Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, «Des histoires vraies» revient cette année pour la huitième fois augmenté de trois récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du mot juste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles.
À la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins.
D'Alphonse Mucha (1860-1939), l'artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l'Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle.
Sous la forme d'un livre qui illustre la prière Notre père, Mucha y inscrit un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l'humanité, de l'obscurité de l'ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d'entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l'artiste.
Les planches de l'ouvrage, numérisées depuis l'exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d'appréhender Le Pater dans son ensemble et d'en saisir les enjeux. On y découvre d'abord, par l'essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l'oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d'un point de vue franc-maçonnique. Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l'art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l'ensemble, permettant au lecteur d'aujourd'hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.
Design, architecture, photographie... Il est impossible de restreindre le travail de Charlotte Perriand à un seul domaine d'expression. Au-delà d'une recherche esthétique, c'est une réflexion politique qu'elle développe dans l'ensemble de ses travaux en cherchant à rendre accessible au plus grand nombre un véritable art de vivre. Laure Adler livre ici le portrait d'une femme libre, engagée et visionnaire, illustré par de nombreuses photographies issues des archives de la créatrice.
Cet ouvrage évoque les multiples facettes d'Annette Giacometti, qui fut l'épouse, la collaboratrice, le modèle d'Alberto Giacometti, ainsi que la créatrice de la Fondation Alberto et Annette Giacometti qui fête aujourd'hui ses vingt ans.
Née Annette Arm, la jeune femme suisse arrive à Paris en 1946, où elle découvre les conditions précaires des avant-gardes artistiques dans le quartier populaire de Montparnasse, les discussions nourries des cercles intellectuels, les séances de pose à l'atelier, la fréquentation quotidienne des artistes et des poètes. Intitulé « Annette en plus infiniment », d'après une note manuscrite de l'artiste, ce catalogue largement illustré rappelle aussi la collaboration d'Annette à l'oeuvre de son mari qui, pendant plus de vingt ans, a repris au travers de multiples portraits sculptés, peints et dessinés, l'étude de son modèle féminin de prédilection. Il met en lumière le processus original de l'artiste, cet infini recommencement pour capter au plus près l'essence de son modèle. La riche sélection d'oeuvres de 1946 à 1965 montre la variété des styles employés, depuis un réalisme parfois exacerbé jusqu'à des formes proches de l'abstraction.
La renommée de Claude Monet et son rôle en tant que chef de file de l'impressionnisme sont aujourd'hui parfaitement établis, mais la personnalité de son frère Léon, chimiste en couleurs, industriel rouennais et collectionneur, reste encore à découvrir. En 1872, Claude Monet peint Impression, soleil levant, tandis que Léon fonde la Société industrielle de Rouen et décide d'apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes. Ce sont les prémices de la constitution d'une collection de peintures, de dessins et d'estampes japonaises, qui comptera les noms de Claude Monet, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Blanche Hoschédé-Monet, Berthe Morisot, parmi les plus illustres, et qui deviendra un des plus remarquables ensembles d'art moderne de la région rouennaise.
Le catalogue met en lumière d'une part la relation, très soudée, entre les deux frères Monet, de l'autre le rôle que Léon joua en tant que promoteur des peintres impressionnistes à l'aube de leur carrière. Il réunit une iconographie foisonnante et inédite, donnant à voir l'intégralité des oeuvres de la collection de Léon, y compris une large sélection de pages du premier cahier de dessins de Claude Monet. Il réunit aussi des photographies jusqu'ici conservées dans des albums de famille, à côté de documents d'archives rares et de nuancier de tissus colorés aux éclats synthétiques, témoignages de l'activité industrielle de Léon.
Reconnu pour son « intelligence vive et prompte » et son caractère « cordial et franc », Léon Monet retrouve ici, grâce aux recherches menées sous la direction de Géraldine Lefebvre, la place qui lui appartient dans l'histoire de l'impressionnisme.
Les animaux fantastiques sont omniprésents dans nos sociétés contemporaines. Dragons, licornes, sphinx et phénix peuplent les oeuvres de fiction et notre imaginaire, peut-être même notre quotidien.
Ce sont, pour la plupart, des créatures mythiques apparues à la fin de la préhistoire. Leur rôle et leurs fonctions ont évolué au cours des millénaires. Il existe cependant des constantes dans leur représentations, comme leur rapport étroit au sacré et à la mort, leur appartenance au monde des marges. 'est sans doute ce qui explique que les animaux fantastiques continuent de nous fasciner : ils nous attirent et nous terrorisent ; ils interrogent notre rapport au monde, à la nature et à notre propre animalité.
Cet essai retrace, à travers six mille ans d'histoire, l'apparition, l'évolution et l'actualité des plus emblématiques d'entre eux. Certains animaux fantastiques sont en effet omniprésents dans la culture populaire alors qu'ils sont apparus à la fin du Néolithique. uelles fonctions remplissent-ils ? Pourquoi avons-nous aujourd'hui encore besoin d'eux ? D'où vient cette longévité dans la fascination qu'ils exercent ?
La première monographie consacrée à l'oeuvre de Beatrice Alemagna, artiste, autrice et illustratrice mondialement reconnue. À l'occasion de deux grandes rétrospectives en Italie et en France en 2023, un précieux essai monographique a été réalisé. Divisé en 22 entrées, du A de «Animaux» au T de «Théâtre» en passant par le I de «Identité» il guide les lecteurs dans l'oeuvre de l'artiste, et l'éclaire grâce à un riche répertoire d'images souvent inédites et aux interventions critiques de spécialistes de l'image et de la littérature jeunesse tels que Martino Negri, Sophie Van der Linden, ou Giovanna Zoboli.
Nouvelle édition augmentée
Carnet de notes aux pages vierges illustré de peintures d'animaux de l'extrême Sud, réalisées par Walter Hood Fitch pour le compte du botaniste et naturaliste Joseph Dalton Hooker.
Ces planches représentant des espèces sont tirées d'un ouvrage en 23 volumes de textes et 6 volumes de planches publiés de 1841 à 1854 au retour de l'expédition que Jules Dumont d'Urville (1790-1842), « inventeur » de la Vénus de Milo et déjà explorateur de l'Océanie, a mené dans les mers australes sur la corvette l'Astrolabe. Avec Charles Hector Jacquinot (1796-1879) qui commandait la Zélée, il a pris pied en janvier 1840 au 67e de latitude sur ce qu'il baptise Terre Adélie, d'après le prénom de sa femme.
Découvertes Gallimard / RMN - Grand Palais
Née au Etats-Unis en 1874 et morte à Paris en 1946, Gertrude Stein est une poétesse, dramaturge et féministe américaine. Elle passa la majeure partie de sa vie à Paris. Elle a grandement soutenu l'art moderne et a contribué à la diffusion du cubisme, notamment l'oeuvre de Picasso, Matisse et Cézanne. Avec son frère Léo, elle devint l'une des plus grandes collectionneuses de la jeune génération de l'Ecole de Paris.
Quelle est la première photographie considérée comme étant une oeuvre d'art ?Comment le photo-journalisme est-il né ?Qu'est-ce que la photographie d'avant-garde ?En quoi la photographie a-t-elle influencé la mode au XXe siècle ?Trente historiens de l'art, critiques, experts et artistes ont participé à l'élaboration de cet ouvrage indispensable et complet - repères chronologiques, biographies d'artiste, détails, index - pour nous aider à mieux comprendre l'évolution de la photographie.- Tous les mouvements clés de l'histoire de la photographie- 150 chefs-d'oeuvre incontournables analysés- Plus de 1 200 oeuvres commentées.
Découvertes Gallimard / Rmn - Grand Palais
Qui était Germaine Richier née dans un monde étranger à l'art, pour qui l'art est devenu le centre de son monde ? Qui était cette artiste inclassable qui a tracé sa route envers et contre tout ? Laurence Durieu, petite nièce de l'artiste nous propose une biographie inédite, accompagnée d'un choix de textes des auteurs de son époque, lesquels ont célébré cette herbe folle qui a poussé dans la grande tradition de la sculpture.
Il faut voir La Feuille, La Vierge folle, Le Grain ou La Forêt, quatre sculptures qui, de la terrasse du musée Picasso dominent la baie d'Antibes depuis 1963, pour comprendre que cette oeuvre nous parle de la nature et des hommes, et que de cette conjugaison naissent des êtres hybrides qui font de Richier l'une des plus grande sculpteure du XXe siècle.
Marian Anderson (1897-1993) fut l'une des plus grandes contraltos de son temps, une voix « comme on en entend qu'une par siècle ». Mais dans une Amérique encore ségrégationniste, la couleur de sa peau l'obligera à surmonter bien des obstacles.
Ce coffret réunit l'essentiel de l'oeuvre de Gustav Klimt 1862-1918 (soit cinquante oeuvres reproduites en accordéon pour tous publics), d'un artiste hors du commun qui a fait sienne cette devise de la Sécession viennoise toujours aussi forte et intemporelle : « À chaque époque son art. À l'art sa liberté. Quand est créé ce mouvement en 1897, Klimt a trente-cinq ans. Il est en pleine maturité, et pour lui c'est un tournant. Ce fils de doreur né dans un faubourg viennois, qui a appris peinture et dessin ornemental dans une école d'arts appliqués, qui est déjà l'auteur de décors, adhère aux principes de ce Sezessionsstil : se détourner du conservatisme, puiser dans des sources d'inspiration inédites, bannir la hiérarchie entre beaux-arts et arts mineurs, s'allier à l'architecture. En bref, élaborer un art nouveau - comme dans le reste de l'Europe. À Vienne, dans cette capitale cosmopolite de l'Empire austro-hongrois, instable et décadente, Klimt développe stylisation, arabesque et profusion décorative, avec comme sujet presque unique le corps féminin, à l'érotisme obsédant. Entre portraits mondains, allégories et paysages, entre peintures de chevalet et décors privés, ses oeuvres sont devenues l'un des emblèmes de la modernité viennoise.
Frida Kahlo (1907-1954) vécut une brève existence déchirée entre de terribles souffrances physiques (à dix-huit ans, un accident de bus la cloue au lit pour deux ans) et une immense force de création (elle commence à peindre, un miroir installé au-dessus d'elle, pendant qu'elle est immobilisée). Par-delà sa beauté célèbre, ses amours, celles de son mari, Diego Rivera, ses voyages, les mille et une anecdotes ponctuant une existence tumultueuse et riche, reste son art, dont André Breton disait que c'est "un ruban autour d'une bombe".
Son unique obsession était la peinture : elle était son souffle, son sang.
Quand Nicolas de Staël (1914-1955) se donna la mort, à quarante et un ans, il laissait plus de mille tableaux, autant de dessins, et l'énigme d'une vie menée au galop. Insolent et généreux, Staël savait masquer sous le rire les failles d'une enfance brisée par la révolution russe de 1917 et les rigueurs d'un exil polonais.
La reconnaissance arriva des États-Unis, alors qu'il avait trente-neuf ans. Trop tôt ou trop tard : il s'était déjà réfugié en Provence, écrasé de gloire, fraternisant avec René Char, brûlant sa vie. Sa morale tenait en quelques mots : « Il faut travailler beaucoup, une tonne de passion et cent grammes de patience. » Voici la chevauchée de ce prince foudroyé.
Entre avril et mai 1875, pendant quelques semaines, Arthur Rimbaud, dont l'existence scandaleuse est pleine de rebondissements, séjourne à Milan, où il semble loger dans la maison d'une mystérieuse veuve, donnant sur la Piazza Duomo. En cette même année 1875, le jeune homme prend la décision finale de renoncer à la littérature, se transformant, selon les mots de Mallarmé, en "quelqu'un qui avait été lui, mais qui n'était plus lui, en aucune façon".
Edgardo Franzosini évoque ces journées avec une abondance raffinée de détails, reconstruisant le séjour de Rimbaud comme un enquêteur tenace et habile à travers les traces légères et suggestives laissées par le poète dans le Milan de l'époque.