La véritable histoire de l'espionnage féminin.
L'auteur révèle ici la véritable odyssée - longtemps occultée ou saupoudrée d'un glamour un peu surannée - des femmes dans les services secrets. Elle commence au XVIe siècle, quand l'Angleterre de Cromwell invente le néologisme de " she-intelligencers ". Et se poursuit de nos jours à l'heure où une Américaine, Gina Haspel, préside aux destinées de la CIA. Portraits, récits, révélations ponctuent cet incroyable et pourtant authentique thriller. À chaque page, une découverte : la vérité sur Mata Hari ou Milady de Winter ; les espionnes dans l'Ancien Régime, la guerre de Sécession américaine, l'affaire Dreyfus ; les " soldates inconnues " de la Grande Guerre ; le front féminin invisible de Staline ou d'Hitler ; les héroïnes et les traîtresses de l'Occupation ; les femmes chefs de réseaux de la Résistance ; les saboteuses de Churchill ; les désinformatrices de Roosevelt ; les espionnes au service de la DGSE, du Mossad, du MI6 anglais, du SVR russe, du Guoanbu chinois, de la CIA.
La CIA décryptée, de sa fondation en 1947 à nos jours.
Cette histoire de la plus célèbre des agences de renseignements américaines nous mène au coeur de son quartier général, à Langley. Grâce à des documents nombreux jusqu'alors inconnus, elle jette un nouvel éclairage sur les opérations de la CIA - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la Baie des Cochons à Guantanamo - et lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes américains du sujet, qui décrit par ailleurs le développement de l'agence sur trois générations. Car la CIA évolue fortement : se militarisant, et s'éloignant toujours davantage de sa mission originale de collecte de renseignements et d'analyse, elle semble ne chercher qu'à échapper à tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif, pour devenir, au sens propre, un Etat dans l'Etat. Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est un livre indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine et envisager l'avenir des Etats-Unis.
Depuis que les habsbourg ont pris le contrôle de vienne en 1273, la ville est devenue le coeur battant de l'europe.
L'histoire du vieux continent s'y est jouée à plusieurs reprises. l'occident chrétien y a résisté à deux longs sièges des ottomans. perle du saint empire romain germanique, agrandie et transformée sous le règne de marie-thérèse, elle accueille mal mozart. napoléon bombarde ses remparts et sa cathédrale avant d'épouser marie-louise, archiduchesse d'autriche. en 1815, c'est à vienne qu'un congrès dessine l'europe du xixe siècle.
François-joseph incarne la dignité, sissi la rébellion. de révolution en avant-garde, vienne lance la mode des valses tandis que freud invente la psychanalyse. avant 1900, gustav klimt et egon schiele font sécession avec un nouveau style. occupée jusqu'en 1955, vienne est le carrefour où se côtoient, depuis toujours, tradition et modernité.
Depuis son ouvrage La politique de la Terreur, Patrice Gueniffey s'est imposé comme un historien majeur de la Révolution et de l'Empire. Il le doit non seulement au caractère toujours novateur de son approche et à la densité de ses analyses, mais aussi à la qualité de son style.
Le présent ouvrage rassemble pour la première fois ses principaux textes, tous réécrits pour permettre une lecture continue et vivante. Etudes et récits y côtoient les portraits de contemporains (Robespierre, La Fayette, Maistre, Napoléon) et d'historiens (Bainville, Cabanis).
L'ensemble propose une vision stimulante de la période 1789-1815 qui fera date.
Pour la première fois, les textes les plus intéressants de Napoléon sont rassemblés avec l'indication précise de leur provenance et avec un souci de cohérence, selon le plan du traité de De la guerre de Clausewitz. Le résultat est étonnant d'actualité et de profondeur humaine. Napoléon fait réfléchir sur la nature de la guerre, la tactique et la stratégie, l'art de remporter les batailles, les guerres civiles... Tout ce qu'il dit des qualités d'un chef de guerre peut s'appliquer aujourd'hui à un officier en opérations. La maîtrise qu'il a pu exercer dans ce domaine transparaît et frappe toujours par sa vérité. La façon dont il envisage les relations entre théorie et pratique, entre les « principes » et les « circonstances », peut s'appliquer à toute action collective finalisée en milieu conflictuel.
Pour offrir au lecteur un livre de références, Bruno Colson a consulté non seulement toutes les sources publiées mais aussi certains manuscrits comme ceux des généraux Bertrand et Gourgaud, compagnons de Sainte-Hélène, ce qui lui a permis de découvrir des maximes et pensées inédites.
L'histoire est-elle condamnée à se répéter ? Cette question fameuse mérite particulièrement d'être posée concernant la naissance et la chute des Empires. Depuis l'Antiquité, certaines contrées, par le fer, l'or et l'esprit, se hissent au rang de puissance prépondérante et dominent une large partie du monde. Pourtant, selon l'adage fameux de Jean-Baptiste Duroselle, « tout empire périra » pour des raisons diverses même si un noyau dur d'explications peut être appliquée dans presque tous les cas : crises de croissance notamment en matière d'intégration, paupérisation économique, épuisement du modèle militaire et naturellement apparition et renforcement de rivaux.
Pour la première fois, des historiens de renoms, spécialistes dans leurs domaines respectifs, racontent et analysent avec brio le déclin et la chute des grands « Empires qui ont fait le monde », de Rome à Washington en passant par la Chine, l'Empire des Steppes, Byzance, l'Espagne, le grand Empire de Napoléon, l'Autriche-Hongrie, la Russie, le IIIème Reich... et bien d'autres.
Du coup d'Etat de Brumaire à Waterloo, Jean-Paul Bertaud raconte au jour le jour le Consulat et l'Empire avec l'esprit de synthèse et le sens de la formule qui ont fait de cette chronologie commentée un classique indispensable aux étudiants comme à tout amateur de la période. Des cartes, des tableaux et un « petit dictionnaire biographique » complètent et illustrent les entrées.
Dépêché à cinq reprises à la cour de France par la Signoria, le « gouvernement » de Florence, et deux fois auprès de l'empereur d'Allemagne Maximilien de Habsbourg, Machiavel, jeune et sagace diplomate, s'attache à décrypter les arcanes de ces deux grands Etats. Rompant avec la tradition diplomatique ancienne, il se fait l'oeil de Florence en terres étrangères et rend scrupuleusement compte à la Signoria de ses observations, dans des billets voués à demeurer confidentiels.
Ces notes analysent, sans fioritures ni états d'âme, les lignes de force de ces Etats aussi bien que la « psychologie » de leurs habitants : les Français, par nature, sont « changeants et légers, [...] d'une grande humilité dans le malheur, et insolents quand tout va bien ». Les Allemands, eux, sont riches parce qu'ils « vivent comme des pauvres, ils ne bâtissent rien, ne s'habillent pas et n'ont chez eux aucun meuble ; il leur suffit d'avoir en abondance pain et viande, ainsi qu'un poêle où fuir le froid ».
Dans ces textes savoureux, joints à deux billets destinés à instruire de jeunes confrères ambassadeurs, Machiavel expose méticuleusement les secrets, tels qu'il les conçoit, de l'art de la diplomatie.
Jean-Yves Boriaud traduit et présente ces documents, leur rendant leur exceptionnelle modernité. Professeur émérite de langue et littérature latines, il est déjà le traducteur de textes essentiels de Machiavel, L'Art de la guerre et Le Prince.
Un ouvrage fouillé et précis sur les guerres du Roi-Soleil, qui combine une approche géopolitique globale des conflits et une analyse plus pointue des stratégies guerrières.
Louis XIV se lance dans ses premières guerres pour asseoir sa position de jeune monarque, dans la logique d'un héritage stratégique largement influencé par Mazarin. Il finira son règne sur des campagnes plus défensives mais tout aussi coûteuses, dans lesquelles il engagera la plus grande armée que l'Europe ait connue depuis l'époque romaine.
L'évolution des approches stratégiques accompagne la succession des figures militaires, de Turenne et Louvois à Villars et Vendôme. À travers elles se dessine un art de la guerre spécifique. Relativement pauvre en batailles décisives, privilégiant une progression lente et des sièges répétitifs, misant sur l'épuisement de l'adversaire et doublée de tractations diplomatiques ininterrompues, cette manière de conduire la guerre répond tant aux impératifs de la logistique et de l'armement du temps qu'à des conceptions guerrières plus amples. S'entremêlent dans ce livre considérations étatiques et institutionnelles, vision de l'absolutisme et valeurs aristocratiques, émergence d'un sentiment national et stratégies de financement des combats.
Notre monde hypertechnologique, soucieux de refouler le religieux, n'a paradoxalement jamais autant parlé du diable et des exorcismes. Depuis 1973 ? année de la sortie du célèbre film L'Exorciste de William Friedkin ?, le « prince des ténèbres » a fait l'objet de centaines de livres dans la plupart des langues européennes. Sur Internet, les références implicites au démoniaque et le nombre de groupes explicitement constitués autour du satanisme n'ont jamais été aussi pléthoriques. C'est le signe que l'irrationnel ressurgit en pleine modernité. À tel point que l'Église catholique est revenue à ses pratiques passées : désormais, chaque diocèse possède son exorciste officiel.
Mais qu'est-ce qu'un exorcisme ? Tout en replaçant cette pratique dans une histoire longue, de l'Antiquité à nos jours, l'auteur en explore toutes les facettes - et elles sont nombreuses. Comment opère un exorciste ? Qu'est-ce que ressent un sujet soumis à un exorcisme ? Psychologie et possession entretiennent-elles un rapport étroit ? Pourquoi les papes contemporains exorcisent-ils eux-mêmes ? Pourquoi les communautés nouvelles parlent-elles tant d'exorcisme et de délivrance ? Autant de questions auxquelles ce livre original apporte des réponses pertinentes et toujours passionnantes.
Patrick Sbalchiero, docteur en histoire, journaliste, spécialiste des expériences religieuses et des phénomènes mystiques, a notamment publié le Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, L'Église face aux miracles, Enquête aux portes de la mort, Douze énigmes qui défient la science.
Les conciles ont toujours eu pour objet de définir, préciser ou réaffirmer la doctrine de la foi et de redresser ou réformer la discipline de l´Eglise. Le premier, connu sous le nom de « concile de Jérusalem », se tint en 49, soit une quinzaine d´années après la mort du Christ. A partir de ce moment, l´Eglise prit l´habitude de se réunir en conciles dont on distingue plusieurs genres : provincial, plénier ou national et oecuméniques (ou universel). Ce dernier type de concile, objet de ce livre, rassemble les évêques de l´oïkouménè (soit l´ensemble de la « terre habitée »). Son caractère universel fait qu´il peut imposer ses décisions à toute l´Eglise sous l´autorité souveraine du pape sans lequel il ne peut rien dans la mesure où c´est lui qui le convoque et ratifie ses décisions. L´histoire de l´Eglise est jalonnée de 21 conciles oecuméniques, depuis celui de Nicée I en 325 jusqu´à celui de Vatican II en 1962-1965. Chacun d´entre eux est ici raconté, l´accent étant mis sur la description du processus conciliaire : convocation, délibération, définition et promulgation. Passer au crible ces assemblées à vocation universelle permet de montrer comment le corpus doctrinal du christianisme s´est forgé au fil des siècles. C´est dire que l´histoire des conciles oecuméniques concerne aussi l´histoire de nos sociétés.
Successivement sous influence latine, germanique, franque, prussiennes, allemande, française, l'alsace est, à sa manière, la somme des peuples qui ont fait l'europe continentale.
Retracer ses quinze siècles d'histoire, c'est montrer comment la volonté de vivre ensemble des hommes a surmonté, au prix de sacrifices renouvelés, les querelles frontalières, les haines religieuses, les rivalités successorales et les guerres fratricides.
Un million et demi de bouteilles : tel est le butin prélevé par l'occupant allemand parmi les meilleurs crus français entre 1940 et 1944.
Comme les musées et les galeries d'art, le vignoble français a été pillé. pourtant, la guerre du vin a bien eu lieu, grâce à des vignerons qui ont dépensé une ingéniosité sans pareille pour sauver une partie du trésor. ce sont des histoires que racontent petie et don kladstrup, après quatre ans d'enquête dans les vignobles, sur le terrain même.
Qu'on les appelle tavernes, cabarets, estaminets, brasseries ou "bistrots", les cafés parisiens sont à eux seuls des "lieux de mémoire" de l'histoire de France.
Si la capitale fut surnommée le "café de l'Europe", c'est qu'elle fut le lieu où ces "parlements du peuple", selon la formule de Balzac, ont permis l'éclosion d'une passion française : celle de la conversation. Depuis la taverne de L'Ange, sous Louis XII, jusqu'au Flore de l'après-guerre, du Voltaire et du Procope - si cher aux comédiens puis aux philosophes - au Croissant, où mourut Jean Jaurès, l'histoire des cafés parisiens raconte tous les soubresauts de la vie politique française.
Révolutions, bouleversements sociaux, nouvelles idées, moments de liesse ou de terreur furent toujours intimement liés à ces "boutiques de causeries". L'histoire des cafés est enfin celle des individus qui ont fait la France, de Ravaillac à Charlotte Corday en passant par Robespierre, Voltaire et Sartre, que le lecteur retrouvera ici sous des aspects souvent inattendus.
Les Mémoires d'un des derniers as du Normandie-Niémen, escadrille mythique et symbole de l'amitié franco-soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après avoir entendu l'appel du 18 juin 1940,Roland de la Poype, vingt ans, choisit de rejoindrede Gaulle à Londres. Il s'engage dans les Forcesaériennes françaises libres (FAFL), puis dans la RoyalAir Force. Fort de plusieurs exploits, il accepte sanshésiter, au cours de l'été 1942, d'intégrer le groupede chasse mis sur pied par de Gaulle et Staline pourcombattre sur le front de l'Est.
Commence alors une aventure sans précédent dansun pays inconnu : avions et techniques de vol différents,températures extrêmes. Jusqu'à l'effondrementde l'Allemagne, l'auteur et ses camaradesse battront inlassablement aux côtés des Russes etécriront les pages tragiques, émouvantes ou exaltantesdu Normandie-Niémen, devenu le symbolede l'amitié franco-soviétique et qui aura payé unlourd tribut : la moitié de l'effectif ne reviendra pas.
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, douze ans après les controverses et le succès - un million d'exemplaires, vingt-cinq traductions - du Livre noir du communisme, Stéphane Courtois propose un recueil aux idées tout aussi décapantes.
Prenant le contre-pied des thèses traditionnelles sur les origines du totalitarisme, illustrées par Hannah Arendt et George Mosse, il montre le rôle fondamental de Lénine et du bolchevisme dans l'invention, entre 1902 et 1922, de ce phénomène politique inédit. Grâce à l'exploitation des archives de Moscou, il redéfinit le rôle de Staline et la nature des crimes de masse commis par les régimes communistes, ce qu'il appelle le " génocide de classe ", seul concept susceptible d'éclairer la famine ukrainienne ou les assassinats au Cambodge.
Enfin, Stéphane Courtois revient sur la mémoire tragique du communisme en Europe centrale et orientale, la mémoire glorieuse du communisme en Europe occidentale - en particulier en France - et la mémoire paradoxale de l'URSS dans la Russie de Vladimir Poutine qui réhabilite Staline.
Prix thiers décerné par l'académie française, en 2000, le livre de michel abitbol est une fresque qui raconte d'abord la coexistence tantôt harmonieuse, tantôt conflictuelle des juifs et des arabes du sud de la méditerranée.
L'ouvrage ne se borne pas aux rapports religieux entre islam et judaïsme, mais brosse aussi bien le tableau d'un âge d'or judéo-musulman à l'époque des premiers califes que le récit des chocs successifs ayant secoué cette région du monde: l'épreuve almohade, l'épisode des croisades, les invasions mongoles, la reconquista espagnole, l'arrivée successive des ottomans, des français et des britanniques, la montée de l'antisémitisme, les deux guerres mondiales, la création de l'etat d'israël.
Première synthèse en langue française des relations entre juifs et arabes depuis le moyen age jusqu'à nos jours, ce livre propose aussi une tentative d'explication globale - donc historique, culturelle et politique - du drame qui, au cours de la deuxième partie du xxe siècle, a mis fin à deux millénaires de vie juive dans les pays arabes.
Le titre de ce livre est un clin d'oeil avoué à Levi-Strauss et à son ouvrage le Cru et le cuit (Plon, 1964). Ici le cru et la cuite sont racontés dans tous les sens : car boire, seul ou en groupe, selon les usages et les codes, est aussi un acte social, ancré dans notre Histoire. Les mots du boire et les gestes du buveur sont décortiqués, analysés et contextualisés. Sur la table (des matières), figurent toutes les boissons, toutes les personnes.
Sur deux mille ans, l'auteur nous promène, à l'allure hésitante et joyeuse de l'ivrogne, de cabaret en café, du domicile à la rue, d'une classe sociale et d'une profession à l'autre (vigneron, bouilleur de cru, paysan, industriel de l'alcool, ouvrier, bourgeois, médecin), entre les deux sexes et parmi les catégories d'âge (les "jeunes"). Nous apparaissons comme une nation alcoolique. Attention, le terme "alcoolique" signifie d'abord qui a un rapport à l'alcool ; la pathologie ne vient que de l'excès.
Tous buveurs donc, et depuis longtemps. Mais le buveur d'eau mérite un chapitre, si grande est sa complexité : il peut être consommateur d'eau par nécessité, par goût, par dépit, par esprit militant de la cause antialcoolique. Par ailleurs, le buveur d'alcools alterne, suivant les possibilités du moment, vin, vin bio, cidre, bière, apéritifs, digestifs, ... et eau naturellement. Ainsi verrons-nous poindre le "buveur gaulois", le "buveur médiéval", le "buveur moderne", jusqu'au contemporain "buveur new look".
Quand, comment et pourquoi Paris a colonisé sa banlieue.
La question des rapports entre Paris et sa région se pose depuis des siècles. Avant la Révolution, l'Île-de-France se compose de petits ou de gros villages, et de rares petites villes comme Pontoise et Saint-Denis. Chacun y joue son rôle : Gonesse livre le pain à Paris trois fois par semaine ; Argenteuil, le vin de sa vigne ; Montreuil, ses fruits, notamment ses pêches réputées pour leur qualité ; Montmorency, ses cerises. Villiers-le-Bel fournit la dentelle fabriquée par sa communauté protestante ; Boulogne, le linge lavé et blanchi, etc. En fin de semaine, les Parisiens vont s'aérer dans le joli village de Villiers-le-Bel, l'un de leurs préférés, ou à Montreuil, Écouen, mais aussi Versailles ou Chantilly. La vie y est douce, moins bruyante, plus saine qu'à Paris, gigantesque métropole très sale et polluée.
Au XVIIe siècle, l'ombre de Paris s'étend sur l'Île-de-France. Pour nourrir une population qui double en un siècle, la capitale joue un rôle essentiel dans l'arbitrage de l'offre et de la demande, imposant ses exigences absolues à tous les acteurs régionaux. Robert Muchembled, dans cet ouvrage collectif novateur, parle ainsi d'une véritable colonisation économique et humaine au siècle des Lumières. Attirés par les mirages parisiens, Franciliens et provinciaux fuyant la pauvreté ou la famine viennent vivre au rythme de cette économie à plusieurs vitesses.
Archives à l'appui, le livre fait revivre un monde aujourd'hui révolu et témoigne de l'engouement pour la vie aux champs en Île-de-France, ainsi que de l'extraordinaire rayonnement de Paris tant par son influence sur le goût, le confort, le luxe, la sociabilité, qu'en matière de civilisation des moeurs.
Quand ils ne sont ni de maison ni de prison, les murs sont des instruments de contrôle, d'exclusion, d'interdiction, de mémoire, aussi. De la Grande Muraille de Chine aux murs d'îlots d'habitation sécurisés derrière lesquels vivent aujourd'hui quelque 8 millions d'Américains, de l'étonnant mur de la peste au XVIIIe siècle au « mur de Bush » séparant les États-Unis et le Mexique, du mur de Berlin aux murs-manifestes, Claude Quétel propose un passionnant tour d'horizon des murs à travers les âges et les civilisations.
Les trois principaux essais historiques de Jean Sévillia, Historiquement correct, Moralement correct et Le terrorisme intellectuel sont rassemblés pour la première fois en un volume ; revus, actualisés et enrichis d'une préface inédite.
Ce grand essayiste, historien et journaliste, a été le premier, avant Philippe Murray ou, plus près de nous, Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, à dénoncer le politiquement correct appliqué au traitement de notre histoire. Cette dernière, inspirée par un républicanisme anticlérical et le marxisme, a contribué à forger selon l'auteur une doxa monolithique à laquelle il rétorque par sa propre vision, inscrite dans la grande tradition conservatrice et appuyée sur une vaste culture historique et journalistique.
Ces essais enlevés et élevés ont rencontré un très large public et contribué à nourrir le débat sur le traitement des noeuds gordiens de notre histoire, des croisades à nos jours, en passant par la Révolution française, 1940 ou encore mai 68.
Bien avant DSK et Cahuzac, les politiques défrayaient la chronique ! Que ce soit Albert de Broglie, Joseph Caillaux, Alexandre Millerand, André Tardieu, Jules Moch, Georges Bidault, Michel Poniatowski ou encore Edith Cresson, tous ont déchaîné les passions, tutoyé les sommets, avant de subir les affres de la chute.
Ces personnalités ont pourtant servi au plus haut niveau de l'Etat et ont joué un rôle parfois décisif dans l'histoire de notre pays, avant d'être tour à tour trahies, abandonnées et diabolisées, à l'exemple de Jules Moch. Ce socialiste féru d'ordre, plusieurs fois ministre sous la IVe République, a compté parmi les quatre-vingts parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, a pris une part active à la reconstruction et au refus du stalinisme, avant de sombrer en raison de sa gestion musclée des grèves de 1948.
Intelligence, esprit visionnaire, force de caractère et sens du bien commun font souvent de ces incompris, bannis de l'Histoire, des personnages hors normes. Sans chercher à les réhabiliter, Maxime Tandonnet en dresse des portraits dont la force est de mêler vie intime et convictions publiques. Il mène également, à travers ces huit maudits, une réflexion sur le monde politique et s'interroge sur la notion d'homme d'Etat.
Aide de camp de l'empereur François-Joseph à qui il vouait une admiration sans bornes, Miklós Horthy devient commandant en chef de la flotte austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale. En mars 1920, il est nommé régent de Hongrie par l'Assemblée nationale, responsabilité qu'il assume jusqu'en 1944. Dès lors, sa vie se confond avec celle de son pays. En calviniste convaincu, ni idéologue ni chef charismatique, Horthy porte des valeurs chrétiennes traditionnelles. Le système mis en place, loin d'être la dictature fasciste retenue par l'historiographie communiste après 1945, est en réalité un régime autoritaire et réactionnaire qui ira jusqu'à déclarer la guerre à l'URSS en 1941.
En 1944, sous la pression d'Hitler, Horthy ne peut s'opposer à l'occupation de la Hongrie par les troupes allemandes. Sommé d'appliquer une législation antijuive, il refuse les déportations instaurées par son « allié », ce qui le sauvera du tribunal de Nuremberg. Réfugié au Portugal en 1949, l'amiral y meurt huit ans plus tard.
A travers cette première biographie en français, l'auteur restitue avec maîtrise toute la complexité et l'ambiguïté d'un personnage qui suscite, encore aujourd'hui, des passions exacerbées, et dont le drame aura été de s'allier avec l'Italie et l'Allemagne par volonté expansionniste.