Artiste polyvalent, Man Ray occupe une place prépondérante dans l'histoire de l'art du XXe siècle. Surtout connu comme photographe, Man Ray a essentiellement vécu à Paris. Il fut l'un des premiers à utiliser la photographie, non pas comme un simple moyen de reproduction, mais comme un véritable médium de création à part entière, faisant de cette technique un art. Certaines de ses photographies, comme Le Violon d'Ingres (1924) ou Noire et blanche (1926), sont devenues des icônes.
Né à Philadelphie, Pennsylvanie, le 27 août 1890, Emmanuel Radnitsky, dit Man Ray, l'Homme Rayon (de lumière), fréquente les milieux intellectuels et artistiques de New York. Il découvre les avant-gardes européennes, se lie d'amitié avec Marcel Duchamp qui lui ouvre les portes du dadaïsme et qui l'accueille à Paris en juillet 1921.
Au centre de la vie artistique parisienne, il participe aux expériences artistiques novatrices des dadaïstes et des surréalistes, fréquente les peintres, les poètes, les intellectuels et devient célèbre pour ses portraits. Il développe une carrière de photographe de mode, notamment pour les couturiers Paul Poiret et Elsa Schiaparelli. Inlassable expérimentateur, il redécouvre la technique des « photogrammes » (silhouettes abstraites d'objets) que Tristan Tzara appelle « rayographies » et, en 1929, avec sa nouvelle compagne Lee Miller, ils développent la technique de la « solarisation ». En 1940, après la défaite de la France, Man Ray s'embarque pour les États-Unis et rencontre Juliet Browner qui devient sa femme et son modèle. Il retourne à Paris en 1951 où il meurt en 1976.
Man Ray est, certes, un photographe reconnu pour avoir révolutionné l'art de la photographie, mais il est également peintre, dessinateur, assembleur d'objets, sculpteur, écrivain, cinéaste. C'est cet artiste protéiforme que nous proposons de découvrir ou redécouvrir, à travers un véritable panorama de ses oeuvres qui permettra d'appréhender le processus créatif de Man Ray et de comprendre l'importance de son oeuvre.
Métamorphoser, styliser, abstraire, machiniser ou animaliser... mais aussi voltiger, mettre en pièces, désarticuler ou fondre : la marionnette ouvre ou prolonge des possibilités esthétiques et scéniques innombrables. Filer la métaphore musicale de la marionnette, instrument ou famille d'instruments, c'est se pencher sur sa tessiture, son timbre, sa palette ou son répertoire... c'est s'interroger aussi et surtout sur ses possibilités d'orchestration ou d'interprétation, et sur ses pouvoirs d'exploration : que permet-elle de jouer, de concevoir, d'imaginer, d'exprimer ? Dans ce jeu par « délégation » ou par « objet interposé », le rapport instrumental est réciproque, réversible. C'est une relation qui s'établit entre l'animateur, la marionnette et le spectateur ; entre le corps, la matière et la parole ; entre l'objet, le monde et la pensée.
Dix spécialistes de la marionnette et une vingtaine d'artistes questionnent les possibles esthétiques de la scène marionnettique contemporaine, des avant-gardes des années 1920 à aujourd'hui : ses répertoires et ses espaces, ses corps - celui de la marionnette, celui de l'interprète -, ses dramaturgies, ses relations avec les autres arts. La question du son et de la voix est abordée par le prisme de l'opéra ; celle du geste et du mouvement par des focus sur le cirque et la danse.
De nombreuses photographies de scène et une centaine de notices de spectacle permettent de replacer dans leur contexte scénique et dramaturgique les objets marionnettiques présentés dans l'exposition La marionnette, instrument pour la scène, au Centre national du costume et de la scène, du 27 mai au 6 novembre 2023 : plus de deux cents pièces, issues des collections patrimoniales (et notamment de la Bibliothèque nationale de France, de l'Institut International de la Marionnette, de l'OSZMI - Musée hongrois du Théâtre et de la Fondation Dubuffet) ou prêtées par les artistes et les compagnies contemporaines.
Victor Vasarely (1906-1997) est l'un des peintres de l'abstraction géométrique les plus célèbres en France et à travers le monde. Consacré par les Américains comme le chef de file de l'Op art dans les années 1960, chantre de la diffusion des images par la voix des multiples dans les années 1970, Vasarely a su captiver l'intérêt de ses contemporains et a marqué durablement l'histoire de l'art. De la mode au design, en passant par le graphisme et l'architecture, aucune discipline n'a échappé à l'influence du plasticien formé à la publicité.
Cette exposition propose de découvrir, parmi le large spectre d'oeuvres de Vasarely, un ensemble d'études, de peintures et de multiples qui témoigne de son indéfectible volonté de produire et de partager un art destiné à un toujours plus grand nombre. À l'heure des premiers ordinateurs, il propose son Alphabet plastique hérité du Bauhaus, breveté en 1959, associant des formes simples aux couleurs primaires et une géométrie binaire cercle/carré, pour développer un langage plastique basé sur des algorithmes. Ses recherches préfigurent ce que l'on nommera plus tard le Computer Art, mais aussi les technologies, aujourd'hui intégrées à notre quotidien, que sont la réalité augmentée et la 4D, appliquées au cinéma, au jeu virtuel comme à l'art.
Six artistes contemporains du numérique - Daniel Canogar, Miguel Chevalier, Pascal Dombis, Dominique Pétrin, Sabrina Ratté et Flavien Théry - ont été invités à faire dialoguer leurs oeuvres avec celles de Vasarely afin de montrer la vivacité des recherches plastiques et technologiques initiées par celui-ci il y a plus de soixante-dix ans.
S'ils ne sont pas exempts de préoccupations économiques et sociales, les collectionneurs de l'impressionnisme se sont souvent impliqués dans la défense de ce mouvement qu'ils ont contribué, selon leur époque, à faire émerger, à imposer ou à diffuser. C'est à cette catégorie engagée de collectionneurs que cet ouvrage propose de s'intéresser.
De la constitution de la collection jusqu'à son entrée au musée, du soutien des artistes à l'échelle territoriale à la diffusion internationale du mouvement, des premiers accrochages intimes jusqu'aux interrogations que posent leur présentation dans les musées, les collectionneurs ont joué un rôle essentiel dans le développement et la diffusion de l'impressionnisme depuis les débuts du mouvement jusqu'au milieu du XXe siècle.
L'enjeu, à travers les seize contributions de spécialistes internationaux, est de réexaminer et de réévaluer l'importance de ces acteurs en lien avec leur époque, leur contexte politique, social et économique.
Que Depeaux, de Nittis, les Palmer, Ohara, Bürhle, Caillebotte ou Fayet soient étudiés d'un point de vue monographique ou plus globale, c'est la multiplication de ces profils et de ces trajectoires de collectionneurs qui permet aux lecteurs de mieux comprendre leur poids dans l'histoire du mouvement.
Au coeur des révolutions artistiques qui ont traversé le XXe?siècle, à commencer par celle du cubisme qui bouleverse la représentation esthétique traditionnelle, Picasso a joué un rôle prépondérant. Cette modernité artistique, Picasso l'affirme aussi sous d'autres aspects, notamment en bousculant la hiérarchie entre les arts, les beaux-arts et les arts décoratifs.
L'exploration des différents médiums apparaît très tôt dans sa démarche artistique mais elle se manifeste de manière plus significative après-guerre où le travail avec des artisans ou des professionnels spécifiques se multiplie, parmi eux François Hugo pour l'orfèvrerie. Cette dernière semble être l'une des collaborations peut-être les moins connues de Picasso, restée longtemps confidentielle. Elle débute en 1956 et se poursuit jusqu'en 1967. Au travers de cette association ont été créées près de 70 pièces.
À l'occasion du 50e anniversaire de la disparition de Picasso, la Ville de Vallauris Golfe-Juan a souhaité présenter au travers de l'exposition Picasso/Ateliers Hugo?: Les Hommes d'or, réalisée en partenariat avec les Ateliers Hugo, et du catalogue qui l'accompagne, une plongée au coeur de cet ensemble exceptionnel.
L'Art nouveau connaît à Nancy, un développement remarquable grâce à l'École de Nancy, association fondée par Émile Gallé, rassemblant des artistes majeurs tels Louis Majorelle, Victor Prouvé, Jacques Gruber, Eugène Vallin ou les frères Daum.
Mobilier, céramique, verre, vitrail, reliure, textile... toutes les techniques liées aux arts décoratifs sont rassemblées dans une production puisant dans la nature des formes et des décors entièrement nouveaux.
Le musée de l'École de Nancy, créé dès 1900, réunit un ensemble de pièces exceptionnelles, dû en grande partie à la générosité des artistes, de leurs descendants, mais aussi de mécènes dont Eugène Corbin, qui fit don de sa collection en 1935 à la Ville de Nancy. Cet ouvrage rassemble soixante oeuvres, pour certaines uniques, témoignant du formidable essor créatif que connut Nancy au tournant du XXe siècle.
Toulouse-Lautrec, la naissance d'un artiste révèlera au grand public le rôle primordial de René Princeteau dans la vocation et le parcours de celui qui devint « l'âme de Montmartre ». Depuis les années d'apprentissage jusqu'à l'influence esthétique mais aussi amicale que son mentor exerça sur l'oeuvre de Toulouse-Lautrec, ce projet s'appuiera sur les dessins d'enfance et de jeunesse de ce dernier, mais également sur des créations plus tardives dans lesquelles il est encore possible de distinguer la marque et le répertoire des premiers enseignements du peintre libournais. Pas moins de cinquante-six oeuvres du grand maître seront ainsi représentées : dessins, gouaches, huiles, projets d'éventail, etc.
Le propos du catalogue s'articulera autour de quatre grands thèmes identifiés :
- Dessins de jeunesse et naissance de la vocation sous l'égide de René Princeteau - Les Chevaux, une passion commune entre le maître et l'élève - Représenter le quotidien : paysages et vie rurale au coeur de leurs inspirations respectives.
- Le cirque : entre héritage et émancipation artistique
L'année 2023 marque le centenaire de l'achat du domaine de Sceaux par le département de la Seine, dont les Hauts-de-Seine sont l'héritier. L'entrée du parc et ses composantes architecturales ont été exceptionnellement préservées de la disparition et du lotissement presque certain promis à ce vaste espace vert, situé à seulement cinq kilomètres des portes de Paris. C'est l'histoire de l'acquisition récente de ce domaine que retrace ce très beau volume. La volonté de conserver un poumon vert en proche banlieue parisienne et de contribuer à la préservation de l'un des derniers grands domaines aristocratiques franciliens comptèrent parmi les principales raisons présidant au choix des élus de la Seine. En effet, dès les années 1920, d'importantes campagnes de travaux furent entreprises par l'administration pour redonner au domaine le faste qui avait été le sien sous ses anciens propriétaires.
Fidèle à sa démarche de mise en scène de ses oeuvres dans un espace donné, Barthélémy Toguo (Cameroun, 1967) amène le visiteur à parcourir son univers sous la forme d'un lieu traversé par une gigantesque toile d'araignée.
Cet animal, symbole de sagesse, de patience et de liberté dans la culture bamiléké du Cameroun, permet de percevoir une dimension plus universelle de la vie et de porter un regard critique sur notre société, sans hésiter à prendre plaisir à célébrer la beauté des formes.
La vie est au coeur du travail de Barthélémy Toguo comme dans "Judith facing Holophern" ou "The Giving Person at the Holy Ghost Place", ensemble de peintures sur porcelaine réalisées sur les vases du designer Pierre Charpin en automne 2010, lors de sa résidence à la Manufacture nationale de Sèvres.
Des oeuvres multiformes nous mettent face à notre destin :
"Devil's Head", "Little Dreamer", "Purifications", "Ghost Tonight", "Torture in Guantanamo", "Time After Time", "Beyond The Sea"... Bathélémy Toguo lance un appel aux générations futures afin qu'elles sachent saisir leur destin.
"Talking To The Moon" est une véritable leçon de vie.
« Respirer l'art » est une exposition consacrée aux liens entre parfumerie et création artistique contemporaine.
Depuis plusieurs années artistes, philosophes, parfumeurs et scientifiques affrontent les grands sujets liés à la place du parfum dans l'art : la définition d'un art olfactif, l'utilisation des odeurs par les plasticiens dans des installations immersives, l'oeuvre-parfum olfactive totalement immatérielle, le parfumeur-artiste libéré des contingences économiques, l'évocation des matières premières, l'art du verre...
Tous ces thèmes actuels sont ici abordés par les regards croisés d'artistes et de parfumeurs impliqués par le Musée International de la Parfumerie dans son exploration de l'univers de la parfumerie.
Marie-Lucie Cornillot (1905-2003) a été conservatrice du Musée de Besançon entre 1946 et 1972. Surnommée affectueusement « La Grande Mademoiselle » par ses collaborateurs et ses collaboratrices, elle a imprimé sa marque sur l'ensemble du patrimoine bisontin.
Ce volume est l'occasion de rendre hommage à la personnalité d'une femme hors du commun et de découvrir l'action considérable de l'une des rares femmes conservatrices de l'après-guerre. Son action a été remarquable : dès sa nomination, elle a reorganisé le Musée, devenu « musée classé », suite aux dommages de la guerre. Cette réorganisation, menée tambour battant, a abouti en plusieurs temps à un modelage en profondeur du paysage muséal bisontin. Marie-Lucie Cornillot a fait preuve d'une grande modernité dans sa muséographie, son inspiration créant un lien fort entre la nouvelle muséographie, l'architecture et la création contemporaine. Elle a porté également un intérêt tout particulier aux collections d'arts graphiques des Musées, en mettant en place un véritable cabinet des dessins, sur le modèle de celui du Louvre.
Détail emblématique de toute Crucifixion devenu, grâce à Jacqueline Salmon, centre unique de l'attention (et plus seulement le milieu de la composition), le périzonium, privé par le gros plan de son contexte narratif ou religieux, court le risque de perdre une partie de sa force symbolique au profit de sa seule valeur formelle, qui renvoie elle-même à une typologie : celle du drapé. Mais le périzonium n'est justement pas un drapé comme un autre. Si la classification iconologique vise à rapporter la singularité à un type, quelque chose résiste dans ce cas précis, car ce morceau de tissu plissé, noué ou déployé est celui qui, ceignant les hanches du Christ, cache sa nudité sur la croix. Sa singularité ne peut donc être qu'irréductible, comme le symbolise sur certaines images, dans le cadrage fait par la photographe, un doigt pointant dans sa direction... Ces accidents, qui sont eux-mêmes des détails dans le nouveau tout proposé par le cadrage décidé par Jacqueline Salmon, provoquent le suspens du regard, une forme de stase qui rompt la ligne, souligne la tension oeuvre/image et renvoie à la singularité du regard de la photographe qui, en cadrant, tranchant, découpant, décompose pour mieux recomposer.
Le catalogue bilingue (en français et anglais) publié à l'occasion de cette exposition est le premier ouvrage d'ampleur en langue française consacré au travail de Kiki Smith.
Il comprend une introduction à l'exposition signée par sa commissaire, Camille Morineau, et des essais inédits de Sophie Delpeux et Nora Philippe.
À l'invitation de la Monnaie de Paris, Kiki Smith a elle-même commenté une vingtaine d'oeuvres présentées au sein de l'exposition.
Les mots de l'artiste offrent une plongée au plus près du processus de conception de ses oeuvres et de leurs contextes de réalisation. Une riche chronologie illustrée, un glossaire thématique, la liste des oeuvres exposées et une bibliographie complètent la publication.
Warhol est le Raphaël de la société de masse américaine : il reconduit à une surface toute profondeur de l'image, la rendant ainsi immédiatement utilisable, prête à la consommation, autant que le sont les produits qui encombrent notre quotidien. Dans la transformation esthétique qu'il opère, il développe un classicisme sans précédent. « La publicité de la forme » crée l'épiphanie, c'est-à-dire l'apparition, de l'image. Ainsi s'exprime le grand critique d'art Achille Bonito Oliva, commissaire de l'exposition dont est issu ce catalogue. Un volume qui raconte Andy Warhol à travers une sélection de plus de 200 oeuvres - peintures, pièces uniques, sérigraphies, dessins, polaroïds, photographies et pochettes de disques autographiées - retraçant les moments marquants de la carrière de l'artiste, de ses débuts dans les années 1950 à sa consécration dans les années 1980. Un créateur aux mille facettes qui, en trois décennies, a révolutionné l'histoire de l'art du XXe siècle.
Peintre, poète, résistant et grand rénovateur de la tapisserie, Jean Lurçat (1892-1966) est un artiste engagé dans son époque et passionnément curieux du monde.
Le Mobilier national, en partenariat avec la Fondation Jean et Simone Lurçat et l'Académie des Beaux-Arts (Institut de France) lui consacre à la Galerie des Gobelins une exposition d'envergure, la première à Paris depuis la rétrospective que lui a dédié le Musée national d'art moderne en 1958.
Richement illustré, suivant le parcours de l'exposition, cet ouvrage débute par le regard porté par l'architecte Jean- Michel Wilmotte sur l'oeuvre de Lurçat. Il aborde ensuite les grands jalons de sa carrière : sa peinture, les commandes des Manufactures nationales, sa collaboration privilégiée avec les ateliers d'Aubusson.
Enfin, il offre un appareil critique inédit permettant de comprendre la démarche créatrice de Lurçat, d'être témoin de ses échanges avec les artistes de son temps et de s'immerger dans son univers poétique.
Exposition, Paris, Galerie des Gobelins, du 4 mai au 18 septembre 2016.
Arman était un peintre français naturalisé aux États- Unis. Il est reconnu à l'international comme l'un des principaux artistes de la seconde moitié du XXe siècle et l'une des figures principales du courant artistique français du Nouveau Réalisme.
Ce livre couvre les 20 premières années de la production artistique d'Arman, des Accumulations d'objets industriels et de produits en série aux Poubelles, documentant les déchets de la société de consommation;
Des célèbres Colères, Coupes et Combustions, qui, par différents procédés, dématèlent les objets les privant de leur fonctionnalité, aux peintures, actions et oeuvres monumentales adhérant à la «poétique des choses».
Le catalogue d'exposition Formes vivantes invite le lecteur à se plonger dans l'univers fascinant du vivant vu par les artistes, dans un dialogue entre arts et sciences. De la Renaissance jusqu'aux créations les plus récentes, les oeuvres réunies proviennent d'institutions prestigieuses - musées, écoles d'art, universités - de collections d'artistes, de collections privées, de galeries ou ont été créées spécialement pour l'occasion.
Composé de trois sections, l'ouvrage se conçoit comme une déambulation qui suscite un dialogue entre oeuvres patrimoniales, propositions artistiques contemporaines et objets scientifiques, tout en questionnant notre rapport au vivant au fil du temps.
Le titre complète la précédente édition, réalisée à l'occasion de l'exposition éponyme au Musée Adrien Dubouché de Limoges.
Exposition : Cité de la Céramique de Sèvres, d'octobre 2021 à mai 2022.
Ce volume est consacré à un courant extraordinaire mais encore peu connu de l'art du XXe siècle, celui de l'expressionnisme suisse.
Ce catalogue issu d'une exposition du plus grand intérêt, réunit pour la première fois des chefs-d'oeuvre de l'ensemble de la Suisse :
Des peintures caractérisées par des approches expressives et des tendances stylistiques très différentes. En fait ce mouvement, qui s'est développé jusqu'à la première moitié du XXe siècle, a impliqué des artistes différents par leur formation et leur parcours, mais qui ont trouvé dans l'esthétique brute et les couleurs fortes et symboliques typiques de l'expressionnisme, la pleine expression d'eux-mêmes et de l'époque dans laquelle ils vivaient. Parmi les oeuvres documentées dans ces pages - provenant du Kunst Museum de Winterthur et d'importantes collections privées - figurent celles de Cuno Amiet, Louis Moilliet, Hermann Scherer, Albert Muller, Hans Berger et, parmi les artistes femmes, la remarquable Alice Bailly, sans oublier les peintres du groupe Le Falot à Genève, Der Moderne Bund à Lucerne, Rot-Blau à Bâle et le groupe Orsa Maggiore à Ascona.
Christian Bérard (1902-1949), peintre, dessinateur de mode, décorateur d'intérieur, décorateur et costumier de théâtre, en un mot artiste polyvalent et surdoué, mène de pair vie de bohème et vie mondaine. L'oubli relatif dans lequel il tombe après son décès contraste singulièrement avec l'éclatant succès qu'il remporte de son vivant.
« Bébé » Bérard -ainsi le surnomme-t-on- met son talent au service de Roland Petit et de Jean Cocteau comme de Jean-Louis Barrault et de Louis Jouvet, du magazine Vogue comme du Harper's Bazaar. Arbitre du goût, il conseille aussi bien Robert Piguet qu'Elsa Schiaparelli et Christian Dior et se fait le scénographe du Théâtre de la mode (1945). Ses succès en matière d'illustration et de décoration (pour les Noailles, les Polignac) l'amènent à négliger quelque peu la peinture de chevalet à laquelle l'a préparé l'académie Ranson (sous la direction d'Édouard Vuillard et de Maurice Denis).
Cet ouvrage se propose de revenir sur la vie et l'oeuvre (dans toutes ses dimensions) de l'artiste, s'attachant à monter ses peintures « néo-humaniste » mais surtout ses portraits, salués à l'époque par la critique.
Exposition : Evian, Palais Lumière, du 26 février au 22 mai 2022.
À travers dix-sept oeuvres exemplaires, le volume retrace l'ensemble de la carrière d'une protagoniste italienne de l'art européen : Grazia Varisco. À cette occasion, l'artiste a créé un itinéraire de dix-sept oeuvres datant des années 1957-1959 et 2009. Un parcours dans lequel les pièces, en relation les unes avec les autres, forment un ensemble unitaire, tout en préservant leur individualité.
L'obstination de Grazia Varisco est un élément caractéristique de son modus operandi, et doit être comprise comme un engagement formel et expressif. Il s'agit de la nécessité de toujours et encore aller au-delà d'une solution expérimentée, afin de trouver de nouveaux contenus et les manières les plus appropriées de les exprimer. Bien sûr, certaines constantes demeurent, et l'objectif de ce livre est d'en identifier les principales, permettant de lire une production aussi vaste dans un cadre interprétatif cohérent.
Georges Hermann (1923-1971), scientifique, peintre et plasticien, militant de la culture populaire, découvre en 1960 l'omniprésence des énergies.
Il réfléchit dès lors à un art qui prenne en compte la pensée de notre temps. « Tandis que nous parlons encore les langages d'hier, il nous faut dès aujourd'hui nous préparer à apprendre ceux du début de la prochaine phase de civilisation. » Au cours des années 1963 à 1971, tout en écrivant ce texte théorique passionnant, il initie par une axiomatique rigoureuse une expérimentation plastique totalement nouvelle sous le signe des énergies. La science devient «pourvoyeuse d'idées et de poésie» et le plasticien, «pourvoyeur de formes».
Ce livre magnifique, profond et stimulant, est formé de trois parties distinctes. Trois essais introductifs (Jean-François Riaux philosophe des sciences, Pascal Rousse spécialiste des avant-gardes, Thomas Sabourin phénoménologue) replacent la démarche énergétiste de Georges Hermann dans le bouillonnant contexte des années 1960 à 1970. Le texte inédit de L'Énergétisme ou philosophie d'une nouvelle plastique contient en son coeur son Manifeste énergétiste, un des derniers grands manifestes écrits par un artiste au XXe siècle. La troisième partie de l'ouvrage, abondamment illustrée, donne au lecteur un accès direct à la pensée de Georges Hermann, à ses expérimentations, brouillons, projets, et à ses «propositions plastiques» achevées qui soulevèrent à l'époque l'enthousiasme des critiques Pierre Restany et Pierre Gaudibert.
La révélation spectaculaire de cette oeuvre restée inconnue du fait de la mort précoce de son auteur s'avère fondamentale pour reprendre le questionnement sur les enjeux et l'évolution de l'art contemporain.
À l'été le Jeu de Paume ouvre ses portes à Marine Hugonnier pour sa première grande exposition en France. L'exposition réunira une sélection d'oeuvres représentatives de l'approche artistique de Marine Hugonnier depuis ses débuts en 1998.
À la frontière du documentaire et de la fiction, le travail de Marine Hugonnier constitue une exploration des politiques du regard. Ses oeuvres sont une tentative de déconstruction de la complicité inhérente entre le regard et les idéologies politiques. Son travail vise ainsi à interroger le cadre culturel et politique qui conforme chaque point de vue.
Ses films, qui peuvent être décrits comme des films expérimentaux ou des essais de cinéma, sont parfois associés à l'anthropologie visuelle, son champ d'investigation étant l'espace qui sépare le sujet de son observateur. Elle a beaucoup voyagé avec son appareil Aaton s16 mm à l'épaule adoptant la posture du reporter et de l'ethnographe plus que celle de l'artiste, mélangeant les images et les genres. Pour Marine Hugonnier, produire des images implique de les penser. Le cinéma est conçu par l'artiste comme un acte politique.
Cinéaste avant tout, l'artiste pratique aussi la photographie et crée des oeuvres sur papier. Ses recherches artistiques abordent transversalement le féminisme, la fluidité des genres, l'anticolonialisme et les questions liées à la convergence entre humain et non humain.
Elle tente de reconfigurer les dispositifs de captation et de restitution du cinéma pour construire un nouveau régime d'images.
Cette exposition n'est pas conçue comme une rétrospective du travail de l'artiste mais comme une installation dynamique et performative dans laquelle certains projets évolueront au cours de l'exposition. Elle comprend une sélection d'oeuvres dont certaines sont inédites. L'artiste présente des films, une performance, des éléments organiques, et revisite des oeuvres plus anciennes. Un film spécifiquement produit pour l'exposition du Jeu de Paume sera aussi présenté.