S'il y a un peintre français qui, par son seul génie, a bouleversé le monde entier, c'est bien Édouard Manet.
Depuis l'enfance, j'aime ses oeuvres, ses noirs, ses ivoires, ses énigmes, ses amoureuses. La violence extrême qu'il a suscitée est inimaginable aujourd'hui. Je vous propose une balade personnelle et intime dans sa vie.
Ado, j'avais trois idoles : lui, Jacques Monory, le peintre des meurtres bleus, et Led Zeppelin. Vous allez les retrouver ainsi que des conversations sur le bel Édouard avec Koons, Barceló, Longo, Condo, Tabouret, Lavier, Yan Pei-Ming, Traquandi, Mivekannin et ceux qui font l'art vivant.
Je ne suis pas historien, ce qui me permet de convoquer des surprises dans le secret des ateliers : Picasso, Warhol, De Niro père et fils, Hockney, Visconti, César, Niki de Saint Phalle, La Casa de Papel, Laurence des Cars, Bourdieu, la maladie brutale, le journalisme, mes parents, modestes marchands de tableaux et ceux du monde entier...
Notre Hitchcock de la peinture a inventé l'art moderne pour le reste de la planète. Il adorait la vie et il a fini, presque paralysé, par peindre des fleurs déchirantes. Étant passé tout proche du ravin rejoindre mon père, je me suis autorisé ce roman vrai avec des reproductions magnifiques.
Édouard Manet a vécu la mort aux trousses en revenant tout jeune du Brésil, à cause de la syphilis qui l'a tué à 51 ans. Comme Baudelaire à 46 ans. Il lui ferma les yeux.
Il repose au cimetière de Passy, à Paris. Il incarne la preuve que l'art contemporain n'existe pas car le Déjeuner sur l'herbe est vivant pour l'éternité.
Partout.
Le xviie siècle est traditionnellement considéré comme l'âge d'or du pastel. Médium sans égal pour rendre les effets de matière et le velouté de la carnation, le pastel est d'un usage alors bien souvent restreint au portrait, auquel il se prête particulièrement bien. Si son art passe de mode au moment de la Révolution française, il connaît une véritable réinvention entre la seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe, ce dont témoigne de manière exceptionnelle la collection du musée d'Orsay, riche d'environ 500 oeuvres. La gamme de pastels disponibles s'étend alors aussi considérablement tant en termes de nuances que de textures, ce qui ouvre la porte à tous types d'expérimentations et de pratiques.
Le présent ouvrage met en avant, à travers une centaine d'oeuvres, la singularité du pastel, ni véritablement dessin, ni peinture, et le rapport immédiat avec la matière qui lui est propre. Le pastel est en effet essentiellement constitué de pigments purs, et crée une fleur en suspension sur le grain du papier ou la toile, dont la vibration fait la beauté, mais aussi la grande fragilité. Cet ouvrage s'articulera autour de huit grands thèmes soulignant le renouveau du pastel à partir de la seconde moitié du xixe siècle en révélant les oeuvres de Millet, Degas, Manet, Cassatt, Redon, Lévy-Dhurmer et bien d'autres
Les années 1930 marquent un tournant dans l'oeuvre d'Henri Matisse.
En dépit du succès, il se lasse des intérieurs niçois et des nus alanguis.
Avec l'âge et la renommée viennent les remises en questions : c'est de neuf dont il a besoin, dans ses thèmes comme dans ses techniques picturales. Changeant d'échelle, il s'attaque à La Danse, vaste composition murale destinée à la fondation Barnes à Merion, et prend ainsi un nouveau départ, au seuil de sa soixantième année.
L'activité artistique de Matisse est alors étroitement suivie par la grande revue d'avant-garde Cahiers d'art, lancée par Christian Zervos en 1926.
Dans un moment d'intense recherche, l'oeuvre du peintre se fait radicale et se retrouve au coeur des débats d'idées et des courants artistiques que relaient les Cahiers. C'est par ce prisme que le présent ouvrage entend explorer la production du Matisse des années 1930, pour redonner toute sa portée à cette riche période de création, durant laquelle l'artiste s'impose comme une des figures majeures du modernisme international.
L'art et la vie de Gérard Garouste sont peuplés de fantômes et de hantises. Le peintre livre ici, sans aucun fard, tous les tourments intimes qui ont façonné son parcours : la violence et l'antisémitisme de son père, la dyslexie, l'échec, la folie, la dépression, l'incompréhension. Nous entraînant dans les rouages de la création, cet entretien mené par Catherine Grenier révèle un personnage passionné, cultivé, à la franchise déconcertante et à l'engagement artistique sans faille.
Le Musée Jacquemart-André met à l'honneur en mars 2023 l'oeuvre du peintre Giovanni Bellini, père de la peinture vénitienne, ayant ouvert la voie à cet art de la couleur et du ton qui fit la gloire de la Sérénissime. Ce catalogue d'exposition entend démontrer à travers environ une cinquantaine d'oeuvres (peintures, dessins, sculptures) comment Giovanni Bellini s'est à la fois ouvert à de nombreuses influences tout en conservant une part indéniable d'originalité. A la recherche constante de nouveaux modèles à imiter - voire à dépasser - Bellini réussit en effet à conjuguer son influence de la période byzantine, de l'art du nord de l'Europe et de la sculpture antique et moderne avec un appel prégnant du renouveau.
Réparties selon un ordre thématico-chronologique, les oeuvres de Giovanni Bellini constitueront le fil rouge de l'exposition, tout en étant à chaque fois mises en dialogue avec les « modèles » qui les ont inspirées.
300 femmes peintres d'exception sur près de cinq siècles réunies dans un seul ouvrage.
Livre événement, qui fait suite au succès de 400 femmes artistes publié par Phaidon, 300 femmes peintres s'attache à dévoiler une version plus riche et plus diversifiée de l'histoire de la peinture. Couvrant près de 500 ans de technique et d'innovation, cette étude célèbre le travail de plus de 300 femmes artistes, des noms emblématiques de l'histoire de l'art aux figures montantes de l'art contemporain.
Exposition au musée d'Orsay du 28 mars au 23 juillet 2023.
Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) sont tous deux des acteurs essentiels de la nouvelle peinture des années 1860-80. Cette exposition, qui réunit les deux peintres dans la lumière de leurs contrastes, oblige à porter un nouveau regard sur leur réelle complicité. Avant et après la naissance de l'impressionnisme, ce qui les différencia ou les opposa est plus criant encore. De formations et de tempéraments dissemblables, ils ne partagent pas les mêmes goûts en littérature et en musique.
On dit de la peintre Joan Mitchell qu'elle entrait dans une pièce comme Katharine Hepburn franchissait la porte d'un saloon ! Une allure, une présence et du bruit. Et c'est de façon tonitruante que «Big Joan», comme elle se surnommait elle-même, est entrée dans ma vie, par le biais d'un tableau. Cette impression d'être immergée sans oxygène devant la profondeur d'un diptyque de Joan Mitchell, je l'ai vécue pour la première fois au MoMA de New York il y a une dizaine d'années. J'ai été foudroyée par l'énergie du coup de pinceau, éblouie par la puissance des couleurs, sans comprendre ce qui m'arrivait. Et depuis la violence de ce choc sensoriel, je n'ai plus quitté ni la peintre, ni la femme. Quelle a été la vie de cette Américaine au caractère imprévisible, de cette héroïne, alcoolique et colérique, fascinante et effrayante, puissante et si fragile qui a choisi de vivre en France ? Née en 1925 à Chicago dans une famille de la haute société, morte à Paris en 1992, Mitchell a su s'imposer comme figure majeure de l'abstraction dans un monde alors presque exclusivement masculin. Ce récit est une enquête sur une femme libre, libre d'aimer comme un homme, de boire autant qu'un homme et de peindre aussi bien qu'un homme.
À l'occasion du centenaire de la naissance de Simon Hantaï (1922-2008), la Fondation Louis Vuitton organise une importante exposition rétrospective de l'oeuvre de l'artiste (du 18 mai au 29 août 2022). D'origine hongroise, Hantaï s'installe à Paris en 1948, ville où il réalise l'ensemble de son oeuvre, d'une fécondité et d'une originalité exceptionnelles, qui le conduira à représenter la France à la 40? Biennale de Venise en 1982.
L'oeuvre de Frida Kahlo (1907-1954) est peu abondante. Elle ne se compose que de cent quarante-trois peintures, de format généralement réduit, dont deux tiers d'autoportraits. Ce narcissisme frappant est en lien étroit avec sa biographie, avec son pays et son époque, avec ses dons naturels complètement excentriques. Il n'est pas étonnant que les grands «énigmatiques» du XVIe siècle, Jérôme Bosch et Bruegel l'Ancien, figurent parmi ses peintres de prédilection:Frida Kahlo ne montre jamais ses blessures directement, qu'elles soient corporelles - celles qui ont été provoquées par les accidents et les maladies - ou psychologiques. Sa langue symbolique est faite de clés subtiles; elle est riche de métaphores puisées au fonds de presque toutes les cultures du monde. Les mythes fondateurs aztèques, les mythologies extrême-orientales et antiques et les croyances populaires catholiques se mêlent au folklore mexicain et à la pensée de son époque, avec Marx et Freud. Exotiques et explosives, significatives et vitales dans leur discours artistique, les images de Frida Kahlo sont le miroir d'une âme complexe et souvent effrayante:«Ma vérité intérieure», avait-elle coutume de dire.
Peintre courtisan, peintre des corps, peintre de l'insolence, peintre du regard...
Arrivé à Rome à la fin du xvie siècle, Caravage se fait tout de suite remarquer, subjuguant par ses figures de musiciens ou de tricheurs, et bientôt par ses images sacrées qui sidèrent par leurs mises en scène renversantes et l'efficacité de leur clair obscur. En une vingtaine d'années, il bouleverse les codes, impose ses visions profanes et religieuses et devient l'artiste le plus connu et le mieux payé de son temps.
Et si sa réputation de mauvais garçon de la peinture baroque, voyou et irascible, qui est encore la sienne, n'était qu'une légende, nous empêchant d'appréhender la force créatrice et novatrice qui réside en ses oeuvres ?
La forme originale de ce coffret permet de plonger au coeur de l'art de Caravage : accompagné d'un livret explicatif comprenant une introduction générale et des commentaires détaillés, il contient un livre «en accordéon» tout en images, qui déploie près d'une cinquantaine d'oeuvres, tableaux de chevalet et compositions monumentales, dont les gros plans révèlent et magnifient la puissance dramatique.
Impressionniste sans l'être, moderne sans le dire, scandaleux à son corps défendant, à la croisée des modes et des mouvements, Édouard Manet réinventa surtout le réalisme, et ce faisant, orienta toute la peinture du xxe siècle. Celui qui croisa des figures aussi importantes que Baudelaire, Zola, Berthe Morisot, Monet ou Degas, imposa de nouveaux sujets, des représentations inédites et fit de l'expression picturale une des plus hautes qui soit.
Quelles relations le peintre entretenait-il avec ses contemporains ? Connait-on si bien sa vie, lui qui fut toujours d'une discrétion sans faille ? Pourquoi des toiles comme Le Déjeuner sur l'herbe ou Olympia firent-elles tant scandale ?
Ce bel ouvrage richement illustré offre un panorama unique et complet d'une oeuvre puissante et majeure, et des liens qu'elle entretient avec les mouvements et les toiles de son époque. Il éclaire un parcours singulier et une recherche toujours renouvelée du désormais maître-mot de la peinture, la liberté.
Joan Mitchell (1925-1992) n'a jamais craint d'expérimenter, créant de ce fait des oeuvres d'une beauté, d'une force et d'une intensité émotionnelle inégalées. Retraçant le parcours d'une artiste majeure, cet ouvrage témoigne de la façon dont Mitchell a su élargir le champ de la peinture abstraite et éclaire les contextes qui, de part et d'autre de l'Atlantique, l'ont façonnée et ont sous-tendu son parcours. Les somptueuses illustrations qui accompagnent ce livre couvrent l'ensemble de sa carrière - des exceptionnelles peintures new-yorkaises du début des années 1950 aux majestueux polyptyques qu'elle exécutera plus tard en France. Sont reproduits ici des oeuvres iconiques de Mitchell, mais aussi des tableaux rarement vus, des oeuvres sur papier, des carnets de dessins et des photographies documentant sa vie, ses cercles d'amis et de relations, son environnement quotidien. Réunissant des textes inédits d'historiens de l'art et de spécialistes, des analyses d'oeuvres, des témoignages d'artistes et d'écrivains sur l'itinéraire de l'artiste, ce livre s'organise chronologiquement en dix chapitres, chacun centré sur une suite d'oeuvres étroitement reliées et révélatrices d'un paysage intérieur en constante évolution, coloré par l'expérience, les sensations, les souvenirs et un sens profond des lieux. Par les multiples perspectives qu'il ouvre sur l'art de Mitchell, sa biographie, son rapport à la poésie et à la musique, cet ouvrage sans précédent est appelé à devenir la référence incontournable pour ceux qui admirent déjà Joan Mitchell ainsi que pour ceux qui la découvriront. Cet ouvrage est publié en français à l'occasion de la rétrospective « Joan Mitchell » présentée à la Fondation Louis Vuitton.
Ce livre raconte l'histoire d'Alice Neel (1900-1984), peintre américaine qui a obstinément peint une infinie variété de personnages. Ses tableaux vont au fond des âmes de ceux qu'elle représente, traduisent leurs doutes, leurs fragilités, leurs fiertés et leurs émotions. Les contorsions de ses lignes et le feu de ses couleurs véhiculent des vérités humaines silencieuses et les vibrations de la vie.Cette courte biographie illustrée propose de faire découvrir l'oeuvre d'une artiste encore mal connue en France, qui a traversé les avant-gardes du XXe, siècle en poursuivant son chemin singulier et libre.
Le portrait dit des Époux Arnolfini a été peint par Jan Van Eyck en 1434 : énigmatique, étrangement beau, sans précédent ni équivalent dans l'histoire de la peinture... Cet ouvrage offre un voyage au coeur de ce tableau, qui aimante par sa composition souveraine et suscite l'admiration par sa facture. Touche après touche, l'auteur décrypte les leurres et symboles semés par l'artiste sur sa toile, à l'image d'un roman policier à énigmes. Alors le tableau prend corps, son histoire se tisse de manière évidente et les personnages qui nous regardent dans cette scène immuable prennent vie devant nous...
«Je voudrais être illustre et inconnu», disait Edgar Degas. Illustre, il l'est, par ses danseuses, ses jockeys, ses femmes au bain. Inconnu, également, tant ces thèmes occultent le reste de l'oeuvre, peintures d'histoire, portraits, paysages, tant l'oeuvre a dévoré la vie privée. Sur une carrière de soixante ans dont Henri Loyrette restitue la richesse et la cohérence, on découvre alors l'insatiable curiosité technique, la constante recherche d'expressions nouvelles, l'évidente continuité de la ligne mélodique.
Quand un artiste parvient à imposer sa vision du monde, du monde extérieur comme de son monde personnel et imaginaire, quand il réussit peu à peu à tout rassembler en un ensemble cohérent, ses sujets, sa technique, sa gamme de couleurs, ses compositions, ses angles de vue et ses audaces, alors tous ses tableaux en viennent à s'ancrer en nous, à nous accompagner dans notre vie de tous les jours - déjeuners en famille à la campagne, jeux en plein air et en plein soleil, paysages de Normandie ou du Midi mi-réels mi-paradisiaques, grands nus de sa compagne et modèle Marthe... Alors, face à un ciel rose et mauve du soir, devant des nuages d'orage qui se découpent sur du violet, du jaune et du vert, on dit, un peu impressionné : « Regarde, c'est un Bonnard !» La forme originale de ce coffret permet d'explorer et de contempler l'art de Bonnard : accompagné d'un livret explicatif comprenant une introduction et des commentaires d'oeuvres, ce livre «en accordéon», tout en images, déploie une soixantaine de tableaux de l'un des grands maîtres de la couleur au XXe siècle.
Rêver et faire rêver.
Une rétrospective inédite des plus belles estampes et des plus grands tableaux de Gustave Doré choisis parmi son oeuvre de plus de 10 000 illustrations, commentés par Alix Paré, historienne de l'art et conférencière, et Valérie Sueur-Hermel, conservateur à la Bibliothèque nationale de France.
« Gustave Doré est un artiste complet : dessinateur, graveur, peintre et sculpteur. Son génie dans l'illustration littéraire lui vaut d'être passé dans l'inconscient collectif, d'avoir influencé le cinéma, l'animation, la bande-dessinée et la publicité. Il est l'un des plus doués mais aussi des plus prolifiques dessinateurs du XIXe siècle. (...) Doré a touché à tout : à la caricature des hommes de son temps, au reportage de guerre, à la fable, à la poésie, au romanesque mais aussi à l'allégorie et au paysage. Il a livré des caricatures comiques et des images sérieuses, des visions épiques et des vues contemplatives, il a observé le réel tout en étant virtuose dans la fantaisie. Il nous semblait nécessaire de partager ce foisonnement et de révéler cette diversité. » Extrait de l'Avant-propos « On appelle ça illustrer un ouvrage : moi, je prétends que c'est le refaire. Au lieu d'un chef-d'oeuvre, l'esprit humain en compte deux. ».
Émile Zola, à propos des illustrations de Gustave Doré pour Don Quichotte
Pour le prix d'un billet d'exposition, visitez toutes les pièces d'un musée idéal, suivez nos guides conférenciers et découvrez l'actu de l'art !
Cette revue propose une immersion inédite au coeur d'un musée imaginaire. Elle invite à une balade sur papier dans les différentes pièces du musée pour une évasion artistique et sensorielle. Dossiers thématiques, analyses d'oeuvres par des historiens de l'art, article sur les coulisses des musées ou encore l'actualité de l'art en France et à l'étranger, tels sont les articulations de cette revue caractérisée par de belles reproductions et la qualité journalistique et iconographique de GEO.
Visitons le musée idéal de pièces en pièces :
- Qu'est ce qu'un musée idéal pour vous ? Entretien avec une personnalité de la culture.
- L'exposition événement sur Vermeer : 35 chefs-d'oeuvre enfin réunis !
- Comment regarder un tableau au musée ? par notre conférencière Françoise Barbe-Gall.
- Une pause déjeuner au restaurant du musée avec la rubrique « Un étoilé au musée », l'occasion de parler Art et Gastronomie.
- Le petit musée, un tableau expliqué aux enfants.
- La collection du Musée idéal pour ce numéro : Grâce à cette exposition consacrée aux Japon et ses estampes.
- Le dépliant panoramique qui met en valeur une oeuvre au grand format.
- Les 10 coups de coeur de la rédaction GEO !
- Le cabinet de dessins : découvrez les dessins méconnus de Victor Hugo.
- L'auditorium.
- La petite boutique du musée : les ouvrages, les films, les podcast à découvrir.
« [...] Pour moi je fais ce que je peux mais que de temps on passe pour n'arriver a` rien. »
Tout le monde connaît Jacques de Loustal. Son style est immédiatement reconnaissable, quels que soient les outils auxquels il recourt (pinceau, plume, peinture, fusain...) Artiste prolifique, régulièrement exposé en France et en Europe, il s'est imposé dans le monde du 9e art et de l'illustration en s'inspirant plus de la peinture et du cinéma que de la bande dessinée.
Voiles blanches sur fond marin, beautés alanguies au bord de piscines désertes, chiens, chats, oiseaux, dinosaures... Une sourde tension et une fugitive mélancolie pointent derrière ses tableaux, au pinceau faussement candide. Une oeuvre haute en couleurs, inspirée par des voyages aux quatre coins du monde, mise en lumière par les textes fraternels de Jean-Luc Coatalem et de François Landon.
Improvisateur de génie, Gaston Chaissac (1910-1964) a créé une des oeuvres les plus singulières de son époque. Fils de cordonnier, il est initié à la peinture par Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss, rencontrés par hasard à Paris, en 1937. Encouragé dans cette voie, il invente très rapidement un alphabet pictural qu'il va faire évoluer tout au long de sa vie. Au cours de ces années cruciales, dans un Paris en pleine mutation, Chaissac assimile l'essentiel du contexte artistique d'alors et se forge une vaste culture. Prolifique, ludique, et polymorphe, sa production visuelle aborde tous les genres. L'étourdissant dessinateur qu'il est dès ses débuts exerce sa verve aussi bien dans le domaine de la peinture et du collage, que celui des objets récupérés, métamorphosés avec autant de faconde que de délicatesse, composant un monde paradoxal, à la fois théâtral et confidentiel.Au plasticien se superpose en même temps l'écrivain, dans une activité en miroir, qui révèle un prodigieux épistolier et un poète hors norme. Des milliers de lettres envoyées pendant plus de vingt ans tous azimuts, vont lui permettre aussi de tisser des liens avec grand nombre de ses contemporains (Albert Gleizes, André Bloc, Raymond Queneau, Jean Paulhan, Anatole Jakovsky, André Lhote, Jean Dubuffet, ...) tout en restant volontairement en marge depuis le bocage vendéen qu'il ne quittera jamais. Ce monument épistolaire unique en son genre fascine par l'aisance des jugements, la pertinence des points de vue et la lucidité avec laquelle celui qui se disait "peintre rustique moderne", joue de son besoin paradoxal de distance et de proximité.Cette première monographie, en forme de portrait, met volontairement à égalité le peintre et l'écrivain, et dessine l'aventure de Gaston Chaissac comme l'une des mutations les plus représentatives que la modernité a connue au siècle dernier.
Jean-Michel Basquiat, né en 1960 à Brooklyn, est mort d'une overdose en 1988 à Manhattan, la ville qu'il vient de conquérir. Il est sans doute le peintre le plus « musical » de l'histoire de l'art.
Difficile en effet de voir l'une de ses oeuvres sans en saisir immédiatement le tempo. Il le puise dans le hip hop - né presqu'en même temps que lui dans les ghettos noirs et caribéens du sud du Bronx - mais aussi dans le jazz, dont son père l'a bercé pendant toute son enfance. Sa peinture de signes, de mots, de formes, de matières et de couleurs, n'est que rythme, bouillant et pressé, spontané et codé, un rythme qui fait vibrer ses oeuvres au point que les voir c'est également - et surtout ? - les « entendre ».
Dans plusieurs de ses tableaux, Basquiat rend hommage à ses « héros » : Miles Davis, Max Roach, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk et, surtout, Charlie Parker.
Musicien amateur (guitare et percussions), il crée à dix-sept ans un groupe de noise music, expérimentale et provocatrice, a une liaison passionnée avec Madonna (alors inconnue, mais aussi ambitieuse que lui), avant d'illustrer deux pochettes de disques - de rap et de punk-ska.
L' exposition de la Philarmonie de Paris a été conçue en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal.