Fondée en 1947, la CIA est la plus célèbre agence de renseignement américaine, voire mondiale. Elle est aussi sans doute la plus controversée. Grâce à de nombreux documents jusqu'alors inconnus, John Prados jette un nouvel éclairage sur ses méthodes et ses opérations - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la baie des Cochons à Guantanamo. Il lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme depuis le 11 septembre, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses relations avec le pouvoir, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes du sujet, qui décrit par ailleurs l'évolution de l'Agence : se militarisant et s'éloignant toujours davantage de sa mission première de collecte de renseignements, elle semble ne chercher qu'à s'affranchir de tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif pour devenir un État dans l'État.
Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine des États-Unis et envisager son avenir.
Depuis que les habsbourg ont pris le contrôle de vienne en 1273, la ville est devenue le coeur battant de l'europe.
L'histoire du vieux continent s'y est jouée à plusieurs reprises. l'occident chrétien y a résisté à deux longs sièges des ottomans. perle du saint empire romain germanique, agrandie et transformée sous le règne de marie-thérèse, elle accueille mal mozart. napoléon bombarde ses remparts et sa cathédrale avant d'épouser marie-louise, archiduchesse d'autriche. en 1815, c'est à vienne qu'un congrès dessine l'europe du xixe siècle.
François-joseph incarne la dignité, sissi la rébellion. de révolution en avant-garde, vienne lance la mode des valses tandis que freud invente la psychanalyse. avant 1900, gustav klimt et egon schiele font sécession avec un nouveau style. occupée jusqu'en 1955, vienne est le carrefour où se côtoient, depuis toujours, tradition et modernité.
Dépêché à cinq reprises à la cour de France par la Signoria, le « gouvernement » de Florence, et deux fois auprès de l'empereur d'Allemagne Maximilien de Habsbourg, Machiavel, jeune et sagace diplomate, s'attache à décrypter les arcanes de ces deux grands Etats. Rompant avec la tradition diplomatique ancienne, il se fait l'oeil de Florence en terres étrangères et rend scrupuleusement compte à la Signoria de ses observations, dans des billets voués à demeurer confidentiels.
Ces notes analysent, sans fioritures ni états d'âme, les lignes de force de ces Etats aussi bien que la « psychologie » de leurs habitants : les Français, par nature, sont « changeants et légers, [...] d'une grande humilité dans le malheur, et insolents quand tout va bien ». Les Allemands, eux, sont riches parce qu'ils « vivent comme des pauvres, ils ne bâtissent rien, ne s'habillent pas et n'ont chez eux aucun meuble ; il leur suffit d'avoir en abondance pain et viande, ainsi qu'un poêle où fuir le froid ».
Dans ces textes savoureux, joints à deux billets destinés à instruire de jeunes confrères ambassadeurs, Machiavel expose méticuleusement les secrets, tels qu'il les conçoit, de l'art de la diplomatie.
Jean-Yves Boriaud traduit et présente ces documents, leur rendant leur exceptionnelle modernité. Professeur émérite de langue et littérature latines, il est déjà le traducteur de textes essentiels de Machiavel, L'Art de la guerre et Le Prince.
Notre monde hypertechnologique, soucieux de refouler le religieux, n'a paradoxalement jamais autant parlé du diable et des exorcismes. Depuis 1973 ? année de la sortie du célèbre film L'Exorciste de William Friedkin ?, le « prince des ténèbres » a fait l'objet de centaines de livres dans la plupart des langues européennes. Sur Internet, les références implicites au démoniaque et le nombre de groupes explicitement constitués autour du satanisme n'ont jamais été aussi pléthoriques. C'est le signe que l'irrationnel ressurgit en pleine modernité. À tel point que l'Église catholique est revenue à ses pratiques passées : désormais, chaque diocèse possède son exorciste officiel.
Mais qu'est-ce qu'un exorcisme ? Tout en replaçant cette pratique dans une histoire longue, de l'Antiquité à nos jours, l'auteur en explore toutes les facettes - et elles sont nombreuses. Comment opère un exorciste ? Qu'est-ce que ressent un sujet soumis à un exorcisme ? Psychologie et possession entretiennent-elles un rapport étroit ? Pourquoi les papes contemporains exorcisent-ils eux-mêmes ? Pourquoi les communautés nouvelles parlent-elles tant d'exorcisme et de délivrance ? Autant de questions auxquelles ce livre original apporte des réponses pertinentes et toujours passionnantes.
Patrick Sbalchiero, docteur en histoire, journaliste, spécialiste des expériences religieuses et des phénomènes mystiques, a notamment publié le Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, L'Église face aux miracles, Enquête aux portes de la mort, Douze énigmes qui défient la science.
Les conciles ont toujours eu pour objet de définir, préciser ou réaffirmer la doctrine de la foi et de redresser ou réformer la discipline de l´Eglise. Le premier, connu sous le nom de « concile de Jérusalem », se tint en 49, soit une quinzaine d´années après la mort du Christ. A partir de ce moment, l´Eglise prit l´habitude de se réunir en conciles dont on distingue plusieurs genres : provincial, plénier ou national et oecuméniques (ou universel). Ce dernier type de concile, objet de ce livre, rassemble les évêques de l´oïkouménè (soit l´ensemble de la « terre habitée »). Son caractère universel fait qu´il peut imposer ses décisions à toute l´Eglise sous l´autorité souveraine du pape sans lequel il ne peut rien dans la mesure où c´est lui qui le convoque et ratifie ses décisions. L´histoire de l´Eglise est jalonnée de 21 conciles oecuméniques, depuis celui de Nicée I en 325 jusqu´à celui de Vatican II en 1962-1965. Chacun d´entre eux est ici raconté, l´accent étant mis sur la description du processus conciliaire : convocation, délibération, définition et promulgation. Passer au crible ces assemblées à vocation universelle permet de montrer comment le corpus doctrinal du christianisme s´est forgé au fil des siècles. C´est dire que l´histoire des conciles oecuméniques concerne aussi l´histoire de nos sociétés.
Successivement sous influence latine, germanique, franque, prussiennes, allemande, française, l'alsace est, à sa manière, la somme des peuples qui ont fait l'europe continentale.
Retracer ses quinze siècles d'histoire, c'est montrer comment la volonté de vivre ensemble des hommes a surmonté, au prix de sacrifices renouvelés, les querelles frontalières, les haines religieuses, les rivalités successorales et les guerres fratricides.
Qu'on les appelle tavernes, cabarets, estaminets, brasseries ou "bistrots", les cafés parisiens sont à eux seuls des "lieux de mémoire" de l'histoire de France.
Si la capitale fut surnommée le "café de l'Europe", c'est qu'elle fut le lieu où ces "parlements du peuple", selon la formule de Balzac, ont permis l'éclosion d'une passion française : celle de la conversation. Depuis la taverne de L'Ange, sous Louis XII, jusqu'au Flore de l'après-guerre, du Voltaire et du Procope - si cher aux comédiens puis aux philosophes - au Croissant, où mourut Jean Jaurès, l'histoire des cafés parisiens raconte tous les soubresauts de la vie politique française.
Révolutions, bouleversements sociaux, nouvelles idées, moments de liesse ou de terreur furent toujours intimement liés à ces "boutiques de causeries". L'histoire des cafés est enfin celle des individus qui ont fait la France, de Ravaillac à Charlotte Corday en passant par Robespierre, Voltaire et Sartre, que le lecteur retrouvera ici sous des aspects souvent inattendus.
Loin, comme ses prédécesseurs, de décrire la bataille telle qu'elle est jugée d'en haut, à la manière de l'étatmajor, John Keegan la restitue par le bas, telle qu'elle est vécue par les soldats. Cette nouvelle approche de l'histoire militaire, qui va au-delà des récits factuels, révèle toute la dimension humaine du combat. Pour illustrer son propos, Keegan raconte et décortique trois batailles charnières : Azincourt (1415), Waterloo (1815) et La Somme (1916).
Un livre fondateur devenu un classique servi par une nouvelle traduction.
Sir John Keegan (1934-2012) est certainement l'historien militaire contemporain le plus célèbre. Il a enseigné pendant vingt-six ans à l'Académie royale militaire de Sandhurst, ainsi qu'a Cambridge et Princeton. Parmi ses ouvrages majeurs, citons Histoire de la guerre, L'Art du commandement, La Guerre de Sécession, La Première Guerre mondiale et La Seconde Guerre mondiale.
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, douze ans après les controverses et le succès - un million d'exemplaires, vingt-cinq traductions - du Livre noir du communisme, Stéphane Courtois propose un recueil aux idées tout aussi décapantes.
Prenant le contre-pied des thèses traditionnelles sur les origines du totalitarisme, illustrées par Hannah Arendt et George Mosse, il montre le rôle fondamental de Lénine et du bolchevisme dans l'invention, entre 1902 et 1922, de ce phénomène politique inédit. Grâce à l'exploitation des archives de Moscou, il redéfinit le rôle de Staline et la nature des crimes de masse commis par les régimes communistes, ce qu'il appelle le " génocide de classe ", seul concept susceptible d'éclairer la famine ukrainienne ou les assassinats au Cambodge.
Enfin, Stéphane Courtois revient sur la mémoire tragique du communisme en Europe centrale et orientale, la mémoire glorieuse du communisme en Europe occidentale - en particulier en France - et la mémoire paradoxale de l'URSS dans la Russie de Vladimir Poutine qui réhabilite Staline.
Le titre de ce livre est un clin d'oeil avoué à Levi-Strauss et à son ouvrage le Cru et le cuit (Plon, 1964). Ici le cru et la cuite sont racontés dans tous les sens : car boire, seul ou en groupe, selon les usages et les codes, est aussi un acte social, ancré dans notre Histoire. Les mots du boire et les gestes du buveur sont décortiqués, analysés et contextualisés. Sur la table (des matières), figurent toutes les boissons, toutes les personnes.
Sur deux mille ans, l'auteur nous promène, à l'allure hésitante et joyeuse de l'ivrogne, de cabaret en café, du domicile à la rue, d'une classe sociale et d'une profession à l'autre (vigneron, bouilleur de cru, paysan, industriel de l'alcool, ouvrier, bourgeois, médecin), entre les deux sexes et parmi les catégories d'âge (les "jeunes"). Nous apparaissons comme une nation alcoolique. Attention, le terme "alcoolique" signifie d'abord qui a un rapport à l'alcool ; la pathologie ne vient que de l'excès.
Tous buveurs donc, et depuis longtemps. Mais le buveur d'eau mérite un chapitre, si grande est sa complexité : il peut être consommateur d'eau par nécessité, par goût, par dépit, par esprit militant de la cause antialcoolique. Par ailleurs, le buveur d'alcools alterne, suivant les possibilités du moment, vin, vin bio, cidre, bière, apéritifs, digestifs, ... et eau naturellement. Ainsi verrons-nous poindre le "buveur gaulois", le "buveur médiéval", le "buveur moderne", jusqu'au contemporain "buveur new look".
Quand, comment et pourquoi Paris a colonisé sa banlieue.
La question des rapports entre Paris et sa région se pose depuis des siècles. Avant la Révolution, l'Île-de-France se compose de petits ou de gros villages, et de rares petites villes comme Pontoise et Saint-Denis. Chacun y joue son rôle : Gonesse livre le pain à Paris trois fois par semaine ; Argenteuil, le vin de sa vigne ; Montreuil, ses fruits, notamment ses pêches réputées pour leur qualité ; Montmorency, ses cerises. Villiers-le-Bel fournit la dentelle fabriquée par sa communauté protestante ; Boulogne, le linge lavé et blanchi, etc. En fin de semaine, les Parisiens vont s'aérer dans le joli village de Villiers-le-Bel, l'un de leurs préférés, ou à Montreuil, Écouen, mais aussi Versailles ou Chantilly. La vie y est douce, moins bruyante, plus saine qu'à Paris, gigantesque métropole très sale et polluée.
Au XVIIe siècle, l'ombre de Paris s'étend sur l'Île-de-France. Pour nourrir une population qui double en un siècle, la capitale joue un rôle essentiel dans l'arbitrage de l'offre et de la demande, imposant ses exigences absolues à tous les acteurs régionaux. Robert Muchembled, dans cet ouvrage collectif novateur, parle ainsi d'une véritable colonisation économique et humaine au siècle des Lumières. Attirés par les mirages parisiens, Franciliens et provinciaux fuyant la pauvreté ou la famine viennent vivre au rythme de cette économie à plusieurs vitesses.
Archives à l'appui, le livre fait revivre un monde aujourd'hui révolu et témoigne de l'engouement pour la vie aux champs en Île-de-France, ainsi que de l'extraordinaire rayonnement de Paris tant par son influence sur le goût, le confort, le luxe, la sociabilité, qu'en matière de civilisation des moeurs.
Les trois principaux essais historiques de Jean Sévillia, Historiquement correct, Moralement correct et Le terrorisme intellectuel sont rassemblés pour la première fois en un volume ; revus, actualisés et enrichis d'une préface inédite.
Ce grand essayiste, historien et journaliste, a été le premier, avant Philippe Murray ou, plus près de nous, Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, à dénoncer le politiquement correct appliqué au traitement de notre histoire. Cette dernière, inspirée par un républicanisme anticlérical et le marxisme, a contribué à forger selon l'auteur une doxa monolithique à laquelle il rétorque par sa propre vision, inscrite dans la grande tradition conservatrice et appuyée sur une vaste culture historique et journalistique.
Ces essais enlevés et élevés ont rencontré un très large public et contribué à nourrir le débat sur le traitement des noeuds gordiens de notre histoire, des croisades à nos jours, en passant par la Révolution française, 1940 ou encore mai 68.
Bien avant DSK et Cahuzac, les politiques défrayaient la chronique ! Que ce soit Albert de Broglie, Joseph Caillaux, Alexandre Millerand, André Tardieu, Jules Moch, Georges Bidault, Michel Poniatowski ou encore Edith Cresson, tous ont déchaîné les passions, tutoyé les sommets, avant de subir les affres de la chute.
Ces personnalités ont pourtant servi au plus haut niveau de l'Etat et ont joué un rôle parfois décisif dans l'histoire de notre pays, avant d'être tour à tour trahies, abandonnées et diabolisées, à l'exemple de Jules Moch. Ce socialiste féru d'ordre, plusieurs fois ministre sous la IVe République, a compté parmi les quatre-vingts parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, a pris une part active à la reconstruction et au refus du stalinisme, avant de sombrer en raison de sa gestion musclée des grèves de 1948.
Intelligence, esprit visionnaire, force de caractère et sens du bien commun font souvent de ces incompris, bannis de l'Histoire, des personnages hors normes. Sans chercher à les réhabiliter, Maxime Tandonnet en dresse des portraits dont la force est de mêler vie intime et convictions publiques. Il mène également, à travers ces huit maudits, une réflexion sur le monde politique et s'interroge sur la notion d'homme d'Etat.
"Pour le New York Times, Carlo D'Este a produit « l'histoire la plus percutante, la mieux documentée et la plus enlevée du Débarquement jamais écrite ». Cette histoire, c'est celle d'une campagne de 80 jours qui a commencé le 6 juin 1944 et s'est achevée par la plus grande défaite des armées d'Hitler et la libération de Paris.
Mais contrairement à ce qui est largement admis et malgré son formidable succès, la bataille de Normandie a laissé derrière elle des controverses bien amères. La principale d'entre elles touche à l'action du maréchal Bernard Law Montgomery. Chargé de la planification de l'offensive après le débarquement puis commandant des forces terrestres alliées, « Monty » a effectivement échoué à conquérir rapidement Caen, capitale sur le plan stratégique. En intégrant au récit de cette formidable épopée une réflexion sur le rôle de Montgomery, et donc sur la question du commandement et de la stratégie alliée, Carlo d'Este renouvelle considérablement notre vision du débarquement et de la campagne de Normandie. «Tout simplement superbe...» (Max Hastings).
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Aide de camp de l'empereur François-Joseph à qui il vouait une admiration sans bornes, Miklós Horthy devient commandant en chef de la flotte austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale. En mars 1920, il est nommé régent de Hongrie par l'Assemblée nationale, responsabilité qu'il assume jusqu'en 1944. Dès lors, sa vie se confond avec celle de son pays. En calviniste convaincu, ni idéologue ni chef charismatique, Horthy porte des valeurs chrétiennes traditionnelles. Le système mis en place, loin d'être la dictature fasciste retenue par l'historiographie communiste après 1945, est en réalité un régime autoritaire et réactionnaire qui ira jusqu'à déclarer la guerre à l'URSS en 1941.
En 1944, sous la pression d'Hitler, Horthy ne peut s'opposer à l'occupation de la Hongrie par les troupes allemandes. Sommé d'appliquer une législation antijuive, il refuse les déportations instaurées par son « allié », ce qui le sauvera du tribunal de Nuremberg. Réfugié au Portugal en 1949, l'amiral y meurt huit ans plus tard.
A travers cette première biographie en français, l'auteur restitue avec maîtrise toute la complexité et l'ambiguïté d'un personnage qui suscite, encore aujourd'hui, des passions exacerbées, et dont le drame aura été de s'allier avec l'Italie et l'Allemagne par volonté expansionniste.
Alors que les drones prennent une place déterminante dans les conflits de notre temps, aucune étude globale ne leur avait été consacrée. C´est chose faite avec cette synthèse qui répond, au-delà des question purement stratégiques et tactiques, aux interrogations politiques, juridiques et éthiques que posent cette évolution majeure dans l´art de la guerre. Mission de renseignements mais aussi d´attaque et de destruction, les drones sont aujourd´hui un outil indispensable pour toute campagne militaire. Leur poids dans la guerre d´Afghanistan ou dans la révolution libyenne - et particulièrement dans la localisation de Kadhafi - a été considérable. Par cette synthèse unique et fondatrice, Océane Zubeldia fait le bilan d´un siècle d´histoire des drones et nous laisse entrevoir ce que sera la guerre au XXIesiècle.
Depuis quelques années, le spectre de la surpopulation refait surface dans les medias : 220 000bouches supplémentaires chaque jour à nourrir dans le monde. Comment faire, alors que les ressources n'augmentent pas au même rythme et même, parfois, s'épuisent ? Platon, quand la terre comptait quarante fois moins d'habitants, s'en préoccupait déjà. C'est dire que le problème du surpeuplement relève plus des mentalités que des chiffres. Depuis le « croissez et multipliez » de la Genèse, populationnistes et partisans d'une maîtrise de la natalité s'affrontent, en termes statistiques, mais surtout religieux et philosophiques. C'est que le débat sur le surpeuplement, relancé avec fracas par le pasteur Malthus en 1800, touche aux valeurs fondamentales de la vie. Georges Minois traite donc de 25 siècles d'histoire non pas du surpeuplement en soi, mais de l'idée que s'en sont faite les individus et les sociétés.
A l´exclusion des simples murs de défense ou encore des murs des prisons, ce livre raconte l´histoire de tous les murs à travers les âges, qui ont en commun de « faire de la politique » au sens le plus général du terme, de faire acte d´autorité, de contrôler, d´exclure, d´interdire...Avant le mur de Berlin, il y eut de nombreux murs politiques, et ce depuis la plus haute Antiquité, à commencer par la Grande Muraille de Chine ou les limes des Romains. Ils ont été d´ostracisme comme les murs des ghettos, religieux comme le mur des Lamentations, médicaux comme le mur de la peste en 1720, fiscaux comme le mur des fermiers généraux à Paris au XVIIIe siècle. Il y a eu aussi d´innombrables murs de supplices comme le mur des Fédérés au Père Lachaise.
On en compte aujourd´hui une trentaine dans le monde - et plusieurs autres en projet. Murs des frontières conflictuelles comme « la ligne verte » de Chypre ou celui entre la Corée du Nord et la Corée du Sud ; murs contre l´immigration clandestine dont le plus célèbre est « le mur de Bush » sur la frontière des Etats-Unis et du Mexique ; murs contre le terrorisme; murs contre le trafic de la drogue et la délinquance, dont celui, inattendu sous ces aimables cieux, de Padoue en Vénétie.
Les murs politiques, les murs d´exclusion ont donc de l´avenir et sont même diversifiés : murs de mémoire comme celui des Vétérans à Washington, murs de contestation comme celui de la démocratie à Pékin. On voit aussi se développer, et pas seulement sur les hauteurs de Hollywood, ce paradoxe des murs où l´on s´enferme soi-même, volontairement, dans des quartiers privés, dits «îlots sécurisés »... l´avenir du monde occidental ?
Si la France et le Royaume-Uni, dans la seconde moitié du XIXe siècle, se lancèrent à la conquête de l'Afrique, cette expansion coloniale se heurta au scepticisme, voire à l'opposition des opinions publiques et de certains hommes d'Etat. Et pourtant... Des hommes, mi-aventuriers, mi-explorateurs, souvent désintéressés mais parfois avides de gloire et d'argent, se jetèrent dans l'aventure. L'histoire a retenu leur nom, qu'il s'agisse des Britanniques Stanley et Gordon ou des Français Brazza, Marchand et Lyautey.
Du Nil au Congo, de l'Atlas au Soudan, cet ouvrage retrace leurs hauts faits et les méthodes dont ils usèrent pour dépecer, au bénéfice de Londres ou de Paris, la plus grande partie du continent noir. Non contents de conquérir de vastes territoires, ces « héros de l'Empire », dont la bravoure était encensée par une presse en pleine expansion, parvinrent, grâce à leur charisme et au parfum sulfureux de leurs exploits, à populariser l'idée d'un certain idéal colonial auprès des masses dans des sociétés par ailleurs profondément divisées.
Tout le monde ou presque à entendu parler de la malédiction de Cham.
A l'origine, Cham, l'un des trois fils de Noé, a surpris son père ivre et nu. Furieux, Noé sanctionna Cham en maudissant le fils de ce dernier, Canaan, et sa descendance, condamnés à être esclaves de leurs frères pendant plusieurs générations. Canaan n'est ni noir ni africain. Cham peut-être. Mais que disent réellement les textes sacrés ? Justifient-ils vraiment l'esclavage des Africains, comme on l'a longtemps indiqué ? Si de nombreux travaux existent sur la question, il s'agit le plus souvent d'études anciennes, de publications pointues et académiques, ou bien de textes polémiques et peu sérieux.
Rien, de plus, ne semble avoir été consacré à l'ensemble de la question : c'est-à-dire à l'analyse des textes sacrés, à la manière dont ils ont été interprétés par les théologiens chrétiens, juifs et musulmans et aux diverses formes d'instrumentalisation du mythe. Car si son rôle dans la légitimation de la traite et de l'esclavage des Noirs est assez bien connu, il n'en va pas de même de nombreuses autres utilisations du mythe, depuis la fondation du premier Etat d'Israël, dans l'antiquité, jusqu'aux querelles à nouveau rallumées par la pseudo-guerre des civilisations, en passant par l'Afrique des grands lacs ou bien les Etats-Unis.
Cet ouvrage aborde pour la première fois l'ensemble de ces questions, sur la longue durée. Il apparaît ainsi comme l'étude d'un mythe, depuis ses origines jusqu'à nos jours.