Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Gallimard
23 produits trouvés
-
Année 1984 en Océanie. 1984 ? C'est en tout cas ce qu'il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été oblitéré et réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d'être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Il n'est pas une âme dont il ne puisse connaître les pensées. On ne peut se fier à personne et les enfants sont encore les meilleurs espions qui soient. Liberté est servitude. Ignorance est puissance. Telles sont les devises du régime de Big Brother. La plupart des Océaniens n'y voient guère à redire, surtout les plus jeunes qui n'ont pas connu l'époque de leurs grands-parents et le sens initial du mot « libre ». Winston refuse cependant de perdre espoir...
-
À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d'avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l'innocenter.Tandis que l'affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l'ancien doyen un passé inouï, celui d'un homme qui s'est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam, obsédé par la vengeance et le meurtre.Après Pastorale américaine et J'ai épousé un communiste, La tache, roman brutal et subtil, complète la trilogie de Philip Roth sur l'identité de l'individu dans les grands bouleversements de l'Amérique de l'après-guerre, où tout est équivoque et rien n'est sans mélange, car la tache «est en chacun, inhérente, à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéisssance, défie toute explication, toute compréhension. C'est pourquoi laver cette souillure n'est qu'une plaisanterie de barbare et le fantasme de pureté terrifiant.»
-
Comment en est-on arrivé là? C'est la question que se pose Jonathan Coe dans ce roman brillant qui chronique avec une ironie mordante l'histoire politique de l'Angleterre des années 2010. Du premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne aux émeutes de Londres en 2011, de la fièvre joyeuse et collective des jeux Olympiques de 2012 au couperet du référendum sur le Brexit, Le coeur de l'Angleterre explore avec humour et mélancolie les désillusions publiques et privées d'une nation en crise. Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s'engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n'aspire qu'à voter en faveur d'une sortie de l'Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce. Au fil de cette méditation douce-amère sur les relations humaines, la perte et le passage inexorable du temps, le chantre incontesté de l'Angleterre questionne avec malice les grandes sources de crispation contemporaines:le nationalisme, l'austérité, le politiquement correct et les identités. Dans la lignée de Bienvenue au club et du Cercle fermé, Le coeur de l'Angleterre est le remède tout trouvé à notre époque tourmentée.
Grand format 23.00 €Sur commande
-
«Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. [...] Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route... Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms. La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir. Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère. Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie. Dont acte.» Josée Kamoun
-
Après trente-six ans, Zuckerman l'écrivain retrouve Seymour Levov dit «le Suédois», l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'immigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature.Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie paternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d'érables centenaires:la pastorale américaine.Mais la photo est incomplète, car, hors champ, il y a Merry, la fille rebelle. Et avec elle surgit dans cet enclos idyllique le spectre d'une autre Amérique, en pleine convulsion, celle des années soixante, de sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...Passant de l'imprécation au lyrisme, du détail au panorama sans jamais se départir d'un fond de dérision, ce roman de Philip Roth est une somme qui, dans son ambiguïté vertigineuse, restitue l'épaisseur de la vie et les cicatrices intimes de l'Histoire.
Grand format 27.50 €Sur commande
-
Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des États-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth. Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à l'époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille - et des millions de familles semblables dans tout le pays - lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindbergh, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre.
-
« "Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. [...] Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route..." Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms.
La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique.
Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.
Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère. "Quand tout le monde sera mort", a écrit Ginsberg, "le roman sera publié dans toute sa folie." Dont acte. » Josée Kamoun Yoann Gasiorowski, Rebecca Marder, Noam Morgensztern et Sébastien Pouderoux, de la Comédie-Française, prêtent leur énergie contagieuse et leur fougue à ce roman de la démesure ! -
Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au Parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Linn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique.À l'instar de Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste rend justice à ces individus détruits par la tourmente des événements et décrit avec une rare puissance comment l'Histoire ébranle la trame même de nos existences.
Grand format 24.00 €Sur commande
-
Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles.
D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être.
Ce roman puissant ( le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous.
Grand format 15.75 €Sur commande
-
Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans.
Voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s'accepte tel qu'il est et trouve même certaine satisfaction à son état. Mais voilà qu'une proposition inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota hybride, nantie d'un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux.
Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d'étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d'éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l'entente et le bonheur d'être ensemble l'ont tant fasciné.
Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ? Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l'imposture, Coe l'illusionniste se réserve le dernier mot de l'histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre. Plus d'une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir.
Grand format 22.40 €Sur commande
-
«Un nu aux seins opulents, légèrement évasés, pour lequel elle aurait pu poser elle-même. Un nu aux yeux clos, défendu comme elle par sa seule puissance érotique et, comme elle, à la fois primaire et élégant. Un nu mordoré mystérieusement endormi sur un gouffre noir velouté que, dans mon humeur du moment, j'associais à celui de la tombe. Fuselée, ondulante, elle t'attend, la jeune fille, immobile et muette comme la mort.» À l'orée de la vieillesse, David Kepesh, esthète attaché à sa liberté et séducteur exigeant, rencontre parmi ses étudiantes Consuela Castillo, vingt-quatre ans, fille de riches émigrés cubains, «émerveillée» par la culture. Et découvre la dépendance sexuelle...C'est le roman d'un envoûtement dans une Amérique bien loin des joyeuses bacchanales des années soixante, chères au Professeur de désir.. ; Et au tournant du millénaire, cet alter ego de l'auteur, naguère héros du Sein, est confronté non seulement à son propre vieillissement mais à la mort qui rôde en chacun de nous.Après La tache, Philip Roth nous offre à la fois un précis amoureux, une radiographie de notre temps et une méditation sur la condition humaine. Un nouveau chef-d'oeuvre, d'une perfection lapidaire.
Grand format 14.75 €Sur commande
-
Signe de contradiction pour les Juifs, scandale pour les gentils, comment Nathan Zuckerman, l'écrivain sarcastique et lucide, qui est le double de Philip Roth, pourrait-il - malgré son succès - échapper à la vindicte et à l'opprobre des uns commes des autres ? Peut-être bien en imaginant, pour lui-même et ses personnages, une contrevie, une vie alternative à la fois nouvelle, imprévue et bizarrement réversible. Car, dans ce roman-miroir, les figures principales sont en abîme, affrontées deux à deux, correspondantes... Le roman déploie un kaléidoscope de lieux (Newark, New York, Tel-Aviv, Jérusalem, un village de Judée, Londres, un village du Gloucestershire, sans compter la carlingue d'un avion en vol), traversés de personnages en proie au doute, au questionnement, au désespoir, à l'exaltation ou à la folie. Tous animés du désir de changer la vie, de la changer en la risquant vraiment, le risque majeur étant assumé par les figures jumelles du narrateur et de son frère qui, réellement ou fictivement, affrontent tous deux la mort. La mort, le prix à payer pour en finir avec l'impuissance, la claustration, la contingence ; la mort, façon définitive de démontrer que «la vraie vie est ailleurs».
Grand format 29.50 €Sur commande
-
Rachel et son amie Alison, dix ans, sont très intriguées par la maison du 11, Needless Alley, et par sa propriétaire qu'elles surnomment la Folle à l'Oiseau. D'autant plus lorsqu'elles aperçoivent une étrange silhouette à travers la fenêtre de la cave.
Val Doubleday, la mère d'Alison, s'obstine quant à elle à vouloir percer dans la chanson, après un unique succès oublié de tous. En attendant, elle travaille - de moins en moins, restrictions budgétaires obligent - dans une bibliothèque et trouve refuge dans le bus numéro 11, pour profiter de son chauffage et de sa chaleur humaine. Jusqu'à ce qu'un appel inespéré lui propose de participer à une émission de téléréalité.
Quelques années plus tard, dans un quartier huppé de Londres, Rachel travaille pour la richissime famille Gunn, qui fait bâtir onze étages supplémentaires... souterrains. Piscine avec plongeoir et palmiers, salle de jeux, cinéma, rien ne manquera à l'immense demeure. Mais plus les ouvriers s'approchent des profondeurs du niveau -11, plus des phénomènes bizarres se produisent. Si bien que Rachel croit devenir folle.
À travers ce roman construit autour du chiffre 11, Jonathan Coe tisse une satire sociale et politique aussi acerbe que drôle sur la folie de notre temps. Il croque ses contemporains britanniques, gouvernés par une poignée de Winshaw - descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise -, capture dans sa toile les très riches et leurs serviteurs, leurs frustrations, leurs aspirations et leur démesure, avec une virtuosité toujours aussi diabolique.
Grand format 23.00 €Sur commande
-
Londres, 1958. Thomas Foley dispose d'une certaine ancienneté au ministère de l'Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l'Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser
Grand format 22.00 €Sur commande
-
Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines
William seward Burroughs, Jack Kerouac
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 23 Mai 2012
- 9782070124558
Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la marchande, gravite toute une constellation d'amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville, font le va-et-vient entre les appartements des uns et des autres et se retrouvent lors d'improbables soirées. Parmi eux, Phillip, un gamin de dix-sept ans à la beauté insolente, et Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, qui est éperdument amoureux de lui. Partout où va Phil, Al, jamais découragé par l'indifférence et les refus du garçon, le suit comme son ombre, Pour lui échapper et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d'ici là. Mais le départ tant attendu est plusieurs fois reporté...
Le premier roman de William Burroughs et de Jack Kerouac raconte une histoire vraie. En 1944, écrivains alors inconnus, ils furent tous deux arrêtés à la suite d'un meurtre : un de leurs amis en avait poignardé un autre puis était venu leur demander conseil, et aucun d'eux n'avait prévenu la police.
Dans ces personnages encore indéterminés, animés du vague désir d'écrire ou de s'embarquer, dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on reconnaît la matrice des oeuvres de deux grands auteurs de la Beat Generation.
Grand format 17.90 €Sur commande
-
L'Amérique de Philip Roth : pastorale américaine, j'ai épousé un communiste , la tache, le complot contre l'Amérique
Philip Roth
- Gallimard
- Quarto
- 25 Novembre 2013
- 9782070141104
Ce volume parcourt cinquante années de l'histoire américaine, de l'avant-guerre aux années 1980, au sein de la communauté juive de Newark, une banlieue new-yorkaise. Une histoire parfois reconsidérée que le romancier se réapproprie sans souci de chronologie:l'Amérique de Philip Roth. Partant du mouvement de la contre-culture des années 1960 en lutte contre la guerre du Viêtnam (Pastorale américaine), il revient sur la guerre froide et la croisade anticommuniste des années 1950 (J'ai épousé un communiste), passe par le politiquement correct des années 1970-1980 (La tache), et se «projette» dans d'hypothétiques années 1940 (Le complot contre l'Amérique), où le fascisme et l'antisémitisme gagnent les États-Unis. En contrepoint d'une sévère critique de la société américaine, Philip Roth tisse une fine analyse des mécanismes de l'homme pris au piège de l'imprévisible. Confrontés à de grands bouleversements, des destins se brisent soudain sous l'effondrement des illusions, des secrets, des certitudes sur lesquels reposaient des vies idéales, prototypes du rêve américain. Quatre oeuvres sur l'identité de l'individu pris dans la tyrannie des mythes américains. Quatre oeuvres sur «le bel avenir américain qui semblait promis, celui qui devait naître en toute logique du solide passé américain, issu d'un processus sans rupture où chaque génération gagnait en intelligence, parce qu'elle connaissait les limites et l'inadéquation des aînés, dont elle savait dépasser l'étroitesse d'esprit pour jouir pleinement des droits conférés par l'Amérique, pour s'affranchir des habitudes et des attitudes juives, pour s'émanciper de l'insécurité du vieux monde et des vieilles obsessions, et, enfin conforme à l'idéal, vivre parmi ses pairs, sans complexes» (Pastorale américaine).
-
Parlons travail : ou comment la littérature se fait dans la conscience de l'écrivain sans cesse sollicitée par les affaires du monde. Dans l'intimité de la rencontre intellectuelle, Philip Roth et des auteurs d'origines et d'horizons divers évaluent l'incidence du milieu, de la politique et de l'histoire sur leur oeuvre, en rapportant le processus singulier de l'art au contexte souvent traumatique de sa création : Primo Levi, Aharon Appelfeld, Ivan Klima, Isaac Bashevis Singer, Milan Kundera et Edna O'Brien sont ses interlocuteurs. Dans ces entretiens, Philip Roth, s'effaçant derrière celui qu'il interroge, se révèle un auditeur attentif. Mais cette discrétion ne l'empêche pas de dessiner, au travers de ses questions, un autoportrait intellectuel. On trouvera aussi un échange de lettres avec Mary McCarthy et les portraits de deux amis disparus, jusqu'au bout habités par leur vocation, l'écrivain Bernard Malamud et le peintre Philip Guston qui illustra Le sein. L'«atelier idéal du livre» se referme sur Saul Bellow dont Philip Roth relit ici l'oeuvre magistrale avec la conviction exceptionnelle d'un confrère enthousiaste.
Grand format 18.50 €Sur commande
-
Trois courtes nouvelles de Coe datant des années 1990 - les seules qu'il ait jamais écrites - sont publiées dans ce petit recueil, ainsi qu'un article sur Billy Wilder, « Journal d'une obsession », écrit pour un numéro des Cahiers du cinéma.
« Ivy et ses bêtises » voit un narrateur adulte revenir sur un épisode de son enfance, lors d'une soirée de Noël, où il fut convaincu d'avoir vu le fantôme d'un homme tué par sa femme, au procès de laquelle la grand-mère du narrateur avait participé. La fin de la nouvelle laisse planer un doute sur l'existence réelle de ce fantôme.
« 9e/13e » est une sorte d'exercice de style : un pianiste de bar new-yorkais, à laquelle une séduisante jeune femme demande où elle peut loger ce soir-là, imagine ce qui ce serait passé s'il l'avait invitée à dormir chez lui. ce qu'il n'a bien sûr pas fait.
« Version originale » est la nouvelle la plus longue et la plus aboutie ; elle manifeste le goût de Coe pour les intrigues complexes : lors d'un festival du film d'horreur dans une ville de la Côte d'Azur, un compositeur de musique de films, qui fait partie du jury, découvre qu'un des films en compétition a été écrit par une ancienne amie, qui était tombée amoureuse de lui mais que le narrateur avait un peu brutalement éconduite. Le souvenir de cette histoire lui revient à la vision du film, qui en offre une réécriture, et entre en écho avec le flirt qu'il ne peut s'empêcher d'entretenir avec une journaliste présente sur le festival. En peu de pages, Coe évoque les tentations, les opportunités ratées, les souvenirs qui hantent et une certaine mélancolie.
« Journal d'une obsession », dans un tout autre genre, évoque l'obsession, au sens littérale, de Coe pour un film mal-aimé de Billy Wilder, La vie de Sherlock Holmes, et plus précisément pour sa musique composée par Miklós Rózsa. Coe raconte, sous forme de journal intime, comment, à différentes étapes de sa vie, il a rencontré ce film, souvent par hasard. Il raconte aussi ses recherches pour mettre la main sur un enregistrement de cette musique, devenue introuvable.
Dans l'introduction du recueil, Coe affirme que la nouvelle est loin d'être sa forme de prédilection, lui préférant la longueur et la complexité qu'offre le roman. Il n'empêche que ce recueil est une réussite, et offre un concentré de son écriture et de ses thèmes favoris : le mélange d'ordinaire et d'étrange dans la première nouvelle, les anti-héros un peu ratés, passant à côté de leur vie, dans les deux autres, et, toujours, un humour pince-sans-rire, mêlé à une tonalité mélancolique. Dans l'article sur Billy Wilder, particulièrement touchant, Coe adopte un mode plus autobiographique : derrière le prétexte de son obsession pour ce film, il évoque de façon assez émouvante un certain rapport à l'enfance, au passé, au temps qui passe. Ses différentes « rencontres » avec ce film et sa musique, scandées par l'évolution des technologies (du livre à la cassette vidéo et au DVD, du 33 tours au CD.) dessinent une sorte de portrait de l'artiste des années 1970 à nos jours.
Les quatre textes, sous des dehors assez différents, sont ainsi unis par des thèmes ou des motifs récurrents, en particulier le rapport à la musique, véhicule de souvenirs et d'émotions. Ce recueil démontre s'il le fallait l'évidence du talent de Jonathan Coe, qui atteint en très peu de pages une densité et une émotion exceptionnelles.
Grand format 8.90 €Sur commande
-
Les livres de Roth : les faits ; autobiographie d'un romancier
Philip Roth
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 4 Juin 2020
- 9782072848025
Les faits se présente comme l'autobiographie non conventionnelle d'un écrivain qui a déconstruit notre idée de la fiction. Cette oeuvre, d'une franchise inventive et irrésistible, dévoile le rapport intime et complexe que Philip Roth entretient avec l'art et l'existence. Sur le fil entre souvenirs des faits et souvenirs imaginés, l'auteur de La contrevie se concentre sur cinq moments fondateurs de son identité d'homme et de romancier:son enfance à Newark dans les années 1930 et 1940; son expérience de l'américanité à l'université; son premier mariage chaotique; l'indignation de la communauté juive américaine à la parution de Goodbye, Colombus; et enfin, la découverte dans les années 1960 d'une liberté créatrice qui donnera naissance à Portnoy et son complexe.Mais comment écrire à propos des faits de l'existence lorsqu'on a passé une vie entière à changer l'ordinaire en extraordinaire avec une originalité et une audace si féroces? Comment un romancier chevronné, jamais mieux servi que par «la chair de la fiction», peut-il encore prétendre se présenter « sans fard »? Tel est le questionnement au coeur du livre que Roth explore avec malice et clairvoyance. Et ce n'est pas un hasard si c'est à son héros de papier et alter-ego, Nathan Zuckerman, qu'il donne ici le dernier mot.Cette nouvelle traduction redonne tout son lustre à la verve incomparable d'un des plus grands auteurs américains de sa génération. Elle révèle avec habileté l'humour, l'intelligence et la précision d'un texte qu'il est précieux de redécouvrir aujourd'hui, à la lumière de toute une oeuvre littéraire.
Grand format 19.50 €Sur commande
-
« Attends, écoute-moi trente secondes, je vais te montrer un truc, tu vois, mec, Jésus, il descend sur terre, et son karma, c'est de savoir qu'il est fils de Dieu, et qu'il va falloir mourir sur la croix pour assurer la sécurité, la sécurité éternelle du genre humain, c'était tout prévu à l'avance, même Judas. » Beat Generation : une pièce au sujet de l'amitié, de l'angoisse et, aussi, du karma. Elle débute par un beau matin d'automne clair et frais, alors que quelques amis, honnêtes travailleurs pour certains, des individus en voie de clochardisation pour d'autres, se passent de main en main une bouteille de vin. La pièce finit par la réaffirmation, en forme de satori, du pouvoir de l'amitié et de la valeur des petits échanges sans importance qui forment le fond de notre vie.
Grand format 13.90 €Sur commande
-
Le miroir brisé
Jonathan Coe, Chiara Coccorese
- Gallimard-Jeunesse
- Grand Format Litterature ; Serie Romans Junior
- 13 Février 2014
- 9782070657957
Claire, une jeune fille solitaire et souvent livrée à elle-même, se glisse un jour dans une décharge laissées à l'abandon au fond de son jardin. Soudain, au milieu de toutes sortes de vieux objets hétéroclites, un vif éclat de lumière l'éblouit. Il provient d'un miroir brisé en forme d'étoile irrégulière. Le miroir est magique et le monde qu'il reflète tellement plus beau que celui dans lequel elle vit. Et si les rêves avaient le pouvoir de changer le monde ?
Grand format 12.50 €Sur commande
-
Notes marginales et bénéfices du doute
Jonathan Coe
- Gallimard
- Hors Serie Litterature
- 8 Octobre 2015
- 9782070147991
En 1995, Jonathan Coe se faisait connaître en France par son ambitieux et cinglant Testament à l'anglaise . Quelque vingt années plus tard, ce recueil composé d'essais et d'entretiens datant de 1995 à 2013 met en lumière le cheminement artistique de l'écrivain britannique au gré de ses coups de coeur littéraires, cinématographiques et musicaux, mais aussi de ses réflexions sur les travers de l'Angleterre contemporaine, les paradoxes de la satire ou encore ses propres pratiques d'écriture. Comme il l'explique dans sa note au lecteur :
« J'ai pris le parti de diviser ce recueil en deux : la première moitié consiste principalement en de courts essais chacun consacré à un artiste en particulier, écrivain, musicien, réalisateur ;
La seconde comprend des textes autobiographiques, auxquels s'ajoutent quelques réflexions politiques ainsi que des considérations générales sur la littérature et parfois sur ce que j'écris à titre personnel. Ayant ainsi distribué les textes, je me suis aperçu que mes deux moitiés avaient chacune un caractère spécifique. Souvent, pour ne pas dire presque toujours, les figures dont il est question dans la première trouvent leur place hors des courants dominants et du canon ; elles ont été marginalisées par leur sexe, leur esthétique, par un tempérament un peu problématique, voire (du point de vue britannique) pour avoir eu le seul mauvais goût d'écrire dans une autre langue que l'anglais. D'où ces "notes marginales". Dans la seconde partie, je me suis rendu compte qu'un autre thème émergeait : l'importance du doute dans mon écriture, son potentiel libérateur et inhibant à la fois, que l'on verra culminer dans la conférence sur Tolkien. D'où, "bénéfices du doute". » Ce volume propose ainsi le portrait d'un écrivain à multiples facettes, d'un artiste curieux, porté par des passions éclectiques, touchant de modestie et de sincérité, conscient que toute forme d'art est affaire de dosage et d'équilibre.
Grand format 19.50 €Sur commande
-
Pastorale américaine ; j'ai épousé un communiste ; la tache
Philip Roth
- Gallimard
- Folio
- 25 Mai 2006
- 9782070337972
Poche 28.20 €Épuisé