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Littérature
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Harold Loki reprend à contrecoeur l'hôtel de ses parents et de ses grands-parents tout en se préparant à un mariage arrangé et sans joie, lorsque Cécile Maxwale se présente un jour à la réception. Aussitôt il en tombe éperdument amoureux. Le problème, c'est que Cécile, issue d'une famille de magnats de l'immobilier, a décidé, elle, de visiter le vaste monde sans jamais interrompre sa course folle. L'amour ayant ses raisons, et contre l'avis de tous, Harold décide donc de transformer l'hôtel familial en hôtel ambulant. Comme on peut s'en douter, l'affaire a du mal à décoller. L'arrivée d'un grand écrivain en mal d'inspiration puis celle d'un cirque de seconde zone vont pourtant donner à l'aventure une tournure inattendue. Après La Vie suspendue, un premier roman très remarqué et sélectionné par de nombreux prix littéraires, Le Voyageur amoureux est le deuxième roman de Baptiste Ledan.
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Voyager a toujours été pour Tiziano Terzani une seconde nature. Quand on lui diagnostique une maladie qui met sa vie en péril, c'est naturellement qu'il part en quête du remède qui le sauvera. Mais où chercher ? Chaque culture a sa propre façon de traiter les maux humains. Après s'être intéressé à l'homéopathie, Terzani se tourne vers les cultures orientales et découvre des régimes étranges, des potions à base de plantes ou des chants sacrés. Il s'intéresse à la médecine tibétaine, chinoise, à l'ayurvéda, au qi gong, au reiki, au yoga, au pranayama, comme autant d'étapes vers un but qui pourtant se dérobe. Cette recherche d'un remède se transforme alors en un voyage intérieur. Des centres « alternatifs » de Californie aux spectacles grandiloquents de guérisseurs philippins, de l'ascèse des ashrams indiens à une masure au sommet de l'Himalaya, Terzani chemine non pas vers un remède miracle mais vers une vision de ce que l'homme a de plus profond à livrer : sa spiritualité. Et si la guérison constituait à changer de point de vue ? À opérer cette révolution intérieure qui contribuerait à bâtir un monde meilleur ? Un autre tour de manège est une prodigieuse quête d'identité et d'humanité. C'est aussi un livre sur les démons de l'Amérique et les défis de l'Inde, un livre sur la médecine traditionnelle et alternative. C'est peut-être surtout un vade-mecum précieux contre les maux de nos vies modernes, une ode à ce qui demeure merveilleux dans l'univers, à l'extérieur comme à l'intérieur de nous.
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À la mort de son père, le narrateur trouve un arbre généalogique où figure, parmi ses ancêtres, une Française. Intrigué, il écume les archives familiales et découvre un manuscrit rédigé par le petit-fils du grand calligraphe d'Ispahan. On plonge alors dans une histoire qui se déroule à partir de 1722 ; celle d'Allahyar, un jeune homme qui tente de survivre pendant que les troupes afghanes assiègent la ville, seul au départ, puis entouré de compagnons qu'il se donne pour objectif de sauver. Ce roman, qui revient sur un épisode tragique de l'histoire de l'Iran dans une langue admirablement travaillée, est celui d'une lutte contre la barbarie et l'hypocrisie religieuse. L'histoire est portée par l'amour du calligraphe pour le beau et l'élan spirituel, et l'amour plus charnel d'Allahyar pour Yassaman - une jeune fille dont le fiancé a été tué par les mollahs de la ville -, qui symbolise à la fois la ville d'Ispahan, et l'amour de la vie. Le Calligraphe d'Ispahan est un roman historique particulièrement actuel. Censuré en Iran, il a été publié originellement en traduction allemande. Ce roman envoûtant sur la culture et la morale en temps de crise est le premier livre d'Amir Hassan Cheheltan traduit en français.
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L'I.A. m'a tué : Comprendre un monde post-humain
François Rastier
- Intervalles
- 22 Janvier 2025
- 9782369563624
Le lancement à l'automne 2022 des premiers générateurs de textes et d'images a suscité un engouement inouï et toujours croissant. L'intelligence artificielle a envahi le discours public où s'opposent technophobes et technophiles. Sans entrer dans ce débat biaisé qui reporte sur la technique la responsabilité de ses usages, cette étude souligne la rupture anthropologique qu'introduit la génération automatique de textes et d'images. Elle touche tant les sciences que les arts, et affecte l'ensemble de la vie sociale. Mais elle peut aussi affecter la vie personnelle, et l'auteur se permet de démentir avec le sourire les annonces de sa mort que multiplie le plus populaire des systèmes d'IA.
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Les non-dits d'un conflit : le Proche-Orient apres le 7 octobre
Daniel Sibony
- Intervalles
- 4 Octobre 2024
- 9782369563518
« L'opposition inconciliable entre le djihad palestinien et Israël est évidente, et selon certains elle est assez angoissante pour qu'ils n'y voient qu'une impasse. Nous allons donc l'explorer et voir si des issues y sont possibles ou à quoi ressemblerait leur impossible. » Pour mettre les points sur les idées à propos d'un conflit que personne ne semble parvenir à appréhender avec lucidité, le psychanalyste Daniel Sibony a puisé dans sa connaissance personnelle du monde arabo-musulman et du Coran et dans la richesse conceptuelle qu'il a construite au fil d'une oeuvre forte d'une quarantaine d'ouvrages. Son approche historique et philosophique, psychologique et politique apporte un point de vue unique sur les ressorts existentiels qui tendent les identités. Il prend notamment appui sur le tumulte de l'entre-deux élaboré par l'histoire de l'islam dans son rapport à ses sources théologiques juives. En partant du traumatisme du 7 octobre 2023, de ses sources et de son horizon de résolution, Daniel Sibony passe en revue les questions essentielles : comment cohabiter ou construire un voisinage après 13 siècles de violences ? La cause palestinienne s'inscrit ainsi dans le temps long, et si son discours actuel se revendique pour l'Occident de la libération nationale ou « anticoloniale », elle se pratique au dedans comme un djihad. C'est peut-être justement cela qui bloque l'établissement d'un État, objectif relégué au second plan au profit de la destruction de l'État juif. Dans cette étude de la transmission de la violence et des obstacles symboliques, Daniel Sibony explore les discours de légitimité territoriale, l'accusation de colonialité et la réalité de l'enracinement juif. Il évoque le poids de la fraternité islamique qui condamne les Palestiniens à combattre par procuration, la pression morale d'un Occident envers les Israéliens au nom de ce qu'il a conceptualisé comme culpabilité narcissique ainsi que la fascination politique d'intellectuels comme Genet, Deleuze, Ernaux. En replaçant le conflit dans son contexte théologique et culturel, Daniel Sibony ouvre aussi sur ses perspectives : celles d'un dépassement de l'hostilité par la possible dilution de la « pulsion de guerre sainte ».
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Un homme découvre sur une photo son sosie. Petit à petit, il comprend que cet autre lui-même ressemble furieusement à celui qu'il aurait été s'il avait continué de peindre et était resté dans les bras de son premier amour au lieu de mener la vie confortable et banale qui semble être la sienne, entre une carrière sans relief et une famille conventionnelle. Le besoin de rencontrer ce double devient dès lors irrépressible. Combien cette rencontre va-t-elle bouleverser son existence bien rangée ? Après Un grand serviteur en 2022, Demi-coeur est le cinquième roman de Dimitris Sotakis à être traduit en français. Son oeuvre est aussi traduite en turc, serbe, néerlandais, italien, danois, arabe et chinois. Si chaque être humain est la version concrète de ses choix, tandis que derrière lui disparaissent des milliers de possibles qui n'ont pas été réalisés, Dimitris Sotakis fait à nouveau appel à un doppelgänger pour éclairer dans une comédie psychanalytique haletante cette inquiétante étrangeté avec laquelle nous nous débattons tous lorsque nous songeons à ce qu'il aurait pu advenir de nous en d'autres circonstances.
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En 50 ans, notre société a bien changé. Baby-boomeuse née avant l'avènement d'Internet et spectatrice amusée d'un monde en ébullition, Laetitia Vassal illustre sous une forme humoristique les extraordinaires bouleversements de notre société, invitant le lecteur, jeune ou moins jeune, à rire des petites révolutions en cours. Chaque double page fonctionne comme un diptyque. À gauche un avant et à droite un présent. Sans excès de nostalgie mais avec un regard tendre et drôle à la fois, Laetitia Vassal interroge notre époque, où la vitesse et la technologie nous bousculent parfois. En bas de chaque double page, de brefs commentaires décalés éclairent ces hiatus historiques avec humour et dérision.
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Un matin de juillet 1897, Georges Delaselle découvre une petite île du nord Finistère, en face de Roscoff : l'île de Batz. Artiste amateur, il vient y écrire et y dessiner loin de la capitale où il est né. Il tombe aussitôt amoureux de deux hectares de terre et de sable à l'est de l'île qu'il décide d'acquérir pour les embellir, les sublimer, y planter les graines du monde qu'il collectionne. Il trouve là une géographie idéale, un microclimat pour réaliser son rêve : un jardin exotique. Ami des Vilmorin, le règne végétal le passionne. Ce monde d'autonomie, d'immobilisme et d'immortalité, il le perçoit en pionnier. La fin du xixe siècle achève les conquêtes coloniales et, pour marquer la grandeur de la France, les conquêtes botaniques s'intensifient. Année après année, plan après plan, croquis après croquis, Georges imagine, dessine, creuse, ordonnance son paradis. Ce jardin de fleurs, d'odeurs, de couleurs, il le nomme sa « fille ». En 1918, on lui diagnostique la tuberculose, le mal du siècle. Presque mort, il s'installe définitivement sur l'île, à plus de 50 ans. Chaque graine plantée ne devait pousser que pour la postérité. Mais plus le jardin avance, plus sa maladie recule, et cette vie qui ne valait presque rien redevient saine, utile, pleine de vitalité. Le désert du bord de mer se met à germer. Chaque arbre qui veut bien naître est une victoire sur la mort. Et le dicton îlien stipulant que sur cette île sans arbres, le vent stérile empêche tout de pousser est désavoué. Georges Delaselle a tracé sa vie autour d'une ligne claire, solitaire. Il a créé un lieu où le réel rencontre l'imaginaire, où l'on peut espérer, inspirer. Il y a plusieurs années, Guénaëlle Daujon est partie vivre sur l'île de Batz. Après Là-Batz, un premier roman très remarqué tiré de cette expérience singulière, elle a quitté l'île mais le jardin de Georges continuait de l'obséder. Ce jardin exotique fait de fleurs venues d'Afrique et du Mexique, elle l'a aimé, senti, respiré ; il l'a fait voyager et l'a tout simplement aidée à vivre. Elle a donc tout naturellement plongé dans les archives familiales de son fondateur pour en tirer un roman délicat et entêtant sur un jardinier méconnu qui a poursuivi son rêve jusqu'à la déraison.
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L'Âge de l'enthousiasme : Ma vie avec Tiziano Terzani
Angela Terzani Staude
- Intervalles
- 15 Novembre 2024
- 9782369563532
En retraçant les quarante premières années de deux vies inextricablement liées aux grands événements qui ont marqué le XXe siècle, Angela Terzani Staude témoigne de sa passionnante histoire d'amour avec son mari Tiziano Terzani : un couple qui mûrit et se consolide en relevant les défis d'une génération et d'une société à la recherche d'identité et de valeurs. Tout commence à Florence par une chaude après-midi de l'été 1957 lorsque, après une enfance marquée par la Seconde Guerre mondiale, Angela tombe amoureuse à dix-huit ans d'un jeune homme qui rêve de découvrir le monde. Courageux et rebelles, animés par une passion commune pour la politique, Angela et Tiziano vivent d'abord en Italie, avant de voyager presque toute leur vie. De l'Allemagne au Portugal, des Pays-Bas à l'Australie, de Hong Kong à l'Afrique du Sud, des États-Unis du mouvement pour les droits civiques à l'Indonésie de Suharto, du Vietnam tout juste indépendant à la Chine de Mao et au Japon des années 1980, ce couple atypique aura sillonné sans relâche la planète en quête de vérité et d'humanisme. Dès leur première rencontre, Angela est frappée, chez Tiziano Terzani, par les idéaux et les valeurs qui guideront à jamais sa manière d'être journaliste et son engagement éthique et politique. À une époque où il suffit de peu de choses pour définir une vie comme « extraordinaire », celle vécue par Angela et Tiziano apparaît bien plus qu'extraordinaire : une vie libre et pleine, passée à parcourir le monde dans le sillage des grands événements de l'histoire.
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En Amérique : chroniques d'un monde en révolte
Tiziano Terzani
- Intervalles
- 15 Septembre 2023
- 9782369563341
En 1967, Tiziano Terzani obtient une bourse pour étudier les affaires internationales et le chinois à l'université Columbia. C'est la première fois qu'il se rend en Amérique et, à trente ans, Terzani écrit chaque semaine pour le magazine L'Astrolabio sur les États-Unis, révélant pour la première fois son extraordinaire instinct de grand-reporter.
Ce recueil des articles écrits durant ce séjour américain retrace non seulement les premiers pas d'un reporter de légende, mais témoigne de cette période dense, riche et tumultueuse de la fin des années 1960 aux États-Unis, vue à travers le regard d'un jeune idéaliste. Terzani expose en profondeur les interrogations sociétales, politiques et intellectuelles qui traversent les États-Unis d'alors, dans des textes d'une étonnante actualité.
En plein mouvement pour les droits civiques et tandis que la guerre du Vietnam suscite une opposition croissante, Terzani est aux premières loges pour décrire les failles qui lézardent la politique américaine, dont certaines sont toujours aussi vives. Il faut dire que l'époque est riche en convulsions, avec les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King, les manifestations pour la Paix, l'émergence du mouvement du Black Power...
Terzani sent qu'une crise de valeurs s'est déclarée à la mort de John F. Kennedy, lourde de conséquences sur la politique et l'équilibre des pouvoirs. Les passages sur la manipulation de l'opinion publique, le poids du complexe militaro-industriel et les motivations financières des guerres notamment, qui ne sont pas sans rappeler les conflits ultérieurs d'Irak ou d'Afghanistan, sont d'une d'une lucidité et d'une précision stupéfiantes. Alors qu'on célèbre les 60 ans de la « marche pour les droits civiques », ce livre est une analyse sur le vif d'une époque de bouillonnement intellectuel et politique dont les turbulences sont à la racine des remous d'aujourd'hui. -
à l'école de l'universel : Germaine le Goff (1891-1986), une éducatrice en Afrique
François-Xavier Freland
- Intervalles
- 16 Février 2024
- 9782369563426
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La post-vérité ou le dégoût du vrai
Claudine Tiercelin
- Intervalles
- Le Point Sur Les Idees
- 21 Avril 2023
- 9782369563181
À l'heure des fake news et du fact-checking de mauvaise foi, de l'information en continu et des sciences alternatives, on pourrait facilement croire que tout est relatif. Mais si l'on veut ne pas céder au cynisme ou au nihilisme, on peut se tourner vers les recherches récentes associant sciences humaines et sociales, qui ont fait progresser l'analyse des mécanismes à l'oeuvre dans les manipulations des négateurs de la science.L'heure n'est plus à la déploration. Pour lutter contre cette nouvelle idée-force, cet essai voudrait suggérer d'autres armes : prendre conscience de nos biais cognitifs et des sources variées d'enfumage et d'entourloupe, cultiver nos vertus épistémiques et tenir l'évidence des faits pour une exigence première, mais aussi nuancer l'opposition entre faits et valeurs, cesser d'occulter les aspects positifs des émotions comme de réduire la rationalité à une peau de chagrin en en faisant un épouvantail positiviste, ne pas confondre déni de la science et aveuglement scientiste, comprendre que travailler dans un « esprit scientifique » implique de refuser toute compromission avec la société, la moralité et la pratique.De façon plus urgente encore, cet essai de philosophie engagée suggère d'éviter des malentendus élémentaires sur les concepts de vérité, de connaissance, ou de réalité, trop souvent déformés par l'idée-même de post-vérité. De nous méfier de nos préjugés métaphysiques les plus ancrés et d'oeuvrer à une authentique connaissance métaphysique ; enfin, de nous installer dans un espace académique et démocratique des raisons, seul à même de garantir la liberté de conscience, en démontrant que les idéaux de vérité et de connaissance constituent moins un rempart ou un déni de la vie qu'ils ne sont les meilleurs alliés de nos idéaux de solidarité et de justice sociale.
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Paul est avocat dans un grand cabinet parisien. Féru d'histoire, il s'est lancé dans l'écriture d'un livre sur Georges Clemenceau et Winston Churchill. Pendant ce temps, à l'Assemblée nationale, l'avancement posthume d'Alfred Dreyfus au grade de général de division fait bondir les extrêmes de tous bords et embrase le débat public. Et si le projet littéraire de Paul s'avérait plus délicat que prévu?
Haut les têtes est un roman mordant et enlevé sur la liberté d'expression à l'heure de l'affaissement culturel. Dans une époque minée par les dérives identitaires et les ravages du conformisme, le personnage de Paul, bercé par un imaginaire fait de Krak des chevaliers et de cadets de Gascogne, nous plonge dans la folie d'un monde où même les hussards les plus hardis peinent à garder la tête haute.
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Les habits neufs du féminisme
Sabine Prokhoris
- Intervalles
- Le Point Sur Les Idees
- 3 Mars 2023
- 9782369563280
Depuis #MeToo, un certain féminisme voit en la femme non plus un sujet libre de son désir mais un être fragile soumis aux injonctions du patriarcat que l'on rend responsable de sa condition. Est-ce là un progrès ? Loin des mobilisations pour le droit de vote, pour la liberté et pour l'égalité sexuelles, qui faisaient le cÅ?ur du féminisme d'émancipation, ce nouveau féminisme méconnaît également la complexité, pour tous, de la relation sexe/genre, et donc celle du trajet de sexuation, toujours marqué par d'énigmatiques...
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Layla rêve d'affranchissement et d'indépendance, comme de nombreuses jeunes filles de la Syrie des années 2000. Quand la révolution islamiste ravage Alep en 2011, Layla voit sa terre natale partir en fumée. Tandis qu'elle cherche à s'évader dans les bras de Salam, son premier amour, la guerre redouble d'intensité lorsque la Turquie ouvre ses frontières aux intégristes et que des groupes armés fanatisés assiègent de plus en plus de villes. Quand sa mère perd son combat contre la maladie et que l'eau, l'électricité et la nourriture viennent à manquer, plus rien ne retient la jeune femme qui fuit en direction de la capitale pour y retrouver Salam. À Damas, leur liaison prend un tour imprévu tandis qu'Alma et Hayat, deux amies qui lui deviennent vite chères, font découvrir à Layla que survivre signifie encore vivre. Layla retrouve le goût d'étudier, d'enseigner. Nourrie de souvenirs heureux dans la Syrie qu'elle aimait tant, Layla puise sa force dans une profonde soif de liberté.
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Es Doux traite d'une des périodes les plus traumatiques de l'histoire récente de la Bulgarie : le coup d'État du 9 septembre 1944 et les répressions politiques qui s'ensuivirent. Il analyse la transformation pathologique d'une personne située à l'épicentre de la terreur et devenue son instrument.
À partir de sources historiques, Igov a construit le roman d'un « petit homme » dont l'heure est venue : le personnage d'Emil Strezov, un jeune poète marginal et prolétaire de province qui, dans une dynamique époustouflante, devient d'abord un suiveur, puis un « cadre » et accusateur hâtif au service du nouveau régime et de sa terreur. Cette histoire faite de culpabilité et d'expiation est brillamment présentée du point de vue de gens ordinaires. Comme un choeur antique, ils racontent et commentent ce qui se passe « au nom du peuple ». Et notamment comment, sous couvert d'idéologie, on laisse libre cours à des complexes, des phobies et des ambitions malsaines qui font basculer de nombreuses destinées humaines.
Composé d'habitants d'un quartier de Sofia insensibles à la démagogie et dubitatifs face aux promesses d'un avenir radieux, ce choeur souligne la duplicité du nouveau régime à ses débuts.
Les Doux est un roman passionnant, éclairant et universel sur la mécanique révolutionnaire. -
Le Ballet des retardataires est le témoignage unique d'une des rares Européennes à avoir pénétré le monde ultra fermé et traditionnel du taïko au Japon, et la première à avoir séjourné dans l'école la plus secrète et la plus fermée du Japon.
Jeune Française n'ayant jamais voyagé, elle arrive pleine de naïveté dans un monde aux règles incompréhensibles, à la discipline quasi militaire et où personne ne parle anglais. Aux entraînements, succèdent incompréhension chronique, fatigue extrême, typhons, tremblements de terre et fantômes. L'héroïne distingue de plus en plus mal la réalité du fantasme et emmène le lecteur vers cette frontière flottante où la réalité et le rêve se chevauchent.
Roman initiatique sur les transformations intérieures que peut provoquer le choc des cultures, l'héroïne s'y révèle à elle-même tandis qu'elle fait découvrir au lecteur une facette méconnue du Japon. Le Ballet des retardataires est en effet un témoignage unique sur l'art du tambour japonais traditionnel.
Le récit progresse au rythme des journées sans fin de l'apprentie, teinté d'une étrange poésie et d'un humour truculent. Le livre devient alors une sorte de partition, hommage au taïko, si méconnu en Europe.
Le Ballet des retardataires ne se lit pas, il se déguste comme un bonbon, succulent, coloré et piquant.
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Chronique d'une voyageuse solitaire, Carnets perdus du Japon rassemble les fragments de deux carnets de voayge de l'auteur, écrits à dix ans d'intervalle, agrémentés de notes récentes. L'auteur y explore les géographies intérieures et extrérieures en interrogeant l'écriture comme mémoire du passé.
L'originalité de cette narration pleine d'images est de s'élaborer à partir de la notion de perte : celle des carnets que l'écrivain a perdus pendant son voyage, celle des êtres trop tôt disparus et celle, aussi, d'un pays qui n'est peut-être déjà plus.
Patricia Almarcegui nous invite à plonger dans un bain de cyprès, à déambuler sur la Promenade des philosophes à Kyoto, ou établir des listes à la manière des Notes de chevet de Sei Shônagon. A mi-chemin entre l'essai, le journal intime et le carnet de voyage, Patricia Almarcegui esquisse ici, à la manière d'un haïku savant et ludique, sa vision d'un Japon longtemps contemplé et arpenté, qu'elle nous livre avec délicatesse et nuances. -
Belgrade, années 1970. Milena, une jeune scénariste, entame une relation épistolaire avec Sam, l'un des deux Américains qu'elle a rencontrés lors d'un séjour à Paris. Berlin, années 1930. Clara, fille unique d'un couple d'avocats juifs et Lily, sÅ?ur aînée d'une famille ouvrière, se rencontrent et tentent de s'aimer. France, 2020. En plein confinement, une romancière parisienne endeuillée reçoit une cantine remplie des lettres de Milena. Sonia RistiÄ?, par son talent de conteuse, noue pour le lecteur les liens translucides qui traversent les siècles. Liens d'amour, liens de folie, liens de liberté farouche, liens d'écriture ou de création. Elle recrée ce que la mémoire et le temps ont effacé. Dans cette Chambre à soi moderne, elle tisse un fil entre ces femmes mues par leur indépendance, leur créativité et leur fière détermination à vivre un amour qui soit à la hauteur de leur liberté.
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Qui est l'extremiste ?
Pierre-André Taguieff
- Intervalles
- Le Point Sur Les Idees
- 19 Août 2022
- 9782369563174
La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre une classification, elle est surtout une diabolisation de l'adversaire. Mais ce terme polémique oublie souvent de décrire ce qu'il considère comme le Mal absolu. Il faut donc s'efforcer de dissocier, dans le discours politique, les réactions passionnelles et les réflexes idéologiques des menaces objectives, ce qui n'est guère facile. Les incarnations de la condamnation pour extrémisme sont nombreuses - « radical », « ultra- », « fasciste », « populiste » - et permettent souvent à peu de frais de s'exonérer de la description politique elle-même.Pour reconstruire la catégorie d'extrémisme et la rendre opératoire dans l'analyse des attitudes et des comportements politiques contemporains, il faut supposer l'existence d'une connexion entre trois composantes :
1° la légitimation de la violence comme méthode de résolution des problèmes politiques ;
2° l'intolérance et le sectarisme ;
3° le fanatisme, impliquant l'intransigeantisme, le manichéisme et le jusqu'au-boutisme, qui supposent de placer la défense de la Cause au-dessus de tout.
Alors peut-être pourra-t-on redéfinir un horizon politique désirable par-delà les extrémismes en tout genre qui brident nos libertés. Car on devrait pouvoir concevoir des limites légitimes et respectables en sortant du cercle des extrémismes. -
Alina a grandi à Vulkova, en Europe orientale. Éduquée jusqu'au collège par un père biologiste dont les travaux la fascinent, elle a développé une insatiable curiosité. Sa rencontre avec la magnétique Luda la fait sortir de sa bulle et les deux filles sont vite inséparables.
Tandis qu'Alina devient mathématicienne et rêve en secret de pouvoir fournir un jour à son père l'or le plus pur possible pour ses expériences, Luda éblouit le monde en tant que mannequin vedette.
Les deux amies se retrouvent à Paris, où Alina est embauchée dans une société de gestion à la hiérarchie implacable. Avec l'aide de Luka, jeune as de la gestion des risques, et celle de Lionel, le vieillissant lieutenant du P.-D.G., elle est chargée de débloquer les liquidités associées aux Tickets Restaurant pour les faire fructifier. C'est sans compter sur les jalousies intestines et l'imprévisible P.-D.G.
Obnubilée par son dossier, et tandis qu'elle grimpe l'échelle des trahisons invisibles, Alina est progressivement intégrée au cercle des grands « optimisateurs ». Mais à quel prix ? -
Tandis que l'Europe commémorait les 30 ans de la Chute du Mur, avec des amies originaires d'ex pays de l'Est, nous avons eu l'idée de créer ensemble une série de textes courts proposant un panorama de nos jeunesses de l'autre côté du Mur. L'imaginaire occidental sur ce qu'a été ce monde disparu est très empreint de ce qu'ont donné à entendre les dissidents des années 1950, 1960, 1970 : l'absence de liberté, l'empêchementâ€- Sans nier les pans sombres de cette histoire, il y a aussi, peut-être, une autre histoire à mettre en lumière: celle de l'égalité inscrite dans la loi et souvent dans les faits, celle de l'égalité salariale et d'accès à l'emploi, celle de l'accès à l'avortement plusieurs décennies avant beaucoup de pays de l'Ouest, celle des mythologies communistes construites sur des figures de femmes combattantes... qui ont inspiré nos parcours et nos engagements dans les pays où nous avons choisi de vivre.
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Bulgarie, milieu des années 1980. La jeune Alba est hospitalisée pour une paralysie galopante à la jambe. Là, elle rencontre Guéo, cinquante-cinq ans, membre du Politburo.
L'homme est absorbé par l'écriture d'un rapport qui doit permettre à la Bulgarie de faire sa mue démocratique avant que le communisme ne s'effondre.
Peu à peu, Guéo dévoile à la pétillante Alba son passé, ses faiblesses, sa culture et son amour du français.
De Sofia à Varna, la jeune fille et l'apparatchik vont se découvrir... Mais la grande histoire les rattrape tandis que les paranoïas, les rêves étouffés, les velléités de liberté déferlent sur le pays. L'étau se resserrant à mesure que le régime vacille, Alba et Guéo vont se donner rendez-vous à Paris. -
Un roman naturel avait été salué par la critique internationale comme l'un des meilleurs romans postmodernes européens dont la structure ouverte et libre, l'écriture fragmentée et ludique se révélait être particulièrement propice à allier les contraires : imbrication de la mémoire collective (celle du socialisme) et de la mémoire individuelle (celle du monde de l'enfance) ; de la nostalgie et de la dérision par l'ironie, dans une quête du « moi » longtemps sacrifié au nom de l'édification collective d'un nouveau modèle de société mais qui se révèle n'avoir de sens qu'en tant que maillon d'une autre grande chaîne collective, celle qui le rattache à l'histoire d'un peuple et à l'histoire mondiale.
Physique de la mélancolie, roman-labyrinthe, apparaît comme un prolongement et un dépassement longuement et patiemment mûri de cette quête du moi qui englobe tous les autres « moi », et ce, dès le tout début du roman, dans son prologue qui déclare : « Je sommes nous. » Dans ce labyrinthe (celui des histoires, mais aussi celui du Minotaure, alter ego du narrateur) Guéorgui Gospodinov pousse plus loin cette démultiplication des « je ». Que de non-vécu, de manqué, de passé à côté, de laissé de côté dans une existence ! De multiples fils d'Ariane relient ce moi incomplet d'ici et maintenant aux autres « moi » d'autres lieux et d'autres époques, humains, animaux ou plantes le trans¬formant en un moi collectif, empathique, qui lui permet de traverser les âges et d'entrer tour à tour dans les histoires et les corps de son grand-père dans la Hongrie de 1945, du Minotaure, de Guéorgui Gospodinov dans la Bulgarie communiste et post-communiste de 1968 à 2011, d'une mouche à vin, d'un nuage de printemps, d'une perdrix, etc.
Avec l'enfance prend fin l'empathie. Le moi collectionne, « achète » alors les histoires d'autrui, encapsule le temps. Pour retarder la fin du monde. Pour ne pas oublier. Ce que l'on oublie habituellement, le périssable, l'éphémère, le quotidien, l'oublié par la « Grande Histoire », le Minotaure. Parce que le sublime est partout, même dans « l'architecture, la physique et la métaphysique de la bouse de buffle ». Parce que le passé est le seul futur possible. Car, si l'imbrication de l'Histoire et des histoires personnelles, la mélancolie suscitée par l'impossibilité de communiquer vraiment entre les êtres, traversent l'oeuvre de Gospodinov, elle est également « imbibée » du sentiment des apocalypses à venir.
Dans cette quête de l'universel par le prisme du personnel, en dépassant le national, quoi de plus partagé, en ce début de XXIe siècle, que le sentiment de crise et la mélancolie qui en résulte ? Et pour conjurer la mélancolie, il faut la raconter. L'architecture du roman, labyrinthe dynamique, fragmenté, qui collectionne histoires, listes, catalogues, carnets et énumérations, nous place, comme le narrateur, à la veille d'une fin, d'une apocalypse, qui peut se révéler infinie. Physique de la mélancolie s'inscrit ainsi dans la poétique du divers et de la relation développée par Édouard Glissant : à la conception de « l'identité à racine unique et exclusive de l'autre » véhiculée dans de nombreux textes d'écrivains des Balkans porteurs d'une esthétique exotisante et foklklorisante, Glissant oppose une autre notion d'identité « comme rhi¬zome », c'est-à-dire « non plus comme racine unique mais comme racine allant à la rencontre d'autres racines. » Une identité-relation.