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Éditeurs
La Decouverte
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Publié en 1961, à une époque où la violence coloniale se déchaîne avec la guerre d'Algérie, saisi à de nombreuses reprises lors de sa parution aux Éditions François Maspero, le livre Les Damnés de la terre, préfacé par Jean-Paul Sartre, a connu un destin exceptionnel. Il a servi - et sert encore aujourd'hui - d'inspiration et de référence à des générations de militants anticolonialistes. Son analyse du traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial et son projet utopique d'un tiers monde révolutionnaire porteur d'un « homme neuf » restent un grand classique du tiers-mondisme, l'oeuvre capitale et le testament politique de Frantz Fanon.
Dans cette édition, la préface d'Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, auteur du Portrait de Frantz Fanon (Le Seuil, 2000), et la postface de Mohammed Harbi, combattant de la première heure pour la libération de son pays et historien de l'Algérie contemporaine, auteur de Une vie debout. Mémoires politiques 1945-1962 (La Découverte, 2001), restituent l'importance de la pensée de Frantz Fanon.
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L'an V de la révolution algérienne
Frantz Fanon
- La decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 3 Mars 2011
- 9782707167637
Publié pour la première fois en 1959 et sans cesse réédité depuis, ce « classique de la décolonisation » reste d'une profonde actualité pour comprendre les ressorts du mouvement d'émancipation qui conduisit à la guerre d'indépendance algérienne.
Ce livre est né de l'expérience accumulée au coeur du combat, au sein du FLN. Car Frantz Fanon, né antillais et mort algérien (1925-1961), avait choisi de vivre et de lutter parmi des colonisés comme lui, en Algérie, pays du colonialisme par excellence. Texte militant, cet ouvrage fut aussi la première analyse systématique de la transformation qui s'opérait alors au sein du peuple algérien engagé dans la révolution.
Ce texte, parmi les tout premiers publiés aux Éditions François Maspero, décrit de l'intérieur les profondes mutations d'une société algérienne en lutte pour sa liberté. Ces transformations, la maturation politique et sociale, ignorées par les colons alors qu'elles étaient justement les fruits de la colonisation et de l'humiliation, présidèrent pourtant largement au processus qui mena à la guerre d'Algérie, « la plus hallucinante qu'un peuple ait menée pour briser l'oppression coloniale ».
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Histoire des mouvements sociaux en France (de 1814 à nos jours)
Collectif
- La decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 13 Novembre 2014
- 9782707183415
Cet ouvrage vient combler une lacune et relever un défi. Après que l'évanouissement des horizons d'attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d'en entreprendre l'histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d'en renouveler l'approche comme d'en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d'interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L'histoire développée ici s'attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux - révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. - et quels qu'en soient les acteurs - ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n'en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l'articulation du social avec le politique, le culturel, l'idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec Le Mouvement social.
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Une histoire populaire de l'humanité
Chris Harman
- La decouverte
- Poche Essais
- 8 Janvier 2015
- 9782707185327
Ambitieuse, provocante et stimulante, cette Histoire populaire de l'humanité propose une alternative radicale à l'histoire traditionnelle, une réflexion puissante sur les courants profonds des peuples qui s'agitent sous l'écume des pouvoirs.
De la révolte de Spartacus à la guerre des Paysans, de la rébellion des Boxers en Chine à celle des Diggers et des Levellers en Angleterre, des luttes des ouvrières du textile dans l'Amérique de la fin du XIXe siècle à la révolution russe, ce livre adopte le point de vue des délaissé-e-s de l'histoire " officielle ". Il offre une formidable plongée dans les combats que n'ont cessé de mener les révolté-e-s, les dominé-e-s et les minorités du monde entier pour affirmer leurs droits et leur légitimité politiques.
Point ici de rois et de reines, de généraux, de ministres ou de prétendus " grands hommes ", mais des femmes et des hommes ordinaires qui ont dû lutter, s'organiser, mettre en place des stratégies de résistance et de conquête contre des puissances et des systèmes oppressifs : le servage, le féodalisme, le colonialisme, le capitalisme. Et si aujourd'hui le système capitaliste semble avoir colonisé jusqu'aux corps et aux esprits, l'histoire, nous prévient Harman, réserve des surprises : elle est ouverte aux possibles et peut basculer, pour peu que les forces nécessaires soient capables de s'organiser, dans le sens d'une forme de société véritablement émancipatrice. -
Les musées sont devenus en une génération l'une des institutions culturelles les mieux considérées et les plus fréquentées à travers le monde. La préoccupation des publics, désormais centrale, illustre une politique de développement culturel tandis que la multiplication des collections nourrit une redéfinition des patrimoines. L'organisation des établissements, davantage professionnelle, répond à des exigences politiques et sociales, mais aussi à des contraintes éthiques et communicationnelles inédites ; en particulier, les impératifs de la médiation et de l'exposition entraînent l'apparition de nouveaux métiers. L'analyse de l'institution s'inscrit au croisement de l'anthropologie de la culture, de la sociologie du travail ou des organisations, et de l'histoire des objets.
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Le procès de la liberté
Michèle Riot-Sarcey
- La decouverte
- Sciences Humaines
- 21 Janvier 2016
- 9782707175854
À partir de textes politiques, d'archives, de romans, de poésie, de tableaux... Michèle Riot-Sarcey fait revivre les idées de liberté nées des expériences ouvrières et des révolutions sociales du XIXe siècle français. Leur écho fut considérable dans le monde entier, avec des pratiques éphémères largement oubliées depuis : minoritaires et utopiques, incomprises à leur époque, elles ont été maltraitées par l'histoire devenue canonique. Une tout autre histoire du XIXe voit ainsi le jour.
Dans cet ouvrage, Michèle Riot-Sarcey fait revivre les idées de liberté surgies au cours des expériences ouvrières et des révolutions sociales du XIXe siècle français. Des idées largement oubliées depuis : minoritaires et utopiques, incomprises à leur époque, elles ont été maltraitées par l'histoire devenue canonique. Leur actualité s'impose pourtant aujourd'hui, à l'heure où l'idée de liberté individuelle a été dissociée de la liberté collective et réduite au libéralisme et à l'individualisme.
Ce passé inaccompli est ici revisité à partir de ses traces multiples : publications politiques, archives, romans, poésie, tableau, etc. Avec un souffle singulier, l'auteure restitue l'étonnant parcours de vie de femmes et d'hommes du peuple si nombreux à s'engager dans les chemins de la révolte, révélant ainsi les modalités méconnues de l'effacement de cette histoire. Comme le rôle des idées du socialiste Henri de Saint-Simon, qui influença tant de ces acteurs avant de se retrouver au coeur du projet capitaliste et industrialiste du Second Empire. Ou encore celui de Victor Hugo, dont l'immense succès des Misérables contribua à l'oubli de l'esprit de liberté qui avait marqué les insurrections de 1830 et 1848.
Cette fresque audacieuse, aussi excitante à lire qu'elle est remarquablement documentée, démontre la pertinence de la pensée de Walter Benjamin sur la nécessité de faire exploser les continuités historiques . Et elle invite à comprendre autrement les symboles aujourd'hui en ruines du XIXe siècle français : philosophie du progrès, contrôle de l'ordre social, mission civilisatrice de la république coloniale... Afin de libérer la modernité créatrice de la modernité dévastatrice, ce livre entend ainsi donner à voir sous un jour nouveau les rêves du passé, dont l'actualité prend sens au présent dans la quête d'un avenir radicalement autre.
Prix Pétrarque de l'Essai France Culture - Le Monde 2016 -
L'histoire en miettes ; des Annales à la nouvelle histoire
François Dosse
- La decouverte
- Poches Decouverte
- 4 Novembre 2010
- 9782707166937
Depuis plusieurs années, l'histoire passionne le grand public. Cet indiscutable succès est dû, pour une large part, à celui de la nouvelle histoire , impulsée dès 1929 par Marc Bloch, Lucien Febvre et leur revue, Les Annales.
À partir de nombreux documents et de témoignages, l'auteur nous raconte l'histoire de cette histoire et celle des historiens qui l'ont écrite : Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Le Goff, Pierre Chaunu, Jean Bouvier, Marc Ferro... et, bien sûr, Fernand Braudel. Les Annales, ce sont aussi de nombreux concepts que l'auteur analyse et de nombreuses questions qui surgissent, en particulier celle de la fin de l'histoire, de la mort de l'homme, du poids des structures, de l'abandon du politique...
Après le fantastique renouveau insufflé par Les Annales, n'assistons-nous pas à un véritable émiettement ? Un livre engagé dans un combat passionné pour l'histoire. -
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On croit bien connaître Versailles - son château, ses perspectives étudiées et ses jardins au cordeau -, ce lieu du pouvoir qui se met majestueusement en scène et incarne à lui seul la France et son histoire.
Le domaine actuel de Versailles ne représente pourtant que le dixième de celui d'autrefois. Au sein de l'immense Grand Parc, dynamique, vivant et giboyeux, les habitants des villages enclavés comme la nature devaient se soumettre au bon vouloir du roi. Car, à Versailles, le monarque veut chasser en toute saison, voir jaillir les grandes eaux sur un site austère. Rien n'est trop grand pour faire plier la nature : on convoque la science pour construire un réseau hydraulique pharaonique, des murs d'enceinte pour parquer le gibier, dont l'abondance nuit aux cultures. Mais la nature et les hommes résistent : les animaux s'échappent ou se multiplient, incontrôlables, les paysans se jouent des contraintes, braconnent, volent du bois, détériorent les réseaux. On renforce les frontières, règles, contrôles et sanctions. Souvent en vain.
C'est à la découverte de cet autre Versailles, animal, organique, que nous convie Grégory Quenet, loin du stéréotype d'une nature aménagée, rationalisée et contrôlée, « à la française ». Une visite passionnante qui prend à revers l'histoire officielle du rapport entre pouvoir et nature en France.
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Complicité de génocide ?
Francois-Xavier Verschave
- La decouverte
- Essais Et Documents Decouverte
- 13 Décembre 1994
- 9782707123992
Grâce à l'opération Turquoise , la France est apparue comme l'un des pays ayant agi le plus efficacement contre les conséquences du génocide rwandais. Ce faisant, elle est parvenue fort opportunément à faire passer au second plan ses responsabilités dans le mécanisme monstrueux qui a conduit à ce génocide. Or - c'est ce que démontre ce petit livre explosif - , ces responsabilités sont accablantes.
Grâce à l'opération Turquoise , la France est apparue comme l'un des pays ayant agi le plus efficacement contre les conséquences du génocide rwandais. Ce faisant, elle est parvenue fort opportunément à faire passer au second plan ses responsabilités dans le mécanisme monstrueux qui a conduit à ce génocide. Or - c'est ce que démontre ce petit livre explosif - , ces responsabilités sont accablantes. La France a financé, formé et armé ceux qui préparaient ces massacres, elle a soutenu un régime en pleine dérive de type nazi : sourdes aux avertissements, les autorités françaises se sont trouvées profondément impliquées dans l'engrenage du génocide, ne commençant à infléchir leur politique que lorsqu'il était trop tard. Politique est d'ailleurs un bien grand mot : l'intérêt majeur de ce livre est en effet de montrer l'incohérence de la France dans son pré-carré africain, où se chamaillent une bonne douzaine de clans et réseaux, politico-affairistes ou corporatistes. Le pouvoir exécutif apparaît dépassé par les groupes qu'il a utilisés ou laissés prospérer. Cette politique ressemble aujourd'hui à un canard sans tête, dont les membres incontrôlables sont capables de tous les dégâts. Ce livre voudrait contribuer à susciter un sursaut démocratique : nous devons aux victimes de ne pas enterrer les complaisances françaises au génocide rwandais aussi longtemps que l'ont été celles du régime de Vichy à la Shoah. -
Centré sur l'analyse des interprétations et des débats historiographiques autour du fascisme historique, cet ouvrage, qui inaugure une nouvelle collection « Écritures de l'Histoire », se propose également d'examiner les phases où ces débats ont pris l'allure de controverses qui ont vu converger renouveau historiographique, enjeux de mémoire et contexte de crise politique.
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Le régime d'historicité, ou rapport qu'une société entretient avec son passé, son présent et son futur, est devenu un concept central des sciences humaines et sociales depuis 25 ans. Un collectif d'historiens, des inédits de Koselleck et de Ricoeur.
La notion de régime d'historicité est devenue un mot de passe pour aborder le rapport qu'une société entretient avec son passé, son présent et son futur. Si elle est dotée d'une grande valeur d'inspiration, son caractère labile semble autoriser tous les emplois. Cet ouvrage s'efforce d'en retracer la généalogie, qui traverse à la fois les frontières nationales et disciplinaires, et d'en interroger les usages. Depuis les années 1980, les travaux de Paul Ricoeur et de Reinhart Koselleck se sont progressivement imposés comme des références centrales pour les historiens - on trouvera ici in texte inédit de chacun d'eux. François Hartog fait quant à lui le point sur les usages de la notion de régime d'historicité , qu'il a fortement contribué à diffuser. Il rappelle que ce qu'il qualifie de présentisme porte la menace d'une perte du statut spécifique aussi bien du passé que du futur. Mais ce renfermement sur le présentisme est-il bien devenu le cadre indépassable de notre historicité ?
Les auteurs interrogent le phénomène à plusieurs échelles, en revisitant les usages du temps passé au niveau national, au plan européen et disciplinaire. Car d'autres disciplines que l'histoire contribuent à mettre en lumière la pluralité des formes d'historicité : d'où le choix des directeurs de l'ouvrage de mesurer la complexité de cette notion en confrontant les regards de l'anthropologue, du psychanalyste ou du géographe, dans une perspective fondamentalement transversale. -
Le pain de misère ; histoire du mouvement juif ouvrier en Europe Tome 1 ; l'Empire russe jusqu'en 1914
Nathan Weinstock
- La decouverte
- Re-decouverte
- 5 Septembre 2002
- 9782707138101
De 1880 à 1940, le mouvement ouvrier juif fut une force généralement décisive dans la vie et l'évolution des communautés juives européennes. Nathan Weinstock, en une vaste fresque, en a restitué la diversité des organisations, partis, syndicats et journaux. Sa connaissance du yiddish, langue dans laquelle pour l'essentiel s'exprimaient les revendications des artisans et des travailleurs, lui a permis d'exhumer des textes qui sont autant de facettes d'une foisonnante activité ouvrière. Dans l'Empire russe d'avant 1914, la prépondérance du Bund, le grand parti socialiste juif, et sa farouche autonomie face aux bolcheviks et aux mencheviks ne sauraient faire oublier les autres organisations : les Poaley-Tsiyon, les territorialistes et les sejmistes. Ni occulter que les débats au sein du mouvement ouvrier juif ne reflétaient pas seulement des querelles théoriques, mais répondaient à des urgences pratiques : que faire face à la vague d'antisémitisme populaire et de répression policière qui déferlait dans l'Empire jusqu'à la veille de la Grande Guerre ?
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Histoire du mouvement ouvrier en europe
Wolfgang Abendroth
- La decouverte
- Re-decouverte
- 5 Septembre 2002
- 9782707134332
Le grand politologue allemand Wolfgang Abendroth a présenté dans cet ouvrage une réflexion globale, restée classique, sur le processus de développement historique du mouvement ouvrier.
Le grand politologue allemand Wolfgang Abendroth a présenté dans cet ouvrage une réflexion globale, restée classique, sur le processus de développement historique du mouvement ouvrier. Pour lui, ce mouvement transpose et poursuit les principes des révolutions bourgeoises des XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre, en France et aux États-Unis, qui ont défini des structures sociales et un ordre politique. Il a continué à les faire évoluer en rapport avec les changements opérés par la révolution industrielle. Le mouvement ouvrier a connu plusieurs stades. Aux États-Unis et en Europe occidentale, il a acquis pour la classe sociale qu'il représente un bien-être matériel. En Europe orientale, même s'il a aboli les classes sociales, il a connu une longue phase de despotisme. -
Au refuge des balles perdues ; chroniques des deux Algérie
Sid Ahmed Semiane
- La decouverte
- Cahiers Libres
- 10 Mars 2005
- 9782707145406
Par l'un des journalistes algériens les plus mordants de sa génération, un portrait dévastateur, caustique et révolté, d'une société si proche de la France, et pourtant si mal connue Être Algérien n'est pas une nationalité. Ce n'est même pas une identité. C'est un travail à temps plein pour lequel nous ne sommes pas encore payés. C'est une maladie dangereuse dont personne ne s'est jamais relevé.
Depuis jeudi, un jeune garçon de dix-neuf ans hésite à mourir, alors qu'une balle perdue a trouvé refuge au fond de sa tête. [...] Selon les théoriciens hargneux de la gendarmerie, la sentinelle de faction au niveau de la porte principale de l'établissement de réparation navale, situé au port d'Alger, a tiré un coup de sommation.
Ce livre propose un regard singulier, et dévastateur, sur la société algérienne. Sid Ahmed Semiane, dit SAS , l'un des journalistes les plus mordants de sa génération, y a réuni une centaine de ses chroniques publiées dans le quotidien Le Matin de 1999 à 2002, mises en perspective par des textes inédits que le recul de l'exil rend particulièrement incisifs. Rédigées à chaud, au fil d'une actualité tragique, ballottée entre des cadavres anonymes s'entassant à la une des journaux et des mensonges d'État avalisés par un Occident complaisant, ces chroniques restent d'une brûlante actualité. Et elles révèlent une réalité proprement sidérante : sur la terre d'Algérie coexistent aujourd'hui deux pays, séparés physiquement l'un de l'autre. Le premier, riche, corrompu et arrogant, est celui du pouvoir, des généraux et de leurs affidés barricadés dans le fameux Club des pins . C'est surtout celui-là que connaît la France officielle, ignorant l'Algérie réelle, pauvre, meurtrie et humiliée, celle d'un peuple abandonné à son propre désespoir. Sur un ton caustique et révolté, avec un humour chargé de poésie, Sid Ahmed Semiane nous aide à déchiffrer ce désordre algérien qui désespère tant. Des mots terribles s'y bousculent : torture, disparus, généraux, émeutes, morts, intrigues, misère, terrorisme, putsch, chasse aux couples... Mais d'autres mots affleurent : rêve, démocratie, liberté, jeunesse, espoir, tendresse... -
La concurrence des victimes ; génocide, identité, reconnaissance
Jean-Michel Chaumont
- La decouverte
- 2 Septembre 2010
- 9782707165206
Rien ne va plus entre les victimes. Sous une unanimité de façade ? Condensée dans quelques impératifs tels que « plus jamais ça », des conflits virulents opposent les milieux de mémoire, déportés juifs contre déportés résistants, Juifs contre Tziganes, homosexuels contre politiques. Bien au-delà des victimes du nazisme, ces conflits entraînent dans une ronde infernale de soupçon et de récrimination: Arméniens, Noirs américains, Amérindiens... Au coeur de ces tensions, une revendication hautement polémique, celle de l'unicité absolue de la Shoah, qui alimente depuis des années un débat interminable, passionné et vain. C'est d'abord ce débat qu'explore ici l'auteur, à travers les réflexions et les prises de position de personnalités aussi diverses que Bruno Bettelheim, Rony Brauman, Alain Finkielkraut, Tzvetan Todorov, Simone Veil ou Elie Wiesel. Pour sortir de l'impasse, Jean-Michel Chaumont ne se contente pas d'offrir une analyse subtile des diverses définitions du génocide et de l'ethnocide, de leurs limites et de leurs conséquences morales. Derrière les dérives du « palmarès de la souffrance », il décèle un enjeu latent beaucoup plus profond, qui engage toutes nos conceptions de l'identité sociale et de la dignité humaine : la lutte des individus et des groupes humains pour la reconnaissance, qui constitue le véritable chantier sociologique et philosophique de cet ouvrage.
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Intellectuels communistes
Frederic Matonti
- La decouverte
- L'espace De L'histoire
- 24 Février 2005
- 9782707130815
De l'intellectuel communiste occupe une place centrale. Cette figure connaît pourtant une transformation à la fin des années 1960, où de nombreux intellectuels communistes se confrontent à la pensée de Foucault, Lévi-Strauss, Lacan ou Althusser. Signe d'ouverture, cette confrontation s'inscrit dans une phase décisive de rénovation théorique, politique et organisationnelle du PCE " Conseillers du prince ", les intellectuels communistes produisent alors les soubassements théoriques de cet aggiornamento manqué. Qu'a pu signifier alors être un intellectuel communiste ? Entre soumission et émancipation, quel rapport ces intellectuels ont-ils entretenu à l'autorité politique du Parti ? Comme le montre ici Frédérique Matonti, une revue intellectuelle communiste, La Nouvelle Critique, constitue un observatoire particulièrement précieux pour répondre à ces questions. Née orthodoxe pendant la guerre froide, rénovée en 1967, elle fut l'alliée de la fraction dominante du groupe dirigeant du PCF en Mai 68, avant de basculer dans la contestation au moment de la rupture du programme commun. Elle fut supprimée en 1980, parce qu'elle était devenue... critique. A travers cette histoire, l'auteur propose une approche passionnante de l'obéissance des intellectuels communistes français - obéissance profonde et singulière au regard de leurs homologues étrangers. Elle restitue la gamme de leurs rapports à l'autorité qui, en cette période et à la différence de la guerre froide où ils ne pouvaient guère que se soumettre ou se révolter, passent par la ruse, le double langage, l'avancée timide ou la critique ouverte.
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Les Litvaks ; l'héritage universel d'un monde juif disparu
Henri Minczèles, Yves Plasseraud, Suzanne Pourchier
- La decouverte
- 11 Septembre 2008
- 9782707153425
Au coeur du vaste yiddishland, en litvakie - sur le territoire de l'ancien grand-duché de lituanie -, s'est développée durant des siècles une civilisation originale, dont se réclamaient plus d'un million et demi de juifs avant la seconde guerre mondiale.
Baltes, polonais et biélorussiens, ces litvaks ou " juifs lituaniens " affirmaient leur spécificité dans un univers à la fois ouvert sur le monde et intimement attaché aux traditions. religieux ou laïcs, très souvent engagés sur les plans culturel, linguistique et politique, ils ont compté d'éminentes personnalités, dont certaines ont acquis une stature internationale : marc chagall, sergueï eisenstein, emmanuel levinas, jacques lipschitz, golda meir, chaïm soutine, etc.
Dans ce livre, les auteurs retracent l'histoire méconnue de cette civilisation : ils montrent comment, à vilnius, minsk, bialystok ou dans les shtetleh, sous l'influence du gaon de vilna, les litvaks ont fortement imprégné le judaïsme dans son ensemble grâce à leurs talents et à leur humanisme. la litvakie a alors débordé bien au-delà de ses limites " naturelles ". quelques dizaines de milliers de litvaks ont survécu aux souffrances et à l'horreur de la shoah.
Mais plus d'un million d'entre eux avaient quitté le " vieux pays " pour perpétuer, sur les cinq continents, une certaine manière de vivre, une éthique exigeante qui les rendait à la fois semblables et différents des autres juifs. l'originalité de cet ouvrage qui rappelle le destin des litvaks est d'éclairer la richesse de leur civilisation et de leur héritage, bien vivant, de new york à melbourne, de paris au cap via tel aviv.
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Une vie pour l'histoire ; entretiens avec Marc Heurgon
Jacques Le Goff
- La decouverte
- Poche Essais
- 7 Octobre 2010
- 9782707166487
Jacques Le Goff est sanscontestel'un des grands historiens médiévistes français. Ses nombreux ouvrages (Pour un autre Moyen âge, L'Imaginaire médiéval, La Naissance du purgatoire...) ont trouvé une large audience et ont contribué à renouveler profondément la vision de cette époque charnière que fut le Moyen Age. Il est l'une des figures internationalement reconnues de l'école française des Annales, revue fondée par Lucien Febvre et Marc Bloch, puis dirigée par Fernand Braudel, dont il fut pendant des années l'un des principaux collaborateurs. Dans ce livre d'entretiens, Jacques Le Goff retrace sa ' vie pour l'histoire ' : son enfance à Toulon (où il est né en 1924), ses années de formation à l'Ecole normale supérieure, à Prague, à Oxford et à Rome, puis sa carrière d'universitaire, qui l'amènera à jouer un rôle décisif à la direction de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). A travers ce récit plein de vie, on découvrira d'abord l'enthousiasme communicatif de Jacques le Goff pour cette ' nouvelle histoire ' qu'il a contribué à forger : une histoire complète, nourrie des autres sciences sociales, dont l'objet est autant de comprendre le passé que d 'éclairer le présent. Mais on y trouvera également retracée l'aventure intellectuelle de l'équipe des Annales, et celle de la Ve section de l'Ecole pratique des hautes Etudes (devenue EHESS en 1975), qui a joué et joue toujours un rôle majeur dans le rayonnement international des sciences sociales françaises. Ce portrait attachant révèle une grande personnalité de notre temps, passionnément attachée à son métier, mais aussi soucieuse des problèmes de la Cité (comme en témoignent ses missions sur la politique des transports urbains ou la réforme de l'enseignement de l'histoire) et de construction européenne.
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En 1989, la chute du mur de Berlin a clôturé le XXe siècle. Ce qui, jusqu'à la veille, palpitait dans le présent, est soudainement apparu comme appartenant à l'histoire. Profondément affectée par cette rupture, l'historiographie a dû remettre en cause ses paradigmes, questionner ses méthodes, redéfinir ses domaines. La manière de penser et d'écrire l'histoire du monde contemporain s'est modifiée. Les clivages figés de la guerre froide ont laissé la place à l'histoire globale qui, au lieu d'un siècle divisé en blocs, voit un réseau d'échanges économiques, de transferts démographiques, d'hybridations culturelles à l'échelle de la planète. L'histoire structurale, axée sur la longue durée, a fait place à un retour de l'événement, avec ses contingences et ses énigmes. La mémoire, finalement, est devenue un prisme privilégié de perception du passé. Une fois entrée dans l'atelier de l'histoire, elle a redessiné le profil du XXe siècle comme âge de la violence et des victimes. Ces mutations sont au coeur de certains grands débats historiographiques que ce livre essaie de reconstituer dans un tableau d'ensemble et de soumettre à une analyse critique. Il part d'un bilan de l'oeuvre d'Eric Hobsbawm, le premier historien du « court » XXe siècle, qui est aussi le miroir d'une école historique et d'une génération intellectuelle marquée par l'engagement politique. Il aborde ensuite d'autres grandes catégories interprétatives, tant anciennes (révolution, fascisme) que nouvelles (biopouvoir), pour mettre en lumière à la fois la fécondité et les limites de leurs apports ou de leurs métamorphoses. Il interroge le comparatisme historique, d'abord en étudiant les usages de la Shoah comme paradigme des génocides, puis en mettant en parallèle l'exil juif et la diaspora noire, deux thèmes majeurs de l'histoire intellectuelle. Il analyse enfin les interférences entre histoire et mémoire, entre mise à distance et sensibilité du vécu, qui affectent aujourd'hui toute narration du XXe siècle. L'histoire s'écrit toujours au présent : c'est bien ce lien matriciel entre le monde de l'historien et son écriture du passé que ce livre questionne.
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Comment se fait l'histoire ; pratiques et enjeux
François Cadiou, Clarisse Coulomb, Anne Lemonde, Yves Santamaria
- La decouverte
- Grands Reperes
- 25 Août 2011
- 9782707169174
Cet ouvrage présente une synthèse actualisée des différents aspects de l'épistémologie de l'histoire (historiographie, méthodes, débats, etc.). La mise à distance critique de cette « science humaine » est désormais partie intégrante de la formation supérieure. Cette prise de recul est par ailleurs nécessaire face aux pressions tendant à instrumentaliser l'histoire en fonction des enjeux de mémoire, et à rechercher dans le passé des précédents de nature à justifier des décisions politiques. Conçu par des spécialistes des quatre grandes périodes historiques (Antiquité, Moyen Âge, périodes moderne et contemporaine), ce guide entend marier prise en compte des passions citoyennes et connaissance des pratiques scientifiques. Il vise plus particulièrement à répondre aux besoins des étudiants (classes préparatoires, universités, Sciences Po), des candidats aux concours de recrutement (masters enseignement) et des enseignants.
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L'Europe et le mythe de l'occident ; la construction d'une histoire
Georges Corm
- La decouverte
- Cahiers Libres
- 2 Avril 2009
- 9782707157072
Pourquoi et comment une notion géographique, celle « d'Occident », est-elle devenue un axiome organisateur de toute vision politique et culturelle du monde ? Telle est l'enquête de ce livre à travers l'histoire de l'Europe, qui se situe à contre-courant des préjugés "occidentalistes". Cet ouvrage entend répondre aussi sans faux-fuyants à la question centrale de l'histoire de l'Europe : de Mozart à Hitler, que s'est-il passé?
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Le pari biographique ; écrire une vie
François Dosse
- La decouverte
- Poches Decouverte
- 17 Février 2011
- 9782707167118
Depuis Plutarque, nombreux sont ceux, historiens professionnels ou non, qui ont relevé le défi biographique et ont mobilisé l'ensemble des outils d'analyse à leur disposition. Discours moral des vertus, la biographie est devenue au fil du temps un genre plus scientifique, même si la tension est restée constante entre la volonté de vérité et une narration qui doit passer par la fiction. Cette aventure de passion qu'est la biographie a pourtant connu une longue éclipse au regard de ce qui était considéré comme un savoir savant tout au long du XIXe et de l'essentiel du XXe siècle. Un mépris persistant a condamné le genre, sans doute trop lié à cette part accordée à l'émotif et à l'intensification de l'implication subjective. C'est une histoire du genre biographique qu'entreprend ici François Dosse, qui observe une sorte de « levée d'écrou » depuis le début des années 1980 : les sciences humaines en général, et les historiens en particulier, redécouvrent alors les vertus d'un genre que la raison voulait ignorer. Son caractère inclassable, hier considéré comme un handicap disqualifiant, devient un atout : l'auteur montre que l'écriture biographique est devenue aujourd'hui un bon terrain d'expérimentation pour l'historien, qui peut mesurer le caractère ambivalent de l'épistémologie de sa discipline. La biographie fait en effet éclater la distinction entre une identité proprement littéraire et une identité purement scientifique : plus que toute autre forme d'expression, elle suscite le mélange, l'hybridité et manifeste ainsi les tensions et les connivences à l'oeuvre entre littérature et sciences humaines.
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Peut-on penser la France d'aujourd'hui autrement que sous les travers d'une nostalgie de grandeur ? Comment sortir des pièges de l'identité nationale, des fantasmes sur l'immigration et de la crise que traverse la République à l'heure où elle commémore le cinquantenaire des indépendances africaines ? Prolongeant le tableau dressé en 2005 dans "La Fracture coloniale", les auteurs de ce livre apportent un éclairage original sur les courants encore mal connus en France des "postcolonial" et "subaltern studies" et interrogent la société française à l'épreuve des perspectives postcoloniales.