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Seuil
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Adolescent, Bill est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, ses camarades de classe, et pour des femmes adultes aux petits seins juvéniles. Plus tard, il assumera son statut de suspect sexuel, et sa vie entière sera marquée par des amours inassouvies pour les hommes, les femmes et ceux ou celles qu'on appellera bientôt transgenres.
Dans ce roman drôle et touchant, jubilatoire et tragique, John Irving nous parle du désir, de la dissimulation et des affres d'une identité sexuelle « différente ». Du théâtre amateur de son enfance jusqu'au bar hot où se joue la révélation finale, en passant par la bibliothèque où la sculpturale Miss Frost l'initie - tout d'abord - à la littérature, le narrateur s'efforce de trouver un sens à sa vie sans rien nous cacher de ses frasques, de ses doutes et de son engagement pour la tolérance, pour la liberté de toutes les altérités.
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C'est un lac vert émeraude, quelque part dans le nord des États-Unis.
Patrick Wallingford est couché sur un ponton tiédi par le soleil et une femme à la voix sensuelle, qu'il entend sans la voir, lui propose de retirer leurs maillots mouillés. Ce rêve est induit par un puissant analgésique administré au héros dont un lion vient d'avaler la main gauche alors qu'il faisait un reportage sur un cirque, en Inde. Avec sa verve drolatique, Irving nous raconte la rencontre entre un candidat à la greffe, un brillant chirurgien sauvé de l'anorexie par sa jeune bonne marathonienne, une yupette aux dents longues, une maquilleuse mâcheuse de gomme.
Et enfin une sirène vêtue d'un sweat-shirt vert, vert comme un lac quelque part dans le Nord, dans un récit sur la perte et la récupération, qui mène un adolescent attardé à l'âge d'homme - de père - pour l'attraction d'un être et d'un lieu magnétiques. Et si l'auteur cherchait à nous prouver que la force du désir est la plus magique des prothèses !
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Nous sommes en 1937 au Panjab, dans l'Inde indivisée. C'est la canicule à Rawalpindi ; dans la demeure de Sardarji, un riche propriétaire sikh, ingénieur diplômé d'Oxford, Satya, la première épouse, convie Roop, la seconde, une jeune beauté de dix-sept ans, à faire la sieste avec elle-prétexte à évaluer sa grâce naïve. Mais peu à peu, Roop prend conscience de sa place dans le monde et trois enfants lui naissent sous le regard de Satya la stérile tandis que Sardarji, aveugle au drame meurtrier qui se joue sous son toit, prend ses distances avec les valeurs britanniques. L'auteur, à travers ce récit, nous dévoile la condition de la femme indienne en général-de la femme Sikhe en particulier.
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" Je dois la naissance à un homme venu tuer mon père. S'il n'avait pas surgi avec un flingue en poche et de mauvaises pensées en tête, je n'aurais pas vu le jour, et mon histoire encore moins. Cette note tragique, au bas de la page de ma conception, m'a laissé le sentiment d'avoir trois géniteurs : père, mère, et assassin." Début des années 50. Dans une Amérique à la fois puritaine et matérialiste, les traitements en cours pour soigner folie et dépression sont les cures de coma, injections de soufre, lobotomies frontales. Mais les ambitions de Will Friedrich sont plus modestes : prescrire le bonheur sur ordonnance. Professeur de psychologie à Yale, jeune, pauvre et ambitieux, ce père de 4 enfants s'associe à une riche et sémillante psychiatre, Bunny Winton, pour extraire une substance d'une plante exotique : l'ingrédient secret du bonheur et ... la pilule qui le rendrait célèbre. Casper Padrag, étudiant en maths, asocial et suicidaire mais redoutablement intelligent, semble le parfait cobaye. Mais les résultats, d'abord spectaculaires, tournent mal. Une soif de vengeance se déclenche et conduit Casper au meurtre de Bunny et à la mort (accidentelle ? ) de Jack, le benjamin Friedrich. Actes dont les conséquences hanteront à jamais Friedrich et les siens, à commencer par la naissance de Zach sensée compenser la mort de Jack. Depuis la morne banlieue jusqu'aux beaux quartiers (Will devenu un éminent consultant auprès des firmes pharmaceutiques), en passant par les chaos de la contreculture, après l'antidépresseur consumériste des années 50, la fumette des sixties libertaires, la coke de l'ultralibéralisme fin de siècle, remède ou poison, chacun, marqué de manière indélébile par le passé, poursuit sa propre quête du bonheur qui n'est pas celle que le père aurait souhaitée pour ses enfants. Superbe, une vraie joie de lecture.
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Niceville, tout droit sortie de la tradition du Southern Gothic, incarne le Sud, avec ses propriétés somptueuses, ses chênes festonnés de mousse espagnole et sa moiteur soporifique. Le seul problème, c'est que le Mal y vit beaucoup plus longtemps que les hommes. Plusieurs disparitions inexpliquées entachent la réputation du lieu, et celle du jeune Rainey Teague, littéralement volatilisé en plein jour devant la vitrine d'un antiquaire de la rue principale, vous donne la chair de poule. A Niceville, il y a aussi des flics peu scrupuleux, des as de la gachette qui dérobent des banques et descendent leurs collègues au fusil à lunette... Quand Nick Kavanaugh, policier hanté par son expérience de combat en Irak, et son épouse Kate, élégante avocate issue d'une des vieilles familles de la ville, décident de tirer tout cela au clair, ils n'imaginent pas dans quel enfer ils ont mis le pied.
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La fascination de l'étang ; proses
Virginia Woolf
- Seuil
- Le Don Des Langues
- 14 Février 1990
- 9782020116190
« Peut-être était-ce le secret de sa fascination : il retenait dans ses eaux toutes sortes de rêves, de plaintes, de confidences... » Les vingt-cinq nouvelles de Virginia Woolf réunies ici exercent sur le lecteur, comme l'étang sur la narratrice, une étrange fascination... Entrelacs de voix en sourdine, de rêves, de pulsions et de désirs inassouvis, la romancière donne corps à la conscience de femmes qui, en cette première moitié du XXe siècle, sont prises au piège de leur éducation.