Le passage d'Alberto Giacometti dans le groupe surréaliste d'André Breton dure à peine cinq ans, pendant lesquels il s'affirme comme l'un des artistes les plus innovants du mouvement. Ses recherches plastiques engagées autour de l'érotisme, du jeu, de l'onirisme et du hasard objectif, ainsi que ses écrits publiés dans les revues du mouvement surréaliste, le distinguent parmi les membres les plus actifs. Si l'aventure surréaliste s'arrête pour Giacometti en 1935, son amitié pour Breton perdure de longues années et ses compagnons de l'époque resteront proches de l'artiste.
Cet ouvrage propose, à travers de nombreux documents inédits et notamment des extraits de la correspondance entre le sculpteur et l'écrivain, de resituer l'importance de la relation de deux figures majeures du XXe Siècle.
Edwin Parker Twombly Jr., dit Cy Twombly (1928- 2011), est un peintre, dessinateur, sculpteur et photographe américain.
Son travail a embrassé certains des principaux questionnements de l'art au XX· siècle: la confrontation abstraction/figuration, l'irruption de la psychanalyse, le primitivisme, la place de l'écriture en peinture, et l'hommage rendu aux maîtres et aux anciens.
Événement : Le centre Centre Pompidou présente la plus grande rétrospective jamais organisée sur l'artiste en Europe, Cy Twombly, l'histoire de l'art, du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017.
L'oeuvre de Cy Twombly est présente dans plusieurs musées français et étrangers et particulièrement :
- Paris, musée national d'Art moderne - Centre Pompidou
Paroles d'artiste, une collection de poche pour de´couvrir ou rede´couvrir les grands mai^tre de l'art ancien, moderne et contemporain.
« L'art, pour moi, est une tentative de réveiller l'âme ; une âme que le monde industrialisé dans lequel nous vivons préfère endormie. » Bill Viola, Journal, non daté
Inventeur de l'art abstrait, Vassily Kandinsky (1866 - 1944), fait partie des plus importantes figures de l'art moderne.
« Les couleurs sont les touches d'un clavier, les yeux sont les marteaux, et l'âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration. » Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier, 1911 Événement: Du 29 octobre 2016 au 29 janvier 2017, le musée de Grenoble présente une exposition consacrée à la dernière décennie de la vie de l'artiste (1933 - 1944) nommée généralement « La période parisienne ».
L' oeuvre de Vassily Kandinsky est présente dans de nombreux musées français et étrangers et particulièrement :
- Paris, musée national d'An moderne - Centre Pompidou - Nantes, musée des Beaux-Arts
Gérard Fromanger (Pontchartrain, 1939) est un peintre français.
Paroles d'artiste est une collection de format poche pour découvrir ou redécouvrir les grands maître de l'art ancien, moderne et contemporain.
Cette série d'ouvrages monographiques permet d'envisager l'univers d'un artiste à travers une sélection de trente reproductions représentatives de l'ensemble de son oeuvre. Chaque reproduction est associée à une citation extraite d'un entretien, d'une correspondance ou d'un écrit de l'artiste lui-même.
Afin de rendre accessible cette collection aux très nombreux visiteurs étrangers de nos musées et collections publiques françaises, Paroles d'artiste est bilingue anglais-français.
En 64 pages, 31 reproductions et pour seulement 6,50 €, le lecteur se retrouve immergé dans l'esprit et l'oeuvre de Gérard Fromanger.
« Un art qui surgirait comme ça tout d'un coup. Un art qui agirait comme un coup de batte de base-ball en pleine face. Ou mieux, un art qui agirait comme un coup sur la nuque qu'on ne voit pas venir et qui vous étend.
Une espèce d'intensité qui ne s'expose pas au jugement et à l'appréciation. » Bruce Nauman.
L'artiste américain Bruce Nauman (né le 6 décembre 1941 à Fort-Wayne, en Indiana) est l'une des figures majeures de l'art contemporain ; il est considéré comme l'un des pionniers de l'installation.
Le corps et ses mouvements, l'instabilité de l'identité, le rôle du langage, la perception de l'espace, la violence dans les relations inter-humaines, la participation du spectateur sont des notions qui reviennent constamment dans l'oeuvre de Nauman, qui les explore de manière rigoureuse et extrêmement spectaculaire en variant les médiums (sculpture, vidéo, performance, holographie, dessin, néons...
Il existe peu de publications en français traitant de cette oeuvre inclassable.
Le MAC de Lyon conserve 16 oeuvres de Bruce Nauman.
Le faire et l'atelier sont au coeur de l'exposition collective SCULPTER (faire à l'atelier) et du catalogue qui en rend compte.
Si se dessinent à travers les oeuvres d'une soixantaine d'artistes français ou vivant en France les filiations, remises en jeux et extensions qui se sont opérées en sculpture depuis les années 80, une place prépondérante est accordée au travail en atelier, lieu du faire, mais aussi de la pensée, de l'expérimentation et de la recherche.
Que le sculpteur maîtrise seul la réalisation de ses oeuvres, en s'appuyant sur la maîtrise d'une technique traditionnelle ou artisanale - le faire se revendique alors savoir-faire -, ou qu'il préfère s'entourer d'experts issus parfois du hors-champs de l'art, la confrontation avec la matière est au coeur de sa pratique, qu'il assemble, transforme, déforme, compose ou recycle.
Le lecteur cheminera dans le livre comme il a cheminé dans l'exposition, d'oeuvre en oeuvre, sans barrières thématiques, stylistiques ou générationnelles, de la pâte à modeler au granit, du plastique au végétal, du matériau brut aux produits manufacturés, à la merci de l'accident ou de la contiguïté miraculeuse, comme il se produit dans l'espace de l'atelier.
Figure majeure de l'art contemporain, Annette Messager a obtenu le Lion d'or à la Biennale de Venise en 2005 pour son installation au Pavillon français et reçu le Prix Praemium Imperiale en 2016 dans la catégorie sculpture.
Son travail a été exposé dans les plus grands musées du monde. Depuis les années 1970, l'artiste développe des installations abordant les thèmes de l'identité, du corps, de la condition des femmes, de l'érotisme et de la mort.
Admirative de l'oeuvre comme de la personnalité de Giacometti, l'artiste a plusieurs fois introduit des clins d'oeil à l'oeuvre du sculpteur dans ses installations. Pour l'Institut Giacometti, elle conçoit un parcours original avec des oeuvres anciennes et nouvelles en regard avec des oeuvres d'Alberto Giacometti.
Le musée national d'Art moderne - Centre Pompidou présente à la Fondation Vasarely une sélection d'une vingtaine d'oeuvres optiques et cinétiques.
Dans ce lieu, qui peut être considéré comme la Chapelle Sixtine de l'optico-cinétisme, et dont les travaux de restauration viennent de s'achever, il s'agit de présenter au public un ensemble d'oeuvres qui témoigne tout à la fois de l'importance de ce courant esthétique, mais également de sa diversité et de sa persistance contemporaine.
De Jesus Rafael Soto à Philippe Decrauzat, de Carlos Cruz-Diez à Xavier Veilhan, de Nicolas Schöffer à Jeppe Hein, en passant par Wojciech Fangor, Gyulia Kosice, Walter Leblanc, Francisco Sobrino et quelques autres, c'est une « Révolution permanente » que proposent les oeuvres réunies pour donner une image plurielle d'une tendance esthétique centrale du demi-siècle écoulé, à laquelle est attaché le nom de Victor Vasarely.
L'exposition s'inscrit dans la dynamique de l'exposition Vasarely, le partage des formes du Centre Pompidou. Au Centre Pompidou, les oeuvres de Vasarely dans le cadre de la rétrospective consacrée à l'artiste ; à la Fondation Vasarely, des oeuvres optiques et cinétiques du Centre Pompidou.
Événement :
La Révolution permanente. oeuvres optiques et cinétiques de la collection du musée national d'Art moderne / Centre Pompidou à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence, juin- octobre 2019.
Hervé Di Rosa a plusieurs fois croisé le chemin de prisonniers dans des projets d'interventions artistiques en milieu carcéral, comprenant « à quel point l'univers carcéral est un monde à part, éprouvant, inquiétant, difficile à appréhender » mais aussi potentiellement favorable à la création, à l'expression artistique. Corps captif, l'artiste reclus cherche à trouver des solutions, à inventer des formes qui lui permettent de s'exprimer, de s'échapper, de vivre. Di Rosa repère dans ces lieux de captivité à travers le monde, des oeuvres hors normes : art brut, tatouages de prisonniers russes, mouchoirs dessinés au stylo bic des prisonniers chicanos aux États-Unis, etc.
Autant de facettes de « l'art carcéral ».
Sa rencontre avec Anne Georget et son film sur les livres de recettes de cuisine rédigées dans les camps d'internement relance pour lui le projet d'une exposition qui voit le jour au MIAM en 2018.
Partant de l'art carcéral, le propos s'est finalement élargi aux autres formes de privation de liberté, des internés des camps nazis et du Goulag, aux exilés sans papier, qui fuyant la misère et la guerre, forment le flux migratoire qui aujourd'hui divise l'Europe.
Le travail de Norbert Duffort, Commissaire général de l'exposition, assisté d'Anne Georget et de Pascal Saumade, a permis que cette exposition improbable voit le jour, offrant au public du MIAM, grâce à la générosité d'associations de collectionneurs privés et publics, la richesse et la force de créations originales et souvent inédites qui illustrent parfaitement l'art modeste.
Ce livre est un juste témoignage et la preuve que la création artistique constitue pour l'homme privé de liberté, une formidable force existentielle.
« Le travail relatif à l'esthétique de la destruction auquel il est fait référence ici représente la partie la plus récente de mon activité artistique. Je lui accorde une attention particulière afin d'éclairer les éléments invisibles et disparates qui la constituent. La conscience que j'en ai m'engage à en tirer la philosophie, du moins le récit. Je rêvais d'en arriver là lorsque, adolescent, j'apprenais les rudiments de l'art en aspirant à entrer dans l'Olympe où me semblaient vivre les artistes que j'essayais d'imiter.
Ainsi, j'ai débuté par la fin en gardant le meilleur pour le début qui commence maintenant. » Dominique Angel est né le 25 août 1942, à Briançon. Il vit et travaille à Marseille.
« Le discours remplace le récit. Je m'efforce de ne pas ruser, quitte parfois à paraître naïf. Même si l'art contemporain n'est pas particulièrement bien vu il ne s'adresse pas a priori aux aveugles. Il ne les exclut pas pour autant. On en parle, il fait parler. On en parle plus qu'on ne le voit.
J'aime écrire. J'écris des romans sur l'art. Je développe le récit de mes recherches. Mais il s'agit de littérature. C'est une autre histoire. Ma hantise est que l'on s'empare de mes propos lorsqu'on m'interroge et que je ne sache pas quoi dire. Je me contente de conforter mon intervieweur dans l'idée qu'il se fait de mon travail. Après tout elle lui appartient. Je me laisse aller dans le sens du vent en croyant que l'on m'en saura gré. Il est fort heureux que les paroles soient volatiles. L'écriture reste moins qu'on ne le pense. »
L'exposition En toute modestie / Archipel Di Rosa est pensée comme un portrait en creux d'Hervé Di Rosa, artiste et co-fondateur du MIAM.
Elle réunit les oeuvres d'artistes issus d'un panthéon personnel Oérôme Bosch, Henri Darger, Pierre Molinier), celles de ses contemporains (Eugène Leroy, Jean Dubuffet, Peter Saul, ORLAN), mais aussi les oeuvres d'artistes qui poursuivent, étirent et réactivent les arts modestes (Lucien Murat, Agathe Pitié, Sarah Tritz).
Les oeuvres créent des passages entre le passé et le présent, entre les cultures, les géographies, les formes et les langages.
L'exposition s'articule comme un archipel, généreux et foisonnant, au sein duquel dialoguent les arts modestes et l'engagement d'un artiste.
Le commissariat de l'exposition est assuré par Julie Crenn.
Depuis quelques années, Teresa Hubbard et Alexander Birchler développent une recherche sur Flora Mayo, - apprenti-artiste à la l'Académie de la Grande Chaumière, à Paris, au début des années 1920.
La jeune américaine rencontre le jeune artiste suisse Alberto Giacometti avec qui elle entretient une relation amoureuse. Il pose pour elle et elle pose pour lui, offrant ses traits à une oeuvre qui deviendra pivot dans le parcours de Giacometti. Tête de femme (Flora Mayo) annonce le passage de la figuration académique vers une schématisation qui conduira Giacometti à inventer de nouvelles formes. Cette oeuvre issue de la collection de la Fondation Giacometti sert de point d'entrée pour à la fois relire l'oeuvre de Giacometti de cette première période et comprendre le processus d'écriture de l'histoire de l'art.
Puisant dans les archives de la Fondation Giacometti et celles, plus personnelles, du fils de Flora Mayo, cet ouvrage vient conclure plusieurs années de recherches qui ont conduit les artistes Teresa Hubbard et Alexander Birchler à Paris, Venise et Los Angeles.
Né en 1930 en Angleterre, Peter Hutchinson est une figure historique du monde de l'art, l'un des représentants majeurs du Land Art à la fin des années soixante. Le travail de Hutchinson se caractérise par un intérêt très singulier pour le vivant et par des préoccupations écologiques qui le font considérer aujourd'hui comme un précurseur.
Botaniste de formation et destiné à des études d'agriculture, Hutchinson entre assez tardivement dans le monde de l'art où il se lie d'amitié avec Robert Smithson, Nancy Holt, Sol LeWitt, Vito Acconci, Dennis Oppenheim. Discret, voire marginal, il participe cependant à des expositions d'importance comme Ocean Project au MoMA avec Dennis Oppenheim, ou Ecological Art dans la galerie de John Gibson à New York.
À partir de 1973, Hutchinson est souvent identifié au Narrative Art, lancé par John Gibson, un courant dont le représentant le plus connu en France est Jean Le Gac. En même temps il poursuit une activité de sculpteur, créant des objets tri-dimensionnels qui évoquent des paysages ou la science-fiction, un genre dont il fut, avec Robert Smithson, amateur, et qui demeure pour lui une vraie source d'inspiration. Enfin son intérêt pour la botanique et l'organique est constant depuis ses expérimentations sous-marines ou ses décompositions et moisissures, dont le travail sur le Volcan Paricutin en 1971 est l'épisode le plus connu, jusqu'à ses nombreux collages qui s'inspirent souvent d'images prises dans son jardin de Provincetown.
Hervé Di Rosa, né à Sète en 1959, acteur majeur de la Figuration libre dans les années 1980, a mené de front sa carrière d'artiste et la bataille pour la reconnaissance de ce qu'il a baptisé en 1988 l'art modeste, et qui, en 2000, a abouti à la création à Sète du MIAM, un musée qu'il préside depuis lors et qui rassemble des milliers d'objets hétéroclites, de gadgets et de trésors de la vie quotidienne.
Plus qu'une rétrospective de l'artiste, l'exposition Plus jamais seul propose un parcours subjectif à travers ses oeuvres, qui cohabiteront avec les collections fabuleuses qu'il ne cesse d'enrichir depuis 1980, collections de jouets, de figurines, de personnages de BD, d'objets d'art brut, populaire et modeste en provenance des nombreuses régions du monde où il a séjourné et produit des oeuvres spécifiques en rapport avec la culture, les modes d'expression et les savoir-faire locaux (Mexique, Espagne, Floride, Cameroun, Vietnam, Portugal ... ).
« Grande est la famille de l'art modeste, il est proche de l'art populaire, de l'art primitif, de l'art brut mais ne s'y réduit pas. Il est autant composé d'objets manufacturés que d'objets uniques, pour la plupart sans grande valeur marchande mais à forte plus-value émotionnelle. Les amateurs se retrouvent au-delà du regard critique, de la notion du bon ou du mauvais goût, de la rigueur esthétique, dans un sentiment de bonheur éphémère et spontané, aux parfums de souvenirs d'enfance, de plaisirs simples et non théorisés. » Hervé Di Rosa
La maison rouge accueille la collection que rassemble Marin Karmitz depuis une trentaine d'années. Dernière réalisation et production d'un homme plus connu pour les films qu'il a aidés à mettre au monde et le réseau de salles de cinéma MK2, cette collection résolument person- nelle, engagée, exigeante et pas toujours aimable, compte près de 200 photographies, peintures, sculptures, dessins, vidéos et installations de grande ampleur (Messager, Bol- tanski, Kiarostami, Marker).
L'écrivain Erri de Luca écrit dans le catalogue :
« Marin Karmitz [...] est né dans le premier siècle des grandes hémorragies d'êtres humains d'une terre à l'autre.
Il est arrivé en France par la mer avec sa famille, après la guerre. Débarqués à Marseille, les Karmitz sont devenus citoyens français. Aujourd'hui [...] il reste un étranger résident.
Les arbres ont des racines, les hommes non. Ils les rem- placent avec ce qu'ils sèment et ce qu'ils récoltent. Sa maison contient sa récolte. Marin Karmitz n'est pas un collectionneur, il n'a pas l'obsession acharnée de la série à compléter, le trouble de l'accumulation. Il recueille en fait des rencontres avec des oeuvres d'artistes. C'est le musée d'un homme [...].
Cette exposition est un autoportrait composé de frag- ments, mais ce ne sont pas les tesselles d'une mosaïque, qui seules toutes ensemble rendent l'image. Ce sont en fait des masques sur le visage d'un homme. On voit ici une superposition des multiples traits de son visage, un ensemble de rencontres avec lui-même. »
Née de l'enchâssement d'une hache en pierre polie, datant du Néolithique (-6000 à -3000 ans), dans un pain de terre glaise emballé, Volos s'offre avec une sorte d'évidence énigmatique. Si elle procède d'un geste immédiat, anonyme et des plus simples en apparence, l'étrange figure recèle une grande épaisseur historique et anthropologique. Car dans les sculptures de Hubert Duprat, le jeu des réminiscences et des appropriations s'avère des plus fertiles.
Ce sont des formes, des procédures et des techniques archaïques que l'artiste réactualise. Irréductible à ce que l'on nomme communément art contemporain, Volos fait se rencontrer l'outil préhistorique, la pierre de foudre, le kolossos grec et le fétiche africain. Sa puissance indéniable tient à ce que Duprat renoue avec les conceptions d'un monde longtemps qualifié de "primitif", où l'invention plastique n'était guère séparable des fonctions magiques et rituelles.
Emprunté au populaire film de Nicolas Philibert, le titre générique Être et Avoir désigne un cycle d'expositions organisé par l'École supérieure des beaux-arts de Nîmes (Ésban), dont le premier volet s'est tenu à l'automne 2014 et le quatrième et dernier en 2017. Le projet était de montrer, deux par deux, des « collections » appartenant à des individus actifs au sein de l'école, enseignants-artistes ou membres du personnel.
Les motifs qui sous-tendent ces collections hétérogènes débordent les considérations d'ordre esthétique, ce qui les distingue probablement des « collections de collectionneurs ». Sans souci de construire une image ou d'asseoir un pouvoir, fût-il symbolique, celles et ceux qui se sont prêtés au jeu de les montrer ont révélé un peu de leur pensée de l'art et de la vie ; l'être et l'avoir se conjuguent ainsi, loin de l'économie et des circuits ordinaires de l'art, dans l'expression de conceptions de l'oeuvre et de l'artiste aux antipodes de celles que véhiculent les médias.
Par son hétérogénéité même, le présent ouvrage reflète tout autant la singularité des choix et des manières de collecter de chacun que la diversité des accrochages qui en est le corollaire. Aux huit qui furent exposées à Nîmes, le critique d'art Christian Besson a, pourrait-on dire, ajouté une neuvième collection, sous la forme d'une très longue et très documentée étude sur les collections atypiques.
À la veille de son 90 e anniversaire, Jacques Villeglé investit la salle centrale du Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole pour une exposition exceptionnelle intitulée Mémoires. Les liens de Villeglé avec la littérature, mais aussi avec l'histoire, ne sont plus à démontrer chez ce « cueilleur » pétri d'humanité. Mémoires fait bien évidemment référence, entre autres, aux célèbres affiches déchirées, décrites comme « mémoire lacérée ». Au-delà de ce « lacéré anonyme » dont Villeglé s'est souvent présenté comme le metteur en scène, l'exposition déploie les multiples facettes de la pratique de détournement dont il est friand. Sous son pinceau, un alphabet socio-politique, composé de lettres métamorphosées par l'ajout de symboles qui nous viennent des passés les plus lointains, des civilisations les plus diverses, accompagne l'évocation de figures emblématiques auxquelles il est attaché, comme Victor Segalen. Avec L'or du temps, superbement calligraphié, il souligne l'emprunt de Breton à Rimbaud.
Dans l'exposition, les textes illustrent la fascination pour la typographie que Villeglé partage avec les artistes des avant-gardes des années 30. Comme eux, il sait que « la simplicité des caractères alphabétiques » permet « de construire une oeuvre plastique ».
Max Ernst, né le 2 avril 1891 à Brühl et mort le 1 er avril 1976 à Paris, est un peintre et sculpteur dont l'oeuvre se rattache aux mouvements dadaïste et surréaliste.
« Mes yeux ont vu alors des têtes humaines, divers ani- maux, une bataille qui finit en baiser, des rochers, la mer et la pluie, des tremblements de terre, le sphinx dans son écurie. » L'oeuvre de Max Ernst est présente dans de nombreux musées français et étrangers, et particulièrement :
- Grenoble, Musée de Grenoble - Paris, musée national d'art moderne
« Quand on entre dans l'atelier de Pierre Seinturier, et qu'on le découvre, lui, devant ses toiles, on se demande tout de suite si c'est sa peinture qui lui ressemble ou si c'est lui, avec ses cheveux, son regard délavé et son tabac blond qui ressemble à sa peinture. Une peinture toute en soleils bistres, en taches de sang sépia, et la peau des femmes jamais plus claire que le beurre frais.
En continuant de se poser la question, on peine à croire qu'il n'ait pas conscience de la confusion qu'il a créée.
En jouerait-il ? Serait-ce un calcul, un look bien étudié, ou une façon naturelle de vivre sa vie de peintre et de peindre sa vie.
Étrangement, si Pierre Seinturier a l'air de sortir d'une de ses huiles sur papier, il ne pratique pas l'autoportrait, il n'oeuvre à aucune autobiographie, ni même à une autofiction. Ses toiles et ses papiers fixés aux murs de l'atelier semblent composer une sorte d'autographie dont les leurres, les bornes et les accroches sont des Buicks à ailerons, des coups de revolver, des soucoupes volantes jaillies de films pas vraiment anciens, de polars aux énigmes impossibles, comme le story-board retrouvé dans l'armoire d'un producteur d'Hollywood, ruiné. » Christophe Donner Pierre Seinturier est né en 1988 à Paris, où il vit et travaille. Il est diplômé de l'École nationale des arts décoratifs en 2011 et a reçu le prix Spécial du Jury du Salon de Montrouge en 2013.
Il est représenté par la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois.
Dans la série de dessins de Nina Kovacheva, hommage au Mariage du Ciel et de l'Enfer de William Blake (1790), chaque image est une question. Sur les feuilles blanches, autour d'adolescents dont les regards interpellent, volètent les héros de nos bandes dessinées, Mickey, Fantômas, Superman.
Face à l'innocence confrontée à la terreur matérialisée par les armes, les anges se voilent la face.
« Sans contrainte il n'est pas de progrès. Attraction et Répulsion, Raison et Energie, Amour et haine, sont nécessaires à l'existence de l'homme » (Blake).
Pour poser les bases d'une réflexion existentielle, Nina Kovacheva s'appuie sur des mises en scène hors du temps, décontextualisées. Il ne s'agit pas de faire intervenir l'Histoire, mais plutôt de conter des histoires.
Nina Kovacheva est née en 1960 à Sofia, Bulgarie. Elle vit et travaille à Paris, France. Elle est diplômée de l'Académie Nationale des Beaux-Arts, Sofia, Bulgarie.
Enchevêtrant éléments autobiographiques, compilations de savoirs pêle-mêles et classifications saugrenues, Patrick van Caeckenbergh bricole un immense jeu de l'oie sans fin ni centre, tant par son caractère ludique et faussement méthodique que par son iconographie caractéristique qui traverse le temps. L'oeuvre de l'artiste flamand étonne pour sa capacité à sans cesse créer de l'émerveillement à partir d'une iconographie mille fois digérée, recyclée, classifiée.
Dans ce jeu de classifications l'artiste ne cesse de se métamorphoser, passant tour à tour du rôle de savant à celui de colporteur, d'anthropologue, de thérapeute et de patient.
Se prenant lui-même pour objet d'étude, plaçant au centre les angoisses relatives à sa place dans le monde et dans son rapport aux Autres (hommes, animaux, plantes), c'est dans ces hybridations radicales que l'artiste parvient à exprimer les réponses précaires à cette immensité angoissante, à ce « Tout » étourdissant.
Patrick Van Caeckenbergh est un chercheur glissé dans le monde de l'art. Il est difficile de mettre en évidence une filiation artistique : le dadaïsme pour l'absurde, l'art conceptuel pour l'organisation de l'oeuvre en système. Il est l'auteur d'un art qui, malgré son caractère hautement personnel, renvoie plus à l'organisation des signes dans l'anthropologie qu'à la figure de l'artiste occidental, génie isolé.
Comme les encyclopédies du monde classique, la sienne est un monde clos qui met en relation l'infiniment grand et l'infiniment petit, mais un monde mouvant à la lisière entre les règnes animal, végétal, minéral, fécond en trous noirs plus qu'en certitudes, où s'exprime l'idéal d'une pensée qui soit l'émanation de la vie et qui pourrait avoir la liberté de la fable et du voyage.