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La mort met en échec la pensée car elle est coupure, béance insaisissable.
Elle met aussi en échec le pouvoir du sujet puisqu'elle se caractérise par la perte de maîtrise. Mais voici qu'aujourd'hui l'attention se focalise moins sur l'énigme de la mort que sur les conditions du mourir. L'on assiste alors à la promotion du " mourant ". Cette nouvelle catégorie magnifie autant qu'elle exile celui qui meurt. Elle le somme de se conformer à un idéal de maîtrise en adéquation avec l'idée illusoire d'un individu transparent à lui-même.
Celui-ci doit définir solitairement la dignité et la valeur de sa vie ainsi réduites à n'être qu'une convenance personnelle. En croisant ici une approche psychanalytique, sociologique et philosophique, ce livre veut nous éclairer sur ce que la mort et le mourir veulent dire aujourd'hui.