tous les différends, un délice qui éclaire les esprits et jamais ne doit générer la honte... Cette leçon, elle la tient des Bonobos à qui elle doit son éducation. Dorénavant, elle profite à tous et notamment aux occidentaux qui, en pleine époque coloniale, risquent leurs vies et s'aventurent dans cette contrée si éloignée de leurs us, coutumes et foyers. Tous ces colonisateurs, qu'ils soient hommes et femmes de Dieu, aventuriers ou aventurières... grâce à Niala, ils peuvent s'oublier. Avec un naturel qui réussit à les décontenancer, ils réalisent l'éventail des possibilités qu'offrent les distractions du corps quand l'esprit s'échappe de ses habitudes et de ses préjugés...
Avant tout hommage aux BD d'aventures décomplexées des années 50, Niala réalise le prodige de les dévergonder. Ce recueil d'histoires courtes coquines de Jean-Christophe Deveney, illustré par la virtuosité de Christian Rossi, réussit à fondre en un seul objet sensualité, aventure, humour et sagesse. Niala est un ouvrage pénétrant où les idées les plus belles se révèlent dans la beauté de corps entremêlés.
Contaminé par l'imaginaire.
Martin a 17 ans, il vit seul avec son père dans une maison mitoyenne coincée dans un ensemble suburbain sans personnalité, pas très loin de l'océan. C'est un adolescent solitaire, ténébreux, un peu triste. Il ne semble trouver son bonheur que dans un constant apitoiement. Mais un jour, il découvre Les Chants de Maldoror du Comte Lautréamont. C'est une révélation. L'imaginaire macabre et surréaliste du poème en prose le bouleverse, l'attire et finit par l'obséder. Les chants qui composent l'ouvrage imprègnent ses pensées et s'immiscent dans sa réalité. Les mots de Lautréamont contaminent la psyché de Martin. Peu à peu, le monde réel et l'imaginaire deviennent indiscernables. Martin marche dans les pas de Maldoror qui souffle au creux de son oreille des idées violentes et macabres...
Maldoror et moi est une aventure initiatique et singulière. C'est le flirt entre un garçon et une oeuvre dans laquelle il reconnaît sa souffrance. Un voyage aux frontières de la folie, un hommage à la puissance du texte de Lautréamont et une réflexion sur la porosité de l'adolescence, ses fragiles équilibres et ses mises en danger nécessaires.
Approcher la mort. Découvrir la vérité.
À 15 ans, alors qu'il intègre le prestigieux club de rugby de Bordeaux, Julien voit son avenir devant lui tout tracé : il sera rugbyman professionnel. Mais une violente chute au cours d'un match lui fait perdre connaissance et vivre une expérience de mort imminente (EMI : sensation de décorporation suivie d'un état modifié de conscience, parfois consécutive à un état de mort clinique) qui le met sur la piste d'un lourd secret de famille. Revenu de cette expérience bouleversante aux frontières de la vie, il demande à ses proches qui est l'homme qui l'a accueilli au seuil de la mort. Ce dernier dit s'appeler Paul et lui livre un glaçant secret de famille. Entre l'incrédulité des soignants, qui ne voient là qu'un simple épisode hallucinatoire, et le violent déni que ses proches lui opposent, Julien entreprend de soulever une chape de plomb que son père - tyran domestique - maintenait hermétiquement fermée sur le clan familial depuis des années. Lorsque l'Invisible frappe à notre porte il a le pouvoir de faire éclater la vérité, nous rendre notre intégrité et nous réinventer.
En associant habilement le drame familial à la thématique des expériences de mort imminente, Eric Liberge signe en solo un puissant et passionnant récit. Une fiction dans laquelle les recherches pointues sur les effets médicaux et psychanalytiques des EMI servent une histoire captivante.
Certains ont peur d'aimer. D'autres aiment avoir peur.
Jeune homme peu sûr de lui, Thomas est immédiatement séduit par la puissance physique et spirituelle de Fred. Avec ce nouvel amant, il se découvre, apprend de nouvelles choses sur sa sexualité. Mais il fait surtout la connaissance indirecte de celui qui fut son ex et modèle : Alex. Un être à la beauté surnaturelle, aussi lumineux physiquement que sombre psychiquement, dont le portrait orne les murs du loft de Fred et qui a aujourd'hui mystérieusement disparu. Qui était Alex et pourquoi Fred était-il aussi fou de lui ? Qu'a-t-il bien pu lui arriver ? Peu à peu, Thomas va devenir obnubilé par l'image d'Alex, essayant d'élucider les mystères qui l'entourent. Des mystères qui l'effrayent et l'excitent à la fois...
À travers toute la fougue de cette relation passionnelle, Hubert et Paul Burckel signent un thriller domestique haletant, moderne et original. Alors que Le Bleu est une couleur chaude avait su capter l'essence intime des relations lesbiennes, La Nuit mange le jour offre aujourd'hui une exploration sans précédent dans les faces sombres de la psyché de l'homosexualité masculine. Une plongée captivante et toute en tension à l'intérieur des personnages et de leurs désirs, dans la veine de L'Inconnu du lac d'Alain Guiraudie ou de L'Empire des sens d'Oshima.