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Sur le pont de Nevers, trois bons amis regardent couler la Loire. Ils vont avoir cinquante ans. Ce qu'ils voient depuis le tablier : les grandes veines de courant, l'eau fendue par l'étrave des piles, les marmites tournant sur elles-mêmes sans jamais vouloir se rendre au lit, les bancs de sable, les îlots et les troncs flottés. Les fleuves et les rivières font appel à l'enfance et, avant le soir, la songerie des trois camarades prend la forme d'une boutade, c'est-à-dire d'un serment : descendre la Loire à la rame, sur une barque plate, idée potache qui les conduira à l'océan.
Ce texte de Michel Jullien nous place dans un esquif de quatre mètres carrés, pour une descente longue de huit cent cinquante kilomètres, chaque nuit à dormir d'île en île. C'est tout sauf un journal de bord ; pas de récit événementiel, une équipée sans hauts faits, rien qui ne concernât les inévitables anicroches et autres coups de théâtre de ce genre de relations, pas d'appesantissement non plus sur la richesse patrimoniale des régions traversées bref, l'auteur nous livre une chronique antisportive, anticulturelle, une narration dans le désordre.
Cette échappée fourmillante d'images s'attache à restituer ce qu'est la perception d'un fleuve parcouru du dedans, à hauteur de paupières. Michel Jullien s'approche au plus près d'une acuité sensuelle et traduit chaque impression physique, auditive et visuelle d'une morne récréation fluviale. Que voit-on depuis une barque, quels paysages, quels défilés, quelles contrées, quelles rencontres, quelles bourgades, toutes choses que l'on conçoit autrement depuis la rive ? Que devient une ville traversée à la rame ? Quels liens rapprochent et désunissent les mouvements du marcheur et celui du rameur, comment tournent les pensées en tirant l'aviron, de quoi parler à bord, comment s'appréhende le décor par le centre du fleuve ?
Comme souvent dans les textes de Michel Jullien, l'humour en est, qui lui permet de toucher au plus juste les perceptions sensorielles. Très vite, à chaque page, à notre tour, nous voici au bastingage, au coeur de la Loire, dans la barque même, maniant les rames, indiquant le chemin à la proue, corrigeant l'avancée depuis le gouvernail, passant des ponts, croisant des hameaux, éprouvant le temps, bâillant aux paysages, tout un projet de l'enfance tenu jusqu'à la mer.
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Au quinzième siècle, un berger andalou découvre, au sud du sud, dans les marais du guadalquivir, une statue de vierge au charme indécis.
Depuis, chaque mercredi qui précède la pentecôte, des milliers d'hommes et de femmes en costume andalou et robe de gitane, partent de séville et de chaque ville ou village alentour pour huit jours de marche et de fête, au milieu des chevaux, des boeufs, des calèches, des chars et des camions. mélange bruyant et poussiéreux de religiosité minutieuse et de paganisme éclatant. tout le long du chemin : chants et danses.
C'est le rocio, un des pèlerinages les plus fous de la planète.
" huit jours par an, le rocio change les andalous en bohémiens - ils ont le reste de l'année pour les haïr -, le sable en or, le conformisme en délire, le rire en vertige, la parole en chanson, les chansons en chant profond, le chant profond en cante jondo, la respiration en désir. " francis marmande a suivi, au milieu des marcheurs de triana, l'ancien quartier gitan de séville, le chemin vers cette vierge de la rosée qui attend ses amants déchaînés dans une église blanche posée sur les sables du delta.
C'est le roman précis de cette extravagante, drôle et fascinante aventure qu'il nous donne à lire une expérience unique, une méditation sur le sort des peuples, les mystères de l'andalousie profonde.
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Le voyageur n'a pas fini de voyager
Benjamin Fondane
- Verdier
- Ether Vague
- 25 Avril 2002
- 9782904620652
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Henry James n'a que vingt-sept ans lorsqu'il rédige ces Voyages en Amériques, mais il s'y révèle déjà un observateur infatigable de l'Amérique et des Américains.
Témoin attentif, à la fois fervent et distancié, il annonce certains des narrateurs de ses plus célèbres romans. En visite sur les lacs du. Vermont ou près des chutes du Niagara, dans les stations à la mode comme Newport ou Saratoga, il décrit une nature sauvage, encore riche et grandiose, ou évoque en ombre contrastée l'atmosphère de ces lieux mondains où se rassemblent les gens bien nés. S'il se définit comme un " touriste sentimental ", c'est pour nous offrir un des derniers exemples de voyage " romantique ", avant que les touristes modernes n'aient pris d'assaut les sites historiques.
Mais l'écrivain est déjà aux aguets, recueillant décors et types humains qui composent une vaste pépinière de lieux et de personnages pour ses futurs romans. Certains lecteurs assidus de James aimeront ces Voyages en Amérique pour ce qu'ils annoncent de l'écrivain futur, les autres se laisseront toucher par ces paysages intériorisés ou ces scènes de genre peintes en touches subtiles, même si l'ironie n'est jamais bien loin.
Ecrits pour l'hebdomadaire américain The Nation, ces textes sont ici publiés pour la première fois en français.