Dès la seconde moitié du XIXe siècle, aux États-Unis comme en Europe, espaces libres et jardins publics occupent une place prépondérante dans l'aménagement des villes. Les concepts de parkway américain, de gardencity anglais ou de «système de parcs » en France seront autant de manières d'exprimer et d'expérimenter une nouvelle relation entre la ville et la nature. C'est dans ce cadre que s'est engagée la planification des nouvelles villes marocaines entre 1912 et 1930, période durant laquelle furent réalisés les plans directeurs d'aménagement et d'extension des principales cités du royaume.
L'étude des projets paysagers à Rabat, Marrakech, Meknès, Fès et Casablanca permet de mieux comprendre le contexte de création des parcs et jardins publics au Maroc sous le protectorat. Ces jardins, aujourd'hui objets d'une attention particulière (réhabilitations, classements), restaient encore mal connus malgré la renommée internationale d'urbanistes, d'architectes et de paysagistes français tels que Henri Prost, Albert Laprade et Jean Claude Nicolas Forestier.
Ode visuelle à l'art des jardins et à la création des villes, l'ouvrage est jalonné de plans historiques inédits, de somptueux dessins et de photographies anciennes. Il a également bénéficié de campagnes de prises de vue photographiques en couleur qui rendent hommage au savoir faire des grands créateurs de jardins méditerranéens.
La naissance d'Architecture-Studio est associée aux courants esthétiques qui ont agité l'univers de l'architecture dans la France des années 1970 et 1980. Depuis, l'agence s'est développée en France et sur la scène internationale. Aujourd'hui, Architecture-Studio réunit des architectes de 25 nationalités qui façonnent l'ADN de l'agence et influencent son travail. Avec la création à Venise en 2011 de la CA'ASI, une maison ouverte aux jeunes architectes et artistes du monde entier, l'agence continue à engager des débats et à chercher de nouvelles voies. Philip Jodidio, nourri de nombreux entretiens avec les associés d'Architecture-Studio, esquisse ici leur position sur les enjeux environnementaux et sociaux et sur la place de l'architecture dans le contexte de la mondialisation.
Donner à voir des réalisations d'architectes français qui se produisent sur la scène internationale, telle est l'ambition de ce livre qui, en toile de fond, tente d'apporter une réponse à la question : comment caractériser la culture architecturale française quand elle s'exprime ailleurs que dans l'Hexagone ? À travers les projets des palmarès du Grand Prix AFEX, l'ouvrage dresse, en une cinquantaine d'oeuvres, un panorama de la production française dans le monde ces dix dernières années. Il est aussi un hommage au travail réalisé depuis deux décennies par l'AFEX au service des architectes et de l'architecture. Un engagement qui a rendu pour chacun la planète plus proche, plus accessible, et peut-être meilleure.
La présence de l'architecture française dans le monde a autant bénéficié de l'influence importante de Le Corbusier en Inde, particulièrement à Chandigarh, que, sur un plan prosaïque, du savoir-faire mondial des entreprises françaises de BTP et des maîtres d'oeuvre institutionnels passés à la maîtrise d'oeuvre privée (Aéroport de Paris, SNCF). S'est développée une architecture française à l'export. Paul Andreu ouvre la voie. Bâtisseur de l'essentiel des bâtiments de l'aéroport Charles-de-Gaulle, il a construit quelques-uns des grands aéroports internationaux des années 1980-1990, comme ceux de Abu Dhabi, Jakarta, Le Caire, Dar-es-Salam, Shanghai.
Cette présence a profité à de nouvelles générations comme l'agence Architecture Studio (auteur du Parlement européen de Strasbourg) qui s'est installée très tôt en Chine où elle établira le plan-masse des jeux olympiques de Pékin en 2008 et au Moyen-Orient. D'autres, victimes temporaires d'un désamour national comme Dominique Perrault (université pour femmes Ewha à Séoul), ou bénéficiant déjà d'une aura internationale, ont suivi comme Jean Nouvel (Louvre d'Abu Dhabi), Christian de Portzamparc (La Cité des arts à Pékin), etc. Le Grand prix 2016 a été attribué à la jeune agence DGT pour le nouveau Musée national de Tartu en Estonie.
Rassemblant plusieurs générations de concepteurs aux origines disciplinaires et géographiques très diverses, l'AUA a développé son activité pendant 25 ans dans une France saisie par la modernisation et en proie à une activité politique intense - de la guerre d'Algérie finissante au premier mandat de François Mitterrand. En quelque sorte banni des grands centres urbains, il a opéré dans les territoires de banlieue et dans les premières villes nouvelles, dans un jeu permanent entre les initiatives des collectivités locales et les programme de l'État.
L'engagement, défini par une participation active à l'histoire, marque l'ensemble des actions de l'AUA, qui n'a jamais dissocié la réponse aux attentes des élus et des militants de ses objectifs architecturaux. Cette démarche traverse tous les domaines dans lesquels l'Atelier a déployé son action ; l'habitation et les équipements publics ; l'urbanisme des tissus de banlieue et un souci pionnier du paysage ; la confrontation avec les techniques d'industrialisation et les modèles innovants. L'AUA a par ailleurs été parmi les pionniers d'un nouvel exercice professionnel fondé sur la coopération, le dialogue et le partage, qui a fait figure d'exemple et dont l'esprit pionnier et fécond est lisible dans les projets conduits par une nouvelle génération d'architectes issus de l'enseignement d'après 1968. La diversité des écritures architecturales (Jacques Kalisz, Henri Ciriani, Paul Chemetov, etc.) s'accompagne d'une adhésion partagée à un ensemble de principes, comme la fidélité aux idées du mouvement moderne, une réflexion persistante sur le travail d'équipe avec le souci de la pluridisciplinarité et l'attachement à la dimension sociale de l'architecture.
Conçu comme un livre-catalogue, l'ouvrage accompagnera une exposition temporaire du même nom à la Cité de l'architecture et du patrimoine qui se tiendra du 30 octobre 2015 au 29 février 2016.