Roger-Henri Guerrand Les origines du logement social en France 1850-1914
Collection Penser l'espace Format : 150 x 210 mm 288 pages 20 ? ISBN : 978-2-
915456-57-8 Office : mars 02 Au terme des journées insurrectionnelles de 1848,
la IIè HYPERLINK "http://www.linternaute.com/histoire/motcle/32/a/1/1/
republique.shtml" République est proclamée par un HYPERLINK "http://
www.linternaute.com/histoire/motcle/173/a/1/1/gouvernement.shtml" gouvernement
provisoire où siègent Lamartine, Ledru-Rollin et Arago. Cette révolution
résulte beaucoup des conditions d'existence (durée et dureté du travail,
misère, conditions d'hygiène et de santé, habitat, criminalité) dont atteste
une très forte mortalité chez les classes populaires. Il n'est donc pas
étonnant que pour la première fois la question du logement apparaissent parmi
les revendications. La dénonciation des conditions d'insalubrité des logements
devient alors une revendication importante qui conduit au premier vote d'une
loi sur l'habitat populaire en 1850. Le « logement-marchandise », fruit de la
structure libérale du marché, commence timidement à être dénoncé, tandis que
différentes initiatives philanthropiques se mettent en place. Cependant, il
faut attendre 1894 pour qu'une loi crée les Habitations à Bon Marché (HBM,
ancêtre des actuels HLM), et 1912 pour que la puissance publique soit autorisée
à participer au financement de ces édifices. Participation qui signera
véritablement le début des conditions d'habitat de la « classe souffrante ».
Cette étude, parue une première fois en 1966 et complétée depuis, s'intéresse à
l'action des acteurs politiques tels que le vicomte Arnaud de Melun, Le Play,
Jules Siegfried ou Georges Picot. Ces républicains libéraux oeuvrent lentement à
la mise en place d'une intervention publique en faveur du logement afin,
notamment, de contrecarrer l'influence grandissante du socialisme parmi la
classe ouvrière. Roger-Henri Guerrand était historien de la vie quotidienne en
milieu urbain et traitait plus spécialement des problèmes de logement social.
Professeur émérite à l'École d'architecture de Paris-Belleville, il était
membre du conseil scientifique CEDIAS-musée social. Il a soutenu la première
thèse française consacrée à l'histoire du logement populaire en 1966. Grand
prix de la critique architecturale en 1985 pour l'ensemble de son oeuvre, il a
notamment publié Hygiène, Brève histoire du Service social en France, Les
Lieux, histoire des commodités, Cent ans d'habitat social, Le Confident des
Dames, Le bidet du XVIIIè au XXè siècle. Liens avec d'autres ouvrages de la
Villette : Hygiène, Roger-Henri Guerrand L'abécédaire de la maison, Jean-Paul
Flamand Les abords du chez soi, Christian Moley
La question urbaine occupe désormais une place essentielle. Les reportages se multiplient tant sur les banlieues à problèmes que sur les "ghettos dorés", résidences sécurisées pour classes aisées. Les premières ont fait la une depuis plusieurs décennies, les secondes suscitent l'intérêt récemment, à raison de l'expansion rapide des communautés résidentielles fermées. L'idée de "fracture urbaine" semble ainsi prendre la relève de celle de fracture sociale.
Sous couvert d'une urbanisation généralisée, il semble que les mécanismes antérieurs d'unification de la société inversaient leurs effets. Des HLM aux " beaux quartiers " en passant par les lotissements pavillonnaires, une voie existait qui montrait un possible passage d'un espace à l'autre, même s'ils étaient physiquement éloignés. La pacification que procurait la séparation valait comme condition pour la promotion. A présent, l'inverse se produit. La distance - entre les cités d'habitat social et le péri-urbain pavillonnaire, entre celui-ci et les centres gentrifiés des grandes villes - est vécue comme rejet d'un univers par l'autre, alimentant l'amertume et les frictions, le sentiment de ne pas appartenir à la même ville, à la même société.
Au lieu d'un mouvement unique et unifiant les espaces de la ville, c'est à l'avènement d'une ville à trois vitesses que l'on assiste : celle de la relégation des cités d'habitat social, celle de la péri-urbanisation des classes moyennes qui redoutent la proximité avec les " exclus " des cités mais se sentent " oubliés " par l'élite des " gagnants " portée à investir dans le processus de gentrification des centres anciens.
Cet ouvrage reprend deux articles parus dans la revue Esprit (" La nouvelle question urbaine " et " La ville à trois vitesse ")plus un texte inédit.
Jacques Donzelot, l'un des meilleurs spécialistes des questions sociales et urbaine, est l'auteur, , de Faire société, L'Invention du social, Quand la ville se défait... parus au Seuil Liens avec d'autres ouvrages de la Villette :
La ville franchisée, David Mangin Prisonniers volontaires du rêve américain, Stéphane Degoutin Métropolitique, Jean-Paul Dollé